Léonor Fini
boire et cingler le jour
plein de moineaux ébouriffés
sortis de sa cruche
tandis que s’envole
la chimère libre et merveilleuse
cg in Mordre les temps de mort
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boire et cingler le jour
plein de moineaux ébouriffés
sortis de sa cruche
tandis que s’envole
la chimère libre et merveilleuse
cg in Mordre les temps de mort
La rivière gambade en roches fluides et myriade d’étoiles.
Les Sylphes dansent, agitent leurs robes de peupliers.
cg in A la loupe
Je suis restée une enfant, quand ils sont grands, on les appelle poètes. Enfants de la terre. Ni tare ni vertu, c’est juste comme ça. Le ciel, la rose et la boue.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
les mots clés ont des serrures
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
L’image qui nous est renvoyée du monde est plus étroite que l’anus d’une blatte. Elle se base principalement sur la séduction — qui n’est au fond qu’une stratégie animale pour ne pas crever la dalle — dont la plus vile et la plus dégénérée des formes est sans aucun doute la publicité. Le problème avec la séduction, c’est que l’on confond cela trop souvent avec l’amour mais séduire, ce n’est pas plus aimer qu’être aimé. L’amour, c’est différent. Moins tape à l’œil et bien moins séduisant justement. On y perd en surface, on y gagne en profondeur, on y perd en brillance, on y gagne en rayonnement. L’amour, c’est comme ces personnes que l’on ne remarque pas de prime abord : les invisibles. Comme ces petites fleurs des talus qu’on ne voit même plus. C’est cette eau de pluie qui s’immisce dans une cavité, ça nous remplit petit à petit et un jour ça ressort, comme ça d’un coup, ça jaillit, nous traverse : c’est une source.
in (c)Ourse bipolaire
Mon impuissance est telle que je ne peux que lâcher-prise, je fais au mieux pour l’essentiel. Cependant je ne lâche pas, il est vrai, certaines de mes convictions. Bonne bête, idiote peut-être, mais sale humaine non. Pas la facilité, pas la compromission, pas le dégoutant du cynisme. Pas mordre par frustration, pas lécher, mentir, simuler par opportunisme.
cg in Le livre des sensations
AINSI SE FAIT
Je t’ai donné le jour
soleil chaleur lumière
et je te donne aussi la nuit
lune silence étoiles
Je te donne en somme
ce qui n’appartient
à personne
mais qui demeure
en chacun de nous
Je te donne l’univers
et ce souffle de vie
tu le transmettras
à ton tour
à tes enfants
qui transmettront
à leurs enfants
qui transmettront…
et ainsi se fait
l’humanité.
cg 2003
in Calepins voyageurs et après ?
ils pourront me trouver aussi
nue et lisse au creux des pierres
s’ils posent leur oreille
contre les os de la terre
ils entendront battre
mon cœur
cg in le chant de la Vieille
S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les fous, les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception en résonance avec le monde des formes, mais totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie.
Premier grondement de tonnerre, haut dans le ciel.
cg in Le livre des sensations
Il est des foudres secrètes
des liqueurs de transe
qui chavire le cœur
le sauvage de l’âme
cg in Des volcans sur la lune
Je viens de finir un livre, un journal plus exactement, celui d’Etty Hillesum, jeune femme juive morte à Auschwitz en 1943, à l’âge de 29 ans. Tout ce que j’ai pu retrouver de moi, de mon propre journal, celui-là mais surtout l’autre, m’a fortement impressionnée. Une sœur d’écriture, à travers le temps. Une mystique ? Peut-être, mais alors ce qu’on appelle mysticisme, c’est simplement se sentir vivant, connecté. Ce livre-journal m’a fait beaucoup de bien, il n’est pas étranger au fait que j’ai repris mon propre journal de route. Pas simplement pour le plaisir d’écrire, mais surtout pour y retrouver ma sincérité, car si ce n’est que pour se complaire ou se mentir, le journal devient inutile.
Juin 2000, au retour de Santa Maria de Feira, Portugal
cg in Calepins voyageurs et après
C’est comme ça qu’on peut être déçu en essayant de mettre le mystère en pleine lumière.
cg in Journal 1995
Si dans mon âme entrouverte, la tienne se glisse.
Nos lèvres jointes à la nuit,
Les yeux plongés dans l'infini.
cg in Journal 1988-91
je grésille ne suis que source épanchée
et mon cœur anémone
se déborde à tous vents
ne sent pas le danger
seulement l’ivresse de la chute
sans aucune autre limite
que nos faiblesses
humaines.
cg in Salines
Plaie obscure de la nuit
Dans nos paumes accolées
Rêve bu au carreau du destin
Est-ce en creusant que l’on ouvre un espace ?
cg in Mystica perdita