Abdelmadjid Kaouah
Je plante mon arbre
là où l’eau broie la chevelure du soleil
écartelé entre deux ateliers de violence
et c’est l’amour sur les chemins parallèles
des hommes
in Par quelle main retenir le vent
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Je plante mon arbre
là où l’eau broie la chevelure du soleil
écartelé entre deux ateliers de violence
et c’est l’amour sur les chemins parallèles
des hommes
in Par quelle main retenir le vent
Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres.
Pour tout bien,
J’aurais emporté une faim de loup
A la mesure du monde et des mots dont on entend battre le cœur
Le cri de l’air jette les gens à leur fenêtre
Un déchirement des nuages
labourés de lumière
et plein les bras
des jours noués en gerbes.
in Que la musique
Ce dont je me rappelle de l'enfance,
c'est le vent.
Aujourd'hui
il ne reste plus du tout de vent.
Plus de vent
...et plus d'oiseaux.
Que va-t-il arriver ?
Je dis à l’oiseau
il faut que je m’envole.
L’oiseau agite
le mode d’emploi.
Ailleurs
Je voudrais vivre Ailleurs.
Dans de petites villes brodées à la main.
Rencontrer ceux
qui ne viennent pas au monde.
Nous serions enfin heureux solitaires.
Pas une station ne nous attendrait.
Nulle arrivée. Nul départ.
Au musée du temps qui passe.
Pas une seule guerre ne se battrait pour nous.
Pas une humanité. Pas une armée. Pas une arme.
Aujourd’hui
Rendus à la poussière
Elle creuse l’horizon
D’une marque étrange
Un sablier brisé d’où s’écoule
sable et ombre.
in Portrait de ma grand-mère en demoiselle coiffée
Terre, tourbe de soie sourde que je pénètre,
Moisissure forgée de gangues et de croix
J’encage dans mes reins l’aube qui me fit naître
Arbre, fiction de cris morcelée sous les bois.
in Fenêtres vos regards
Je relève d'un pays où personne ne règne,
Traversé de crevasses et d'oiseaux.
...La main trace l'avenir, le cœur ses extrêmes,
Un appel lui donne voiles, une grimace le ternit.
Je relève d'un pays sans fanion, sans amarre,
La mort a ses sentences comme ailleurs ;
Demain, son étendue ; le printemps, ses preuves.
Il s'y trouve partout d'endroit où se tenir.
Mélancolie ce soir
Petite bouteille à la mer
Emplie de bile noire.
in Oceano saxo solo
Ils portent le fer dans le ciel,
ils construisent des murs partout,
pour chaque mouvement du bras, une loi.
S'ils pouvaient faire des parcelles
...avec le ciel, ils le feraient.
Assis dans l'herbe
entre les fleurs et les reflets du ciel,
je les regarde courir dans tous les sens.
Ils n'avancent pas.
Pire : ils reculent.
Les martinets s’insurgent en jouant contre la suie qui recouvre le ciel. Les pieds couverts de boue, nous rêvons, seulement rêvons, d’une échappée, d’un défi aux clôtures qui soit définitif.
in Veille le vent