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CITATIONS - Page 48

  • Max Stirner

     

    L’insubordination et l’entêtement de l’enfant ont autant de droit que son désir de savoir. On met tout son soin à stimuler ce dernier ; que l’on provoque donc aussi la force naturelle de la volonté, l’opposition. L’enfant, à ne pas apprendre à sentir ce qu’il est, manque précisément le principal. Que l’on ne réprime pas sa fierté, sa franchise […].

    Que l’éducation universelle de l’école soit éducation à la liberté, et non à la soumission. Être libre, telle est la vraie vie. 

     

    in Du faux principe de notre éducation

     

     

     

     

  • Seattle, chef indien Suquamish

     

    Nous le savons : la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même.

     

     

     

     

  • Bert Hellinger


    Les moutons noirs d’une famille sont en fait des libérateurs de leur arbre généalogique.

    Les membres de la famille qui ne s’adaptent pas aux règles ou aux traditions familiales, ceux qui cherchent constamment à révolutionner les croyances.

    Ceux qui choisissent des routes contraires aux chemins tout tracés des lignées familiales, ceux qui sont critiqués, jugés et même rejetés.

    Ceux-là sont appelés à libérer la famille des schémas répétitifs qui frustrent des générations entières.

    Ces soi-disant « moutons noirs », ceux qui ne s’adaptent pas, ceux qui hurlent à la rébellion, en réalité, réparent, détoxifient et créent de nouvelles branches florissantes dans leur arbre généalogique…

    D’innombrables désirs non réalisés, de rêves inachevés ou de talents frustrés de nos ancêtres se manifestent à travers cette révolte.

    Par inertie, l’arbre généalogique fera tout pour maintenir le cours castrant et toxique de son tronc, ce qui rendra la tâche du révolté difficile et conflictuelle…

    Arrêtez de douter et prenez soin de votre ‘’rareté’’ comme étant la fleur la plus précieuse de votre arbre.

    Vous êtes le rêve de tous vos ancêtres.

     

     

     

     

  • Martín Caparrós

     

    La principale cause de la faim dans le monde, c’est la richesse : le fait qu’un petit nombre accapare ce dont un grand nombre a besoin, y compris la nourriture.

     

    in La faim

     

     

     

  • Martín Caparrós

    Plus de la moitié de l’argent qui transite par les bourses du monde riche est confié au HFT – High Frecuency Trading -, la forme la plus extrême de spéculation algorithmique ou automatisée. Un nom à rallonge pour quelque chose de très compliqué et de très simple à la fois : des ordinateurs surpuissants qui réalisent des millions d’opérations en quelques secondes ou millisecondes ; ils achètent, vendent, achètent, vendent achendent ventent vachètent achentent vachendent véchendent sans trêve, tirant parti d’infimes changements des cours qui, en pareilles quantité, se transforment en montagnes d’argent. Ce sont des machines qui opèrent beaucoup plus vite que n’importe quel être humain, indépendantes de quiconque. (…)

    Le HFT, c’est de la spéculation à l’état pur : des machines qui ne servent qu’à gagner toujours plus d’argent. Ce sont des opérations que personne ne réalise sur des contrats qui ne sont pas faits pour être honorés concernant des marchandises dont personne ne verra jamais la couleur : achat et vente de néant en quelques secondes, marché pur sans l’intrusion de quelque réalité que ce soit. Argent sur de l’argent, fumée produisant du feu, la fiction la plus rentable.

     

    in La faim

     

     

     

  • Martín Caparrós

     

    Leslie – appelons-le Leslie - est courtier dans une des quatre ou cinq grandes compagnies céréalières du monde, une entreprise qui brasse plusieurs milliards de dollars par an (…)

    (…) - Tout de cela peut-être synthétisé de manière très simple : tous ces gars veulent gagner de l’argent. Comment font-ils pour gagner de l’argent ? Aujourd’hui il existe beaucoup de manières. Il faut les connaître, être capable de les manier : prendre des positions à moyen et long terme, prendre et liquider ces positions en l’espace de deux minutes. Il y a de plus en plus de manière de gagner de l’argent avec ces opérations là.

    Dans certains pays du globe – tels que celui-ci -, on peut dire qu’on fait quelque chose dans le seul but de gagner de l’argent. Dans d’autres, non. Mais, en règle générale, il n’est pas facile de dire qu’on fait monter le prix des aliments dans le seul but de gagner de l’argent. On agite des justifications : qu’en réalité le grain augmente en raison de la hausse de la demande chinoise, la pression des agro carburants, les facteurs climatiques. (…)

    - Et vous arrive t-il de penser au coût de ce que vous faites dans le monde réel ?

    - À quel genre de coût fais-tu allusion ? Le coût économique, le coût social ? De quel coût parles-tu ?

