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CITATIONS - Page 51

  • Noam Chomsky

     

    On avait parfaitement compris, longtemps avant Georges Orwell, qu’il fallait réprimer la mémoire. Et pas seulement la mémoire, mais aussi la conscience de ce qui se passe sous nos yeux, car, si la population comprend ce qu’on est en train de faire en son nom, il est probable qu’elle ne le permettra pas.

     

    in La doctrine des bonnes intentions

     

     

  • Colette Daviles-Estines

     

    Racines tenaces que les veines charrient
    En déchirer la résille
    Un soi filé
    Émotter la glaise des mots tellement pétris
    Éclater sur les murs le moule usé
    Des paroles aux vers dépolis
    Charivari d’écrits
    Clones cursifs
    Faire encre d’un désert
    Aux origines blanchies comme des os
    Plus apatride encore
    Exhumer ce qui n’est pas
    Je connais le rythme patient des dabas
    Le geste qui défriche
    Le travail de sape
    C’est difficile

     

    in Allant vers et autres escales 

     

     

     

     

     

     

  • Serge Pey

     

    Ce corbeau est la décence

    de la lumière

    comme un point échappé

    de la fin de sa phrase

     

     

    in il devrait y avoir encore une heure avant l’aube (collectif) Buzo éd. décembre 2018

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Je crois, juridiquement parlant, qu’il y aurait des motifs sérieux pour inculper chaque président des États-Unis depuis la Seconde guerre mondiale. Ils ont tous été soit de véritables criminels de guerre, soit impliqués dans de graves crimes de guerre. 

     

     

     

  • Victor Hugo

     
    Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. À mesure qu’ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes, comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir. Au-dessus de la flamme, les énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées, l’une toute noire, l’autre toute rouge, semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel. Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre. La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil. Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire, des gargouilles qu’on croyait entendre japper, des salamandres qui soufflaient dans le feu, des tarasques qui éternuaient dans la fumée. Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre par cette flamme, par ce bruit, il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps passer sur le front ardent du bûcher comme une chauve-souris devant une chandelle.
    Sans doute ce phare étrange allait éveiller au loin le bûcheron des collines de Bicêtre, épouvanté de voir chanceler sur ses bruyères l’ombre gigantesque des tours de Notre-Dame.
     
     in Notre-Dame de Paris
     
     
     
     
     
     
     
     

  • Fanny Sheper

     

    Je me dis : «  Faut pas la laisser faire de nous des

    oiseaux troués juste bons à chuter. Faut pas la

    croire, faut pas la laisser nous démonter.

     

    in Cheval Rouge

     

     

     

  • Vincent

     

    Des fois j’regarde tes yeux et

    Je ne vois rien qui saigne

    Des fois j’regarde tes veines et

    Je ne vois que du bleu       

    Mais si je baisse les paupières, j’entends tout ce qui hurle à l’intérieur de  toi

     

     

     

     

     

  • Théodore Monod

     

     

    Il faudrait que les hommes acquièrent le sentiment de l'unité des choses et des êtres. Qu'ils sachent qu'ils font partie d'un ensemble indissociable. Nous faisons partie de la nature au sens large du mot. Et nous faisons partie de l'Univers. Ce sont des cercles différents, bien sûr, mais c'est la même chose tout cela, d'un bout à l'autre. Cette nouvelle morale du respect de la vie devrait nous permettre de découvrir la profonde unité du monde vivant, la solidarité des choses et des êtres.

     

     in Dictionnaire Humaniste et Pacifiste 

     

     

     

  • Jean Jaurès

                                                                                    

     

     

    JL Millet Jaurès.jpg

    illustration de JL Millet - 2019

     

    Dans cette architecture étrange qu'on appelle la matière, nous avons beau descendre vers les fondements, nous ne trouvons point une assiette fixe : les pierres que l'on croyait fondamentales entrent en mouvement ; elles entrent en danse, et c'est sur des tourbillons subtils que repose jusqu'ici l'édifice solide du monde. Mais, descendons plus bas encore, et au-dessous même de l'atome ; l'atome, dit-on, est un tourbillon d'éther ; c'est donc l'éther qui va être la matière première, le substratum définitif de tous les mouvements ; soit, mais l'éther lui-même, dans son apparence d'immuable sérénité, est traversé de mouvements innombrables ; tous les rayonnements de lumière et de chaleur, tous les courants et tous les jets d'électricité et de magnétisme, tous les mouvements qui correspondent dans les corps aux phénomènes de la pesanteur et, dans les composés chimiques, aux phénomènes de l'affinité émeuvent   incessamment l'éther ; et appuyer le monde sur l'éther, c'est l'appuyer sur une mer de mouvements immenses et aux vagues toujours remuées. Il faut bien pourtant que les mouvements de l'univers soient les mouvements de quelque chose ; il faut bien qu'il y ait une réalité en mouvement, une substance du mouvement.

     

    Je ne sais pas où il faut s'arrêter ; je ne sais pas s'il faut s'arrêter ou descendre encore.

     

    Source : Au hasard des connivences

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