Michel Serres
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La poésie
est une
question
La prose
est une
réponse
La prose
est seulement
un chemin
La poésie
est la lumière
du chemin
in Éloge de la lumière
« – Je t’aime, dit le Petit Prince.
– Moi aussi je te veux, dit la rose.
– Ce n’est pas pareil, répondit le Petit Prince.
Vouloir, c’est prendre possession de quelque chose, de quelqu’un. C’est chercher chez les autres ce qui peut remplir nos besoins personnels d’affection, de compagnie…
Vouloir, c’est chercher à faire nôtre ce qui ne nous appartient pas, c’est s’approprier ou désirer quelque chose pour nous combler, parce qu’à un moment donné, quelque chose nous manque…
Aimer, c’est désirer le meilleur pour l’autre, même s’il a des aspirations différentes des nôtres.
Aimer, c’est permettre à l’autre d’être heureux, même si son chemin est différent du mien. C’est un sentiment désintéressé qui naît d’un don de soi, c’est se donner entièrement à partir de notre coeur.
Quand on aime, on donne sans rien demander en échange, pour le simple et pur plaisir de donner. Mais il est aussi certain que ce don, ce don de soi, complètement désintéressé, ne se fait que quand on connaît. Nous ne pouvons aimer que ce que nous connaissons, parce qu’aimer veut dire se jeter dans le vide, faire confiance à la vie et à l’âme. L’âme ne s’achète, ni se vend. Et connaître, c’est justement tout savoir de toi, de tes joies, de ta paix, mais aussi de tes contrariétés, de tes luttes, de tes erreurs. Parce que l’amour transcende les disputes, la lutte et les erreurs, l’amour, ce n’est pas uniquement pour les moments de joie.
Aimer, c’est la confiance absolue que, quoi qu’il se passe, tu seras toujours là. Non parce que tu me dois quelque chose, non par possession égoïste, mais juste être là, en compagnie silencieuse.
Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien, ni les tempêtes, ni mes hivers.
Aimer, c’est donner à l’autre une place dans mon cœur pour qu’il y reste comme un père, une mère, un fils, un ami, et savoir que dans son cœur à lui, il y a une place pour moi.
Donner de l’amour ne vide pas l’amour, au contraire, il l’augmente. La manière de donner autant d’amour, c’est d’ouvrir son cœur et de se laisser aimer.
– J’ai compris, dit la rose.
– Ne cherche pas à comprendre l’amour, vis-le, dit le Petit Prince… »
Elle est toutes les femmes
et celles qu’on blesse
matière brute et fertile
à modeler le jour, à faire la vie
Les fantasmes des hommes
elle en fait de la poésie, de l’air
Fragment de soie, cuir résistant
elle a des promesses à tenir
Elle est un buisson des chemins
les oiseaux nichés dedans
inonde le monde de sa lumière
les collines de son chant
Elle couve comme la faisane
guette comme la buse
du haut de la falaise
elle voit mieux ce qui vient
et elle combat l’injuste
et elle combat l’effroi
sous son armure de peau
dans sa fourrure de mère
ou sa robe légère
mots d’amour à l’oreille du chagrin
Elle est le sel et le sang
ce qu’il reste de l’autre
sur ses lèvres et ses doigts
avance dans le paysage
subtile comme une ombre
en équilibre sur le jour
elle n’a plus peur
Elle est toutes les femmes
et celles qu’on tue
in "À la folie", Ed. Tarmac
Le sexe de la femme est-il toujours cette fugue étoilée, cette guirlande lumineuse aux intermittences imprévisibles, ce marivaudage de sensations ?
in Faits d’hiver, 20 journée ordinaires de la vie de 50 femmes
Si elle est ta fée, tu es son mage et parfois son image. Mais elle est plus sauvage et primitive encore que ça, elle est la sorcière, elle est la sœur de la source et ce n'est qu'auprès d'elle que tu apprends l'âme agit, ta magie.
au sortir du métro une voix horrible dit des choses si douces
les désespérés ont leur logique
les désespérés ont leur logique
émotions qui te percutent indéfinissables
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Le chat est la sentinelle de l'invisible.