Yusuf Kadel
Montmartre aux aurores
Un divan sous les combles
Des coussins moribonds
La lueur d’une chevelure
L’Angélus se retient…
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Montmartre aux aurores
Un divan sous les combles
Des coussins moribonds
La lueur d’une chevelure
L’Angélus se retient…
Les épines diront : une par une vous
nous avez triées une par une vous nous avez
séparées de notre mère cactus une par une
vous nous avez aiguisées avec votre couteau de poche
une par une vous nous avez enduites de votre salive
poison une par une vous nous avez semées au vent
une par une vous nous avez nommées blessures une par
une vous nous avez baptisées racailles
in Présidentielles (inédit, Décharge 147)
La réalité est une fleur pour ceux qui la cueillent,
de la vase pour ceux qui la remuent.
in L’ascenseur d’images
En bordure
De piste où personne
Ne va
Si ce n’est pour
Un rêve ou un amour
in Te Spectem
Toute chair bande ses forces pour atteindre les hautes futaies du soleil
Le pays des couleurs violentes le royaume de la plénitude
Où l’on marche avec des tonnes de feuilles dans les enclos du cœur
Avec des mouvements de pluie et d’humus aux alentours des épaules
Avec le sel de la mer complice collé aux poumons
Et le grain dur le grain rouge de l’éternité entre les dents
in Toute chair appelle
ni orangers, ni oliviers, ni figuiers, ni poissons,
des enfants sans enfance, des femmes exténuées…
et le mer est si belle
et la mer est si bleue…
in On Gaza’s trip
L’enfant repousse
à coups de pelle
par petits seaux
l’assaut du temps
qui monte sur
son château
de sable.
in Que la musique
L’Être n’est-il pas cette musique
Qui depuis l’origine
Cherche à se faire entendre… ?
Etre un présage, un cerisier levé qui conclue
en ses fleurs le serment des argiles natives.
in Veille le vent
Je m’insinue dans l’arbre par l’écorce de l’ombre
j’en ressors par l’œil de son printemps
le premier bourgeon né dans ses paupières
d’un regard blanc
j’attends sous la voûte d’images
que mûrissent les fruits sans explications
ils tombent gorgés de limbes
quand je secoue les branches du mystère
chargé de rameaux sombres et de constellations
in Le dernier rire pour les étoiles
Au point du jour, parfois, quelques secondes d’une grâce insolite,
fragile et tremblante sur son fil de givre.
in Voix inverse
quand l’hiver vous attache par les cheveux
vous cloue dans sa gelure
Un ver sous la peau ravine le présent
L’invisible nous fuit par le trou de la nasse
Poisson glissant des cordes de nos mains
in Carnet de brousse
Un jour il décida qu’il n’y aurait pas d’après et laissa partir sans lui
l’homme qu’il ne serait pas.
Un homme debout
est un arbre de viande
qui s’enracine
sur des idées
in c’est la mer