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CITATIONS - Page 135

  • Moez Maged

     

    J’aimerais traîner, la nuit, perdu dans la misère, arpentant les pavés d’un bidon ville à Buenos Aires. Et sentir soudain le tranchant d’une lame qu’enfonce un gamin dans le creux de mes reins.

     

     

    Et me dire enfin : « c’est fini ». M’effondrer sur le sable, la nuit…

     

     

     

    in Les rêveries d’un cerisier en fleurs (Décharge 147)

     

     

     

     

  • Cathy Garcia

     

    Écouter les oiseaux, une machine ronfler au loin, le coucou. Rejeter cette dégueulasserie humaine, ce grand n’importe quoi à devenir fou et folle. Puisque tout est permis, participer aveuglément en brandissant mon grand n’importe quoi à moi, comme flamboyante vérité.

     

    cg in A la loupe

     

     

  • Maurice Couquiaud

     

     

    Chaque plaisir est une cueillette sensible

    sur les branches du grenier sans fond

    près de l’étable où mugit l’apparence

    pour qu’on lui tire son lait

    le jour traîne les pots de fer

    qui nous l’apporteront

     

      in Le dernier rire pour les étoiles

     

     

     

     

  • Patrick Chavardès

     

    La folie c’est que guêpes et bourdons volent. Ils volent et ne le savent pas. S’ils savaient, ils tomberaient. C’est le savoir, souvent, qui fait tomber.

      

     in Il n’y a pas de raison (Pages Insulaires 9)

     

     

  • Maha Ben Abdeladhim

     

     

    Voici mon absence, faite d’arbres malades et de chaises fêlées

     

    Qu’avez-vous fait de la fenêtre que l’histoire soit si mal éclairée ?

     

    Je suis tombée lors du voyage,

     

    Le récit est plein d’éraflures et de plaies

     

     

     

    in Revue avant-poste (Décharge 147)

     

     

     

     

     

  • Aymen Hacen

     

     

    Les épines diront : une par une vous

      nous avez triées une par une vous nous avez

     

     séparées de notre mère cactus une par une

      vous nous avez aiguisées avec votre couteau de poche

     

     une par une vous nous avez enduites de votre salive

      poison une par une vous nous avez semées au vent

     

     une par une vous nous avez nommées blessures une par

      une vous nous avez baptisées racailles

     

      

    in Présidentielles (inédit, Décharge 147)