Pierre Colin
Tout l’impensé du monde est sur nos traces.
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Tout l’impensé du monde est sur nos traces.
Même si je salive de m’abreuver au cosmos
Mais ici, peu importe mon apparence, je me trouve à Paha Sapa et ma taille et mon sexe sont ceux de l’univers. Ce qui me malmène ce sont les bruits, les sonneries de téléphone, les façons de conversation, les avions de ligne qui tranchent la nuit.
in Cerveau 3
Tout l’eau n’est que ruine et caresse. Il faut faire allégeance à ces femmes de source et d’estuaire. Il faut plonger en soi dans les vagues et la fièvre des poissons vainqueurs.
Tout cela, tu le sais, mais tu nages en eau blême, frère du chêne et du houx. Quand tu es arrivé n’aies pas peur, le rivage est une frontière de soi à soi, laissé dans l’or et l’éblouissement du corps.
Après l’amour, nous parlerons. Après l’amour obscur.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
Chaque soir où vous la regardez,
la télévision vous vend au plus offrant.
Nous savons témoigner des mots lovés dans
les terriers de chair. Mots désastres du corps perdu.
Mots qui n’ont plus leur place dans la bouche…
Nous sommes des brûleurs d’eau froide.
L’aube est sans laisse, et le cœur est immense.
L’âge du monde est notre voie.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
Pour moi le sexe opposé, ce sont les femmes
car jamais un homme ne s’est opposé à mon sexe.
Autant de hanches, autant de gorges sur l’horizon. Autant de tailles cernées par l’océan, l’ambre et la pulpe des mots. La mer s’est retirée, découvrant l’étendue de la nuque, les halos de l’échine, la lune attardée des yeux dans les saules. Ce quelque chose qui fait de nous des puits, des corps tourbillonaires dans le chaos des rêves. Ecrire c’était hier, renaître c’était demain. L’océan quelquefois se noie dans nos suaires.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
brûle, ondule, l’œil pullule !
l’à l’endroit, là l’envers, tout est rues d’univers.
Garde l’or. Garde l’œil.
Ce qui vient entre nous sur terre.
Xam ! Xam ! C’est un rêve surnuméraire.
Il fait lèvre. Il fait froid. Sur ta peau d’hortensia.
Dans la rue du vagin, chevelure et brûlure.
O mon corps, loup de joie.
Fais-moi signe dans l’ici-bas.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
Nous cherchons Aphrodite, elle est dans nos poussières. Sa taille et son nombril, les sources de sa nuque. Le matin n’a plus d’âge, l’oiseau quitte nos laines. Notre étoffe de chair se froisse sur la berge.
Nous traquons l’éphémère, le ventre du ciel pur. L’oubli ne nous sied plus. Un jour, nous renaîtrons de ses restes barbares. Rien ne sera trop pur, trop loin, trop improbable.
Ce que nous avons fait, nous savons le défaire.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone
L’univers est un test d’intelligence
Il m’arrive de me couler dans la tête des autres gens
non par le raisonnement mais par capillarité
J’ai des bleus partout : j’ai encore dû me cogner au ciel
in Fragments apocryphes de J-V Cédille
Autrefois j’étais immense et blanc
On me disait enfant de la lune et du soleil
Mon berceau était un arc-en-ciel renversé
Et je tirais sur mon sommeil
Le grand drap lacté de la nuit
Un jour d’épines et de météores
Mon arc-en-ciel perdit son sang
Et je chutais longtemps du ciel et de l’enfance
in Fragments apocryphes de J-V Cédille