Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 51

  • Martín Caparrós

    Aujourd’hui, nourrir les affamés n’est qu’une question de volonté. S’il y a des gens qui ne mangent pas suffisamment – s’il y a des gens qui tombent malades de faim, qui meurent de faim, c’est parce ce que ceux qui ont de la nourriture ne veulent par leur en donner ; nous, qui avons de la nourriture, ne voulons pas leur en donner. Le monde produit plus de nourriture que ses habitants n’en ont besoin ; nous savons tous qui sont ceux qui n’en ont pas suffisamment ; leur envoyer ce dont ils ont besoin  peut être l’affaire de quelques heures. Voilà pourquoi la faim actuelle est, en un sens, plus brutale, plus horrible qu’il y a cent ou mille ans.

     

    Ou, du moins, en dit beaucoup sur ce que nous sommes.

     

    in La faim

     

     

     

  • Élisée Reclus

      

    Là où le sol s’est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s’éteignent, les esprits s’appauvrissent, la routine et la servilité s’emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort. Parmi les causes qui dans l’histoire de l’humanité ont déjà fait disparaître tant de civilisations successives, il faudrait compter en première ligne la brutale violence avec laquelle la plupart des nations traitaient la terre nourricière. Ils abattaient les forêts, laissaient tarir les sources et déborder les fleuves, détérioraient les climats, entouraient les cités de zones marécageuses et pestilentielles ; puis, quand la nature, profanée par eux, leur était devenue hostile, ils la prenaient en haine, et, ne pouvant se retremper comme le sauvage dans la vie des forêts, ils se laissaient de plus en plus abrutir par le despotisme des prêtres et des rois. 

     

    1866

     

     

     

     

     

     

  • Marc Tison

     

    Tes mains sur les marbres de nerfs

    Mets tes paumes de paix

    sur les pensées en charpie

     

    Ne rassure pas

    Ne console pas

    Aime

     

    in des nuits au mixer

     

     

     

     

     

  • Martin Caparrós

    La moitié des habitants de Bombay n’ont pas de toilettes et chient donc où ils peuvent. Il y a quelques années, on a calculé que six ou sept millions d’adultes chiaient chaque jour dans les bidonvilles de Bombay : si chacun évacue une livre, cela signifie quelques 3000 tonnes de merde tous les matins – dispersée dans des ruisseaux archi immondes ou s’amassant autour des huttes et des allées.

    L’absence de toilettes entraine bien-sûr des problèmes sanitaires extrêmes : dans les bidonvilles de Bombay, deux morts sur cinq sont dues à une infection ou à des parasites à cause de la contamination de l’eau et faute d’égouts. Cela entraine aussi d’autres problèmes : les femmes, qui ne veulent pas que les hommes les voient, y vont en groupe avant l’aube ; elles s’aventurent parfois sur des terrains éloignés où les rats et les serpents leur tiennent compagnie. Où les attendent parfois des hommes pour les violer, si elles s’écartent trop.

     

    in La faim, 2015

     

     

     

     

     

  • Martin Caparrós

     

    Dharavi était un marais périphérique cerné par deux voies de chemin de fer et habité par quelques pêcheurs.  Aujourd’hui, incrusté au-milieu de Bombay, c’est le plus grand bidonville d’Asie, ruelles étroites sales puantes, des gens, des gens et encore des gens, des animaux, des cris : la densité de tout espace indien puissance huit. Dharavi est un agrégat de mondes très divers, un million de personnes et une douzaine de communautés différentes agglutinées dans moins de deux kilomètres carré.

     

    in La faim, 2015

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Si l’on veut transformer les gens en consommateurs décervelés pour qu’ils ne gênent pas le travail quand on réorganise le monde, on doit les harceler depuis leur plus tendre enfance.

    in La fabrication du consentement

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Ce que j’ai toujours considéré comme étant l’essence de l’anarchisme, c’est précisément cette conviction que le fardeau de la preuve doit être imposé à toute forme d’autorité, qui doit être démantelée si cette preuve de légitimité ne peut pas être faite.

     

     

  • Ryokan

     

    Tous les hommes ne sont pas tenus de se mêler aux affaires du monde. Il en est aussi qui atteignent un tel degré de maturation intérieure qu’ils acquièrent le droit de laisser l’univers suivre son cours sans se mêler à la vie politique pour la réformer. Cela ne veut pas pour autant dire qu’ils restent inactifs ou observent une attitude purement critique. Seul le fait de travailler en soi-même aux buts supérieurs de l’humanité justifie une telle retraite. Car même lorsque le sage se tient éloigné de l’agitation du monde, il continue de créer des valeurs humaines incomparables pour l’avenir.

     

     

     

  • Marlène Tissot

     

    on finit toujours par revenir sur les lieux du crime

    le petit territoire des souvenirs

    et son irréductible peuple de fantômes

    même nos ombres sont fabriquées en chine

     

    in un jour, j'ai pas dormi la nuit

     

     

     

     

     

  • Pierre Gondran

     

    la mue d’un sommeil

    éternel tombait

    le duvet céleste tombait,

    et ces petites gouttes

    de ciel cotonneux

    et de nuage

    fané

    dansaient

    dans le vide

    de l’air.

     

    in Traction Brabant 83

     

     

     

  • Jules Michelet

     

    La foule de ceux qui n'ont pas vécu assez...Ce n'est pas une pleureuse qu'il leur faut, c'est un devin. Il leur faut un Œdipe qui leur explique leur propre énigme dont ils n'ont pas le sens... Ils leur faut entendre des mots qui ne furent jamais dits, qui restèrent au fond des cœurs (fouillez le vôtre, ils y sont) ; il faut faire parler les silences de l'histoire.

    1842

     

     

  • Jany Pineau

     

    (…) demain, tu te lèveras,  ce sera l’heure, ça recommencera, tu te feras bien beau bien fort bien gras, la chair devra être présentable et avenante, tu seras aussi bien à l’heure et diras bonjour en souriant, tu te rappelleras – présentable et avenant  – ensuite tu ne lambineras pas, tu t’installeras et ne relèveras pas la tête, tu te laisseras faire, il sera grand temps d’être picoré toute la journée, les vautours auront faim, l’argent n’attendra pas, tu donneras de ta personne, ne broncheras pas, courberas le dos et tendras la joue avant de repartir le soir te refaire une santé pour  après-demain, parce qu’après-demain ça recommence. (penser à mettre le réveil)

     

    in Regarde ou écoute, c’est selon (Gros Textes, 2017)

     

     

  • Maurice Chaudière

     

    L'harmonie des couleurs, des textures, des reliefs et des signes, tout ça, l'arbre l'assume parfaitement. La nature n'a pas besoin de l'homme pour être artiste. L'art n'est peut-être qu'une tentative d'usurpation de son pouvoir de séduction ! 

     

    in  Les Arbres dont je suis fait