Christian Monginot
Le loup ravale sa faim de loup,
La carpe gobe une émeraude,
L’aigle reploie ses précipices,
Toi seul tu reste indécis ;
in Ce que l’on ne peut dire…
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Le loup ravale sa faim de loup,
La carpe gobe une émeraude,
L’aigle reploie ses précipices,
Toi seul tu reste indécis ;
in Ce que l’on ne peut dire…
Parfois il faut boire, pour désigner l’indicible,
Découvrir des territoires d’absence
Et retrouver l’ivresse de la langue. Force obscure de la vie.
C’est le seul mérite d’être élevé au rang des hommes.
AMER INDIEN.
Son cœur soulève une canine de puma.
Oser un pas
vers cet orgueil dressé.
Visage d'avant le pillage
la cruauté
l'alcool et les bacilles
l'indifférence.
Visage d'un Paradis massacré
d'un Premier Homme
histoire d'un silence.
Sur ses avant-bras pendent
des cascades de colliers.
« One dollar »
articule l' Indien sans ciller.
Contretemps du rêve
accroc aux armoiries du Paradis
partir sans se retourner
peur de lire le mépris
sur des lèvres guarani.
Le fleuve était gros.
Un concert de crapauds imprima son sillon
s'y lova l' Homme-Blason.
Océan
que n'as-tu englouti
les caravelles de Colomb?
Humain perdu
à jamais tu rends visite
à l' Humaine qui m' habite.
Errance, ma patrie. Fraternelle, les nuages. Ne pouvoir vivre sans les sentences d’horizon. Avancer sur la terre fumante. (...) Même sous les ronces et les averses, l’exultation m’est familière.
in Veille le vent
Le poète n’a pas peur du néant
in Pensée et poésie
Toute complainte débute sur l’enfance déchirée
Tout blé en herbe pleure les poignards de la faucheuse
in Enfance
Orages d’été,
Herbes de terres arables,
Des jardins, des landes et des marais.
Je salue votre unique identité,
Celle du vivant,
De la république des oiseaux.
Il vit dans une cité que des communicants obscènes ont rebaptisée résidence
Comme si on pouvait changer son quotidien crasseux par leur mot plus classieux
Il regarde autour de lui et se demande pourquoi le ridicule n’envoie pas ces cons en enfer
Il ne cesse de penser à son frère overdosé et sa cousine qui racole à l’école de la vie
in Droit de cité
En ce moment les mots de la gorge sont divorcés des images de tête, ce qui est assez difficile à vivre. Le même inconvénient atteint parfois les gestes eux aussi coincés quelque part, dans des nœuds coulants, sous les tendons des mains ou plaqués sous la peau, englués dans les mailles d’un fascia. On peut concevoir des oedèmes formés par des gestes captifs.
A l’intérieur, il pleut des mots. Des paysages de tête
Les mouettes ouvrent et ferment
Cette parenthèse
Dans nos lignes de fugue
Où l’océan ressasse.
in Oceano Saxo Solo
Kê kê kêêê kup kup
Kê kê kêêê hiié hiié !
Mouette tu le sais
L’insolence est parfois la moindre des choses
in Oceano Saxo Solo
Lumière éteinte
Du ciel limpide une étoile se détache
Et entre par la fenêtre
Il est écrit qu’on ne part pas
En voyage à
L’aube d’un
Rêve
Laura enfant sauvait les vers de terre des coups civilisateurs et bisautés de la pelle. Elle les recueillait dans la coupelle de ses mains pour les déposer plus loin, en leur expliquant la raison d’un tel déménagement. Ainsi je vénère les lombrics.
Treize heures bourdonnent
Au clocher des mouches
La nuit secoue ses grands jupons
in Etreinte