Edvard Munch
je grésille ne suis que source épanchée
et mon cœur anémone
se déborde à tous vents
ne sent pas le danger
seulement l’ivresse de la chute
sans aucune autre limite
que nos faiblesses
humaines.
cg in Salines
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je grésille ne suis que source épanchée
et mon cœur anémone
se déborde à tous vents
ne sent pas le danger
seulement l’ivresse de la chute
sans aucune autre limite
que nos faiblesses
humaines.
cg in Salines
Plaie obscure de la nuit
Dans nos paumes accolées
Rêve bu au carreau du destin
Est-ce en creusant que l’on ouvre un espace ?
cg in Mystica perdita
Je marche.
L’enfance derrière les palissades, ramasse ses hochets et glisse ses petites mains dans les creux venimeux. Des obsessions cruelles se rendent complices d’ecchymoses.
Arrachage. Petites coupures à la dérobée. Huile noire sur la neige.
Je dois marcher.
cg in Fugitive (cardère éd. 2014)
Je me sens de nouveau comme en pleine mue, c’est pour cela que je ne cherche pas pour l’instant à sortir du cocon. Chaque fois que je me retire – en apparence – du monde, c’est pour renaître une fois de plus, nouvelle, débarrassée des vieilles peaux.
cg in Le livre des sensations
Temps d’un dimanche à l’arrêt, où calme et douceur s’opposent à la lourdeur cotonneuse d’un ciel à l’encre envahissante. Soyeux de la fourrure rayée du chat sur la vieille chaise longue décolorée. Le son doux d’un vent qui ne fait que nous tourner autour sans jamais entrer dans l’arène. Chant d’oiseau soliste, feuille qui tombe. Étranges sensations qui se télescopent, saveur douce amère, plus douce cependant qu’amère. Feuille qui tombe et tourbillonne, insecte volant étrange attiré par le crayon, chanson flûtée toujours de l’oiseau soliste.
cg in Le livre des sensations
L’être cherche sa désincarcération. Ce qui reste quand tout a brûlé. Armures, oripeaux, masques et circonstances. Cesser la lutte à contre - courant, lâcher l’hypersensibilité pour aller vers l’Autre.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
Du coup, elle se sent comme une des dernières terriennes parmi des masses d’extra-terrestres, et pourtant quand je lui dis qu’elle devrait peut-être lâcher un peu de lest, elle me dit qu’elle n’est pas en retard, mais bien au contraire, trop en avance.
cg sans titre provisoirement
La proue du cœur fend le ciel dehors dedans, la même électricité.
in le livre des sensations
Échapper au médiocre ne signifie pas échapper à la simplicité ! Ainsi en est-il pour les éternels insatisfaits. Les échecs ne sont que des feuilles malades qui meurent et qui tombent. Renouvellement.
cg in Journal 1995
Ecoutez ! J’entends le sanglot des papillons dans la caverne.
La lente trajectoire hivernale. Ressac, sel et sang sous les paupières.
L’horloge folle fait le grand saut quantique.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2010)
Chercher le cercle vivifiant, la farouche saveur des marges
où les plantes palpitent dans un froissement de forêt.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2010)
C’est une chieuse, je vous l’ai dit, une vraie sauvage, elle se fout d’avoir des belles fringues, des ongles vernis ou une coiffure, même d’être coiffée tout court, mais elle aime la propreté… La vraie propreté, pas celle qui s’obtient en étant fanatique de ménage, d’ailleurs de ce côté-là, on ne peut pas dire qu’elle soit une fée du logis, parfois elle frise même la carabosse… Mais elle a un besoin viscéral d’air pur, d’eau pure, de terre propre, de la propreté des pensées, la propreté de l’âme… et sur ces terrains là, difficile de la prendre en faute. Je lui dis qu’elle se prend pour un vigile au service de Mère Nature, mais elle ne voit pas ça comme ça, pour elle c’est plus profond que ça, vital, essentiel.
cg in sans titre provisoirement
J’aime cet instant où l’écriture tente d’esquisser un sourire sur mes lèvres. Plaisir de patauger dans la boue. J’en tire de la force. Face à moi la grande vitre embuée et derrière, un ciel de novembre avec un sombre rideau qui lentement se referme, funèbre, accablant de tristesse.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Seule avec ma poésie, mes élans, mes désirs, mes passions et mes abîmes,
seule et l’âme toujours et encore assoiffée.
cg in A la loupe
Le petit rien de décalage, de dérapage, la rage qui se polit comme un diamant au fur et à mesure que les années passent. Je dis que je déteste mais en vérité je suis fascinée ! C’est une protection contre ma propre folie, celle que je glisse entre les mots d’une poésie inoffensive, des jeux d’esprits sans importance. Il faudrait pouvoir lire au travers, que l’écriture devienne transparente pour laisser apparaître l’inexprimable. C’est cela même, l’inexprimable, l’innommable, qui me fait trembler, qui m’exalte. C’est à la fois un meurtre et une jouissance. L’assassinat de la raison, l’autodafé de tous ces masques, ces laisser-passer face au monstre appelé « normalité ». Foutaises ! Cœur au ventre agacé par des spasmes violents, la vie qui veut sortir, qui veut naître à elle-même.
in Calepins voyageurs et après ?