Camil Tulcan
Enduire les fragiles vertèbres de pollen, car dans le delta des prunelles aux confins des reins, l’alpha et l’oméga sont des loups féroces.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
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Enduire les fragiles vertèbres de pollen, car dans le delta des prunelles aux confins des reins, l’alpha et l’oméga sont des loups féroces.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
Le passé perdu et l’avenir, cette construction cauchemardesque avec ces monstres souriant à toutes les fenêtres. Une colère antique passe par moi et me ravage. Terrible injustice qui frappe et frappe encore. Marques invisibles, les contusions de l’âme.
cg in Journal 1999
nous poursuivrons le vertige
entre les cendres du rêve
une mélopée de toute beauté
un doux parfum
de lune et de sang frais
qui fait ululer les hiboux
cg in Aujourd'hui est habitable
Ces forces souterraines qui se lient et fusionnent en mon centre. Je les sens prendre consistance, comme une pierre, un joyau poli et translucide. Un cristal de feu qui germe du creuset de mon être. Il faut qu’il durcisse encore, concentration maximale des énergies. Cosmiques ? Du temps, de l’attention, de la confiance et la volonté se créé. C’est un jeu ! Inventez-vous la vie. Qu’est-ce que ça change ? Rien ! Tout ! Tout ! Rien !
cg in Journal 1995
la loi des saisons est gravée
sur le dos d’une femme accroupie
son ventre en charpie
membranes au vent
sous les paupières
la présence
animale
cg in Aujourd'hui est habitable
SANS COMPLAISANCE
Mannequins de cire au regard débile
Poupées de chiffons à la moue désappointée
Vieux mouchoirs tachés d'encre indélébile.
Ours en peluche aux oreilles arrachées
Abandonné dans un coin du grenier
Plus personne ne lui confie ses secrets
Paupières humides et morve au nez.
Soldats de plomb, ridicules, démodés
Poignée de dominos éparpillés
Et sept jeux des sept familles dispersées.
Jeu de l'oie, le jour des rois
Une fève, une pièce de monnaie
Les livres moisis, les photos jaunies.
L'encre dissoute des manuscrits du passé
Le fond des placards, des boîtes à chaussures
Les papiers crépon et les papiers buvard
Les bouts de chiffons à carreaux, à rayures
Des boutons nacrés, des bouts de laine colorée
De précieux coquillages
Des trésors, des images
Et quelques désaccords.
Un cygne de verre, un chat de porcelaine
Une poupée d'osier et quelques fleurs séchées
Un coffret poussiéreux, des souvenirs qui traînent
Un parfum de rose depuis longtemps fané.
Quelques fioles teintées, un livre refermé
Des crayons de couleurs, des pages inachevées
Un silence ponctué de chutes et d'automne
Le manège éraillé d'un tourne-disque aphone.
cg in Livre d'artiste n°2 : Au fond du tiroir
...c’est comme si des racines ancrées profondément à la source, avaient surgi et éventré la terre. Une source souterraine d’une puissance infinie, très ancienne, qui ne demande qu’à jaillir à nouveau.
cg in Journal 1995
l’ange n’a pas d’ailes
mais des mains
innombrables
cg in Des volcans sur la lune
Splendides anomalies aux confins des boussoles.
Juste, un pollen d’étoiles.
cg in Fugitive
(Cardère 2014)
comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire
cg in Salines
Savoir de mieux en mieux qui je suis et sur quel chemin mon âme veut me mener, à l’avantage d’être reposant pour l’esprit. Le corps lui vieillit, vite même, marcher plus encore, l’ensauvager. Marre de l’ordinateur et des machines.
cg in Le livre des sensations
Les fugitifs peuvent échapper aux bouches des gorgones, aux nageoires et aux vidanges mais pas à la douleur jaune du sniper dans le fracas des ruines.
cg in Surréel des surrénales
La langue essoufflée sur le point de se rompre ne fait plus de bulles dans le goudron putride. On frissonne en pensant au monstre sous le lavabo tout en attendant une énième livraison de couteaux.
Saccages des lâches, spasmes et tourmente. Dans la nuit des vignes infectes et des entraves, la mécanique poreuse de l’enfance broyée au fond des cuves. L’émergence d’une rumeur derrière la cloison laisse partir les derniers convois du vide. Ô aiguillages lugubres. Mécaniques abandonnées. Les axes élastiques, le roulis entêtant, le souffle effrayant des fabriques.
cg in Surréel des surrénales
La mémoire assouplit les courbes du cuir mais les loups ont disparus.
L’enclos, l’humus, le sel rouge. Feinte des forêts, la rosée… est sans issue.
cg in Fugitive
Les pissenlits en graines, réfractaires aux vœux, nous manquons de souffle.
cg in A la loupe