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CITATIONS - Page 141

  • Abdelmadjid Kaouah

     

    Je plante mon arbre
    là où l’eau broie la chevelure du soleil
    écartelé entre deux ateliers de violence
    et c’est l’amour sur les chemins parallèles
    des hommes
     

     

    in Par quelle main retenir le vent

     

     

     

  • Olav H.Hauge

     

    Ce dont je me rappelle de l'enfance,
    c'est le vent.
    Aujourd'hui
    il ne reste plus du tout de vent.
    Plus de vent
    ...et plus d'oiseaux.
    Que va-t-il arriver ?
     

     

     

     

  • Ewa Lipska

     

     

    Ailleurs

    Je voudrais vivre Ailleurs.
    Dans de petites villes brodées à la main.

    Rencontrer ceux
    qui ne viennent pas au monde.

    Nous serions enfin heureux solitaires.
    Pas une station ne nous attendrait.

    Nulle arrivée. Nul départ.
    Au musée du temps qui passe.

    Pas une seule guerre ne se battrait pour nous.
    Pas une humanité. Pas une armée. Pas une arme.

     

     

     

     

     


     

  • Marie Huot

     

    Aujourd’hui

    Rendus à la poussière

    Elle creuse l’horizon

    D’une marque étrange

    Un sablier brisé d’où s’écoule

    sable et ombre.

      

    in Portrait de ma grand-mère en demoiselle coiffée

     

     

  • Jean Laugier

     

    Terre, tourbe de soie sourde que je pénètre,

    Moisissure forgée de gangues et de croix

    J’encage dans mes reins l’aube qui me fit naître

    Arbre, fiction de cris morcelée sous les bois.

     

    in Fenêtres vos regards

     

     

     

  • Andrée Chedid

     

    Je relève d'un pays où personne ne règne,
    Traversé de crevasses et d'oiseaux.
    ...La main trace l'avenir, le cœur ses extrêmes,
    Un appel lui donne voiles, une grimace le ternit.

    Je relève d'un pays sans fanion, sans amarre,
    La mort a ses sentences comme ailleurs ;
    Demain, son étendue ; le printemps, ses preuves.
    Il s'y trouve partout d'endroit où se tenir.

     

     

     

  • Alexandre Romanès

     

    Ils portent le fer dans le ciel,
    ils construisent des murs partout,
    pour chaque mouvement du bras, une loi.

    S'ils pouvaient faire des parcelles
    ...avec le ciel, ils le feraient.
    Assis dans l'herbe
    entre les fleurs et les reflets du ciel,
    je les regarde courir dans tous les sens.
    Ils n'avancent pas.
    Pire : ils reculent.

     

     

  • Jean-Damien Roumieux

     

    Les martinets s’insurgent en jouant contre la suie qui recouvre le ciel. Les pieds couverts de boue, nous rêvons, seulement rêvons, d’une échappée, d’un défi aux clôtures qui soit définitif.

     

     in Veille le vent