Karl Struss - Storm Clouds, La Mesa, California - 1921
l’orage nous clouera à mort
sur les portes sorcières
des bûchers de la nuit
brèche illusoire
mirage hybride
in Aujourd'hui est habitable
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l’orage nous clouera à mort
sur les portes sorcières
des bûchers de la nuit
brèche illusoire
mirage hybride
in Aujourd'hui est habitable
lentement suit du regard
la longue fêlure du miroir
cg in D'ombres
Entre les tranches de murs, on s’asperge, on s’enfonce. On manque se dissoudre dans le code réciproque. On exulte, on bégaie. On dilapide aux confins sa raison, ses raisins. On écluse l’ordinaire.
Miettes et cicatrices.
On se souvient des intempéries, des couleurs de peaux et du faucon de nos cerveaux calleux, mutilé par les langues de contrition. Il nous faut vivre pourtant, en petites grappes de soleil insolent.
cg in Surréel des surrénales
extrait d'Aujourd'hui est habitable
Quelques notes de piano sous la lune de papier
Dessinent un pont entre deux vies. Le roi et l’oiseau
M’ont mis le cœur en lambeaux.
cg in Purgatoire du quotidien
nous irons allumer
un feu de souches veinées
dans le taillis des rides
cg in Aujourd'hui est habitable
bientôt nous irons nous aimer
la tête ourlée de pluie
couchés dans le foin
avec dans le cœur
un rêve encore salé
nos poitrines sentiront
la sauge et le lilas
cg in Aujourd'hui est habitable
Il y a la simplicité, plus enivrante que tous les alcools, mais si rare.
cg in A la loupe
nous poursuivrons le vertige
entre les cendres du rêve
une mélopée de toute beauté
un doux parfum
de lune et de sang frais
qui fait ululer les hiboux
cg in Aujourd'hui est habitable
la crue du vivre déferlera
saisons des puits pour les oasis
nous avons des runes de feu
dans le noir des fibres
l’ange dans la chambre
brandit un tison vibrant
splendides braises du clair désert
mais pas de serpents écorchés
nulle possession démente
juste l’audace de la lune ronde
dans le fourreau de la nuit
cg in Aujourd'hui est habitable
Quand l’orage vient, précédé comme toujours de son souffle chaud de bête prête à en découdre, le géranium déjà rouge devient fluorescent. On entend la bête galoper sur le plancher du ciel, ça craque, ça résonne et toujours en moi cette exaltation, cette palpitation, cette excitation qui me garde dehors, face à elle. Les feuilles du citronnier se mettent à briller elles aussi, tout semble électrisé à l’approche de cette force brute et magnifique. La chatte reste avec moi, posée sur une chaise et voilà les gouttes qui se précipitent, crépitent. Les chênes entament la danse, le balancement nerveux de leurs branches.
Le crayon est mon antenne, la peau est mon antenne, mes poumons avalent le vent, le cœur fait tambour avec le tonnerre. La bête est rusée, elle tourne, ne s’approche pas directement, elle a pissé à peine et tout reste sur sa soif. Un avion, ridicule moucheron, vient la narguer, son moteur résonne comme un chant de cathédrale, ça énerve la bête qui souffle des naseaux, gronde. Pour l’accueillir comme il se doit, avec respect, je lui offre de mon vin de gaillet et nous buvons ensemble, elle tourne plus vite, rugit sourdement mais je sais qu’elle tiendra sa grêle loin de mes plantes. Nous avons un pacte. Je laisse sa respiration s’unir à la mienne, l’air est un élément avec qui je partage de grandes affinités. La bête me répond avec force et douceur à la fois, le vin de gaillet répand sa saveur légèrement amère dans ma gorge. La bête est tout près, elle bouscule les objets, courbe les arbres, elle ne va pas tarder à mordre, mais elle est lumineuse et la voilà qui pisse sa joie sans retenue. Les gouttières recueillent, eau d’orage, le plus euphorisant des parfums. La bête me couve maintenant, tout s’est assombri, ma peau frissonne et je sens à quel point elle retient sa force pour ne rien détruire. Je reste dehors, un peu à l’abri sur la terrasse, entourée des chevaux de vent qui diffusent leurs prières. Je tiens un galet poli dans ma main, gris sombre et dense, comme si je tenais l’orage lui-même. La lumière est incroyable, la bête m’a prise à l’intérieur d’elle-même et tout est calme.
La chatte est toujours là, partage ma confiance, elle est belle comme tout ce qui m’entoure et même ma peau devient phosphorescente, nous sommes bercées par la bête, son haleine est chaude, la chatte s’endort assise. Elle attend des petits, et la bête a tout d’une mère elle aussi, qui berce et nourrit la nature. Quand son expiration se fait plus fraiche, je sens des choses dans mon bas-ventre. La bête est guérisseuse aussi, suffit de lui demander. La lumière est éblouissante, le souffle monte et revoilà le galop au-dessus de ma tête. La bête n’est pas noire mais de plus en plus blanche, électrique mais sans éclairs, blanche et lumineuse comme un miroir. Grondement et chair de poule, j’enfile un t-shirt.
La bête a fait un pipi de chat, les asters assoiffés en attendaient bien plus, mais a t’elle dit son dernier mot ? Il y a maintenant comme une forte brise en bord de mer, celle qui fait claquer les drapeaux, tinter les mâts. Je chevauche le dos de la bête, avec elle, je peux aller n’importe où. Je caresse le galet luisant, sa forme est parfaite, c’est à force de polir du bois qu’il brille ainsi. Vous saisissez sa leçon ?
La bête m’a donné faim, c’est sans doute l’heure passé. Peut-être un dîner en tête à tête avec elle ? On se passera de bougies.
texte et photo de Cathy Garcia, juin 2017
L’adolescente fuit la mort, puis la défie, à défaut de pouvoir la défaire. Attirer loin au-dehors cette contagieuse tristesse afin que la vie puisse éclairer enfin le fond du puits. La vie, l’émoi, la joie d’être femme. Habitée, vivante !
in (c)Ourse bipolaire
La vie est beauté, l’amour désordre, la mort souvenir d’enfance.
cg in Journal 1988-91
Confusion. Grand toboggan. Oppressant, n’est-il pas ?
Savoir que nous ne sommes pas seuls permet d’être seul, car grande est la tentation du terrier. Seul on se torture et on aime ça.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère éd. 2010)
et le soleil veut sa part de crème géologique
cg in Fugitive (Cardère éd. 2013)
La pluie installée, efface peu à peu les parfums de l'Asie. Ne restera bientôt plus que fumées de rêves. Ailleurs j'étais, ici j'écris, en attendant un nouveau dépaysement, la dégringolade des repères, afin de me rencontrer encore sous une autre lumière.
cg 1999
in Calepin voyageurs et après ?