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CITATIONS - Page 133

  • Abel Bonnard

     

    Aimer un être, cela n’est pas seulement brûler de le posséder, c’est souhaiter qu’il s’épanouisse. Il n’est pas de moment plus sacré, plus suave, que celui où l’avidité qui nous jetait vers lui est suspendue par l’intérêt que nous lui portons, où nous ne pensons plus à le saisir parce que nous sommes ravis de le contempler, et où le besoin de l’avoir disparaît dans l’émotion de le voir vivre.

     

    in Savoir aimer

     

     

  • Jean-Louis Bernard

     

    sans défricher

     la région du cœur

     

    l’œil est perdu jusqu’au pubis

     en un lieu désolé

      

    à terme le sang les larmes

     s’en retirent c’est la mer

      

    in Au juste amont du songe

     

     

     

     

  • Maurice Couquiaud

     

    J’ai fait courir les parois d’une caverne

     à la poursuite des âmes et des troupeaux.

     L’imaginaire participait à la danse des flammes

     Pour y trouver les couleurs privées de mots,

     arracher du foyer les brûlures de la faim.

     

     

     

    in Dit de la conscience en chemin

     

     

     

  • Frankétienne

     

    Lumières. Pluies.Océans sauvages. Emportez-moi dans la moelle frénétique de vos articulations.Emportez-moi ! Il suffit d’un soupçon de clarté pour que je naisse viable. Pour que j’accepte la vie. La tension. L’inexorable loi de la maturation. L’osmose et la symbiose. Emportez-moi ! Il suffit d’un bruit de pas, d’un regard, d’une voix émue, pour que je vive heureux de l’espoir que le réveil est possible parmi les hommes.

     

    Emportez-moi ! Car il suffit d’un rien, pour que je dise la sève qui circule dans la moelle des articulations cosmiques.

     

     

     

    in L’oiseau schyzophone

     

     

     

  • André Laude

     

    Et rien ne peut clore ces plaies sèches que les mains de l’homme dénudent

    Ni le benjoin de la lune

     Ni cette chaude confiture d’astres au fond du bol céleste

     Ni la liturgie âpre des cigales aux ailerons découpés

     dans le mica friable de l’air

     

     

     

    in Toute chair appelle

     

     

     

     

  • Henri Cachau

     

    La maison bouge sous le vent

    A crève toit à crève voile

    Et nos enfants du peu de toile

     En font mille et un cerfs-volants

     

     in La Maison (Traction Brabant 37)