Tim Navis - Golden light
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L'âme est le seul oiseau qui soutienne sa cage.
in Les misérables
Abeille : Petit insecte capable de fabriquer du ciel.
in Dictionnaire des mots tordus
Cet effort qu’il faut faire pour être accepté par la majorité de la société, me gonfle. Je sais très bien que j’ai suffisamment d’intelligence pour aller beaucoup plus haut, briller sans doute, mais je n’en veux pas. J’ai envie d’utiliser mon intelligence pour comprendre les dessous de la société, sa base, sans laquelle rien n’est possible. Continuer aussi à analyser, d’une façon aussi bien intellectuelle qu’instinctive, cette énergie qui pousse chaque génération dans des impasses, mais également dans un formidable élan de bouleversements, transgressions, refus et renouvellements. Comprendre pourquoi ce sont ceux qui portent le plus loin cette énergie qui se fracassent. Je ne veux pas collaborer avec l’inertie, à la surprotection de quelques-uns au détriment de tous les autres.
Je vois toujours un être humain derrière le masque, certain sont vraiment irrécupérables, mais ce ne sont pas ceux que l’on pense…
cg in Journal 2005
La vie qui s'en vient
Et qui s'en va
Nous laisse pantois
Comme des chiens...
in De deux vieilles notes
On n'oublie rien de rien, on s'habitue, c'est tout.
Je me sens peu à peu sombrer dans un profond désespoir. Mon avenir prend la forme d’un gros point d’interrogation avec plus rien après. Je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus rien. J’ai une immense angoisse qui me prend à la gorge, qui m’étouffe. J’ai tellement besoin de parler, de pleurer un bon coup sur l’épaule d’une personne compréhensive. Je me sens si seule pour affronter la vie et la vie est loin d’être facile… mais Cathy a toujours fait face, Cathy n’a besoin de personne… Rien n’est plus faux ! Je n’en peux plus, je n’arrive plus à faire comme si tout allait bien. J’ai peur, j’ai atrocement peur de cet avenir que je ne distingue pas.
cg, Toulouse, 1988
in Journal 1988-91
Il était une fois un mur : lui. Lui contre lequel je me cogne avec force et désespoir. Rien, ni l’indifférence, ni la dérision, ni les pleurs, ni mon âme - plaie béante – n’ébranlent ce mur impassible car un mur est un mur. A travers mes caresses je cherche encore ce souffle d’air chaud qui lui avait donné vie mais je ne touche que des pierres froides et muettes. Mes mots, mes cris, mes espoirs et mes rêves se lancent à l’assaut de cette masse effroyablement insensible, s’anéantissent dans ce suicide barbare.
Ce mur peu à peu m’encercle. Lorsqu’il s’était dressé devant moi, je m’étais approchée en quête de protection, de sécurité et c’est en prison que je me suis retrouvée.
Mon amour s’est retourné contre moi. Me voilà isolée du monde.
Je n’ai pas l’espoir d’un réconfort véritable. C’est toujours moi qui cède car ma tête est moins dure que la pierre, elle ne ferait que se fracasser sur ce mur sans l’émouvoir plus que le reste.
cg in Journal 1988-1991
Il faudrait arriver à n'avoir que des tentations relativement nobles. Et à ce moment-là, il est urgent d'y succomber. Même si c'est dangereux. Même si c'est impossible. Surtout si c'est impossible.
Artiste tasmanien né en 1972.
Il y a beaucoup de conneries dans ce journal. Des choses vraies aussi, mais c’est flagrant on n’échappe pas à l’erreur et à la bêtise. J’ai cru à tellement de choses que croire n’a plus tellement de sens. Maintenant je ne crois plus, je vis. Quoiqu’il arrive, je ne pourrais rester indifférente. Je sais que ce que je vis est important, plus que tout et je n’oublierai jamais. Je découvre, j’avance en quelque sorte. Je ressemble de plus en plus à moi-même et c’est ça l’important : être soi. Savoir s’écouter pour mieux se connaître, pour mieux s’aimer et pour mieux aimer les autres…ou ne pas les aimer.
Ce que je vis en ce moment, je le voudrais éternel et pourtant l’éternité tue le plaisir, en ôte toute saveur. Nous apprécions beaucoup plus ce que nous ne pouvons immortaliser, ce qui peut nous échapper à tout moment.
cg, février 1989
in Journal 1988-91
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