Carl G. Jung
L’inconscient des gens qui vivent artificiellement me perçoit comme un danger. Tout en moi les irrite : ma façon de parler, ma façon de rire; ils sentent la Nature.
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L’inconscient des gens qui vivent artificiellement me perçoit comme un danger. Tout en moi les irrite : ma façon de parler, ma façon de rire; ils sentent la Nature.
Il est exactement minuit
D’après cette explosion de musc
Tout est calme d’un coup
Quelqu’un que je ne vois jamais
Glisse une rose dans ma main
Subrepticement
Il y a du sang
Partout
Pour l’éternité
in Cœur gaulé
Colère noire daltonnienne,
Ma mie, mon sang, mon foutu clone,
Je vois rouge et bois blanc,
J’éjacule tristement.
in Piment
Le poète devient alors le grand sorcier, celui qui isole le mot pour le mieux psalmodier, le rendre à l’En-Soi de sa vibration première, à l’impact de ses connotations, loin des interprétations faciles de la phrases élaborée.
in Poésie et Transcendance
Ô miracle
Dans d’obscurs faubourgs mythologiques
le scribe de l’aurore
atteint la poésie pure
in Naissance quotidienne
Nos mains s’agitent, cages intimes, où sont les anges fous, nos sibylles vaincues. Voyage dans la blancheur du corps, voix délicieuses, premières perce-neiges au-delà du pubis. Premières étoiles sur la peau. Les sexes fusent. Fatigues des maquis de bouches, des jardins sous l’aisselle. Fatigue des parfums en déroute. La perle du matin sur son dernier rivage.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
- Lorsque tu mourras
Qui te tiendra compagnie ?
- L’éveil
in Naissance quotidienne
Le drame prend patience dans l’échafaudage des coups
Puis frappe d’échec
En fulgurance.
Ça me fait penser à toutes ces lumières qui sont allumées derrière les rideaux, elles ne sont pas là pour dire – venez, entrez, vous êtes les bienvenus, elles sont là pour dire – ne vous approchez pas, il y a quelqu’un ici. Les plus malins ont un écriteau « attention chien méchant ». Si leur chien est vraiment méchant, à leur place j’aurai peur. Un jour on m’a dit que le plaisir était du miel, qu’on lèche sur une lame de rasoir, je n’aime pas le miel, je peux mettre autre chose ?
Ta prière d’amour en creux
racle les dernières miettes du silence
réveillant la grande vibration primordiale
in Naissance quotidienne
Ne te détourne pas de l'obstacle, n'essaie pas de fuir les difficultés. Lorsqu'il rencontre un rocher sur sa route, le fleuve ne remonte jamais en arrière. Il le contourne en glissant, joue avec lui comme le guérisseur qui murmure et enchante la blessure, ou bien il bondit dans une gerbe de lumière. Apprends à danser avec l'obstacle, si tu veux progresser.
in Préceptes de vie issus de la sagesse amérindienne
On se rend compte que, derrière le vide apparent du silence, la vie grouille de toute parts et c'est alors, avec pudeur et émerveillement, qu'on saisit la pensée poétique.
in Passagère du silence
Rien, tu n’as rien vu des plaies des montagnes
De la colère de leur gabardine violette
Consacré à l’écueil
Tu t’obstines à la solitude
Cent lumières tournent autour de toi
Tu t’obstines à la solitude
Le monde grouille d’anguilles
Mais toi, le sang de ta main
Sature la rétine des imagos tropiques
Baigne d’eau rouge l’estran de tes rêves paradoxaux
Sans qu’une seule hyperbate jamais
Ne traverse ton oreille interne
Pour aider à la concentration, je me suis retirée du monde. Les temps de vacuité, de perception intime sont propices au détachement. Plus j'avance, plus je recherche une banalité de la vie au quotidien qui m'offre une solitude joyeuse. Cette quête de simplicité éveille en moi une profonde réceptivité aux manifestations du vivant et de ses lectures, même infimes. C’est seulement dans cet état de sérénité qu’on peut capter la source de son cœur. Cette ascèse, j'ai mis du temps à la saisir, à la pratiquer vraiment. Entre la théorie et l'éveil réel aux mystères de la vie, l'apprentissage est si long qu'on à peine à y croire. Une chose est certaine : c'est la pratique quotidienne de l'éveil qui donne accès à l'authentique connaissance.
in Passagère du silence
Le Cœur, intelligence plus subtile, prend alors le relais de l’intelligence rationnelle, dont la plus haute démarche, affirmaient les Surréalistes, était de comprendre qu’elle ne comprend rien !
in Poésie et Transcendance