Jalal-Uddin Rumi
Je suis celui qui tend le filet et je suis l'oiseau ;
je suis l'image et je suis le miroir ;
je suis le cri et je suis l'écho.
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Je suis celui qui tend le filet et je suis l'oiseau ;
je suis l'image et je suis le miroir ;
je suis le cri et je suis l'écho.
Les pierres de ton jardin parlent plus haut que les passants
elles se réclament d'une ascendance qui remonte à la première caverne
quand deux silex détenaient le feu et qu'un vent pauvre
balayait les ronces d'un alphabet atteint de surdité
Les choses étant ce qu'elles sont
Il suffit de serrer une pierre dans ta main pour vibrer
avec la planète
détecter la fronde d'un volcan
le cri d'une montagne écroulée par une fourmi
(...) il pleure parce qu’il a oublié la dernière fois où il a pris l’initiative de la serrer dans ses bras pour l’embrasser, l’étreindre, ou pour lui murmurer une bêtise à l’oreille comme il le faisait si souvent jadis, il y a mille ans, comme on est censé le faire, comme on doit le faire, et plus souvent que souvent, parce que c’est la seule manière de traverser les forêts d’épines de la vie.
in Ton absence n’est que ténèbres
Chargez-vous aussi de pollen stellaire
pour les prairies de la terre;
et demain, lorsque s’y noueront
les roses sauvages de mes poèmes,
nous aurons des cynorrhodons aériens
et des semences sidérales.
in Traduit de la Nuit
À sa naissance, l’homme est faible et malléable. Quand il meurt, il est dur de chair et de cœur. Le bois de l’arbre qui pousse est tendre et souple. Quand il sèche et perd sa souplesse, l’arbre meurt. Cœur sec et force sont les compagnons de la mort. Malléabilité et faiblesse expriment la fraîcheur de l’existant. C’est pourquoi ce qui a durci ne peut vaincre.
Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l'odeur des arbres
De tout son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau
Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre.
De ce qui sort de la mine, quel est le plus précieux : le charbon, le fer, l'or ?
Non c'est l'homme.
https://allary-editions.fr/products/matthieu-aron-et-caroline-michel-aguirre-les-infiltres
"Pour l’année 2019, soit avant la crise sanitaire, l’Etat se serait acquitté de près de 800 millions d’euros auprès de ces entreprises, selon la Fédération européenne des associations en conseil en organisation. Mais dans leur livre-enquête les Infiltrés : comment les cabinets de conseils prennent le pouvoir dans l’Etat (Allary Editions), publié jeudi, les journalistes Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre estiment plutôt que le gouvernement a déboursé entre 1,5 milliard et 3 milliards d’euros par an. Un «suicide assisté de l’Etat», décrivent-ils."
J'ai tu mon chagrin dans mon pays nouveau
Et j'ai essayé de continuer
Mais les pierres de notre maison là-bas
Me font trébucher
Et je les trouve criblées de nostalgie
Traduit de l'arabe par Atlas Hader