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À ce qu'un présent soudain insupportable condense en peu de temps ce qui fut si malaisément supporté par le passé. De sorte que chacun se convainc sans peine ou qu'il va naître à lui-même dans la naissance d'un monde nouveau, ou qu'il mourra dans l'archaïsme d'une société de moins en moins adaptée au vivant.
Aux premières lueurs de l'aube, une lucidité se fait jour. Elle montre en un instant à quel écartèlement l'histoire de tous et l'enfance d'un seul ont porté le désir d'être humain et l'obligation quotidienne d'y renoncer.
in Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire.
Ceux qui critiquent sans créer, ceux qui se contentent de défendre l’évanoui sans savoir lui donner les forces de revenir à la vie, ceux-là sont la plaie de la philosophie. Ils sont animés par le ressentiment, tous ces discuteurs, ces communicateurs. Ils ne parlent que d’eux-mêmes en faisant s’affronter des généralités creuses.
L'ennemi, c'est la pensée cloisonnée, la tête coupée du reste, qui disjoint quand il faudrait unir les connaissances, les cœurs, les pierres, les pays, les végétaux et la flamme de l'amour à la lumière de la raison.
Notre Mère-Père qui est en nous Présence ignorée Que ta double unité soit reconnue Que ta salutation de gynandre S’accomplisse, parole du sang Que ta volonté soit entendue Sur la Terre comme sur les Planètes Qui vivent déjà dans l'aura de ton règne Que ta vérité illumine L'ébène rocher de notre sommeil Fais couler de tes mamelles ta vie Qu'elle soit notre lactance quotidienne Aide-nous à conquérir la joie De l'antériorité de l'Eden Cette enceinte matérielle où le Père T’exila de lui, divisant Votre double unité, soufflant au mâle De s'imposer tandis que la femelle Comme une ombre de la nuit dans la nuit Fut cachée. Ainsi le jour exista Sans toi. Mais tant de fureur n’a pu tarir Ta fougue amoureuse de l'offrande Toi comme l'eau vierge où se multiplie Le feu du soleil toi seul celui qui est Recréez-nous En l’une et l'autre moitié de ton être Car c'est à toi qu'appartiennent De millions d'années En millions d'années Sagesse Force Beauté !
J''ai appris une chose et je sais, en mourant, qu'elle vaut pour chacun : vos bons sentiments, que signifient-ils si rien n'en paraît en dehors ? Et votre savoir, qu'en est-il s'il reste sans conséquences ? Je vous le dis : souciez-vous en quittant ce monde, non d'avoir été bon, cela ne suffit pas, mais de quitter un monde bon !
Charlotte Salomon (1917 -1943) fut la dernière étudiante juive des Beaux-Arts de Berlin. Fin 1938, sa famille décide de lui faire quitter l’Allemange pour la région de Nice où se trouvent réfugiés, depuis plusieurs années, ses grands-parents maternels. Le 20 mars 1940, alors que l’Allemagne nazie triomphe, la grand-mère de Charlotte Salomon se défenestre sous les yeux de sa petite-fille. Peu de temps auparavant, son grand-père avait révélé à la jeune femme qu’elle est la dernière d’une lignée maternelle dont tous les membres, depuis trois générations, se suicident. Elle apprend ainsi que sa propre mère – qu’elle croyait morte de la grippe en 1926 - s’est elle aussi jetée dans le vide. À cette situation tragique, elle décide d’apporter une réponse extraordinaire et transcende son destin en mettant en scène son histoire à l’aide de peintures, de textes, de musiques. En moins de deux ans, entre 1940 et 1942, elle peint plus d’un millier de gouaches et en retient 781 qui formeront - avec les feuilles calque sur lesquelles elle écrit simultanément - le roman de sa vie, sa grande œuvre : Vie ? ou Théâtre ? Charlotte Salomon fut déportée et assassinée à Auschwitz le 10 octobre 1943. L’ensemble de ses gouaches et textes est remis en 1947 à son père, Albert Salomon, et à sa belle-mère. Conscients de l’importance de ces peintures, Albert et Paula décident en 1971 de les confier au Jewish Historical Museum d’Amsterdam. C’est à ce musée que l’on doit depuis la préservation d’une œuvre qui reste inclassable, à la croisée de la peinture, de la littérature, de la musique et du document historique.