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RÉSONNANCE & COPINAGES - Page 24

  • Boris Vian

    ILS CASSENT LE MONDE
     
     
    Ils cassent le monde
    En petits morceaux
    Ils cassent le monde
    A coups de marteau
    Mais ça m'est égal
    ça m'est bien égal
    Il en reste assez pour moi
    Il en reste assez
    Il suffit que j'aime
    Une plume bleue
    Un chemin de sable
    Un oiseau peureux
    Il suffit que j'aime
    Un brin d'herbe mince
    Une goutte de rosée
    Un grillon des bois
    Ils peuvent casser le monde
    En petits morceaux
    Il en reste assez pour moi
    Il en reste assez
    J'aurai toujours un peu d'air
    Un petit filet de vie
    Dans l'oeil un peu de lumière
    Et le vent dans les orties
    Et même, et même
    S'ils me mettent en prison
    Il en reste assez pour moi
    Il en reste assez
    Il suffit que j'aime
    Cette pierre corrodée
    Ces crochets de fer
    Où s'attarde un peu de sang
    Je l'aime, je l'aime
    La planche usée de mon lit
    La paillasse et le châlit
    La poussière de soleil
    J'aime le judas qui s'ouvre
    Les hommes qui sont entrés
    Qui s'avancent, qui m'emmènent
    Retrouver la vie du monde
    Et retrouver la couleur
    J'aime ces deux longs montants
    Ce couteau triangulaire
    Ces messieurs vêtus de noir
    C'est ma fête et j'en suis fier
    Je l'aime, je l'aime
    Ce panier rempli de son
    Où je vais poser ma tête
    Oh, je l'aime pour de bon
    Il suffit que j'aime
    Un petit brin d'herbe bleue
    Une goutte de rosée
    Un amour d'oiseau peureux
    Ils cassent le monde
    Avec leurs marteaux pesants
    Il en reste assez pour moi
    Il en reste assez, mon cœur.
     
     
    In "Je voudrais pas crever " Jean-Jacques Pauvert - 1962
     
     
     

  • Les inflitrés par Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre

    75_9782370734037_1_75.jpgC’est l’histoire d’un putsch progressif, presque rampant, sans effusion de sang mais qui, de l’intérieur, a changé la France. Depuis vingt ans, les consultants se sont installés au cœur de l’État. Gestion de la pandémie, stratégie militaire, numérisation de nos services publics… : les cabinets de conseil, pour la plupart anglo-saxons, sont à la manœuvre dans tous les ministères. On les retrouve même au cœur de nos services de renseignement. 
    L’histoire de cette infiltration n’a jamais été racontée. Et cette prise de pouvoir encore moins démocratiquement approuvée. Les choses se sont faites par acceptations ou résignations successives. Il ne s’agit en rien d’une conspiration. L’État a été parfaitement consentant. Il a payé pour se dissoudre. Et dépense chaque année toujours plus pour s’effacer. Ce livre relate ce suicide assisté.
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    208 pages - Parution le 17 février 2022

    https://allary-editions.fr/products/matthieu-aron-et-caroline-michel-aguirre-les-infiltres

     

    "Pour l’année 2019, soit avant la crise sanitaire, l’Etat se serait acquitté de près de 800 millions d’euros auprès de ces entreprises, selon la Fédération européenne des associations en conseil en organisation. Mais dans leur livre-enquête les Infiltrés : comment les cabinets de conseils prennent le pouvoir dans l’Etat (Allary Editions), publié jeudi, les journalistes Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre estiment plutôt que le gouvernement a déboursé entre 1,5 milliard et 3 milliards d’euros par an. Un «suicide assisté de l’Etat», décrivent-ils."

