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CITATIONS - Page 57

  • Jiddu Krishnamurti

     

    Donc l'esprit qui est capable de dire : « je ne sais pas » est l'unique état où il nous soit possible de découvrir quoi que ce soit. Mais celui qui dit : « je sais », celui qui a infiniment bien étudié toutes les diversités de l'expérience humaine et dont l'esprit est encombré d'informations, de connaissances encyclopédiques, peut-il jamais faire l'expérience de cette chose qui ne peut pas être thésaurisée ?

     in Le livre de la méditation et de la vie 

     

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

     

    Seul un esprit libre de tout effort, qui n'essaie pas de devenir quelqu'un sur le plan social ou spirituel, un esprit qui n'est absolument rien, peut accueillir le nouveau, l'inconnu.

     in Tel que vous êtes 

     

     

     

  • Virginie Despentes

    Kiko entretenait avec Charles des conversations interminables – le trader lui expliquait pourquoi, selon lui, les luttes de classe venant d’en bas ne pourraient jamais plus aboutir à rien : « C’est terminé l’époque de l’abolition de l’esclavage ou du Front populaire. Plus personne ne veut en finir avec la misère. On avait besoin de main-d’œuvre, on était condamnés à négocier avec vous, les travailleurs. On n’avait pas le choix. Mais avec l’automatisation – on s’en fout des prolos. On va vous tuer. Je te parle pas de tirer dans la foule pendant les manifestations, ça on l’a toujours fait. Non, on va vous exterminer massivement. Vous ne servez à rien. C’est là-dessus que vous êtes en retard. Vous continuez à raisonner comme sous papa Marx – quand le prolétaire était nécessaire pour que des gens comme moi accumulions la plus-value. Peut-être qu’avec les progrès de la science, on fera encore un petit élevage de prolétaires robustes, pour vous prélever du sang, des organes et des morceaux de peau, porter nos enfants pour que nos femmes n’aient plus à s’abîmer… Mais même pour ça, franchement, avec les bio imprimantes et les couveuses de l’avenir, on va pouvoir se passer de vous. On va vous éliminer. C’est pragmatique. Vous créez beaucoup trop de problèmes par rapport à ce que vous rapportez. C’est pour ça, c’est inéluctable : les classes pauvres, on va vous rayer de la carte. » Ces raisonnements apparaissaient parfaitement logiques aux yeux du vieux Charles, qui répondait du tac au tac, enchanté d’être enfin tombé sur un interlocuteur lucide et sincère : « Tu préconises qu’on prenne les devants et qu’on exhume les guillotines ? » et Kiko secouait la tête, en signe de négation « si vous en étiez capable, vous l’auriez fait il y a longtemps. Mais vous respectez le dominant. Regarde comme les pauvres aiment Poutine. Je ne dis pas que c’est dans votre ADN, mais c’est un héritage de longue date. C’est comme un codage culturel, vous ne vous émanciperez pas assez vite. On vous a appris à aimer le chef. »

    Ils pouvaient continuer comme ça sur des kilomètres.

     

    in Vernon Subutex t.3

     

     

     

  • Hélène Dorion

     

    Tu poses le pied, 
    c’est la mer
    qui te dénoue.
    Tu oublies presque la plaie
    la pierre gisante, 
    sur le fil de la mémoire.
    Depuis des années, tu regardes les branches
    comme des racines, 
    qui s’approchent enfin. 

     

     

     

  • Eduardo Galeano

     

    Le précaire équilibre du monde, qui roule au bord de l'abîme, dépend de la perpétuation de l'injustice. La misère du plus grand nombre est nécessaire pour que le gaspillage de quelques-uns soit possible. Pour que quelques-uns consomment davantage, beaucoup doivent continuer de consommer moins. Et pour que chacun reste à sa place, le système multiplie les armes de guerre. Incapable de combattre la pauvreté, il combat les pauvres ; et la culture dominante, culture militarisée, bénit la violence du pouvoir.

