Cathy Garcia - Pan urge !
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
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Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, lu et interprété par moi-même.
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, par moi-même.
Un poème extrait d'Ombromanie, Encres Vives éd.2007, interprété et lu par moi-même.
Comme les autres, poème extrait du recueil "Pandémonium II", paru en 2019 et présenté dans ce numéro d'octobre 2019. Lu par moi-même.
un magnifique cadeau d'Ana Minski !
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2014/10/20/les-annees-chiennes-2007.html
note parue dans le 130ième numéro de la revue Friches
Je précise que j'adore les chatons dans les corbeilles :-) !
Poème que je traîne depuis longtemps, publié enfin dans le tout récent Pandémonium II... certains d'entre vous se souviennent peut être, ce fut pour moi toute gamine, la prise de conscience sur les limites du journalisme... et de ce qu'on appelle "information"...
texte de cathy garcia ill. Omayra Sánchez d'après Frank Fournier
zone dévastée
tôles flottantes
torrents glissements
zone engloutie
la gamine ne peut dire mot
émettre un son
sa bouche envasée
sa langue d’eau
souillée
ses yeux noirs
si noirs
personne
plus que fange
pour la prendre dans ses bras
et ses grands yeux noirs
fixent la caméra
le journaliste étranger
qui l’immortalisera
quelques minutes
à l’autre bout du monde
quelques minutes
d’apitoiement
entre fromage
et dessert
paru dans Pandemonium II
Publié en ligne avec mon accord par Au hasard des connivences :
http://auhasarddeconnivences.eklablog.com
Comme une vaillante petite tailleuse de livres, je vous en sors deux d’un coup ! Et c’est dans la posture du grand écart que je fais moi aussi ma rentrée littéraire, le 1er septembre, avec deux livres aux antipodes l’un de l’autre : un dur et un doux, un noir et un lumineux, un grave et un léger, un engagé enragé et un tout délicieux sans danger pour le lecteur, ce qui n’empêche l’humour dans le premier avec les superbes illustrations originales de Joaquim Hock et de la profondeur dans la légèreté du second : toutes ces nuances humaines.
Voici donc Pandémonium II
Pandémonium II fait suite à Pandémonium I et il est dédié à mon tout premier et très regretté éditeur, Marcel Chinonis, qui avait publié ce tout premier livre en 2001. Il est illustré par Joaquim Hock, un complice de la première heure également, Illustre Illustrateur Attitré de ma revue Nouveaux Délits pendant des années, illustrateur également de mon Jardin du causse (à tire d’ailes, 2004) et des Poèmes follets & chansons follettes pour grands petits et petits grands (Nouveaux Délits, 2013).
« mais ce que nous n'avions pas prévu
c'était l'immense vague des bas-fonds
toute la misère accumulée
en strates et dératés
toutes les injustices
et nos impunités
rois du monde nous étions
à faire péter le bouchon
de nos magnums de pétrole »
Édité et imprimé par l’auteur
sur papier 100 % recyclé
Illustrations en nb de Joaquim Hock
Format 14,8 x 21 cm
48 pages agrafées
12 € + port
et Toboggan de velours !
Toboggan de velours comme son nom l’indique vous invite à vous laisser glisser les yeux bandés. Poèmes d’atmosphère, douceur, magie, mystère et quelques piquants soyeux d’impertinence.
« Glissade vers la nuit
ses rivages de velours
son écrin de pluie
toute chaude d'amour
se saisir de la chair
y sculpter le plaisir
descendre vers la mer
abreuver son désir
et rejoindre l'Éther »
Édité et imprimé par l’auteur
sur papier 100 % recyclé
illustrations en couleur de l’auteur
Format 10,5 x 20,5 cm
32 pages agrafées
10 € + port
Frais de port : 2 € par livre.
