Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

FUSIONS POÉTIQUES - Page 65

  • Arrêt sur image - Giuletta Masina - La strada - 1954

    Giuletta Masina La strada 1954.jpg

     

    L’image qui nous est renvoyée du monde est plus étroite que l’anus d’une blatte. Elle se base principalement sur la séduction qui n’est au fond qu’une stratégie animale pour ne pas crever la dalle donc la plus vile et la plus dégénérée des formes est sans aucun doute la publicité. Le problème avec la séduction, c’est que l’on confond cela trop souvent avec l’amour, mais séduire ce n’est pas plus aimer qu’être aimé. L’amour c’est autre chose. Moins tape à l’œil et bien moins séduisant justement. On y perd en surface, on y gagne en profondeur, on y perd en brillance, on y gagne en rayonnement intérieur. L’amour c’est comme ces personnes que l’on ne remarque pas de prime abord, les invisibles. Comme ces petites fleurs des talus qu’on ne voit même plus. C’est cette eau de pluie qui s’immisce dans une cavité, ça nous remplit petit à petit et un jour ça ressort, comme ça d’un coup, ça jaillit, ça nous traverse. C’est une source.

    cg in (c)Ourse bipolaire

     

     

  • Alissa Thor - Non - 2015

    Alissa Thor Non 2015.jpg

     

    Mon impuissance est telle que je ne peux que lâcher-prise, je fais au mieux pour l’essentiel. Cependant je ne lâche pas, il est vrai, certaines de mes convictions. Bonne bête, idiote peut-être, mais sale humaine non. Pas la facilité, pas la compromission, pas le dégoutant du cynisme. Pas mordre par frustration, pas lécher, mentir, simuler par opportunisme.

    cg in Le livre des sensations

     

     

     

  • Marie-Noëlle Delage

    marie-noëlle delage.jpg

     

    AINSI SE FAIT

     

    Je t’ai donné le jour

    soleil chaleur lumière

    et je te donne aussi la nuit

    lune silence étoiles

    Je te donne en somme

    ce qui n’appartient

    à personne

    mais qui demeure

    en chacun de nous

    Je te donne l’univers

    et ce souffle de vie

    tu le transmettras

    à ton tour

    à tes enfants

    qui transmettront

    à leurs enfants

    qui transmettront…

    et ainsi se fait

    l’humanité.

     

    cg 2003

    in Calepins voyageurs et après ? 

     

     

     

     

     

     

  • TR Ericsson - Untitled from ‘Étant Donnés’, Powdered graphite on paper, 2011

    TR Ericsson Untitled from ‘Étant Donnés’, Powdered graphite on paper, 2011.jpg

     

    S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les fous, les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception en résonance avec  le monde des formes, mais totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie.

     

    Premier grondement de tonnerre, haut dans le ciel.

     

    cg in Le livre des sensations

     

     

     

     

  • Q-TA - Tokyo

    Q-TA Tokyo.jpg

     

    Je viens de finir un livre, un journal plus exactement, celui d’Etty Hillesum, jeune femme juive morte à Auschwitz en 1943, à l’âge de 29 ans. Tout ce que j’ai pu retrouver de moi, de mon propre journal, celui-là mais surtout l’autre, m’a fortement impressionnée. Une sœur d’écriture, à travers le temps. Une mystique ? Peut-être, mais alors ce qu’on appelle mysticisme, c’est simplement se sentir vivant, connecté. Ce livre-journal m’a fait beaucoup de bien, il n’est pas étranger au fait que j’ai repris mon propre journal de route. Pas simplement pour le plaisir d’écrire, mais surtout pour y retrouver ma sincérité, car si ce n’est que pour se complaire ou se mentir, le journal devient inutile.

     

    Juin 2000, au retour de Santa Maria de Feira, Portugal

    cg in Calepins voyageurs et après

     

     

     

     

     

  • Edvard Munch

    Edvard Munch._n.jpg

     

    je grésille ne suis que source épanchée

    et mon cœur anémone

    se déborde à tous vents

    ne sent pas le danger

    seulement l’ivresse de la chute

    sans aucune autre limite

     

    que nos faiblesses

    humaines.

     

    cg in Salines

     

     

     

     

     

  • Silvia Grav

    Silvia Grav.jpg

    Je me sens de nouveau comme en pleine mue, c’est pour cela que je ne cherche pas pour l’instant à sortir du cocon. Chaque fois que je me retire – en apparence – du monde, c’est pour renaître une fois de plus, nouvelle, débarrassée des vieilles peaux.

     

    cg in Le livre des sensations

     

     

  • Yama-Bato

    Yama-Bato.jpg

     

    Temps d’un dimanche à l’arrêt, où calme et douceur s’opposent à la lourdeur cotonneuse d’un ciel à l’encre envahissante. Soyeux de la fourrure rayée du chat sur la vieille chaise longue décolorée. Le son doux d’un vent qui ne fait que nous tourner autour sans jamais entrer dans l’arène. Chant d’oiseau soliste, feuille qui tombe. Étranges sensations qui se télescopent, saveur douce amère, plus douce cependant qu’amère. Feuille qui tombe et tourbillonne, insecte volant étrange attiré par le crayon, chanson flûtée toujours de l’oiseau soliste.

     

    cg in Le livre des sensations

     

     

     

     

     

  • Muriel Carrupt

     

    Muriel carrupt_n.jpg

     

    L’être cherche sa désincarcération. Ce qui reste quand tout a brûlé. Armures, oripeaux, masques et circonstances. Cesser la lutte à contre - courant, lâcher l’hypersensibilité pour aller vers l’Autre.

     

    cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)