Jogo-z - floating down the river of dereliction
Seule avec ma poésie, mes élans, mes désirs, mes passions et mes abîmes,
seule et l’âme toujours et encore assoiffée.
cg in A la loupe
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Seule avec ma poésie, mes élans, mes désirs, mes passions et mes abîmes,
seule et l’âme toujours et encore assoiffée.
cg in A la loupe
Le petit rien de décalage, de dérapage, la rage qui se polit comme un diamant au fur et à mesure que les années passent. Je dis que je déteste mais en vérité je suis fascinée ! C’est une protection contre ma propre folie, celle que je glisse entre les mots d’une poésie inoffensive, des jeux d’esprits sans importance. Il faudrait pouvoir lire au travers, que l’écriture devienne transparente pour laisser apparaître l’inexprimable. C’est cela même, l’inexprimable, l’innommable, qui me fait trembler, qui m’exalte. C’est à la fois un meurtre et une jouissance. L’assassinat de la raison, l’autodafé de tous ces masques, ces laisser-passer face au monstre appelé « normalité ». Foutaises ! Cœur au ventre agacé par des spasmes violents, la vie qui veut sortir, qui veut naître à elle-même.
in Calepins voyageurs et après ?
Comme si entretenir le désir de l’autre était plus important, plus précieux que nous-mêmes ou l’autre pour ce qu’il est réellement, que l’on n’a pas à séduire mais à aimer, ce qui est très différent. Quand un miroir regarde un miroir, c’est le néant qui se reflète. Être libéré du fardeau de devoir séduire est absolument fabuleux, c’est sans doute difficile de l’admettre, mais aimer est tout autre chose.
cg in Le livre des sensations
Agitée. Oppressée. Nuages noirs. Gorgée de larmes. Vide. En pression, compression. En colère. Tomber à l’intérieur de soi. Rien à quoi se raccrocher. Hypnotisée par la face sombre de chaque chose. Ne pas voir ce que cet état dissimule. Le trou, l’abîme de frustration. Et la fatigue jusqu’aux os.
cg in Le livre des sensations
Vivre et justifier quoi ?
Rien. Nothing. Nada.
La plupart de nos gestes, de nos paroles sont inconscients. Chaque jour gagner une petite seconde d’attention supplémentaire.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
Je n’arrête pas d’écrire, d’écrire comme ça me vient.
Impression de me perdre dans un épais brouillard.
cg in Journal 1995
Ces forces souterraines qui se lient et fusionnent en mon centre. Je les sens prendre consistance, comme une pierre, un joyau poli et translucide. Un cristal de feu qui germe du creuset de mon être. Il faut qu’il durcisse encore, concentration maximale des énergies. Cosmiques ?
cg in Journal 1995
Seulement le silence, la senteur de l’infini et dans le ciel,
la main qui soulève la peau des étoiles,
révèle la singulière multitude des oiseaux.
cg in Sursis
Il me prend comme une irrésistible envie d'enjamber la balustrade, pour aller marcher légère parmi les étoiles marines sur les eaux somnambules. Légère comme ces voiles que les vieux rêves laissent sur leur sillage. Aller rejoindre les mythiques baleines et les dauphins lunaires, le grand ballet des créatures océanes, disparues elles aussi, au cœur d'un rêve qui scintille à la surface des mers, les nuits de lune trop pleine.
cg in Calepins voyageurs et après ?
L’amertume, la résignation
Pseudo sagesse qu’on se raconte
Sans oser voir que nos rêves
Sont des baleines échouées sur la grève
cg in Histoires d'amour, histoires d'aimer
Parlerez-vous
Les sources d’indicible ?
Les fioles
Au murmure d'océan ?
Entendrez-vous
Les langages tout puissants
Distillés goutte à goutte ?
cg in Mystica perdita, 2009
Où es-tu ?
Je suis là.
Tu penses à quoi ?
Je ne pense à rien.
Tu penses à moi ?
Je ne pense à rien. Pourquoi penser, creuser en vain ? Je ne sais que le chemin qui file là-bas, loin, loin là-bas. Tu ne le vois pas ? Personne ne le voit… Seulement moi peut-être, seulement moi.
cg in Histoires d'amour, histoire d'aimer
RÉSURGENCE
Je suis la Truie dit-elle
et la Lionne.
Mon jardin fut des plus fertiles,
ma fontaine des plus sacrées.
Je contiens tous les âges,
le temps devant moi
docilement s’inclinait.
Ils sont venus
en mon ventre
arracher le soleil.
Ils m’ont liée à la lune,
jetée à la nuit
mais jamais lumière
ne fut plus blanche
qu’entre mes cuisses
Toi le frère, le fils, le père
et l’Ancien qui a trahi,
tu te dresses en conquérant
sur des ruines et des cendres.
Tu invoques l’amour
glaive à la main,
des fusils des roquettes,
innombrables phallus
de destruction.
Tu n’as jamais été pourtant
aussi impuissant,
homme émasculé du sens,
depuis que les déesses de l’amour
tu as maudites.
Innana, Ishtar, Astarté
Brûlés le fruit le jardin
Symboles de ta perdition
Tu as réduit les mères nourricières
au rang de putains de l’agro-industrie,
tu leur a mis le joug
de tes folies mécanistes.
Cérès Déméter pleurent sans fin,
quelle que soit la saison,
Perséphone ne quitte plus les enfers.
La vulve de Gaïa est sèche,
ses seins sont crevés,
ses veines lourdes et souillées.
La vérité n’est plus voilée,
elle est violée sans répit
mais tu as beau pilonner homme
je reste l’Inviolable
et la Vierge éternelle
« car je suis la première et la dernière.
Je suis l’honorée et la méprisée.
Je suis la prostituée et la sainte.
(…)
Ayez du respect pour moi.
Je suis la scandaleuse et la Magnifique. » *
cg in Salines, 2007
* transcrit de papyrus gnostiques traduits en copte au IIIe ou Ive siècle,
découvert vers 1945 à Nag’ Hammâdi, en Haute-Egypte
Je me sens un peu comme sur le haut d'une montagne. J'aimerais oublier, en cet instant même, tout ce qui me concerne, n'être plus que pure existence, sans passé, sans futur. Le rôle que je joue dans ma vie me semble parfois trop lourd, une entrave qui m'empêche d'être, tout simplement. Plus je vieillis, et plus j'ai conscience de ce besoin viscéral de "sauvagerie", d'un mode de vie plus dénudé, au propre comme au figuré. Me reste à transformer ce désir en force, à l'intégrer à la réalité, alors peut-être...
cg in Journal 1997
Nous sommes seuls et uniques et pourtant nous ne sommes qu’un, l’humanité est une seule et même entité. Aime ton prochain comme toi-même, c’est tellement simple ! Une véritable clé. Attention aux exclus, ils n’ont aucun raison d’aimer les autres quand ils ne s’aiment plus eux-mêmes. Les dégradés, les piétinés, les meurtris, les incompris. Une attitude vraie demande beaucoup d’attention, l’attention du « guerrier ». On s’égare si vite sur les sentiers de la vie.
cg in Journal 1995