Hermann Hesse
L'homme est un bulbe formé de centaines de pellicules,
une texture tissée de milliers de fils.
in Le loup des steppes
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L'homme est un bulbe formé de centaines de pellicules,
une texture tissée de milliers de fils.
in Le loup des steppes
Chacun est sa parque à lui-même et se file son avenir.
Le racisme est une manière de déléguer à l’autre
le dégoût qu’on a de soi-même
Le silence, on dirait qu’il rouille.
in Et si nous revenions sans vieillir ?
L'embêtant c'est que la vie, il faut la vivre à la file. Ça commence et, à partir de là, ça tire du long jusqu'à la fin. On ne peut pas choisir.
in La femme du boulanger
L'Univers est une toile en perpétuel tissage sur laquelle les hommes s'agitent un instant comme autant d'ombres chinoises, jusqu'à ce qu'ils se perdent à jamais dans la trame.
in La Proie du Néant
Le corps en général est assez bien organisé mais il laisse la place à des fouillis, à des mangroves, à des bifurcations. On y rencontre souvent des armées en déroute, fusils en bandoulière et hâvresacs vides.
Fourmis, petites perles noires dont le fil est cassé.
in Journal (11 mai 1906)
Dieu meut le joueur et le joueur, la pièce.
Quel dieu, derrière Dieu, commence cette trame
De poussière et de temps, de rêves et de larmes ?
L’homme se distingue de l’animal en ceci
qu’il est doué d’arrière-pensées.
L’État se fait toujours appeler Patrie
lorsqu’il est sur le point de commettre un meurtre.
Rien ne sert d’être vivant le temps qu’on travaille.
Il en est du poète comme de l'araignée. C'est aussi de son propre fond qu'il tire les fils ténus dont il tisse sa toile, et cette toile sans consistance, dès qu'il a fini de l'ourdir, il la contemple avec le même puéril orgueil et la même sereine immobilité, mais il n'y prendra jamais autant de lecteurs que l'araignée de mouches, et, en prit-il autant, il n'a point, hélas ! la ressource de les manger.
in La Proie du Néant (Notes d'un pessimiste)
La nuit entre par tous les mots.
Car la nuit trompe ses vieux amants.
Les mots sont l’océan de nos barques de pierre.
Nous avons mis des siècles à dépouiller la nuit de nos chimères.
Car nous avons gagné le droit du large, chacun
Dans son manteau d’écailles et d’horizons.
Chacun dans le gisant des mots, l’étoile au sec.
La nuit dort sur le flanc, vieux chien de nos poitrines.
in Je ne suis jamais sorti de Babylone