Patrice Maltaverne
depuis que j’ai fini par me coucher
dans un rêve qui s’enfuit au loin
je cherche à le rattrapper mort ou vif
sur la route déjà rayée par la pluie
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depuis que j’ai fini par me coucher
dans un rêve qui s’enfuit au loin
je cherche à le rattrapper mort ou vif
sur la route déjà rayée par la pluie
En ces temps nouveaux la masse rêvait sa vie
au profit de ceux qui vivaient leurs rêves
in Les Temps nouveaux
suis-je la main qui taille racine
et responsable du ciel qui s’infecte
in Sang & Broussailles
le clocher dégouline
de fiente et de messes
la sang d’un lapin égorgé
retrouvé parmi les broussailles
tout court et coule
sur mes ongles grandis
un ciel à la mesure de la pente
in Sang & Broussailles
L'ennemi numéro 1 de tout État est l'homme qui est capable de penser par lui-même sans considération de la pensée unique. Presque inévitablement il parviendra alors à la conclusion que l'État sous lequel il vit est malhonnête, insensé et insupportable, ainsi, si cet homme est idéaliste il voudra le changer. S'il ne l'est pas, il témoignera suffisamment de sa découverte pour générer la révolte des idéalistes contre l'État.
L’herbe folle dit
si tu sais où tu vas,
c’est que tu ne sais pas où tu es
In De brins et de bribes
La vie est ce voyage en charpie
contre toutes les phrases poncées
des grammaires totalitaires.
Et il est encore trop tôt pour partir
Je ferais mieux de ranger les rêves
Surtout les plus précieux à l’aube
D’une panne d’existence qui dure
Aujourd’hui lorsque j’y pense la loi
De la gravité venait d’être démontrée
Cette loi qui veut que nous disparaissons toujours
A l’intérieur de nos solitudes
Le temps avance, grignote.
Il nous picore la tête comme un oiseau des miettes
sur le perron souillé du monde.
Pont d’autoroute suspendu (West Bondy)
En contrebas des rues des feux des croisements
Des toitures rouges un immeuble de brique
Presque métallique la vie apparemment
Passe comme l’écho d’un automne chronique
in Les Uns rêvent de lointains paysages
L’univers c’est ce qui reste
quand on ne peut plus voyager.
in Sirènes
Par la fenêtre, on voit la vie du dedans. La lumière artificielle éblouit les murs.
Bonne façon de cacher les fissures. La solitude, au contraire, crève la vitre.
in Regarde
Et nos larmes tairont la douleur d’être au monde
Pour ne plus embrasser que l’été sur les routes
Et sans doute une femme pénétrée de lumière
Que nous n’attendions pas et qui sera là pourtant
Avec ses mains, ses bras et demain dans ses yeux
in Saraswati n°10
Je marche avec l’orgueil
d’aimer l’air et la terre
d’être immense et d’être fou
et de mêler le monde et tout
à cette ennivrement de vie élémentaire.