Francis Krembel
Aristoloche Clématite.
Vos noms sont si étranges et si sonores
Qu’on les mâche et les répète
Comme une litanie laïque.
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Aristoloche Clématite.
Vos noms sont si étranges et si sonores
Qu’on les mâche et les répète
Comme une litanie laïque.
Une fenêtre s’ouvre
sur un cri qu’on épluche
in Avec
Car en sa mer boutonnée jusqu’à plus soif, en son pétoncle de foi, l’homme se vitraille d’embruns videra de leur poivre ses barriques d’hosties, comme on nettoie le barillet d’un paté avec l’anisette des seins, ce fœtus indélicat qu’aimantaient en leur bouche vos moquettes persillées. Des midis mitraillés qu’alignent vos vins chauds, ne restera alors que le sang des troupeaux facilement égorgés, avec ce festin dont l’ombilic sera le messager, une porte dérobée que poussera l’oursin de vos lune saux piquants estompées, au visage de glace, comme une nuit d’étoiles filantes savamment prostituées
in Onguents
Il faut dire au roi des nausées
Pour tous les naufrageurs du monde
Qu’il faut avoir le pied marin
Pour tenir droit dans ce pays
Et négocier son oxygène
Au violent étouffeur de rêves
in Cœur gaulé
Nous sommes tous contenus
les uns dans les autres
in Naissance quotidienne
L’inconscient des gens qui vivent artificiellement me perçoit comme un danger. Tout en moi les irrite : ma façon de parler, ma façon de rire; ils sentent la Nature.
Il est exactement minuit
D’après cette explosion de musc
Tout est calme d’un coup
Quelqu’un que je ne vois jamais
Glisse une rose dans ma main
Subrepticement
Il y a du sang
Partout
Pour l’éternité
in Cœur gaulé
Colère noire daltonnienne,
Ma mie, mon sang, mon foutu clone,
Je vois rouge et bois blanc,
J’éjacule tristement.
in Piment
Le poète devient alors le grand sorcier, celui qui isole le mot pour le mieux psalmodier, le rendre à l’En-Soi de sa vibration première, à l’impact de ses connotations, loin des interprétations faciles de la phrases élaborée.
in Poésie et Transcendance
Ô miracle
Dans d’obscurs faubourgs mythologiques
le scribe de l’aurore
atteint la poésie pure
in Naissance quotidienne
Nos mains s’agitent, cages intimes, où sont les anges fous, nos sibylles vaincues. Voyage dans la blancheur du corps, voix délicieuses, premières perce-neiges au-delà du pubis. Premières étoiles sur la peau. Les sexes fusent. Fatigues des maquis de bouches, des jardins sous l’aisselle. Fatigue des parfums en déroute. La perle du matin sur son dernier rivage.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
- Lorsque tu mourras
Qui te tiendra compagnie ?
- L’éveil
in Naissance quotidienne
Le drame prend patience dans l’échafaudage des coups
Puis frappe d’échec
En fulgurance.
Ça me fait penser à toutes ces lumières qui sont allumées derrière les rideaux, elles ne sont pas là pour dire – venez, entrez, vous êtes les bienvenus, elles sont là pour dire – ne vous approchez pas, il y a quelqu’un ici. Les plus malins ont un écriteau « attention chien méchant ». Si leur chien est vraiment méchant, à leur place j’aurai peur. Un jour on m’a dit que le plaisir était du miel, qu’on lèche sur une lame de rasoir, je n’aime pas le miel, je peux mettre autre chose ?
Ta prière d’amour en creux
racle les dernières miettes du silence
réveillant la grande vibration primordiale
in Naissance quotidienne