Alain Hugonenc
Je m’égare dans un mouchoir, dans les plis d’une poche froissée,
pendue à l’aiguille qui trotte et infuse en moi son venin obscur.
cg in Journal 1999
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Je m’égare dans un mouchoir, dans les plis d’une poche froissée,
pendue à l’aiguille qui trotte et infuse en moi son venin obscur.
cg in Journal 1999
Je veux l’illusion de la terre, en mottes, collées à mes semelles,
à mes pieds, à mon ventre, pour guérir les sutures du vide.
cg in Chroniques du hamac
Je me sens probablement trop immatérielle et j’ai besoin de me rassembler, de me condenser parfois. Pour me contempler ou me dévisager, me connaître, me comprendre, que sais-je ?
cg in Journal 1995
Notre attention s’épuise vite
Toute affirmation nous limite
Ce que nous donnons dessine
Les rives de l’amour
J’apprécie mes semblables
Sans chercher leur foule
cg in Philosovie
ESPRIT DES STEPPES
La femme tatouée se dénude
Sur l’obscurité trace des signes
Les signes deviennent ombres
Danse cornue des bois sculptés
La femme tatouée
Entonne un chant de gorge
Dans les tombes gelées
Un frémissement
Parcourt le flanc
Des vieux chevaux sacrifiés
Les os se rappellent
Sifflent, ululent
Enlacent le chant
Le vent glacé
Cisaille la steppe
Le sol tremble
Pulse, bat
Sang qui vient du cœur
Sang qui y retourne
Les ombres s’allongent
Se distendent, se fondent
Le sang freine son flux
Peu à peu se fige
Plus qu’un souffle
Un râle
Femme tatouée,
Peaux et parures
S’évaporent tel un rêve
Seuls demeure
Un parfum d’herbe sèche
De terre, de glace
Et des pierres
Des pierres de vent
cg in Ailleurs simple (Nouveaux Délits éd. 2012)
Allô Freud, Jung, tous les grands sorciers ? Allô papa ? J’ai voulu vomir l’amer en moi.
Bilan clinique : encline au déclin. Se réveille en blocs de poussière.
cg in Celle qui manque
Sans bruit sans os
Les ombres glissent
Dans le sable
Une fleur de peau
g in Ailleurs simple (Nouveaux Délits éd. 2012)
Elle va finir pas ressembler à un phare planté sur le roc d’une côte sauvage,
et les bateaux qui viendront seront de plus en plus nombreux.
cg in le baume, le pire et l'a quintessence
J’ai fait vœu alors d’être l’un de ces cœurs en bandoulière,
qui n'ont cesse de chercher le livre des lumières.
cg in Oniromancie
La pauvreté n'est pas exempte de dignité, c’est la misère qui est inacceptable. Des hommes, des femmes, des enfants mutilés, il y en a beaucoup, les mines... De fabrication française peut-être ? Ces gens là mendient dans les rues. Que pourraient-ils faire d'autre, dans cette société encore essentiellement rurale, où les membres et la sueur sont les outils de la survie ?
Donner ! Donner car « tout ce qui n'est pas donné est perdu » mais plus je donne et plus il y en a à qui donner, de quoi en avoir le vertige. Je n’ai pas la prétention de sauver le monde, je n'ai pas de mauvaise conscience à mettre en paix, simplement un peu d’amour et la chance d’être née du bon côté.
cg, Phnom Penh, Cambodge, mai 1999
in Calepins voyageurs et après ?
Le ciel s’est couvert d'hématomes, fait passer des faisceaux de paille au travers d’échancrures nacrées. Des ascenseurs pour les anges ?
cg in Calepins voyageurs et après ?
Signes séculaires. Argile craquelée, peau, pigments.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
L'amour est le but et le chemin, l'amour qui croît dans nos racines nous permet de porter la fleur toujours plus haut. L'amour terrestre conduit à l'amour cosmique.
Quand ce dernier nous a touchés, il n'est plus possible de détourner la tête, nous ne pouvons que regarder la vie bien en face, sans peur, sans mépris et sans orgueil. Ceux qui sont touchés, portent la joie en eux, et souffrent plus pour les autres que pour eux-mêmes. Ils sont plein de compassion pour tous ceux dont les boutons de fleurs se recroquevillent, se flétrissent et disparaissent. Ceux qui ne savent puiser dans leurs racines autre chose que des épines, toujours plus d'épines...
cg in Journal 1996
Entre les tranches de murs, on s’asperge, on s’enfonce. On manque se dissoudre dans le code réciproque. On exulte, on bégaie. On dilapide aux confins sa raison, ses raisins. On écluse l’ordinaire.
Miettes et cicatrices.
On se souvient des intempéries, des couleurs de peaux et du faucon de nos cerveaux calleux mutilé par les langues de contrition. Il nous faut vivre pourtant, en petites grappes de soleil insolent.
cg in Manuscrit des carcasses
A l'horizon, que l'on ne distingue pas, des petits volcans fument noir et les maisons toussent et pleurent, perdues dans la brume corrosive, mais personne ne les entend, car tout le monde sait bien qu'une maison ni ne tousse, ni ne pleure…
cg in Calepins voyageurs et après ?