Si vous commandez les deux en même temps : 3,50 €
Motivée par une lectrice enthousiaste qui voulait vraiment avoir ce livre qui n'existe plus, je me suis décidée à reprendre "Celle qui manque" (qui avait été publié chez Asphodèle en 2011) à tire d'ailes, mon tout fait maison et le voici donc dans sa version 2019
Format 14 x 16 cm
48 pages
imprimé sur papier 90gr calcaire
Couverture 250 gr calcaire
100 % recyclé
photo en couv. de l'auteur
12 euros (+2 pour le port)
Pour commander : https://www.nuitdelapoesie-crest.fr/edition/
Une chronique de Lieven Callant
Cathy Garcia Canalès, Aujourd’hui est habitable, poésie, Cadère éditeur, 36 pages, 2018, 12€
« Aujourd’hui est habitable » affirme le titre de ce recueil de poésies. Reste à savoir par qui et comment?
Pour le savoir, il faut peut-être se rendre au jardin. En ce jardin intérieur aussi. Apprivoiser son regard, être capable de distinguer sans juger, sans abattre, sans disqualifier. Utiliser le silence pour lancer ses messages, attendre, comprendre. Redouter et douter encore. Se mettre à la place de l’arbre, de l’autre. Suivre les racines au-delà des tourbes noires, des terres bouillies par la pluie. Contourner les dires « D’austères marionnettes (qui) attendent à la porte avec leur couteau à moelle »
Se délester, se désengluer, s’estomper en commençant par les angles. L’être humain est plein de contradictions. Il n’est pas facile de savoir ce qui se cache sous les mots qu’il nous donne ou nous lance telles des graines qui devraient nous nourrir. Tellement de phrases finalement blessent, ne sont pas à leur place. Tellement de lucioles se font passer pour des étoiles.
J’ai le sentiment que c’est contre cela que s’élève la poésie de Cathy Garcia Canalès. Elle témoigne d’un travail personnel complexe. En quelques pages, elle invente son langage avec ses références propres, ses significations spécifiques, ses jeux de contrastes ou ses potions de mots presque semblables. C’est finalement entre les lignes, au détour d’un assemblage de mots que l’on découvre l’humain, le végétal, la vie suintant autour du minéral. Les astres, les mots, la vie se cache dans le jardin de Cathy Garcia Canalès. Le jardin du poème, le jardin de l’écriture.
« nos mains dépliées
les dés d’argile roulent
comme des perles »
Habiter la poésie ce n’est pas qu’habiter une prison obscure, ce n’est pas chercher d’une manière sournoise sans jamais oser se l’avouer qu’on ne désire que la gloire. Obtenir le pouvoir sur les mots. Nous forcer à les boire.
« tandis que s’envole la chimère
libre et merveilleuse
nous secouerons la pesanteur
pour fuir l’étreinte des goudrons
roulerons sous les horizons
tranchants comme des rasoirs
à la gorge du ciel »
Le travail poétique de Cathy Garcia Canalès explore l’aujourd’hui. La brièveté omniprésente. Explore les chemins jonchés de ronces, de racines, de sources entravées, de saisons qui se mélangent. L’auteur avance sans machette, sans s’empêcher de regarder, de comprendre que son amour est un combat et que rien n’est gagné d’avance.
« bientôt nous irons nous aimer
la tête ourlée de pluie »
La poésie de Cathy Garcia Canalès au même titre que deux des images qui accompagnent les textes ne montre pas uniquement ce qu’elle donne à voir ou décrit avec une précision tranchante. Elle canalise des zones de flou, de brumes et devient en certains points abstraite, inimaginable.
Cette semi-abstraction devient habitable il faut juste franchir une clôture, nos frontières.
« la rumeur fauve du soir
perce la gangue du monde »
« dans la cuve des constellations
un dangereux morceau d’immensité
oeuvre et s’enroule »
Toutes les clés de cet endroit habitable ne nous sont pas offertes car les serrures changent d’un individu à un autre mais aussi parce qu’il nous faut apprendre que ces clés n’ont pas à tomber dans les mains de n’importe qui. Cet espace habitable se préserve. Se cache là où on ne le soupçonne pas.
Quelque chose de ce livre et sans doute l’essentiel s’échappe toujours. Est au delà de ce chemin défriché. Quelque chose nous pousse à nous demander: « Vais-je bien? »
Lieven Callant