Jean Laugier
Terre, tourbe de soie sourde que je pénètre,
Moisissure forgée de gangues et de croix
J’encage dans mes reins l’aube qui me fit naître
Arbre, fiction de cris morcelée sous les bois.
in Fenêtres vos regards
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Terre, tourbe de soie sourde que je pénètre,
Moisissure forgée de gangues et de croix
J’encage dans mes reins l’aube qui me fit naître
Arbre, fiction de cris morcelée sous les bois.
in Fenêtres vos regards
Je relève d'un pays où personne ne règne,
Traversé de crevasses et d'oiseaux.
...La main trace l'avenir, le cœur ses extrêmes,
Un appel lui donne voiles, une grimace le ternit.
Je relève d'un pays sans fanion, sans amarre,
La mort a ses sentences comme ailleurs ;
Demain, son étendue ; le printemps, ses preuves.
Il s'y trouve partout d'endroit où se tenir.
Mélancolie ce soir
Petite bouteille à la mer
Emplie de bile noire.
in Oceano saxo solo
Ils portent le fer dans le ciel,
ils construisent des murs partout,
pour chaque mouvement du bras, une loi.
S'ils pouvaient faire des parcelles
...avec le ciel, ils le feraient.
Assis dans l'herbe
entre les fleurs et les reflets du ciel,
je les regarde courir dans tous les sens.
Ils n'avancent pas.
Pire : ils reculent.
Les martinets s’insurgent en jouant contre la suie qui recouvre le ciel. Les pieds couverts de boue, nous rêvons, seulement rêvons, d’une échappée, d’un défi aux clôtures qui soit définitif.
in Veille le vent
Tu sais qu’en fin de compte
Le mystère l’emportera
Sur l’évidence ou la raison.
Toutes les choses qu'on a oubliées hurlent à l'aide dans nos rêves
Ne pas s’attarder
sur les traces du malheur
car il pourrait faire volte-face
in Naissance quotidienne
Dents de mousse, doigts de laine, foie mi-cuit
Et le cerveau parti un jour je ne sais très ailleurs
Où vaguent les chimères
Tout au bout de ma laisse
Pour ne pas déranger
Je remonte
le zig-zag
de la foudre
jusqu’au coup.
in Que la musique
Il faut savoir changer pour rester soi-même
L’essentiel
C’est d’offrir sans pudeur et sans honte
Cela même que nous sommes
- et que déjà nous ne sommes plus
in Le désir écarlate
L’érection est fort semblable à la physique quantique :
plus on y pense, plus ça devient difficile.
Parfois je voudrais offrir à ma pensée de jolis mots pour la vêtir, mais elle n'en veut pas : si je maquille ma vérité, le maquillage ne tiendra pas sur le visage de mon poème.