Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 169

  • Gaspard Hons

     

    Qui dénude cette saison

    à penser ?

     

     de la réalité des prés à 

    l’égarement des simples 

    abeilles une eau 

    quelconque efface 

    l’écriture des eaux. 

     

    Est-ce la perspective

    D’une rivière en feu

     

     

     

    Gaspard Hons

  • Moussa Akhmadov

     

    J’ai mordu ce monde, mes dents ont heurté quelque chose de très dur. Peut-être est-ce une pierre ? Je commençais à étouffer quand le vertige jaune a commencé à m’emporter. J’ai réussi à serrer les mâchoires, j’ai arraché un morceau du monde et je suis tombé à la renverse…

     

     in Les loups

     

     

     

     

  • André Laude

     

    je suis enterré dans un asile de cris écarlates
    dans le poil de la peur
    dans la lettre N qui est une galaxie un roman de la Table Ronde
    dans la lettre N qui est la perle noire cachée dans l'huître du soleil
    dans la lettre N qui est bambou de douleur monnaie de songe et
    torche éclairant tendrement la paroi
    dans la lettre N qui est Saint-Jean d'Eté
    Ne me tuez pas de regards-couteaux
    ne me battez pas jusqu'à l'évanouissement
    ne me jetez pas pour me distraire
    des cacahuètes des rubans des morceaux de miroirs des fleurs
    je n'y suis pas
    je suis ailleurs
    sur une terre que nulle souffrance d'homme
    n'avait encore foulée
    avant mon irruption brutale d'alcool farouche
    d'incendie détraqué.

     

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

     
     
     

  • André Laude

     

    ici meurt sauvagement le vent
    j'écris la perte le manque absolu
    A grandes rafales de sang
    je balaie le carrelage de l'aube
    où mon corps chaud encore
    diminue devient invisible
    où mon index de lune froide
    pointe encore un tropique
    le ventre de la mère
    sauvé de la destruction par la langue chair et suffocation.

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

     




     

  • Jean Gédéon

     

    Crainte d’une faille dans la mécanique 

    par où s’engouffrerai l’entre-deux 

    innommable.

     

    Ce lieu de personne 

    avec ses chemins de broussailles têtues 

    où se cognent les rêves.

      

    in Matières premières

     

     

  • Alain Hélissen

     

     

    Il y a 

    dites-vous 

    encore 

    trop 

    de

     

    leçons

    mal apprises 

    trop de lacunes 

    de confusion 

    de trous 

    d’excroissances 

    d’amalgames 

    de fautes de 

    syntaxe de style de goût de jeunesse de frappe de non-concordances des temps 

    d’ailleurs incertains 

    d’ici controversés 

    de lendemains qui 

    chantent faux 

    de pannes inexpliquées 

    d’erreurs d’aiguillage 

    d’étourderies de montage 

    de retards d’exécution 

    de mauvaises passes 

    de situations d’échec 

    de macérations oubliées 

    de vapeurs non identifiées 

    de colportages intempestifs 

    d’exagérations perdues 

    de pendules mal réglées 

    de fiches non répertoriées

    d’artistes égarés en 

    quadruple file et 

    qu’on ne revoit plus 

    toute la sainte 

    journée

     

     in Le rappel des titres

     

     

  • Mahmoud Darwich

     

    Le présent nous étouffe et déchire les identités. C’est pourquoi je ne trouverai mon moi véritable que demain, lorsque je pourrai dire et écrire autre chose. L’identité n’est pas un héritage, mais une création. Elle nous crée, et nous la créons constamment. Et nous ne la connaîtrons que demain. Mon identité est plurielle, diverse. Aujourd’hui, je suis absent, demain je serai présent. J’essaie d’élever l’espoir comme on élève un enfant. Pour être ce que je veux, et non ce que l’on veut que je sois.

     

     

  • Jean-Yves Vallat

     

    Je veux parler d’un désert monstrueux, le désert parfaitement planétaire, parfaitement mondialisé. Le désert de l’Homme par l’Homme, celui qu’il édifie dans son cœur, lui l’orgueilleux qui marche sans mémoire.

     

     in Itinéraires vers le silence

     

     

  • André Laude

     

     

     

    Un enfant marche en sifflotant aux limites du visible

    il n'a pas du tout l'air craintif.

     

    A ses tempes des boucles de neige doucement tremblent

    Il est du pays d'au-delà des moissons déchiquetées

    par les pics d'au-delà les grands murs lépreux qui se taisent

    Il est du pays des alchimistes et des brûleurs de souches pourries

     

     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

     

     

  • Jean-Yves Vallat

     

    Souffles jumeaux de la marche et du métier de se taire. Celui de renoncer au silex des mots, à leur envie de puissance, à leur impatience de torrent, eux qui devraient toujours se cantonner à la source, où l’ombre porte encore nourriture et secret. 

     

    in Itinéraires vers le silence