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CITATIONS - Page 166

  • Werner Lambersy

     

    C'était sans importance
    On écrirait là-dessus
    Comme sur le reste et cela suffit
    Sauf peut-être pour certains
    Qui eux non plus ne savaient plus
    Et restaient sans rien dire
    Lorsque le chant ne chantait pas

    L'univers attendait
    La voix qui entrerait en lui
    Comme la lumière dans un fruit
    Ou l'eau
    Dans le pis des racines
    Et comme de l'air
    Dans les poumons d'un nouveau-né

    L'univers attendait
    Le danseur immobile de l'âme
    Le rêveur d'interdits
    Derrière les barbelés du verbe
    Des camps de la peur
    Et cette folie entre deux corps
    Encordés par leurs souffles

     

     

     

  • Werner Lambersy

     

    La beauté est le dernier obstacle
    à opposer aux dictatures.
    Elle est irréductible aux lois en
    cela que sa loi se réduit au
    besoin qu'on en ressent.
    la liberté est l'espace qu'elle
    exige pour son ambassade.
    L'espérance, aussi amère soit-elle,
    en demeure la forme initiale et
    primitive
    L'amour, aussi désespéré soit-il,
    en reste le fondement principal.
    La beauté n'a pas de visage et
    peut les prendre tous sans rien
    changer à sa nature propre.
    Son mystère est fraternel, son
    énergie originelle et fondatrice.

    in Journal d'un athée provisoire 

     

     

  • Frédéric Perrot

     

    Nos vieilles vanités ont été retirées de leur cadre.

    Des objets transis, pâles et maladifs

    hantent nos appartements

    où nos reflets étonnés se frôlent et se fuient…

     

     in Nature morte

     

     

  • Franz Bartelt

     

    Une pomme en plâtre peinte par un enfant

    Et un stérilet rouillé au fond d’un compotier.

      

    Assiettes pleines, assiettes creuses, souvenirs,

    Calendriers périmés, vénérable poussière

    Dans laquelle du doigt on signe son nom.

     

     

     

     

  • Yekta

     

    La pureté d’une voix dont

     La prière me met en pièces

     Les présages d’une ville

     A jamais puits de signes

     Où clapotent pêle-mêle

     Les continents et les siècles.

     

     in 40° 58’ Nord – 28° 49’ Est

     

     

     

  • Irma Bonfillon

     

    Il ne vivait plus de soleil mais de néon.

     Dans son néant détonnaient tous les violons.

     Le plaisir exaspérait sa crécelle

     Mais l’amour s’enfuyait à l’horizon.

     

      in Fugitives

     

     

  • Diane Meunier

     

     Cette nuit…

      Des ailes de libellules ont poussé dans mon cou

      Des plumes minuscules ont recouvert mes mains…

      J’ai tenté de voler mais deux pattes d’éléphant m’ont retenue au sol…

      

     Cette nuit…

      Mes yeux ont transpercé la lumière nocturne

     Et j’ai perçu et vu ce qui n’est pas connu

      Ma bouche a nommé ce que je ne connaissais pas non plus

      Pour emplir ma tête de silence

      

     Cette nuit…

      Un vent doux a gonflé mes narines comme des voiles claquant de plaisir

      Sur ma peau des petits points d’argent couraient comme des étoiles en rut

      

    Cette nuit…

      Mon cœur ne battait plus : il chantait

      Ma tête ne pensait plus : elle savait

      Mais hélas !

      Ce matin… je ne sais plus rien…

     

    in Poèmes en poche

     

     

     

     

     

  • Jean-François Sené

     

    Au matin tu étais grosse de rêves

     Inaccomplis

     Bercée encore par les cris

     Des oiseaux luminaires

     Dans le fouillis sans mots

     Des forêts anciennes

      

    in Amarante entre les lignes

     

     

     

     

  • Michel Talon

     

    Ta cigarette réveille le chat

     Qui la détrousse.

     Le musicien qui reste

     Souffle les mouettes

     Au téléphone, l’or des repentirs s’anime

      

     in Jeune fille

     

     

  • Franz Bartelt

     

    Dans les grands vaisseliers posés à l’horizon,

     Trésors empilés dans l’ombre poudreuse,

     Des frégates en flacon, des sirènes moisies,

     Des métaux hérissés de couleurs vantardes.

      

    Des tourbillons pétrifiés, des fugitifs à l’arrêt

     Et de longs autobus vernis à la main.

     

     

  • Werner Lambersy

     

     Le poème
    est un rapport inconnu
    à la vérité

    la mort aussi

    le poème n'est pas la mort
    mais il passe
    par là

    la mort
    comme le poème
    passe par là où l'on ne peut
    qu'être seul

    la mort est poétique
    en ce qu'elle est sans retour

    le poème
    est la mort de la mort