     

     

     

     

     

  • Mahmoud Darwish

     
    La guerre finira et les dirigeants se serreront la main.
    Mais il restera cette mère épuisée qui désire revoir son fils
    Et cette femme qui attend son mari bien aimé
    Et ces enfants qui cherchent leur père héros.
    Je ne sais pas qui a vendu la patrie, mais j'ai vu qui en a payé le prix
     
     
     
     
     

  • Pier Paolo Pasolini

    Je suis un homme ancien, qui a lu les classiques, qui a récolté les raisins dans la vigne, qui a contemplé le lever ou la chute du soleil sur les champs. (...) Je ne sais donc pas quoi en faire d'un monde créé, par la violence, par la nécessité de la production et de la consommation. Je déteste tout de lui : la précipitation, le bruit, la vulgarité, l'arrivée. (...) Je suis un homme qui préfère perdre plutôt que de gagner par des manières déloyales et impitoyables. Et la beauté c'est que j'ai l'effronterie de défendre cette culpabilité, de la considérer comme une vertu.

     

     

     

     

  • Pat Ryckewaert

    Nulle autre qu’elle

    ne sait mieux l’amour

    et le nu du poème

    nulle autre qu’elle

    n'a de fourrure aussi profuse

    pour couvrir sa chair vive

    et son âme écorcée.

    Nulle autre qu’elle

    ne sait mieux la colère

    et le cri enfoui

    le chant des perdus.

    Elle se cache si bien

    en dessous de la bête

    qu'on est à les confondre.

    Nuls autres que la nuit

    et le vent des collines

    ne savent entendre sa plainte.

    Nul ne sait

    L’humeur labile

    l’anxieuse rumination

    la folle douleur qui l’étreint.

    Nul ne sait l’épine plantée

    entre les vertèbres de l’enfance.

     

    in À la folie

     

     

  • Myriam OH

    méfie-toi des gens sympas qui ne veulent que ton bien

    ne laisse jamais personne t’allumer à sa guise non plus

    laisse-toi tomber quand tu es fatigué

    laisse-toi aller au pathétisme

    il fait bon parfois filer un mauvais coton

    en bonne compagnie

    on entend mieux la lumière dans le noir

    et puis quand tu te sentiras

    fais-toi la douceur

    on n’a rien inventé de mieux quand les temps sont durs

    tu es né pour briller

    mais pas tous les jours mais pas par tous les temps

    fais-toi ce qu’il faut de taches de bosses de fêlures

    donne-toi le luxe du relief

    ne laisse jamais personne juger de ton éclat

    chacun avance par sa propre lumière

    les éclairages extérieurs ne sont que des points d’étape

    tantôt on est phare

    tantôt naufragé

    ne laisse jamais autre chose que ton cœur te guider

     

     

  • Eduardo Galeano

    Aucune guerre n’a l’honnêteté d’avouer : je tue pour voler.

    Les guerres invoquent toujours de nobles motifs, tuent au nom de la paix, au nom de Dieu, au nom de la civilisation, au nom du progrès, au nom de la démocratie et dans le doute, si tant de mensonge ne suffisait pas, voilà les grands médias prêts à inventer des ennemis imaginaires pour justifier la conversion du monde en un grand asile et un immense abattoir.

    Dans Le Roi Lear, Shakespeare avait écrit que dans ce monde les fous conduisent les aveugles et quatre siècles plus tard, les maîtres du monde sont des fous amoureux de la mort qui ont fait du monde un endroit où chaque minute 10 enfants meurent de faim ou de maladie curable et chaque minute 3 millions de dollars sont dépensés, 3 millions de dollars par minute dans l’industrie militaire qui est une usine de mort.

    Les armes exigent des guerres et les guerres exigent des armes et les cinq pays qui gèrent les Nations Unies, ceux qui ont le droit de veto à l’ONU se révèlent également être les cinq principaux producteurs d’armes.

    Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand la paix du monde sera-t-elle entre les mains de ceux qui font le commerce de la guerre ?

    Jusqu’à quand continuerons-nous à croire que nous sommes nés pour l’extermination mutuelle et que l’extermination mutuelle est notre destin ?

    Combien de temps encore ?