Pierre Bastide
Pour l’instant l’humanité se cherche :
Pas facile de descendre de l’homme,
il s’arrête jamais.
in Petite suite sur une espèce en voie de mutation
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Pour l’instant l’humanité se cherche :
Pas facile de descendre de l’homme,
il s’arrête jamais.
in Petite suite sur une espèce en voie de mutation
J’ai pour mission le vent des plaines
Et des orages
in La mort est plus futée qu’une souris
Nous sommes sans limites
Et l'abondance est notre mère.
Pays ceinturé d'acier
Aux grands yeux de lacs
À la bruissante barbe résineuse
Je te salue et je salue ton rire de chutes.
Pays casqué de glaces polaires
Auréolé d'aurores boréales
Et tendant aux générations futures
L'étincelante gerbe de tes feux d'uranium.
Nous lançons contre ceux qui te pillent et t'épuisent
Contre ceux qui parasitent sur ton grand corps d'humus
et de neige
Les imprécations foudroyantes
Qui naissent aux gorges des orages.
in Totems
Dis-moi, sécheresse, pierre polie par le temps sans dent,
par la faim sans dent,
poussière mâchée par des dents qui sont siècles, par des
siècles qui sont famines,
dis-moi, jarre brisée, tombée en pousière, dis-moi,
la lumière naît-elle d’un os frotté contre un autre, d’un
homme contre un autre, d’une faim contre une autre,
jusqu’à l’étincelle, le cri, la parole,
jusqu’à ce que jaillisse enfin l’eau et que croisse l’arbre aux
grandes feuilles de turquoise ?
in Liberté sur Paroles
Etoiles salvatrices
boussoles des égarés
Paroles s’envolent sur le dos
De l’oubli
Ou alors c’est la nuit
qui s’éveille et se promène dans ma tête
et court dans ma poitrine sans un bruit
en plein jour
À n'en pas douter, là où la poésie est dérisoire
la société est une société des amis du crime,
les hommes y vivent et meurent ensemble en enfer.
La végétation seule
détient notre arrivée.
Pourriture, veux-tu inventorier
mes branches ?
in Tranquillement tranchant
Consens à la brisure
C’est la que germera
Ton trop-plein de crève-cœur
Que passera un jour
A ton insu
La brise.
Courir dans les champs,
sentir le vent,
ce n'était pas assez.
...Comme tous ceux
qui n'ont rien dans la tête,
moi aussi j'ai cru
qu'il fallait faire des choses.
Les oiseaux tendent au ciel les draps
Qu’ils ont lavé dans la rumeur des torrents
in De passages et d’envols
Non, je ne peux pas vous dire. Je ne sais rien. Je peux vous offrir de l’espace –un peu-, mais pas créer le vôtre. Nous sommes tous passagers, que croyez-vous ? Le Capitaine, me semble t-il, est mort depuis longtemps. Il nous reste la musique des vagues. Quelle autre évidence d’ailleurs que les battements du cœur ?
in L’entredeux
et je prendrais le temps !
de démentir le faux sacré, les règlements, les messes,
les clôtures, les papamobiles, les derviches tueurs,
les fous de Dieu, la sainteté des échafauds, les catéchismes,
les bûchers de Montségur, les leçons de Ténèbres,
la grande peur du buisson noir des femmes et
des cheveux défaits !
Lettre de démission la plus courte du monde
Monsieur,
On peut mourir demain
Alors j’ai pas trop le temps
De me faire enculer
Bien cordialement
T.
Entendre reste possible. Grinçant, dites-vous, mais quand diable avez-vous reçu la promesse de l’harmonie facile ?
Oui, je pourrais être fatigué de vos questions. Je transporte les miennes, en sac sciant l’épaule. Incrustations : il n’est pas question de s’en défaire. Vaciller doit-être le propre de beaucoup d’entre nous.
Il y a là aussi ma vieille compagne, cette intrinsèque béance. Je ne vous la présente pas, vous connaissez ses traits ; une de ses sœurs marche dans votre ombre.
in L’entredeux