René Bourdet
N’oublie pas, on meurt de faim
Et tes mots sont très pauvres.
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N’oublie pas, on meurt de faim
Et tes mots sont très pauvres.
Il ne vivait plus de soleil mais de néon.
Dans son néant détonnaient tous les violons.
Le plaisir exaspérait sa crécelle
Mais l’amour s’enfuyait à l’horizon.
in Fugitives
N’ayez surtout pas peur
De mourir de rire
Vous finirez
Par faire de vieux os
in Voici venu le temps des larmes
Cette nuit…
Des ailes de libellules ont poussé dans mon cou
Des plumes minuscules ont recouvert mes mains…
J’ai tenté de voler mais deux pattes d’éléphant m’ont retenue au sol…
Cette nuit…
Mes yeux ont transpercé la lumière nocturne
Et j’ai perçu et vu ce qui n’est pas connu
Ma bouche a nommé ce que je ne connaissais pas non plus
Pour emplir ma tête de silence
Cette nuit…
Un vent doux a gonflé mes narines comme des voiles claquant de plaisir
Sur ma peau des petits points d’argent couraient comme des étoiles en rut
Cette nuit…
Mon cœur ne battait plus : il chantait
Ma tête ne pensait plus : elle savait
Mais hélas !
Ce matin… je ne sais plus rien…
in Poèmes en poche
Sans voile sur les miroirs
Sans mystère
tu étais si belle
vêtue des feulements
du vent
et des griffes
du sable
in Amarante entre les lignes
Au matin tu étais grosse de rêves
Inaccomplis
Bercée encore par les cris
Des oiseaux luminaires
Dans le fouillis sans mots
Des forêts anciennes
in Amarante entre les lignes
A la place où ton sommeil
devient mince comme du verre,
un rêve s’inscrit en lettres
qui éclairent l’étendue de mon sang.
inPlein d’amour
Ta cigarette réveille le chat
Qui la détrousse.
Le musicien qui reste
Souffle les mouettes
Au téléphone, l’or des repentirs s’anime
in Jeune fille
Dans les grands vaisseliers posés à l’horizon,
Trésors empilés dans l’ombre poudreuse,
Des frégates en flacon, des sirènes moisies,
Des métaux hérissés de couleurs vantardes.
Des tourbillons pétrifiés, des fugitifs à l’arrêt
Et de longs autobus vernis à la main.
Le poème
est un rapport inconnu
à la vérité
la mort aussi
le poème n'est pas la mort
mais il passe
par là
la mort
comme le poème
passe par là où l'on ne peut
qu'être seul
la mort est poétique
en ce qu'elle est sans retour
le poème
est la mort de la mort
moins on possède une culture authentique plus on a besoin de dépenser de l'argent pour se divertir le week-end ou pendant les vacances. Si personne ne vous apprend à vous créer des joies de l'intérieur, vous devez tout acheter au-dehors. Vous tombez alors dans l'échec dénoncé il y déjà des siècles par un sage taoïste : " L'erreur des hommes est d'essayer de réjouir leur coeur avec des choses, quand ce qu'ils doivent faire c'est réjouir les choses avec leur cœur. "
in Pour l'éducation
Sous la surface
Ils
Invisibles. Mais
Ils sont là-dessous qui poussent et poussent et poussent.
in La peur
Seule la nuit suce l’angoisse et la remue vibrante. Reprendre, répéter. Nudité du matin sur la ville. Le pont ne sert à rien. D’un bout à l’autre du jour, les débris d’insomnie autour des écrous noirs où se défait sa cambrure. Corps cassants, cassés déchirant le jouir. Peu d’histoire tout compte fait.
in Les oignons et la glotte
Combien
Ont traversé mes nuit
Sans même
Un mot de passe
in Tabous de nous
Pour une joie éblouissante.
Ruisselante.
Je traverse la saison sans parler. Ou si peu. L’été je n’ai rien à dire. Ces profonds bleus m’étincellent et cela suffit.