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CITATIONS - Page 168

  • Milan Kundera

     

    De deux choses l'une : ou bien la merde est acceptable (alors ne vous enfermez pas à clé dans les waters !), ou bien la manière dont on nous a créés est inadmissible. 

     

    in L'insoutenable légèreté de l'être

     

     

     

  • Victor Segalen

     

     Garde bien d’élire un asile. Ne crois pas à la vertu d’une vertu durable : romps-la de quelque forte épice qui brûle et morde et donne un goût même à la fadeur. Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable, sans mérites ni peines, tu parviendras, non point, ami, au marais des joies immortelles, Mais aux remous pleins d’ivresse du grand fleuve Diversité.

     

    in Conseils au bon voyageur

     

     

     

     

     

  • Eugène Guillevic

     

    Ce n’est pas

     En t’accrochant

     A plus en plus de choses.

      

    En les parcourant,

     En les écoutant toutes

     Que tu éprouveras.

     

     Une seule chose parfois

     Peut suffire

      

    Si tu lui donnes

     Assez de temps

     Pour communier.

     

      in Hôtes de Lumière

     

     

     

  • Alexandre Vallasidis

     

    Briser la nuque surpeuplée des

     Silences d’ici,

     J’ai un ventre, des coudes

     Renversés, pour articuler la

     Hanche, et un visage enfermé dans le

     Grand miroir de la

     Chambre.

     Refais le chemin de mon

     Corps,

     Chaque route, pour toi, par la

     peau enflée

     

     

     

  • Michel Dunand

     

    On peut voyager sans partir.

     Un tigre à domicile.

     Un buffle au bout du pinceau.

      

    La jungle ?

     On la porte en soi

     

    Depuis toujours.

     Enfer ou rêve.

      

    On peut partir sans voyager.

       

     in Le Douanier Rousseau

     

     

  • Beb Kabahn

     

    Quand il suffisait d’un câlin 

    Que nous cherchions et qui était là 

    Depuis toujours et à jamais 

    Juste derrière la cloison 

    Dont nous avions perdu la porte 

    Trop occupé à péter le mur

     

     

  • Jean Gédéon

     

    Et l’éternel enfant fouille inlassable

    dans le puits d’ombre ses lambeaux éparpillés.

      

    Pendant que le ciel 

    et ses nuages 

    trône parmi les ruines. 

       

    in La peur

     

     

  • André Laude

     
     
      A la première parole un grand jardin public illumine
    avec des perroquets des niagaras de soie noire et froissée des
    arbres de perles tropicaux et sombres
    avec des divinités au souffle vert aux paupières d'aurore boréale
    un seul visage
    entre l'herbe du désir et la poussière des attentes
    et la blessure vomit
    des tonnes de roses rouges.




    L'ongle crisse au carreau de l'aurore déchiquetée
    par les aigles translucides
    le front creuse la distance irréparable
    la voix s'annule à la neige des pas nomades
    De quel nom t'appeler
    alors que se lève sous mes pieds blessés de gel
    un peuple inconnu, immonde, un peuple de goules et de lutins sardoniques
    De quel amour t'enflammer
    alors que ma veine saigne sous l'orage des mots.




    la lumière des murs dresse mon procès
    quelque part un supplice déchire mes chairs
    quelque part au rivage duveteux de Thulé
    Eurydice fouille des ongles la pourriture d'Orphée
    Se tait l'été dans mon sang
    Se noue le complot des silences
    Se déchire la dernière parole
    avec laquelle on tentait désespérément le passage
    clandestinement
    entre les figures détruites et la calligraphie des herbes juteuses.




    Une cité de velours nocturne et de mica s'effondre dans
    mes poignets meurtris
    j'écoute silencieux accordé aux ruines promises
    sur tes lèvres absentes
    je quête un dieu forcené inaccessible
    qui me roue d'angoisses de questions saugrenues d'énigmes de mie de pain
    j'apprends ce dur métier d'absence
    qui commence par la traversée des miroirs
    sans déchirer les ailes fondamentales.




    au bord de mort j'enterre ma dépouille de seigneur muselé
    par les tempêtes glacées
    surgies des obscures forêt de la parole où hantent
    les animaux d'une préhistoire sanglante
    leurs griffes rageuses cherchent et trouvent mes yeux
    à chaque tentative
    Au bord de mort j'enfouis mon nom au milieu des glands
    des racines molles des monnaies des empires brisés par
    l'éclat des femmes la lueur métallique des fruits
    dérobés aux terres luxuriantes
    Entre mes épaules le Sud à tâtons délimite l'espace de son
    deuil définitif: couteaux rouillés, lampes de mutisme.
     

    in 19 lettres brèves à Nora Nord

     

     


     

  • Patrick Joquel

     

    Il m’arrive de sauter à pieds joints dans un rêve.

     Au cœur de la nuit.

     

    Quand le corps ronronne.

     

    Je m’y promène. L’accompagne. Le guide parfois. Evidemment à peine debout, il se faufile dans les vapeurs de la théière. Pourquoi, dis-le-moi si tu le peux, les rêves sont-ils aussi volatiles ? Et pourquoi, le jour, allons-nous ainsi à tâtons.