Guillaume Siaudeau
Et parfois quand la nuit avale
Les dernières bouchées de crépuscule
Elle se retrouve assise sur son lit
Avec un avion sur la tempe
in poèmes pour les chats borgnes
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Et parfois quand la nuit avale
Les dernières bouchées de crépuscule
Elle se retrouve assise sur son lit
Avec un avion sur la tempe
in poèmes pour les chats borgnes
La vie est une bougie dans le vent
Je suis a priori contre tous ceux qui croient avoir absolument raison. (...) Je suis contre tous les systèmes politiques qui croient détenir le monopole de la vérité. Je suis contre tous les monopoles idéologiques. (...) Je vomis toutes les vérités absolues et leurs applications totales. Prenez une vérité, levez-la prudemment à hauteur d'homme, voyez qui elle frappe, qui elle tue, qu'est-ce qu'elle épargne, qu'est-ce qu'elle rejette, sentez-la longuement, voyez si ça ne sent pas le cadavre, goûtez en gardant un bon moment sur la langue – mais soyez toujours prêts à recracher immédiatement. C'est cela, la démocratie. C'est le droit de recracher.
Contre qui mener la lutte et où diriger l’assaut
quand l’injustice hante l’air de nos poumons, l’espace de nos pensées
et la stupeur des astres ?
in Précis de décomposition
Heureux l’homme soumis à ses fantômes. Certes, il connaîtra des nuits désertes, d’inexplicables nostalgies, des mélancolies infinies, le désir sans raison, le spleen, l’implacable spleen. Mais il remettra la terre à sa place parmi les astres et l’homme parmi les créatures. Jamais l’or ne le détournera de son chemin. Jamais un boulet d’esclave n’entravera sa marche. Mieux, tout ce qu’il désirera, il l’obtiendra par la magie même de son imagination et les visites mystérieuses charmeront sa solitude. Libre, il agira librement en toute chose et sorti du dédale terrible de ses rêves, est-il quelque chose sur terre qui pourrait l’épouvanter ?
in Puissance des fantômes, 1928
Elle fait de la fumée sans feu
Sur le bord de ses lèvres
Pour les indiens morts
Qui dansent dans sa tête
in poèmes pour les chats borgnes
Je viens dans ton sein accomplir le rite
Le rythmique retour au pays d'avant-naître
Le signe animal de l'extase ancienne
in Sacre et massacre de l’amour
entre source et signe
un très ancien pacte
pour réinventer
les contrées du vent
in Entre trace et obscur
entrer en connivence
avec les temps qui n’ont plus cours
avec l’avant et puis l’ailleurs
avec la brûlure des signes
in Calligraphie de l’Ombre
Vallées et montagnes
Emportées par la neige
Plus rien ne subsiste
À travers le mur de mes sens, je pressens d’autres emmurés vivants. J’écris, c’est un mystère. Je vis, c’est un miracle. Depuis des siècles et des siècles, je crie : Au SECOURS ! On me répond : attendez votre tour.
in Emmurés vivants
Danse immense des gravitations nuptiales
Aux palpitations des mondes et des mers
Au rythme des soleils du coeur et des sanglots
Vers le temple perdu dans l'abîme oublié
Vers la caverne médusante qu'enfanta
L'ombre panique dans la première nuit du monde
Voici l'appel la trombe et le vol des semences
L'appel au fond de tout du centre souterrain
Danseuse unissant la nuit à l'eau-mère
Végétal unissant la terre au sang du ciel
in Sacre et massacre de l’amour
depuis que j’ai fini par me coucher
dans un rêve qui s’enfuit au loin
je cherche à le rattrapper mort ou vif
sur la route déjà rayée par la pluie
En ces temps nouveaux la masse rêvait sa vie
au profit de ceux qui vivaient leurs rêves
in Les Temps nouveaux
suis-je la main qui taille racine
et responsable du ciel qui s’infecte
in Sang & Broussailles