     

    in La faim (à la Bourse de Chicago)

     

     

     

  • Martín Caparrós

    (…) «  L’histoire de la nourriture prit un tournant abominable en 1991, à un moment où personne n’était très regardant. Ce fut l’année où Goldman Sachs décida que notre pain quotidien pouvait devenir un excellent investissement. (…) en 1991, ils avaient déjà fait main basse sur presque tout ce qui pouvait être transformé en abstraction financière. La nourriture était à peu près tout ce qui restait. Ainsi, avec leur soin et leur précision habituels, les analystes de Goldman se sont employés à transformer la nourriture en concept.

    (…) La transformation de la nourriture en moyen de spéculation financière dure depuis plus de vingt ans. Pourtant nul ne semblait l’avoir vraiment remarqué jusqu’en 2008.

    (…) Quelques gouvernement tombèrent, les prix finirent par chuter, des millions de personnes basculèrent dans l’extrême pauvreté

     

    in La faim

     

     

     

     

  • Frederick Kaufman

     

    (…) alors que 200 milliards de dollars atterrirent sur le marché alimentaire, 250 millions de personnes tombèrent dans l’extrême pauvreté. Entre 2005 et 2008, le prix de la nourriture augmenta de 80 % et personne ne fut étonné lorsque The Economist annonça que le prix réel de la nourriture avait atteint son niveau le plus élevé depuis 1845, l’année où le magazine l’avait calculé pour la première fois »

    in son article : « The food bubble : How Wall Street starved millions and got away with it » Harper’s 2011

     

     

     

  • Martín Caparrós

     

    L’éthanol nord-américain est fabriqué à partir de maïs, une de leurs principales cultures. Les Etats-Unis produisent 35 % du maïs mondial, plus de 350 millions de tonnes par an.  Selon une loi fédérale, la Renewable Fuel Standard, 40 % de cette céréale doit être utilisé pour remplir les réservoirs des voitures. Cela représente près d’un sixième de la consommation mondiale d’un des aliments les plus consommés dans le monde. Avec les 170 kilos de maïs nécessaires pour remplir un réservoir d’éthanol-85, un enfant zambien ou mexicain ou bangladais peut survivre toute une année. Un réservoir, un enfant, un an. Et l’on remplit chaque année près de 900 millions de réservoirs.

    in La faim

     

     

     

     

     

  • Stranieri Ovunque

     

    Contrairement à ce que voudrait nous faire croire la propagande raciste, les migrations ne concernent que pour 17 % les riches pays du Nord, et concernent tous les continents (en particulier l’Asie et l’Afrique) ; ce qui signifie que pour chaque pays pauvre, il s’en trouve un encore plus pauvre d’où fuient des migrants. La mobilisation totale imposée par l’économie et les Etats est un phénomène planétaire, une guerre civile non déclarée et sans frontière : des millions d’exploités errent dans l’enfer du paradis marchand, ballottés de frontière en frontière, enfermés dans des camps de réfugiés, encerclés par la police et l’armée, et gérés par les organisations dites de charité — complices des tragédies dont elles ne dénoncent pas les causes réelles dans le seul but de profiter de leurs conséquences —, entassés dans les « zones d’attente » des aéroports ou dans les stades, enfermés dans des camps […] pour être enfin ficelés et expulsés dans l’indifférence la plus totale.

     

    Stranieri Ovunque (Partout des étrangers), groupe anarchiste italien in le manifeste Agli erranti, cité par Philippe Godard in L'anarchie ou le chaos

     

     

  • Martín Caparrós

    Aujourd’hui, nourrir les affamés n’est qu’une question de volonté. S’il y a des gens qui ne mangent pas suffisamment – s’il y a des gens qui tombent malades de faim, qui meurent de faim, c’est parce ce que ceux qui ont de la nourriture ne veulent par leur en donner ; nous, qui avons de la nourriture, ne voulons pas leur en donner. Le monde produit plus de nourriture que ses habitants n’en ont besoin ; nous savons tous qui sont ceux qui n’en ont pas suffisamment ; leur envoyer ce dont ils ont besoin  peut être l’affaire de quelques heures. Voilà pourquoi la faim actuelle est, en un sens, plus brutale, plus horrible qu’il y a cent ou mille ans.

     

    Ou, du moins, en dit beaucoup sur ce que nous sommes.

     

    in La faim

     

     

     

  • Élisée Reclus

      

    Là où le sol s’est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s’éteignent, les esprits s’appauvrissent, la routine et la servilité s’emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort. Parmi les causes qui dans l’histoire de l’humanité ont déjà fait disparaître tant de civilisations successives, il faudrait compter en première ligne la brutale violence avec laquelle la plupart des nations traitaient la terre nourricière. Ils abattaient les forêts, laissaient tarir les sources et déborder les fleuves, détérioraient les climats, entouraient les cités de zones marécageuses et pestilentielles ; puis, quand la nature, profanée par eux, leur était devenue hostile, ils la prenaient en haine, et, ne pouvant se retremper comme le sauvage dans la vie des forêts, ils se laissaient de plus en plus abrutir par le despotisme des prêtres et des rois. 

     

    1866