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CITATIONS - Page 146

  • Guénane

     

      Kê kê kêêê kup kup

     Kê kê kêêê hiié hiié !

    Mouette tu le sais

     L’insolence est parfois la moindre des choses

     

     in Oceano Saxo Solo

     

     

     

     

  • Anne Jullien-Perouas

     

    Laura enfant sauvait les vers de terre des coups civilisateurs et bisautés de la pelle. Elle les recueillait dans la coupelle de ses mains pour les déposer plus loin, en leur expliquant la raison d’un tel déménagement. Ainsi je vénère les lombrics.

     

     

  • Nan Shan

     

     

    Difficultés sur la voie

     

     

     

          Parce qu'il a entendu tenir certains propos,
          parce qu'il a lu certaines choses,
          le pratiquant, s'il ne reçoit pas les conseils d'un maître de dharma,
          tend quelquefois à se conformer par force
          à une notion erronée de la voie.
          S'il a entendu dire que le moi est une illusion,
          s'il lit que les désirs sont haïssables,
          il s'efforce alors de nier ses désirs,
          il s'efforce de se nier lui-même.
          Il tombe alors dans l'ascétisme,
          dans le refoulement et la morbidité,
          et par sublimation négative,
          dans la distillation du mal.
          Refusant de s'écouter lui-même,
          incapable de suivre le naturel,
          il se conforme artificieusement
          à la loi d'une autorité,
          qu'infantile, il s'est choisie.
          Par erreur, ce faisant,
          il bafoue l'homme naturel,
          l'homme spontané,
          l'homme véritable.

          Décider par avance,
          décider par artifice,
          de ce que l'on doit désirer,
          de ce que l'on doit cesser de désirer,
          de ce que l'on doit être,c'est là, par arrogance suprême du moi,
          tomber dans les domaines de Mâra.
           


           Abandonner tout, une fois pour toute,
          réaliser l'impossible,
          c'est connaître la grande acceptation.
           



           L'éveil procède d'une disparition
          et non d'une affirmation,
          c'est une entité illusoire qui meurt,
          qui n'a jamais existé.

     

           Dès que le connu est vu comme vide,
          aucun ego ne peut être remis en question,
          plus besoin de parler d'illusion,
          sur quoi pourrait-on trébucher ?
          Sans doute, sans hésitation,
          l'affaire est tranchée,
          on peut enfin rentrer chez soi,
          tranquille, regarder les montagnes bleues.

     

    in Au sud des nuages

     

     

  • Pierre Colin

     

    Le grain des rêves est humide. Sable et rêve génèrent la même eau, la même femme à la voix de ténèbres. Il faut sans fin lever sa peau entre les sables de la nuit, effacer cette trace de ciel dans nos poitrines.

     

  • Pierre Colin

     

    Depuis toujours, je polis l’airain noir de ton corps

     De tous mes mots, je pèse sur le fléau des villes

    Tout ce qu’on peut tirer d’un arbre au crépuscule

     

     

     

  • Pierre Colin

     

    Peut-être saurons-nous un jour qui est l’âme du bleu ? Des mots, des rêves, d’autres mots, d’autres rêves, des écorces, des branches, l’en marche du désir, l’en marche de la pluie, les horizons errants sur chaque lèvre…

     

     

  • Pierre Colin

     

     

    Tout revient pour germer. Tout revient pour gémir.

     

     Le corps enchevêtré du monde est sur nos pas, brûlant ses hanches, mendiant sa nuque, tirant les oripeaux du sexe sur la route. Etreinte aux ailes de grand froid.

     

     

     

  • Pierre Colin

     

    S.o.s. à la mer. S.o.s. à la pluie. Au suaire du vent qui nous colle à la peau.

     

     

     

    Nous savons tous que les mots sont fossiles.

     Ecailles d’un autre âge.

     

      

    Il ne reste presque plus rien des rêves. Seulement l’inachèvement des tempêtes, le bleu déchu du ciel dans nos vertèbres.

     

     

     Chaque jour le judas du temps montrant ses traces.

     

     

     

     

     

  • Nicolas Grenier

     

     Around Conforama (Bondy City)

      La route s’élève jusqu’au ciel fumeux 

    A droite le cube froid de Conforama 

    A gauche un cylindre dans un hôtel chromeux

    Des panneaux s’enroulent dans le panorama

     

     

    in Les uns rêvent de lointains paysages