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CITATIONS - Page 54

  • Cervantes

     

    Alors que la vie elle-même est démente, qui de nous peut dire où se trouve la folie ? Trop de bon sens, n’est-ce pas aussi de la folie ? Chercher des trésors là où ne se trouve que la boue, n’est-ce pas pure folie ? Et la folie suprême n’est-elle pas de voir la vie telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être ?

     

    in L'Homme de la Mancha de Jacques Brel

     

     

     

  • Don Quichotte à Sancho  

     

    Le Grand Enchanteur !

    Méfie-toi de lui Sancho.

    Son cœur est de glace, glacée est son âme. Ses yeux sont de cliquetantes mécaniques, la terre est flétrie où son pas s’est posé.

     

    in L'Homme de la Mancha de Jacques Brel

     

     

     

     

     

  • Anaïs Nin

     

    Solitude. Je recherche cette division en moi. Je recherche cette tension et ces multiples directions dans ma vie. C’est là l’expression véritable de mon moi. Lorsque je marche seule pendant des heures, je m’accepte telle que je suis. Je ne m’interdis rien et ne laisse pas les autres m’interdire quoi que ce soit. Obéissance au mystère que le journal s’emploie seulement à décrire et non pas à expliquer. 

     

    in Journal

     

     

  • Martin Caparrós

    Si nous mangions tous comme les Américains, qui avalent entre 800 et 1 100 kilos de grain par an et par personne, surtout par le biais de la viande que ce grain a produit, la récolte mondiale de céréales pourrait nourrir 2,5 milliards de personnes. Si nous mangions tous comme les Italiens, qui consomment deux fois moins de viande, soit environ 400 kilos de céréales par an, on pourrait nourrir 5 milliards de personnes. Si nous mangions  tous selon le régime végétarien des Indiens, nous pourrions nourrir 10 milliards de personnes. 

     

    in La Faim,  éd. Buchet-Chastel, octobre 2015

     

     

     

  • Graciliano Ramos

     

    Dans les mois de sécheresse les rares habitants de ces pays perdus étaient occupés à creuser des abreuvoirs dans le sable, à couper des branches de mandacaru pour les troupeaux qui s’épuisaient sous les piqûres des tiques. On doublait les filets. Les mains saignaient à ce dur travail, on soignait les pieds blessés avec du suif fondu sur la braise. Aucun nuage n’assombrissait les jours sans fin ; des vols sinistres d’oiseaux migrateurs déchiraient le bleu du ciel ; les branches des arbres n’étaient plus que des brindilles noires, les feuilles se desséchaient ; sur le sol blanc et lisse du potager s’ouvraient de grandes crevasses. 

    in Enfance

     

     

     

  • Empédocle

     

    Mais je vais maintenant reporter mes pas sur les sentiers du chant, que j'ai parcourus auparavant, tirant de mon discours un nouveau discours. Quand la Haine fut tombée au plus profond abîme du tourbillon, et que l'Amour en eut atteint le centre, toutes les choses se réunirent en lui, pour n'être qu'Une seulement ; non pas toutes à la fois, mais en se réunissant selon leur volonté, l'une venant d'une direction, l'autre de l'autre ; et quand elles se furent mélangées, d'innombrables tribus de créatures mortelles furent ça et là répandues. Bien des choses, cependant, restèrent non mélangées, alternant avec celles qui se mélangeaient, à savoir toutes les choses que la Haine tenait en suspens ; car elle ne s'était pas encore entièrement retirée d'elles jusqu'aux limites extrême du cercle. Pour une part, elle restait encore à l'intérieur ; pour une autre, elle était sortie des membres du Tout. Mais, dans la mesure où elle continuait à se répandre au dehors, un doux et immortel courant d'irréprochable Amour continuait à affluer au dedans, et aussitôt devenaient mortelles ces choses qui auparavant avaient été immortelles ; et ces choses étaient mélangées, qui avaient été non mélangées, chacune changeant de sentier. Et à mesure; qu'elles se mélangeaient, des tribus innombrables de créatures mortelles étaient ça et là répandues, douées de toutes espèces de formes, merveilleux spectacle à contempler.

     

     

  • Catherine Gil Alcala

     

    Les paroles innommables clouent des sortilèges dans le ciel.

    Des nations en marche me piétinent sur la pointe des pieds en remontant leur montre dans un battement de cœur synchronisé. 

    in Zoartoïste

     

     

     

  • Fanny Sheper

     

    Comme des singes cinglés,

    Picolent et racontent des histoires de vivants.

    Avec leurs corps d’enfants mal aimés,

    Ils donnent leur amour à la rue des hasards.

     

    in Cheval Rouge

     

     

     

  • José Emilio Pacheco

     

    Pas de happy end en poésie

    Les poètes finissent

    par vivre leur folie.

    On les dépèce comme des bœufs

    (voyez Dario)

    Ou bien on les lapide et ils se jettent

    de dépit à la mer,

    mâchent quelques cristaux de cyanure,

    ou c’est l’alcoolisme qui les tue,

    la toxicomanie la misère.

    Bien pire encore :

    ils deviennent poètes officiels

    amères momies d’un sarcophage

    appelé Œuvres complètes.

     

    traduit par Laurent Bouisset

    in Traction Brabant 80

     

     

     

  • Saïd Mohamed

     

     

    Notre père qui êtes aux cieux

    Donnez-nous notre poésie du quotidien

    Aussi inutile soit-elle. Nous ferons avec si peu

    De chaque instant, celui de la beauté et du désir.

    Donnez-nous la force de foutre cul par-dessus tête

    L’ordre des souverains avec de simples mots.

     

    in Paroles & Chansons comme ci – comme ça