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* MES LIVRES - Page 3

  • La boue, extrait de Pandémonium II

    Poème que je traîne depuis longtemps, publié enfin dans le tout récent Pandémonium II... certains d'entre vous se souviennent peut être, ce fut pour moi toute gamine, la prise de conscience sur les limites du journalisme... et de ce qu'on appelle "information"...

     

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    texte de cathy garcia               ill. Omayra Sánchez d'après Frank Fournier

     

     

     

    zone dévastée 
    tôles flottantes
    torrents glissements 
    zone engloutie
    la gamine ne peut dire mot
    émettre un son 
    sa bouche envasée
    sa langue d’eau
    souillée

    ses yeux noirs
    si noirs

    personne 
    plus que fange 
    pour la prendre dans ses bras
    et ses grands yeux noirs
    fixent la caméra
    le journaliste étranger 
    qui l’immortalisera
    quelques minutes 
    à l’autre bout du monde
    quelques minutes
    d’apitoiement

    entre fromage
    et dessert

     

     

    paru dans Pandemonium II

     

     

    Publié en ligne avec mon accord par Au hasard des connivences :

    http://auhasarddeconnivences.eklablog.com

     

     

     

  • Avis de double parution : Pandémonium II et Toboggan de velours

     

     

    Comme une vaillante petite tailleuse de livres, je vous en sors deux d’un coup ! Et c’est dans la posture du grand écart que je fais moi aussi ma rentrée littéraire, le 1er septembre, avec deux livres aux antipodes l’un de l’autre : un dur et un doux, un noir et un lumineux, un grave et un léger, un engagé enragé et un tout délicieux sans danger pour le lecteur, ce qui n’empêche l’humour dans le premier avec les superbes illustrations originales de Joaquim Hock et de la profondeur dans la légèreté du second : toutes ces nuances humaines.

     

    Voici donc Pandémonium II

     

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    Pandémonium II fait suite à Pandémonium I et il est dédié à mon tout premier et très regretté éditeur, Marcel Chinonis, qui avait publié ce tout premier livre en 2001. Il est illustré par Joaquim Hock, un complice de la première heure également, Illustre Illustrateur Attitré de ma revue Nouveaux Délits pendant des années, illustrateur également de mon Jardin du causse (à tire d’ailes, 2004) et des Poèmes follets & chansons follettes pour grands petits et petits grands (Nouveaux Délits, 2013).

     

    « mais ce que nous n'avions pas prévu
    c'était l'immense vague des bas-fonds
    toute la misère accumulée
    en strates et dératés
    toutes les injustices
    et nos impunités
    rois du monde nous étions
    à faire péter le bouchon
    de nos magnums de pétrole »

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    Édité et imprimé par l’auteur

    sur papier 100 % recyclé

     

    Illustrations en nb de Joaquim Hock

     

    Format 14,8 x 21 cm

    48 pages agrafées

     

    12 € + port

     

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    et Toboggan de velours !

     

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    Toboggan de velours comme son nom l’indique vous invite à vous laisser glisser les yeux bandés. Poèmes d’atmosphère,  douceur, magie, mystère et quelques piquants soyeux d’impertinence.

     

     

    « Glissade vers la nuit

    ses rivages de velours

    son écrin de pluie

    toute chaude d'amour

    se saisir de la chair

    y sculpter le plaisir

    descendre vers la mer

    abreuver son désir

    et rejoindre l'Éther »

     

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    Édité et imprimé par l’auteur

    sur papier 100 % recyclé

     

    illustrations en couleur de l’auteur 

     

    Format 10,5 x 20,5 cm

    32 pages agrafées

     

    10 € + port

     

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    Frais de port : 2 € par livre.

    Si vous commandez les deux en même temps : 3,50 €

     

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  • "Celle qui manque" de nouveau disponible !