     

     

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

    Tous ces gens qui savent d'avance ce qu'est la méditation doivent désapprendre pour pouvoir apprendre à nouveau. Vous voyez la différence ? Puisque vous ne savez pas ce qu'est la méditation, nous allons apprendre. Pour apprendre à connaître la méditation, voyez comment fonc­tionne votre esprit. Vous devez regarder, comme vous regardez un lézard qui passe sur un mur. Vous voyez ses quatre pattes, comment il colle au mur et, en regardant, vous voyez tous ses mouve­ments. Eh bien, de la même façon, observez votre propre pensée. Ne cherchez pas à la corri­ger, à la supprimer. Ne dites pas: « Tout ceci est trop difficile. » Simplement, regardez ; mainte­nant, tout de suite, ce matin.
    Pour commencer, restez assis, absolument tranquilles. Prenez une position confortable, croisez vos jambes, restez. assis, tout à fait immobiles. Fermez les yeux. Et voyez si vous pouvez essayer de les empêcher de bouger. Vous com­prenez? Vos yeux ont tendance à remuer. Gar­dez-les complètement immobiles, comme par jeu. Et puis, étant assis comme cela, très tran­quilles, découvrez ce que fait votre pensée; observez-la comme vous avez observé le lézard. Observez la pensée, sa façon de couler, une pensée suivant une autre, et ainsi vous commen­cez à apprendre, à observer.
    Observez vos pensées : comment une pensée succède à une autre et comment elle se dit : « Celle-ci est une bonne pensée, celle-là ne l'est pas. » De même quand vous vous couchez, quand vous vous promenez, observez votre pensée.
    Simplement, observez-la. Surtout, ne cherchez pas à la corriger, vous découvrirez alors ce qu'est le commencement de la méditation.., et le faisant, ­vous êtes prêts à apprendre. Et quand vous commencez à apprendre, cela n'a pas de fin.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

    Nulle forme de méditation consciente n’est la véritable méditation, et ne le sera jamais. Tenter de méditer délibérément n’est pas méditer. La méditation survient, on ne la provoque pas. Ce n’est pas un jeu de l’esprit, elle ne dépend ni du désir, ni du plaisir. Toute volonté de méditation porte en soi sa propre négation. Prenez simplement conscience de ce que vous pensez, de ce que vous faites – rien d’autre. Voir, entendre, c’est agir, sans que jouent les notions de récompense et de punition. Le savoir-agir passe par le savoir-regarder, le savoir-entendre. Toute autre forme de méditation mène inévitablement à la déception, à l’illusion, car le désir aveugle.

     

    in Journal

     

     

  • Jiddu Krishnamurti

     

    La méditation est un dur travail. Elle exige la plus haute forme de discipline — non celle du conformisme, de l'imitation, de l’obéissance ; mais celle qui résulte de ce que l'on est constamment conscient, à la fois du monde extérieur et de la vie intérieure. Donc ? La méditation n'est pas une activité dans l'isolement, mais une action dans la vie quotidienne, faite de coopération, de sensibilité et d'intelligence. Si la méditation ne pose pas les fondements d’une vie irréprochable, elle devient une évasion et par conséquent n'a absolument aucune valeur. Être irréprochable, ce n'est pas se conformer a une morale sociale, mais être libéré de l’envie, de l'avidité et de la recherche du pouvoir, qui sont des causes d’inimitié. On ne s'en libère pas par une action volontaire, mais en en étant conscient, du fait qu'on se connait. Si l’on ne connait pas les activités du moi, la méditation devient une excitation sensorielle et a très peu de sens.

     


    La Révolution du silence 

     

     

     

     

  • Fanny Sheper

     

    Je te souhaite un pays d’arbres soyeux

    Pour que tu t’y caresses la nuit,

    Des palais tortueux de courant d’air,

    Et des pierres aux longs regards étranges

    Qui insistent.

     

    in Cheval Rouge

     

     

     

     

     

  • Murièle Modély

     

    tes poèmes sont noirs

    avec beaucoup de poils

    de la chair

    des sécrétions

    des odeurs d’encre épaisse

    des seins lourds

    une langue humide

    des fentes

    des plis

    tes poèmes sont

    n’importe quelle partie de ton corps

    n’importe laquelle

    une jambe

    un rein

    un os

    sauf la tête. 

     

     

    in Tu écris des poèmes

     

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Nous rentrerons trop tard ;
    la mer sera fermée.
    Nous sécherons peut-être 
    et mêlerons notre poussière 
    au sable des sirènes 
    surprises par la nuit.

    Des pas d'oiseaux écorcheront 
    la fine peau de ciel 
    qui nous protège des saisons. 

     

    in L'impossible séjour