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CITATIONS - Page 144

  • Guénane

     

    L’assurance s’étrangle sous les lassos du vent.

     Des peurs enfantines se raniment

     Laissent le cœur à découvert

     Entre les pinces d’un crabe.

     

       in Oceano Saxo Solo

     

     

     

  • Nathalie Ronvaux

     

    A marée haute

     La mer me parle de toi

     

    A marée basse

     Elle me demande de t’oublier

     

    A marée haute

     La mer me parle de toi

     

    A marée basse

     Elle me demande de t’oublier

     

    Je cris à la mer

     Je ne viendrai plus

     

    Les jours de marée

     

     

     

  • Saïd Mohamed

     

    L’aurore resurgit avec sa ribambelle de bouches harassées, 

    Qui agglutinées aux barbelés, têtent un peu d’oxygène. 

    Je n’ai pas découvert la route des îles, ni inventé des formules, 

    Juste établi un lien entre le ciel et la nuit,  

    Près du feu où j’attendais que les braises se recouvrent d’un satin gris.

     

     

     

     

  • Fabienne Verdier

     

    Ce n'est que récemment que j'ai compris le principe interne, l'alchimie qui donne la vie. Pour atteindre cette peinture, plus sublime, plus divine encore, je dois toucher à une vérité intime, indicible. Travailler l'insipide. Rechercher encore l'humilité, la liberté vis à vis de la maîtrise acquise. Il faut que je devienne bendan comme on dit en chinois : « idiote » ou « bécasse »... grande théorie des maîtres taoïstes. Avec le temps et l’ivresse, qui sait ? Peut-être y parviendrai-je...

     

    Peu à peu je me suis familiarisée avec cette vie, le compagnonnage du silence et la présence du non-dit. Il devenait nécessaire d'oublier le temps, de s'oublier soi-même ainsi que toutes pensées, opinions, cultures acquises. Je puis alors devenir "bois brut", "herbe au vent" ou "brise du printemps".

     

    in Passagère du silence

     

     

  • Fabienne Verdier

     

     

    Aujourd'hui, dans mon ermitage, j'éprouve un sentiment profond d'osmose avec la nature. Tout espace intérieur possède une ouverture sur l'extérieur. La sève des arbres, le passage fugitif des saisons, la richesse et les variations sans fin de la lumière participent étroitement à la vie intérieure. J’aime mon « aquarium de sérénité », sa relation permanente avec le jardin qui entoure la maison. 

     

    in Passagère du silence

     

     

     

  • Jean-Damien Roumieux

     

    J'ai entendu, médiateur entre les hommes et les cieux,  

    le chant des oiseaux de cette aube terrestre,  

    qui dit les Harmonies sublimes d'où nous venons,  

    et vers lesquelles,  

    en un grand mouvement universel,  

    nous nous tournons,  

    plus nobles d'avoir ensemencé,  

    plus grands d'avoir vécu.

     

     in Souffle de lumière

     

     

     

  • Olivier Verdun

    Le joyeux est reconnaissable à dix lieues à la ronde. Il empeste. Il suinte le grand large. On l’envie. On le jalouse. La joie dérange à l’instar des rêves, des voyages, des amours : on s’y abandonnerai à priori mais quelque chose en eux nous effraie et nous empêche d’aller jusqu'au bout ; on leur préfère souvent la tristesse, la contrition, le conformisme, la médiocrité, voire la haine – moins amènes mais caressant davantage la bête dans le sens du poil. En quoi la joie, plus durable, plus dense et totalisante, ne serait réduit pas au plaisir, plus éphémère, partiel, impur, protéiforme ; il est en effet des plaisirs malheureux, des plaisirs de la tristesse, des plaisirs de la haine, des joies compensatoires en quelque sorte, des joies minables, des joies frelatées de peigne-cul : lorsque nous imaginons malheureux l’être que nous haïssons, nous éprouvons une étrange ivresse, empreinte de fureur, de tristesse, de bassesse. Ainsi la médisance – l’un des grands plaisirs de l’existence.

     

    in La joie