Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 49

  • Marc Tison

     

    Tes mains sur les marbres de nerfs

    Mets tes paumes de paix

    sur les pensées en charpie

     

    Ne rassure pas

    Ne console pas

    Aime

     

    in des nuits au mixer

     

     

     

     

     

  • Martin Caparrós

    La moitié des habitants de Bombay n’ont pas de toilettes et chient donc où ils peuvent. Il y a quelques années, on a calculé que six ou sept millions d’adultes chiaient chaque jour dans les bidonvilles de Bombay : si chacun évacue une livre, cela signifie quelques 3000 tonnes de merde tous les matins – dispersée dans des ruisseaux archi immondes ou s’amassant autour des huttes et des allées.

    L’absence de toilettes entraine bien-sûr des problèmes sanitaires extrêmes : dans les bidonvilles de Bombay, deux morts sur cinq sont dues à une infection ou à des parasites à cause de la contamination de l’eau et faute d’égouts. Cela entraine aussi d’autres problèmes : les femmes, qui ne veulent pas que les hommes les voient, y vont en groupe avant l’aube ; elles s’aventurent parfois sur des terrains éloignés où les rats et les serpents leur tiennent compagnie. Où les attendent parfois des hommes pour les violer, si elles s’écartent trop.

     

    in La faim, 2015

     

     

     

     

     

  • Martin Caparrós

     

    Dharavi était un marais périphérique cerné par deux voies de chemin de fer et habité par quelques pêcheurs.  Aujourd’hui, incrusté au-milieu de Bombay, c’est le plus grand bidonville d’Asie, ruelles étroites sales puantes, des gens, des gens et encore des gens, des animaux, des cris : la densité de tout espace indien puissance huit. Dharavi est un agrégat de mondes très divers, un million de personnes et une douzaine de communautés différentes agglutinées dans moins de deux kilomètres carré.

     

    in La faim, 2015

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Si l’on veut transformer les gens en consommateurs décervelés pour qu’ils ne gênent pas le travail quand on réorganise le monde, on doit les harceler depuis leur plus tendre enfance.

    in La fabrication du consentement

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Ce que j’ai toujours considéré comme étant l’essence de l’anarchisme, c’est précisément cette conviction que le fardeau de la preuve doit être imposé à toute forme d’autorité, qui doit être démantelée si cette preuve de légitimité ne peut pas être faite.

     

     

  • Ryokan

     

    Tous les hommes ne sont pas tenus de se mêler aux affaires du monde. Il en est aussi qui atteignent un tel degré de maturation intérieure qu’ils acquièrent le droit de laisser l’univers suivre son cours sans se mêler à la vie politique pour la réformer. Cela ne veut pas pour autant dire qu’ils restent inactifs ou observent une attitude purement critique. Seul le fait de travailler en soi-même aux buts supérieurs de l’humanité justifie une telle retraite. Car même lorsque le sage se tient éloigné de l’agitation du monde, il continue de créer des valeurs humaines incomparables pour l’avenir.

     

     

     

  • Marlène Tissot

     

    on finit toujours par revenir sur les lieux du crime

    le petit territoire des souvenirs

    et son irréductible peuple de fantômes

    même nos ombres sont fabriquées en chine

     

    in un jour, j'ai pas dormi la nuit

     

     

     

     

     

  • Pierre Gondran

     

    la mue d’un sommeil

    éternel tombait

    le duvet céleste tombait,

    et ces petites gouttes

    de ciel cotonneux

    et de nuage

    fané

    dansaient

    dans le vide

    de l’air.

     

    in Traction Brabant 83

     

     

     

  • Jules Michelet

     

    La foule de ceux qui n'ont pas vécu assez...Ce n'est pas une pleureuse qu'il leur faut, c'est un devin. Il leur faut un Œdipe qui leur explique leur propre énigme dont ils n'ont pas le sens... Ils leur faut entendre des mots qui ne furent jamais dits, qui restèrent au fond des cœurs (fouillez le vôtre, ils y sont) ; il faut faire parler les silences de l'histoire.

    1842

     

     

  • Jany Pineau

     

    (…) demain, tu te lèveras,  ce sera l’heure, ça recommencera, tu te feras bien beau bien fort bien gras, la chair devra être présentable et avenante, tu seras aussi bien à l’heure et diras bonjour en souriant, tu te rappelleras – présentable et avenant  – ensuite tu ne lambineras pas, tu t’installeras et ne relèveras pas la tête, tu te laisseras faire, il sera grand temps d’être picoré toute la journée, les vautours auront faim, l’argent n’attendra pas, tu donneras de ta personne, ne broncheras pas, courberas le dos et tendras la joue avant de repartir le soir te refaire une santé pour  après-demain, parce qu’après-demain ça recommence. (penser à mettre le réveil)

     

    in Regarde ou écoute, c’est selon (Gros Textes, 2017)

     

     

  • Maurice Chaudière

     

    L'harmonie des couleurs, des textures, des reliefs et des signes, tout ça, l'arbre l'assume parfaitement. La nature n'a pas besoin de l'homme pour être artiste. L'art n'est peut-être qu'une tentative d'usurpation de son pouvoir de séduction ! 

     

    in  Les Arbres dont je suis fait

     

     

     

     

  • Gilles Deleuze

     

    Nous vivons dans un monde plutôt désagréable, où non seulement les gens, mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses pour faire de nous des esclaves. Le tyran, le prêtre, les preneurs d’âmes, ont besoin de nous persuader que la vie est dure et lourde. Les pouvoirs ont moins besoin de nous réprimer que de nous angoisser, ou, comme dit Virilio, d’administrer et d’organiser nos petites terreurs intimes. La longue plainte universelle qu’est la vie … On a beau dire « dansons », on est pas bien gai. On a beau dire « quel malheur la mort », il aurait fallu vivre pour avoir quelque chose à perdre. Les malades, de l’âme autant que du corps, ne nous lâcheront pas, vampires, tant qu’ils ne nous auront pas communiqué leur névrose et leur angoisse, leur castration bien-aimée, le ressentiment contre la vie, l’immonde contagion. Tout est affaire de sang. Ce n’est pas facile d’être un homme libre : fuir la peste, organiser les rencontres, augmenter la puissance d’agir, s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment un maximum d’affirmation. Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience.