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CITATIONS - Page 168

  • Werner Lambersy

     

     Le poème
    est un rapport inconnu
    à la vérité

    la mort aussi

    le poème n'est pas la mort
    mais il passe
    par là

    la mort
    comme le poème
    passe par là où l'on ne peut
    qu'être seul

    la mort est poétique
    en ce qu'elle est sans retour

    le poème
    est la mort de la mort

     

     

     

     

  • Fernando Savater

     

    moins on possède une culture authentique plus on a besoin de dépenser de l'argent pour se divertir le week-end ou pendant les vacances. Si personne ne vous apprend à vous créer des joies de l'intérieur, vous devez tout acheter au-dehors. Vous tombez alors dans l'échec dénoncé il y déjà des siècles par un sage taoïste : " L'erreur des hommes est d'essayer de réjouir leur coeur avec des choses, quand ce qu'ils doivent faire c'est réjouir les choses avec leur cœur. "

    in Pour l'éducation

     

     

  • Jean-Paul Gavard Perret

     

    Seule la nuit suce l’angoisse et la remue vibrante. Reprendre, répéter. Nudité du matin sur la ville. Le pont ne sert à rien. D’un bout à l’autre du jour, les débris d’insomnie autour des écrous noirs où se défait sa cambrure. Corps cassants, cassés déchirant le jouir. Peu d’histoire tout compte fait.

     

     in Les oignons et la glotte

     

     

  • Patrick Joquel

     

    Pour une joie éblouissante.

     Ruisselante.

     Je traverse la saison sans parler. Ou si peu. L’été je n’ai rien à dire. Ces profonds bleus m’étincellent et cela suffit.

     

     

  • Lucien Becker

     

    Seul, le ruisseau continue à couler,

     heureux enfin d’être entendu des herbes

     et de pouvoir aider la terre à tourner

     à l’intérieur du silence.

     

    in Plein d’amour

     

     

  • Fiston Nasser Mwanza Mujila

     

    Vous qui gosses, avez pour lit

     Le pavé de la mairie

     Vous qui gosses, été, hiver, automne,

     Printemps, obtenez le prix Goncourt de la misère

     Vous ! Vous ! Vous ! Vous !

     Vous êtes des héros.

      

    in Prières aux dieux

     

     

  • Irma Bonfillon

     

    Mais l’enfant bleu

    Livré au désert livide,

     S’acharne à sucer

     Un sein tari

     Que se disputent les mouches.

     Vers lui, rampe la camarde

     Au baiser perfide.

     Au loin, sanglote le tam-tam :

     Il est mort l’enfant là-bas.

     

     in Les saints innocents

     

     

  • Fiston Nasser Mwanza Mujila

     

    Seigneur, des bombes sont plantées comme des choux de Chine. 

    Eternellement pour une poignée de farine 

    Tes enfants font la queue. Et notre ruine 

    Est à la une 

    Seigneur,  quand reviendras-tu, Seigneur. 

     

     in Prières aux dieux