Catherine Gil Alcala
Je suis devenue une âme errante au corps de nuage, je rencontre tour à tour chacun des esprits qui zozotent en dansant sur le fil de la nuit, mes amis sont les oiseaux-mouches et tous les êtres minuscules.
in Zoartoïste
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Je suis devenue une âme errante au corps de nuage, je rencontre tour à tour chacun des esprits qui zozotent en dansant sur le fil de la nuit, mes amis sont les oiseaux-mouches et tous les êtres minuscules.
in Zoartoïste
nous n’avons plus le temps d’imaginer le pire
d’imaginer nos yeux de chiens hallucinés
nous n’avons plus le temps pour les larmes & les rires
plus le temps d’éviter à nos corps de sombrer
les rats inoculés ont quitté l’arrière-cour
& les mouches tombent avant de goûter aux festins
quand de joyeux banquiers cherchent un nouveau tambour
pour battre le retour du veau d’or clandestin
Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres
La poésie, toujours, a sa demeure dans le ventre des montagnes
là où toutes les pierres ont un visage
Regarde-moi dans le bleu
au vif de ma coupure
là où je suis intacte
là où je suis si pure
ma lueur vient du froid
du cri fauve de mes morts
Je suis une terre sauvage
sous ma peau des braises
des poussées interdites
le chant fertile des femmes
à faire des racines, du lien
Dans les ruines et les drames
j’ai bâti de l’amour
Vois, il suinte du poème
de l’encre et des secrets
ma tendre rage de vivre
in Bleu en écho avec Domi Bergougnoux
Je pense 99 fois et je ne trouve rien.
J'arrête de penser, nage en silence, et la vérité vient à moi.
coule-moi dans tes mains de ciel de soie
la tête la première pour ne plus revenir
si ce n'est pour remonter debout à ton flanc
nouveau venu de l'amour du monde
constelle-moi de ton corps de voie lactée
Nous l’avons tous compris
nous sommes poussière
mais le sable n’est pas né ainsi
il fut rocher il fut falaise
inutile de se pulvériser avant l’heure
in Pas de côté (éditions Sauvages, mai 2022)
Notre séparation les uns des autres est une illusion d'optique.
pour que ma main déboîte l'armure de la mélancolie
l'astre des lueurs se doit d'être au rendez-vous
je signerai pour sûr la flamme du courage
mon chat sur mon dos je creuserai l’abcès du soleil
Où est l'ombre
d'un objet appuyé contre le mur ?
Où est l'image
d'un miroir appuyé contre la nuit ?
Où est la vie
d'une créature appuyée contre elle-même?
Où est l 'empire
d'un homme appuyé contre la mort ?
Où est la lumière
d'un dieu appuyé contre le néant ?
Dans ces espaces sans espace
est peut-être ce que nous cherchons.
in Poésie et Réalité
Et je remonte toujours de mes enfers
roulement cyclique
création et destruction
mort et renaissance
ne font qu'un
rien ne meurt rien ne naît
juste un changement d'état
de l’éternité impertubée
in en cours
je sors de la forêt d’amour
avec à ma peau cousue
les runes de mes avatars
le chant tatoué
de chacun de mes noms
volé au désir d’être l’autre
Rusé renard me regarde passer de loin
entre les pattes des grands pins
Rusé renard porte dans sa gueule le don secret
de mon seul vrai nom mort
in L'impossible séjour
Je m’efforçais de revoir ses cheveux flottants
estompés dans le décor,
résille d’astres
subtil réseau de la nuit dépeignée…
in Extraits d’Aveux non avenus, 1930