Guénane
Les mouettes ouvrent et ferment
Cette parenthèse
Dans nos lignes de fugue
Où l’océan ressasse.
in Oceano Saxo Solo
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Les mouettes ouvrent et ferment
Cette parenthèse
Dans nos lignes de fugue
Où l’océan ressasse.
in Oceano Saxo Solo
Kê kê kêêê kup kup
Kê kê kêêê hiié hiié !
Mouette tu le sais
L’insolence est parfois la moindre des choses
in Oceano Saxo Solo
Lumière éteinte
Du ciel limpide une étoile se détache
Et entre par la fenêtre
Il est écrit qu’on ne part pas
En voyage à
L’aube d’un
Rêve
Laura enfant sauvait les vers de terre des coups civilisateurs et bisautés de la pelle. Elle les recueillait dans la coupelle de ses mains pour les déposer plus loin, en leur expliquant la raison d’un tel déménagement. Ainsi je vénère les lombrics.
Treize heures bourdonnent
Au clocher des mouches
La nuit secoue ses grands jupons
in Etreinte
Difficultés sur la voie
Parce qu'il a entendu tenir certains propos,
parce qu'il a lu certaines choses,
le pratiquant, s'il ne reçoit pas les conseils d'un maître de dharma,
tend quelquefois à se conformer par force
à une notion erronée de la voie.
S'il a entendu dire que le moi est une illusion,
s'il lit que les désirs sont haïssables,
il s'efforce alors de nier ses désirs,
il s'efforce de se nier lui-même.
Il tombe alors dans l'ascétisme,
dans le refoulement et la morbidité,
et par sublimation négative,
dans la distillation du mal.
Refusant de s'écouter lui-même,
incapable de suivre le naturel,
il se conforme artificieusement
à la loi d'une autorité,
qu'infantile, il s'est choisie.
Par erreur, ce faisant,
il bafoue l'homme naturel,
l'homme spontané,
l'homme véritable.
Décider par avance,
décider par artifice,
de ce que l'on doit désirer,
de ce que l'on doit cesser de désirer,
de ce que l'on doit être,c'est là, par arrogance suprême du moi,
tomber dans les domaines de Mâra.
Abandonner tout, une fois pour toute,
réaliser l'impossible,
c'est connaître la grande acceptation.
L'éveil procède d'une disparition
et non d'une affirmation,
c'est une entité illusoire qui meurt,
qui n'a jamais existé.
Dès que le connu est vu comme vide,
aucun ego ne peut être remis en question,
plus besoin de parler d'illusion,
sur quoi pourrait-on trébucher ?
Sans doute, sans hésitation,
l'affaire est tranchée,
on peut enfin rentrer chez soi,
tranquille, regarder les montagnes bleues.
in Au sud des nuages
Le grain des rêves est humide. Sable et rêve génèrent la même eau, la même femme à la voix de ténèbres. Il faut sans fin lever sa peau entre les sables de la nuit, effacer cette trace de ciel dans nos poitrines.
Depuis toujours, je polis l’airain noir de ton corps
De tous mes mots, je pèse sur le fléau des villes
Tout ce qu’on peut tirer d’un arbre au crépuscule
Peut-être saurons-nous un jour qui est l’âme du bleu ? Des mots, des rêves, d’autres mots, d’autres rêves, des écorces, des branches, l’en marche du désir, l’en marche de la pluie, les horizons errants sur chaque lèvre…
Tout revient pour germer. Tout revient pour gémir.
Le corps enchevêtré du monde est sur nos pas, brûlant ses hanches, mendiant sa nuque, tirant les oripeaux du sexe sur la route. Etreinte aux ailes de grand froid.
S.o.s. à la mer. S.o.s. à la pluie. Au suaire du vent qui nous colle à la peau.
Nous savons tous que les mots sont fossiles.
Ecailles d’un autre âge.
Il ne reste presque plus rien des rêves. Seulement l’inachèvement des tempêtes, le bleu déchu du ciel dans nos vertèbres.
Chaque jour le judas du temps montrant ses traces.
Il existe des enfants
De 100 ans d’âge
Un ogre a dévoré
1000 ans
De leur existence
Quand ils tombent de leur petit nuage
dont ils avaient recouvert votre vie,
les gens vous en veulent.
in Fragments apocryphes de J-V Cédille
Around Conforama (Bondy City)
La route s’élève jusqu’au ciel fumeux
A droite le cube froid de Conforama
A gauche un cylindre dans un hôtel chromeux
Des panneaux s’enroulent dans le panorama
in Les uns rêvent de lointains paysages