Jean-Michel Bongiraud
Miel d’orage et foudre dans ma bouche.
Quelle voix revient par ma gorge animale ?
in Sang & Broussailles
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Miel d’orage et foudre dans ma bouche.
Quelle voix revient par ma gorge animale ?
in Sang & Broussailles
Aimer un être, cela n’est pas seulement brûler de le posséder, c’est souhaiter qu’il s’épanouisse. Il n’est pas de moment plus sacré, plus suave, que celui où l’avidité qui nous jetait vers lui est suspendue par l’intérêt que nous lui portons, où nous ne pensons plus à le saisir parce que nous sommes ravis de le contempler, et où le besoin de l’avoir disparaît dans l’émotion de le voir vivre.
in Savoir aimer
sans défricher
la région du cœur
l’œil est perdu jusqu’au pubis
en un lieu désolé
à terme le sang les larmes
s’en retirent c’est la mer
in Au juste amont du songe
L’amour de ce côté
Est une ancienne histoire
Ce qui nous lie encore
C’est un hasard
Inqualifiable
J’ai fait courir les parois d’une caverne
à la poursuite des âmes et des troupeaux.
L’imaginaire participait à la danse des flammes
Pour y trouver les couleurs privées de mots,
arracher du foyer les brûlures de la faim.
in Dit de la conscience en chemin
L’homme est vertige. Vin et calcaire.
in Sang & Broussailles
On ne peut pas réveiller une personne qui fait semblant de dormir.
Lumières. Pluies.Océans sauvages. Emportez-moi dans la moelle frénétique de vos articulations.Emportez-moi ! Il suffit d’un soupçon de clarté pour que je naisse viable. Pour que j’accepte la vie. La tension. L’inexorable loi de la maturation. L’osmose et la symbiose. Emportez-moi ! Il suffit d’un bruit de pas, d’un regard, d’une voix émue, pour que je vive heureux de l’espoir que le réveil est possible parmi les hommes.
Emportez-moi ! Car il suffit d’un rien, pour que je dise la sève qui circule dans la moelle des articulations cosmiques.
in L’oiseau schyzophone
Et rien ne peut clore ces plaies sèches que les mains de l’homme dénudent
Ni le benjoin de la lune
Ni cette chaude confiture d’astres au fond du bol céleste
Ni la liturgie âpre des cigales aux ailerons découpés
dans le mica friable de l’air
in Toute chair appelle
La maison bouge sous le vent
A crève toit à crève voile
Et nos enfants du peu de toile
En font mille et un cerfs-volants
in La Maison (Traction Brabant 37)
mais j’ai soif
d’une soif
qui ne veut pas mourir
in Sang & Broussailles
On a fouillé tous les hasards on a
repeint les mots
on a fêté l’ennui
in La houle des hasards (Saraswati n°10)
Brin d’herbe, qu’as-tu décidé ?
Je saigne…
in Il n’y a pas de raison (Pages Insulaires 9)
S’inverser. Dans le murmure odorant d’un été. Dans l’écriture aveuglante du ciel. Dans le gouffre doré des blés. A l’instant où un vol de corbeaux réinvente la nuit dans le ventre furieux du soleil.
in Voix inverse
La poésie
a
toutes déraisons
d’être
in Opium de personne