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CITATIONS - Page 47

  • Marlène Tissot

     

    l’économie, c’est pas une crise, tu sais

    juste une puberté monétaire

    les hormones à fleur de bourses

    et ceux qui en tiennent les cordons

    ne pensent qu’à baiser leur prochain

     

    in Un jour, j’ai pas dormi de la nuit

     

     

     

     

     

  • Théodore Monod

     

    Comment s’éveille-t-on aux beautés incomparables de ce jardin bordé de nuit ? Comment éprouve-t-on l’urgence d’agir pour ceux qui souffrent ? Pouvons-nous être touchés ? Avons-nous le don des larmes ?

    in Révérence à la vie, 1999

     

     

     

     

  • Murièle Modély

     

    parfois on colmate     
    on fait un enfant ou deux, et      
    on utilise leurs rires ou leurs larmes comme plâtre       
    cela marche un temps, puis ils grandissent 
    ils s'en vont sur les chemins tracer leurs propres entailles    
    avec des pierres coupantes
    alors on reste un peu triste        
    sauf les dimanches   
    quand on se retrouve tous ensemble à table       
    à tenter de remplir à la cuillère ou d'une phrase  
    nos trous

     

     

     

  • Martin Caparrós

     

    Le Niger dépense cinq dollars annuels par habitant en matière de santé. Les Etats-Unis, par exemple, en déboursent 8600 ; la France, 4950 ; l’Argentine, 890 ; la Colombie, 432. En 2009, il y avait 538 médecins dans tout le Niger, un pour 28000 habitants, alors que dans un pays moyennement riche comme l’Équateur, les Philippines ou l’Afrique du Sud, on en compte un pour 1000. Ce chiffre figure dans une publication officielle du gouvernement qui précise que l’année suivante, en 2010, il n’en restait que 349 ; un médecin pour 43 000 habitants. L’émigration de ceux qui savent ou peuvent et veulent échapper à la misère et aux maladies génère un surcroit de maladies et de misère. Les pays riches ˗ qui dressent des barrières murs bateaux mitrailleuses pour stopper les migrants au bord du désespoir ˗ font venir volontiers les rares professionnels qui parviennent à se former dans ces parages désolés.

    in La faim

     

     

     

     

     

  • Martin Caparrós

     

    (…) Le Niger compte un million de kilomètres carrés, dont seuls 40 000 cultivables. Partout ailleurs vivent  des bergers nomades qui gardent quelques 20 millions de têtes de bétail : chèvres, moutons, ânes, chameaux, zébus. Le prix des médicaments pour ces animaux ˗ antiparasites, vaccins, vitamines ˗ est monté en flèche depuis que le Fond Monétaire  a obligé le gouvernement à fermer son Office national vétérinaire, ouvrant son marché aux multinationales. Depuis, les bergers, de plus en plus nombreux à perdre leur troupeau, ont dû fuir vers les faubourgs de Niamey ˗ ou des capitales alentour : Abidjan, Cotonou. C’est encore le Fond monétaire qui a obligé le gouvernement nigérien à fermer ses dépôts de grains ˗environ 40 000 tonnes de céréales, principalement du mil ˗, lesquels servaient  à intervenir lorsque les sécheresses répétées, les invasions de sauterelles ou la soudure annuelle affamaient la population. Le Fond considérait que ces interventions faussaient le marché ; le gouvernement, pris à la gorge par sa dette extérieure, dut plier.

     

    Le Niger est le deuxième producteur mondial d’uranium : ses réserves au milieu du désert sont immenses ˗ et l’uranium est l’un des minerais les plus convoités. Pourtant, le pays n’en tire pas beaucoup de bénéfices : l’entreprise d’Etat française Areva a toujours eu le monopole* de son exploitation et la redevance qu’elle payait à l’État nigérien était dérisoire.

     

    in La faim

     

    * jusqu’en 2007, depuis les Chinois ont rejoint la partie, l’auteur en parle plus loin

     

     

     

  • Martin Caparrós

     

    Au commencement, il y eut la chasse et le trafic d’esclaves : à partir du XVe  siècle, certains Arabes et certains Européens décimèrent une bonne partie de la population d’Afrique : la moitié, affirment certains historiens. Ensuite, l’invasion européenne à la fin du XIXe siècle démolit ce qui restait des économies africaines. Les industries locales furent démantelées, le commerce ruiné, les terres occupées, les cultures vivrières remplacées par des produits convoités par les métropoles.

     

    in La faim

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Pour être un tant soit peu civilisés, il nous faudrait dire : - Nous avons commis des crimes odieux et nous en avons profité. Une grande partie de la richesse de la France vient des crimes dont elle s’est rendue coupable envers Haïti et les Etats-Unis se sont enrichis aussi. Nous allons donc verser des réparations au peuple haïtien. – Nous verrons alors les débuts de la civilisation.

     

    in La doctrine des bonnes intentions