Pablo Neruda
Un seul mot, usé, mais qui brille
comme une vieille pièce de monnaie :
merci !
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Un seul mot, usé, mais qui brille
comme une vieille pièce de monnaie :
merci !
Tiens-toi à distance de celui qui n’aime pas le pain,
les animaux ou la voix d’un enfant…
Phrases qui sentent le fumier, la pomme mûre, le vieil automne, ce que tu aimes depuis l’enfance, sans mesure, peut-être bien jusqu’à l’arrêt du cœur.
Ou si c’est avec ces mots de campagnard que tu cherches à effacer le lotissement sous ta fenêtre ? À corriger comme un poème le paysage d’ici, toits en trop, et le béton, et les clôtures arrogantes ?
in Et si nous revenions sans vieillir ?
Je m’assied et j’écris. Je me couche et j’écris. Tout me sert d’écritoire : une table, un divan, un lit, les marches d’un escalier, les murs de plexiglas d’un abribus, le dos moite de mon amante. Parfois, j’écris même en marchant. Le monde reste ainsi hors de ma vue et je me sens hors de sa portée, inatteignable.
On entre aussitôt dans une herbe seule sous le ciel.
On aimerait voir une vache (y est-elle encore sans son souvenir ? et l’écrire va-t-il compenser consoler ?)
in Et si nous revenions sans vieillir ?
Le jeu, c’est tout ce qu’on fait sans y être obligé.
Il n'y a qu'une sagesse, n'être que ce qu'on est,
mais être solidement.
Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté
à une société profondément malade.
Le boa et le cheval mort sont une même nuit
Et le matin le soleil ouvre le ventre du serpent
Couteau de lumière
Tout ce qui vous distingue vous isole.
Fuis dans la solitude, mon ami ! Je te vois assourdi par le bruit des grands hommes et déchiré par les aiguillons des petits. Dignes, forêt et rocher savent se taire en ta compagnie. Sois de nouveau semblable à l'arbre que tu aimes, celui aux larges branches : silencieux, aux écoutes, suspendu au-dessus de la mer
in Ainsi parlait Zarathoustra
La blessure est à l’endroit où la lumière entre en vous.
Vivre à moitié, c’est quand on est seul;
vivre pleinement c’est quand on l’a compris.
Oh ! forêts je reviens
Vagabonde
L’échine courbée
Le hurlement de cendres
Je reviens en vous me rouler dans la boue
Les étoiles
Les larmes
Je reviens en vous
Rejoindre en moi toutes les femmes
Sauvages qui ne se lavent qu’aux ruisseaux
Dansent leurs corps velus
A l’ombre des châteaux.
Si Proust avait été blogueur, jamais n’aurait-il écrit À la Recherche du temps perdu, car il aurait parfaitement su à quel endroit il avait perdu tout ce temps.