Michel Voiturier
ne pas dire le cri
déjà sorti des gorges tranchées
seulement étancher sur le sable
le sang non encore bu
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ne pas dire le cri
déjà sorti des gorges tranchées
seulement étancher sur le sable
le sang non encore bu
La guerre a toujours
Sur le tableau de l’histoire
Reçu la consigne
D’effacer
Ce sentier, personne
Ne s’y aventure, sinon
Le couchant de l’automne.
La vie ! La vie !
Comme un buvard
Qui boit le ciel
in Te Spectem (Traversées n°56)
J’aimerais traîner, la nuit, perdu dans la misère, arpentant les pavés d’un bidon ville à Buenos Aires. Et sentir soudain le tranchant d’une lame qu’enfonce un gamin dans le creux de mes reins.
Et me dire enfin : « c’est fini ». M’effondrer sur le sable, la nuit…
in Les rêveries d’un cerisier en fleurs (Décharge 147)
Écouter les oiseaux, une machine ronfler au loin, le coucou. Rejeter cette dégueulasserie humaine, ce grand n’importe quoi à devenir fou et folle. Puisque tout est permis, participer aveuglément en brandissant mon grand n’importe quoi à moi, comme flamboyante vérité.
cg in A la loupe
Pour apprivoiser la folie
rien ne vaut
un grain de poésie
in Opium de personne
porter à incandescence
le sarment du signe
pour l’incendie
des neiges à venir
in Au juste amont du songe
Un jour
Quelqu’un écrira
Ce poème
Le même
Et le croira neuf
in Rubis sur l’ongle
l’aveu creuse la nuit
jusqu’au commencement
au matin les anneaux du temps
auront triché avec le sable
in Au juste amont du songe
Tant de soleils et de visages
bravant la vérité
tant de sable entre mes doigts
qui s’égrène encore
de sang et de broussailles
au fond de mes gants
in Sang & Broussailles
Chaque plaisir est une cueillette sensible
sur les branches du grenier sans fond
près de l’étable où mugit l’apparence
pour qu’on lui tire son lait
le jour traîne les pots de fer
qui nous l’apporteront
in Le dernier rire pour les étoiles
La folie c’est que guêpes et bourdons volent. Ils volent et ne le savent pas. S’ils savaient, ils tomberaient. C’est le savoir, souvent, qui fait tomber.
in Il n’y a pas de raison (Pages Insulaires 9)
Voici mon absence, faite d’arbres malades et de chaises fêlées
Qu’avez-vous fait de la fenêtre que l’histoire soit si mal éclairée ?
Je suis tombée lors du voyage,
Le récit est plein d’éraflures et de plaies
in Revue avant-poste (Décharge 147)
Le monde dort autour de moi.
L’énorme soue où les cochons rêvent de médailles.
in Carnet des poussières