Keltoum Staali
Celui qui est mort sans dire son nom
Dans la barbarie de la guerre
Front immobile contre l’horizon
Celui qui dort au fond de la terre
Dans la paix des cimetières
Et nous attend
in je déserterai mon nom
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Celui qui est mort sans dire son nom
Dans la barbarie de la guerre
Front immobile contre l’horizon
Celui qui dort au fond de la terre
Dans la paix des cimetières
Et nous attend
in je déserterai mon nom
Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,
Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,
Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.
Hommes-galets,
Dans les murs de la peur journalière,
Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,
Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,
Vous acceptez l’abominable, parce que les images,
Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,
(et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté
Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.
Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,
Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,
Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,
De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.
in Crispations
Gardiens du temple obscur de nos vacuités,
Protecteurs sans rivages
Contre les puissances hagardes qui campent
A nos lisières
in Crispations
Sur le front, un rivage,
La trace, la blessure.
in Crispations
L’univers n’est qu’un frisson
Qui court
Et la beauté
Ce qui frissonne en sa présence
LA THEORIE DES SUPERCORDES
Ces mots sont seulement la pâle projection
D’un bien meilleur poème en onze dimensions.
je te reconnais
dans les oiseaux
chant magnétique
du verbe
aimer
in Ecailles de nuit
Il faut fuir la demeure,
Son chat borgne, ses noires tourterelles
Sans ramage et sans ailes,
Ses souvenirs scotchés sur des murs en guenilles,
Où des brasiers brasillent
Quelques cendres caduques
Broyées à dents anciennes
in Crispations
(Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)
Dans chaque homme humilié
s’est noyé le rouge-gorge
au cri perçant;
os légers, os bruissant
sur mon visage
comme des sentinelles.
In Eclats
en appétit
d’oiseau
le silence
fouille
la futaie
plus rien
à se mettre
sous la plume ?
in Ecailles de nuit
J’ai compté sur tant de choses…
Mais à présent je pars,
Non en un ciel menteur aux songes profus
Mais
Sur la pointe aigue d’une cime aphasique et glacée
D’où je plonge au cœur chaud des abimes rouges
Qui accueillent les esprits sombres
Et les chérissent
Sans marché
Sans transaction
Sans concession
Sans confession
La lumière est un leurre qui éblouit les rêveurs de vie
Pour les aveugler
Et les brûler froidement
Je ne suis pas vaincue
Je n’ai pas peur
Je suis enfant du néant purifiant
pacificateur
in Poèmes en poche
Qui a dit qu’il était mort
On a simplement clos les volets de ses paupières
Et allumer un cierge pour rassurer son ombre
Son nom gravé dans la pierre ?
C’est pour apprendre aux oiseaux la dictée
Et ce trou de cimetière ?
C’est pour compter les orteils du cyprès
Pour l’abriter puisqu’il pleut dans sa maison
Qui parle d’enterrement ?
Il a déménagé dans la terre
Pour percer avec un chardon
in la Voix des arbres
Le sycomore qui s’est levé du pied gauche
Insulte la cheminée qui l’enfume
Et gifle de ses branches la lucarne
in la Voix des arbres
Il y a dans le ventre de la colline
Une fouine aux yeux verts
Enveloppée de racines
in Eternité de la rose
La chute ?
Attendre d’autrui ce que seul on peut faire advenir.
Nous sommes tous férocement chassés du paradis.
La ruse consiste à l’emporter en soi, dissimulé
Aux profondeurs inaliénables.
in cobra sous le chant, médusé, dansant, conquis pour un instant…