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CITATIONS - Page 167

  • Jean Gédéon

    Grands nuages de la faim, morcelés,

     Souffrant nuages de la douleur sans nom,

     Passants d’un autre monde sitôt oubliés,

      

    Si riches d’espérances, de lendemains

     Qui hantent,

      

    Nuages fracassés.

     

    in Crispations

     

     

     

  • Keltoum Staali

    Celui qui est mort sans dire son nom

    Dans la barbarie de la guerre

     Front immobile contre l’horizon

     Celui qui dort au fond de la terre

     Dans la paix des cimetières

     Et nous attend

     

     in je déserterai mon nom

     

     

  • Jean Gédéon

    Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,

    Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,

     Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.

      

    Hommes-galets,

     Dans les murs de la peur journalière,

     Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,

     Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,

      

    Vous acceptez l’abominable, parce que les images,

     Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,

     (et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté

     Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.

      

    Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,

     Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,

     Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,

     De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.

     

     in Crispations

     

     

  • Jean Gédéon

    Il faut fuir la demeure,

     Son chat borgne, ses noires tourterelles

     Sans ramage et sans ailes,

     Ses souvenirs scotchés sur des murs en guenilles,

     Où des brasiers brasillent

     Quelques cendres caduques

     Broyées à dents anciennes

      

    in Crispations

    (Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)

     

     

     

     

  • Diane Meunier

    J’ai compté sur tant de choses…

     Mais à présent je pars,

     Non en un ciel menteur aux songes profus

     Mais

     Sur la pointe aigue d’une cime aphasique et glacée

     D’où je plonge au cœur chaud des abimes rouges

     Qui accueillent les esprits sombres

     Et les chérissent

     Sans marché

     Sans transaction

     Sans concession

    Sans confession

      

    La lumière est un leurre qui éblouit les rêveurs de vie

     Pour les aveugler

     Et les brûler froidement

      

    Je ne suis pas vaincue

     Je n’ai pas peur

     Je suis enfant du néant purifiant

     pacificateur

     

      

     in Poèmes en poche