Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 133

  • Frankétienne

     

    Lumières. Pluies.Océans sauvages. Emportez-moi dans la moelle frénétique de vos articulations.Emportez-moi ! Il suffit d’un soupçon de clarté pour que je naisse viable. Pour que j’accepte la vie. La tension. L’inexorable loi de la maturation. L’osmose et la symbiose. Emportez-moi ! Il suffit d’un bruit de pas, d’un regard, d’une voix émue, pour que je vive heureux de l’espoir que le réveil est possible parmi les hommes.

     

    Emportez-moi ! Car il suffit d’un rien, pour que je dise la sève qui circule dans la moelle des articulations cosmiques.

     

     

     

    in L’oiseau schyzophone

     

     

     

  • André Laude

     

    Et rien ne peut clore ces plaies sèches que les mains de l’homme dénudent

    Ni le benjoin de la lune

     Ni cette chaude confiture d’astres au fond du bol céleste

     Ni la liturgie âpre des cigales aux ailerons découpés

     dans le mica friable de l’air

     

     

     

    in Toute chair appelle

     

     

     

     

  • Henri Cachau

     

    La maison bouge sous le vent

    A crève toit à crève voile

    Et nos enfants du peu de toile

     En font mille et un cerfs-volants

     

     in La Maison (Traction Brabant 37)

     

     

     

     

  • Christian Monginot

     

    S’inverser. Dans le murmure odorant d’un été. Dans l’écriture aveuglante du ciel. Dans le gouffre doré des blés. A l’instant où un vol de corbeaux réinvente la nuit dans le ventre furieux du soleil.

     

      in Voix inverse

     

     

     

  • Christian Monginot

     

    Il ne manque rien à rien. Que pourrait-il manquer à ce jeu nu de fictions et d’artifices ? Même l’absence n’est pas manque, mais songe ajouté au songe, et celle de Dieu, vertige ajouté au vertige.

     

    in Voix Inverse

     

     

     

  • Werner Lambersy

     

      Quand

      Le soleil montre

      Les dents de sa tête

     De mort

     

      Quand

    Les morts montrent

     Les dents

     Debout dans la ville

     Quand

     On plante des fleurs

     Au bord des fenêtres

     

     Tellement

     Tout est gris

     Et sourds les voisins

     

     

    Que la fiente

     De pigeon fait un fond

     De teint

     Aux carreaux des jours

     

      Quand

     Le ciel n’a plus de pneu

     De rechange

     

     Que les nuages

     Roulent sur des essieux

     Rouillés

     

     Et qu’on rechape

     Les vieux dessins creux

     Des constellations

      

     C’est qu’un poème passe

     Comme on dit

     D’un ange

      

     Durant une conversation

     

      in Te Spectem

     

     

     

  • Vladimir Maïakovski

     

    Je sais la force des mots, la force des mots tocsin.

    Pas de ceux-là qui savent ravir les foules.

    Des autres, qui de terre feraient sortir les morts,

    Et les cercueils défilent d’un pas de chêne sonore.

    Souvent, ni lus, ni imprimés, les mots tombent au panier,

    Mais ils en sortent et ils galopent le mors aux dents,

    Tonnant pendant des siècles et les trains viennent en rampant,

    Lécher leurs mains calleuses.

    Je sais la force des mots. Moins que rien.

    Moins que des pétales sous le talon d’une danse.

    Et l’homme pourtant, de toute son âme, des lèvres, de la carcasse…