     

     

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    Motivée par une lectrice enthousiaste qui voulait vraiment avoir ce livre qui n'existe plus, je me suis décidée à reprendre "Celle qui manque" (qui avait été publié chez Asphodèle en 2011) à tire d'ailes, mon tout fait maison et le voici donc dans sa version 2019

    Format 14 x 16 cm
    48 pages

    imprimé sur papier 90gr calcaire
    Couverture 250 gr calcaire
    100 % recyclé
    photo en couv. de l'auteur

    12 euros (+2 pour le port)

     

     

     

  • Aujourd’hui est habitable lu par Lieven Callant

    Une chronique de Lieven Callant

    https://revue-traversees.com/2018/11/17/cathy-garcia-canales-aujourdhui-est-habitable-poesie-cadere-editeur-36-pages-2018-12e/

    Cathy Garcia Canalès, Aujourd’hui est habitable, poésie, Cadère éditeur, 36 pages, 2018, 12€

    « Aujourd’hui est habitable » affirme le titre de ce recueil de poésies. Reste à savoir par qui et comment? 

    Pour le savoir, il faut peut-être se rendre au jardin. En ce jardin intérieur aussi. Apprivoiser son regard, être capable de distinguer sans juger, sans abattre, sans disqualifier. Utiliser le silence pour lancer ses messages, attendre, comprendre. Redouter et douter encore. Se mettre à la place de l’arbre, de l’autre. Suivre les racines au-delà des tourbes noires, des terres bouillies par la pluie. Contourner les dires « D’austères marionnettes (qui) attendent à la porte avec leur couteau à moelle »

    Se délester, se désengluer, s’estomper en commençant par les angles. L’être humain est plein de contradictions. Il n’est pas facile de savoir ce qui se cache sous les mots qu’il nous donne ou nous lance telles des graines qui devraient nous nourrir. Tellement de phrases finalement blessent, ne sont pas à leur place. Tellement de lucioles se font passer pour des étoiles.

    J’ai le sentiment que c’est contre cela que s’élève la poésie de Cathy Garcia Canalès. Elle témoigne d’un travail personnel complexe. En quelques pages, elle invente son langage avec ses références propres, ses significations spécifiques, ses jeux de contrastes ou ses potions de mots presque semblables. C’est finalement entre les lignes, au détour d’un assemblage de mots que l’on découvre l’humain, le végétal, la vie suintant autour du minéral. Les astres, les mots, la vie se cache dans le jardin de Cathy Garcia Canalès. Le jardin du poème, le jardin de l’écriture. 

    « nos mains dépliées

    les dés d’argile roulent

    comme des perles »

    Habiter la poésie ce n’est pas qu’habiter une prison obscure, ce n’est pas chercher d’une manière sournoise sans jamais oser se l’avouer qu’on ne désire que la gloire. Obtenir le pouvoir sur les mots. Nous forcer à les boire. 

    « tandis que s’envole la chimère

    libre et merveilleuse

    nous secouerons la pesanteur

    pour fuir l’étreinte des goudrons

    roulerons sous les horizons

    tranchants comme des rasoirs

    à la gorge du ciel »

    Le travail poétique de Cathy Garcia Canalès explore l’aujourd’hui. La brièveté omniprésente. Explore les chemins jonchés de ronces, de racines, de sources entravées, de saisons qui se mélangent. L’auteur avance sans machette, sans s’empêcher de regarder, de comprendre que son amour est un combat et que rien n’est gagné d’avance.

    « bientôt nous irons nous aimer

    la tête ourlée de pluie »

    La poésie de Cathy Garcia Canalès au même titre que deux des images qui accompagnent les textes ne montre pas uniquement ce qu’elle donne à voir ou décrit avec une précision tranchante. Elle canalise des zones de flou, de brumes et devient en certains points abstraite, inimaginable. 

    Cette semi-abstraction devient habitable il faut juste franchir une clôture, nos frontières. 

    « la rumeur fauve du soir

    perce la gangue du monde »

    « dans la cuve des constellations

    un dangereux morceau d’immensité

    oeuvre et s’enroule »

    Toutes les clés de cet endroit habitable ne nous sont pas offertes car les serrures changent d’un individu à un autre mais aussi parce qu’il nous faut apprendre que ces clés n’ont pas à tomber dans les mains de n’importe qui. Cet espace habitable se préserve. Se cache là où on ne le soupçonne pas. 

    Quelque chose de ce livre et sans doute l’essentiel s’échappe toujours. Est au delà de ce chemin défriché. Quelque chose nous pousse à nous demander: « Vais-je bien? »

    Lieven Callant