Il était une fois un mur : lui. Lui contre lequel je me cogne avec force et désespoir. Rien, ni l’indifférence, ni la dérision, ni les pleurs, ni mon âme - plaie béante – n’ébranlent ce mur impassible car un mur est un mur. A travers mes caresses je cherche encore ce souffle d’air chaud qui lui avait donné vie mais je ne touche que des pierres froides et muettes. Mes mots, mes cris, mes espoirs et mes rêves se lancent à l’assaut de cette masse effroyablement insensible, s’anéantissent dans ce suicide barbare.
Ce mur peu à peu m’encercle. Lorsqu’il s’était dressé devant moi, je m’étais approchée en quête de protection, de sécurité et c’est en prison que je me suis retrouvée.
Mon amour s’est retourné contre moi. Me voilà isolée du monde.
Je n’ai pas l’espoir d’un réconfort véritable. C’est toujours moi qui cède car ma tête est moins dure que la pierre, elle ne ferait que se fracasser sur ce mur sans l’émouvoir plus que le reste.
cg in Journal 1988-1991