Francisco Negroni
La proue du cœur fend le ciel dehors dedans, la même électricité.
in le livre des sensations
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La proue du cœur fend le ciel dehors dedans, la même électricité.
in le livre des sensations
Échapper au médiocre ne signifie pas échapper à la simplicité ! Ainsi en est-il pour les éternels insatisfaits. Les échecs ne sont que des feuilles malades qui meurent et qui tombent. Renouvellement.
cg in Journal 1995
Ecoutez ! J’entends le sanglot des papillons dans la caverne.
La lente trajectoire hivernale. Ressac, sel et sang sous les paupières.
L’horloge folle fait le grand saut quantique.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2010)
Chercher le cercle vivifiant, la farouche saveur des marges
où les plantes palpitent dans un froissement de forêt.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2010)
C’est une chieuse, je vous l’ai dit, une vraie sauvage, elle se fout d’avoir des belles fringues, des ongles vernis ou une coiffure, même d’être coiffée tout court, mais elle aime la propreté… La vraie propreté, pas celle qui s’obtient en étant fanatique de ménage, d’ailleurs de ce côté-là, on ne peut pas dire qu’elle soit une fée du logis, parfois elle frise même la carabosse… Mais elle a un besoin viscéral d’air pur, d’eau pure, de terre propre, de la propreté des pensées, la propreté de l’âme… et sur ces terrains là, difficile de la prendre en faute. Je lui dis qu’elle se prend pour un vigile au service de Mère Nature, mais elle ne voit pas ça comme ça, pour elle c’est plus profond que ça, vital, essentiel.
cg in sans titre provisoirement
J’aime cet instant où l’écriture tente d’esquisser un sourire sur mes lèvres. Plaisir de patauger dans la boue. J’en tire de la force. Face à moi la grande vitre embuée et derrière, un ciel de novembre avec un sombre rideau qui lentement se referme, funèbre, accablant de tristesse.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Seule avec ma poésie, mes élans, mes désirs, mes passions et mes abîmes,
seule et l’âme toujours et encore assoiffée.
cg in A la loupe
Le petit rien de décalage, de dérapage, la rage qui se polit comme un diamant au fur et à mesure que les années passent. Je dis que je déteste mais en vérité je suis fascinée ! C’est une protection contre ma propre folie, celle que je glisse entre les mots d’une poésie inoffensive, des jeux d’esprits sans importance. Il faudrait pouvoir lire au travers, que l’écriture devienne transparente pour laisser apparaître l’inexprimable. C’est cela même, l’inexprimable, l’innommable, qui me fait trembler, qui m’exalte. C’est à la fois un meurtre et une jouissance. L’assassinat de la raison, l’autodafé de tous ces masques, ces laisser-passer face au monstre appelé « normalité ». Foutaises ! Cœur au ventre agacé par des spasmes violents, la vie qui veut sortir, qui veut naître à elle-même.
in Calepins voyageurs et après ?
Comme si entretenir le désir de l’autre était plus important, plus précieux que nous-mêmes ou l’autre pour ce qu’il est réellement, que l’on n’a pas à séduire mais à aimer, ce qui est très différent. Quand un miroir regarde un miroir, c’est le néant qui se reflète. Être libéré du fardeau de devoir séduire est absolument fabuleux, c’est sans doute difficile de l’admettre, mais aimer est tout autre chose.
cg in Le livre des sensations
Agitée. Oppressée. Nuages noirs. Gorgée de larmes. Vide. En pression, compression. En colère. Tomber à l’intérieur de soi. Rien à quoi se raccrocher. Hypnotisée par la face sombre de chaque chose. Ne pas voir ce que cet état dissimule. Le trou, l’abîme de frustration. Et la fatigue jusqu’aux os.
cg in Le livre des sensations
Vivre et justifier quoi ?
Rien. Nothing. Nada.
La plupart de nos gestes, de nos paroles sont inconscients. Chaque jour gagner une petite seconde d’attention supplémentaire.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
Je n’arrête pas d’écrire, d’écrire comme ça me vient.
Impression de me perdre dans un épais brouillard.
cg in Journal 1995
Ces forces souterraines qui se lient et fusionnent en mon centre. Je les sens prendre consistance, comme une pierre, un joyau poli et translucide. Un cristal de feu qui germe du creuset de mon être. Il faut qu’il durcisse encore, concentration maximale des énergies. Cosmiques ?
cg in Journal 1995
Seulement le silence, la senteur de l’infini et dans le ciel,
la main qui soulève la peau des étoiles,
révèle la singulière multitude des oiseaux.
cg in Sursis
Il me prend comme une irrésistible envie d'enjamber la balustrade, pour aller marcher légère parmi les étoiles marines sur les eaux somnambules. Légère comme ces voiles que les vieux rêves laissent sur leur sillage. Aller rejoindre les mythiques baleines et les dauphins lunaires, le grand ballet des créatures océanes, disparues elles aussi, au cœur d'un rêve qui scintille à la surface des mers, les nuits de lune trop pleine.
cg in Calepins voyageurs et après ?