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CITATIONS - Page 139

  • Tristan Cabral

     

    c’est pourquoi, il ne faut plus jamais,

     donner de Nom au Grand Silencieux des Ténèbres !

     car tant qu’il fera Dieu, le monde pleurera !

      

    Ramallah, noël 2008

    in On Gaza’s strip

     

     

     

     

  • Claire Hexer

     

    Les artistes doivent s’agiter. Et ne me parlez pas encore du sens. Ici, c’est d’énergie dont il s’agit. Le travail au bout du compte, dans le tracé circulaire, est égal à zéro.

     

     

    in L’artiste

     

     

     

  • Diane Meunier

     

    Et moi aussi j’ai peur

     

    le cri reste dans ma bouche et mes jambes faillissent

     

    et les chiens me reniflent, excités

     

    je m’habille de fleurs pour les dérouter et je hurle de la poésie

     

    mais je ne suis pas sûre qu’ils aiment les poètes, les chiens, ni les fleurs

     

     

     

     in Abattre les cathédrales

     

     

     

  • Sven Lindqvist

     

    Vous le savez déjà.

     Moi aussi. 

     Ce ne sont pas les informations qui nous font défaut. 

     Ce qui nous manque, c’est le courage de comprendre ce que nous savons 

     et d’en tirer les conséquences. 

     

    in Exterminez toutes ces brutes

     

     

     

  • Robert Edward Hart

     

    Le poète congénital et incurable, résiste, on ne sait en vertu de quel sortilège, à toutes les tentatives de destruction méthodique, ou méthodiste, que la société multiplie contre lui (...) Ce perpétuel dissident, cet être anachronique : le poète, a trouvé le moyen de survivre au dodo et à la liberté, que l'homme sociable a fini, et non sans peine, par exterminer.

     

     

  • Saïd Dib

     

    Attendre la bataille

     pour noter mes déserts.

     Suffoquer d'avoir cru

     qu'entre noirceur et nuit

     la sente était solide.

     

     

    in Tranquillement tranchant

     

     

     

  • Jean-Marie Kerwich

     

    La douleur était mon professeur de lettres. J’étais le premier des derniers, au fond de la classe. Je me revois les bras croisés sur mon pupitre. Sur mon cahier j’écrivais des pensées qui ressemblaient à des chemins de blé. Chaque phrase était pareille à une feuille morte ou un caillou qui devenait un poème — quand je ne savais même pas ce qu’était un poème.

     

     

     

  • Jean-Marie Kerwich

     

    LA TRACE 

    De la poubelle coule une longue traînée d'huile qui serpente sur le quai de livraison. Elle semble danser tant elle se déhanche sur le sol. Dans le soleil elle prend des allures de princesse déchue. Parfois sa partance vers l'égout devient sacrée car elle sent que sa mort est proche. Vous devez vous demander en lisant ces lignes de quoi je veux parler. Quelle importance, cette huile qui coule d'une poubelle ! Pour moi ça a de l'importance car je suis pareil à elle. On a utilisé son âme pour faire frire l'indifférence des bureaucrates de la cantine comme on utilise la grâce si précieuse d'un grand poète pour agrémenter la vie des puissants. Je coule de cette poubelle qu'est le manque d'humanité des hommes. Je me laisse couler sur la page, mon écriture se déhanche : je vais vers l'égout des nantis, je m'apprête à mourir comme cette huile ondoyante si gracieuse dans son cheminement sur ce quai. C'est fait : sa tête est tombée dans l'égout, mais elle laisse sur le quai l'infatigable trace de sa grâce.

     Marseille, terrain des voyageurs

     

     

     

  • Jean-Marie Kerwich

     

    J’ai vu un ange qui boitait. Il m’est apparu simplement : j’étais assis sur un banc et je voulais allumer du tabac. L’ange me vit et vint allumer mon tabac. Je sais maintenant que tous les hommes devraient boiter. Mais qui en ce monde mériterait d’avoir cette magnfique démarche ? Les prétentions, les audaces, les parades sont à présent à mes yeux les vraies infirmités.