Christopher Swann
L’amertume, la résignation
Pseudo sagesse qu’on se raconte
Sans oser voir que nos rêves
Sont des baleines échouées sur la grève
cg in Histoires d'amour, histoires d'aimer
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L’amertume, la résignation
Pseudo sagesse qu’on se raconte
Sans oser voir que nos rêves
Sont des baleines échouées sur la grève
cg in Histoires d'amour, histoires d'aimer
Parlerez-vous
Les sources d’indicible ?
Les fioles
Au murmure d'océan ?
Entendrez-vous
Les langages tout puissants
Distillés goutte à goutte ?
cg in Mystica perdita, 2009
Où es-tu ?
Je suis là.
Tu penses à quoi ?
Je ne pense à rien.
Tu penses à moi ?
Je ne pense à rien. Pourquoi penser, creuser en vain ? Je ne sais que le chemin qui file là-bas, loin, loin là-bas. Tu ne le vois pas ? Personne ne le voit… Seulement moi peut-être, seulement moi.
cg in Histoires d'amour, histoire d'aimer
RÉSURGENCE
Je suis la Truie dit-elle
et la Lionne.
Mon jardin fut des plus fertiles,
ma fontaine des plus sacrées.
Je contiens tous les âges,
le temps devant moi
docilement s’inclinait.
Ils sont venus
en mon ventre
arracher le soleil.
Ils m’ont liée à la lune,
jetée à la nuit
mais jamais lumière
ne fut plus blanche
qu’entre mes cuisses
Toi le frère, le fils, le père
et l’Ancien qui a trahi,
tu te dresses en conquérant
sur des ruines et des cendres.
Tu invoques l’amour
glaive à la main,
des fusils des roquettes,
innombrables phallus
de destruction.
Tu n’as jamais été pourtant
aussi impuissant,
homme émasculé du sens,
depuis que les déesses de l’amour
tu as maudites.
Innana, Ishtar, Astarté
Brûlés le fruit le jardin
Symboles de ta perdition
Tu as réduit les mères nourricières
au rang de putains de l’agro-industrie,
tu leur a mis le joug
de tes folies mécanistes.
Cérès Déméter pleurent sans fin,
quelle que soit la saison,
Perséphone ne quitte plus les enfers.
La vulve de Gaïa est sèche,
ses seins sont crevés,
ses veines lourdes et souillées.
La vérité n’est plus voilée,
elle est violée sans répit
mais tu as beau pilonner homme
je reste l’Inviolable
et la Vierge éternelle
« car je suis la première et la dernière.
Je suis l’honorée et la méprisée.
Je suis la prostituée et la sainte.
(…)
Ayez du respect pour moi.
Je suis la scandaleuse et la Magnifique. » *
cg in Salines, 2007
* transcrit de papyrus gnostiques traduits en copte au IIIe ou Ive siècle,
découvert vers 1945 à Nag’ Hammâdi, en Haute-Egypte
Je me sens un peu comme sur le haut d'une montagne. J'aimerais oublier, en cet instant même, tout ce qui me concerne, n'être plus que pure existence, sans passé, sans futur. Le rôle que je joue dans ma vie me semble parfois trop lourd, une entrave qui m'empêche d'être, tout simplement. Plus je vieillis, et plus j'ai conscience de ce besoin viscéral de "sauvagerie", d'un mode de vie plus dénudé, au propre comme au figuré. Me reste à transformer ce désir en force, à l'intégrer à la réalité, alors peut-être...
cg in Journal 1997
Nous sommes seuls et uniques et pourtant nous ne sommes qu’un, l’humanité est une seule et même entité. Aime ton prochain comme toi-même, c’est tellement simple ! Une véritable clé. Attention aux exclus, ils n’ont aucun raison d’aimer les autres quand ils ne s’aiment plus eux-mêmes. Les dégradés, les piétinés, les meurtris, les incompris. Une attitude vraie demande beaucoup d’attention, l’attention du « guerrier ». On s’égare si vite sur les sentiers de la vie.
cg in Journal 1995
Mort de tout ce qui est, de tout ce qui fut et de tout ce qui sera. Mort au point de n’avoir jamais été. Seuls les rêves se transmettent de vie en vie, d’illusion en illusion, comme un relai.
Rêves au galop hennissant qui galvanisent la non-existence.
Dans le chas de l’aiguille, tout un univers se faufile.
cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)
Dans la touffeur du cœur, un mirage, un ravissement. Beauté, bonté de vivre.
La flamme d’une joie indicible.
Rythme, résonnance. Respiration un instant suspendue.
Imaginaire, imagin’eau. Imagine terre, imagine mot.
cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)
Ouvrir la fenêtre, voir arriver l’air d’arbre en arbre, l’appeler pour qu’il vienne desserrer l’emprise de la tête pensante qui ressasse ses peurs, ses ombres, ses problèmes, des plaques d’acier compriment mes muscles, je suffoque mais c’est dans la tête.
cg in Le livre des sensations
La raison contre l’intuition et vice et versa aussi parfois je reste sans bouger, immobile, espérant passer au travers du filet de mes contradictions. Voilà que ça me fait sourire.
cg in Journal 1998
Les grenouilles chantent quand elles sentent la pluie,
quelle est ma fonction naturelle ?
cg in Le livre des sensations
Je n’écrirai plus beaucoup de paroles. Des mots, juste comme bol frêle étoile.
Quelques mots pour allumer un feu, nourrir un oiseau.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2010)
J’ai besoin de quelque chose que je ne parviens pas à définir. J’en trouve quelques bribes dans des livres, dans la poésie, la musique, l’art, la nature… La face cachée de toute chose, de tout être mais c’est si subtil, si fragile que le simple fait de l’évoquer le fait disparaître.
cg in Journal 1996
Des mélopées d’iguanes, des ritournelles de dinosaures
pour ensevelir les étoiles dans le sanctuaire des prairies.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
L'absence pourrait bien, comme dans un univers à la Paul Auster, durer, durer et toute ma vie se bâtirait sur cette absence.
cg in Journal 1996