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CATHY GARCIA-CANALES - Page 22

  • Behigorri n°6

    Toujours ravie de figurer au sommaire d'un Behigorri !

     

    Édito


    Il est courant de lire que la rumination est mauvaise pour les esprits. Avec l’avènement de la psychologie, la rumination a été confondue avec le ressassement.


    Rumination et ressassement sont deux processus différents. Le ressassement d’idées sombres et obsédantes peuvent mener l’individu à la dépression, au délire de persécution. Au contraire, la rumination est le processus qui permet de distinguer les idées fausses, les espoirs vains, les emprises, les mensonges, les perver-sions, des pensées vraies, généreuses, libres et créatrices.


    « Nous avons, depuis longtemps, perdu la faculté de ruminer… » écrivit Nietzsche.
    Toute pensée, toute création est histoire de rumination, de digestion. Toute pensée conséquente est lente et pesante. La rumination est synonyme de méditation et de réflexion.


    La rumination, ce sont les mâchoires physiques et morales qui permettent de tordre, déchiqueter et broyer ce que le corps perçoit, reçoit et ressent du lieu et des êtres qui l’accompagnent. Les aliments peuvent être la chair tendre d’un fruit ou la carne caustique d’un souvenir. Pour l’absorption pleine et parfaite des qualités nutritives de chaque rencontre et en apprécier unions et désunions, la lenteur et la patience sont de mises. La plus infime sensation se mêle furtivement au corps ruminant. Durant cette première phase, longue et lente, la forme ruminante s’oublie. Son esprit, malmené par les dents et la langue, s’emplit et se vide régulièrement. Il nage maladroitement entre failles, crêtes et versants. Dans sa nage il rêve, réfléchit ou s’endort. Quelle que soit l’activité – rêverie, réflexion ou sommeil – elle doit imprégner chaque fibre du corps jusqu’à l’ouvrir au monde et aux autres existants.


    Nous nous déclarons donc ruminantes et aspirantes à la féralité. Notre symbole est la vache rouge peinte au Paléolithique, symbolisée par Behigorri détentrice des secrets d’Euridyce.


    Sommaire


    Adèle – Anne Barbusse – aquarelle Ana Minski
    Chronique du Hamac (extrait) – Cathy Garcia Canalès
    Elle pleut – Julie Go (texte et photos)
    Devenir – Lola (poème et illustration)
    Quatre poèmes : Les percées, l’aurore, les ruines, le vent
    Calypso Debrot – aquarelle Fleur Sénéchal
    Triptyque poétique :
    Écorcer, Deverser, Effacer – Oiara Bonilla et Emmanuelle Safi –
    photos Oiara Bonilla
    Le coudrier et le chèvrefeuille – Marie de France (XIIIe siècle)
    À la soupe – Simone Colline – illustration Rachel Colline
    Inspiration – Renée Vivien (XIXe siècle)
    Les femmes de Ny-Cryo – Marie Derley – aquarelle Ana Minski
    Le bruit de l’eau – Jenna Boudaoud – lavis Séverine Hettinger
    Deux poèmes – Lola (poèmes et illustrations)
    Elle avait oublié – Mariia Golkova – pastel et fusain Aline Recoura
    Le vieux Lierre – Cathy Garcia Canalès
    Tuer ma peur – Ileana Budai – illustration Lola
    Racines – Stéphanie Barzasi – aquarelle Ana Minski
    Deux poèmes – Lucia – illustration Lola
    Petrichor – Maya Paules (poèmes et photo)
    Deux poèmes – Ana Minski (poèmes et aquarelles)

     

    à découvrir ici :

    https://lesruminants.com/wp-content/uploads/2024/12/Behigorri-6-decembre-2024_compressed.pdf

     

     

    Behigorri 3_n.jpg

    Illustration de couverture : Ana Minski

     

     

     

  • Un autre regardn de Jim Leblais, Christine Durand et Gilles Leblais (2024)

     

     

    Un long-métrage initiatique, contemplatif et poétique qui rappelle que le jardin peut être le lieu idéal pour renouer avec le sauvage, s’émerveiller au fil des saisons de la magie du vivant et agir en faveur de l’écologie du quotidien. Un message d’espoir pour construire ensemble un monde plus fraternel... A la façon d'un récit initiatique, le spectateur est invité à suivre le parcours d'éveil d'une « néophyte de la biodiversité », Christine Durand, aux côtés de Gilles Leblais, naturaliste et photographe de la vie sauvage, qui nous invite dans son jardin de biodiversité qu'il aménage depuis prés de 20 ans, afin de renouer avec le sauvage autour de nous.

     

     

  • Je ne me laisserai plus faire de Gustave Kervern (2023)

     

    Voilà qui fait du bien avec la magnifique Yolande Moreau.

     

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    L’épopée vengeresse d’une septuagénaire échappée d’un Ehpad et d’une femme de ménage... Avec un casting ébouriffant emmené par Yolande Moreau et Laure Calamy, une fable grinçante autant que revigorante signée Gustave Kervern.  

    Anticipant, faute de moyens, une expulsion de son Ehpad après la mort de son fils et unique soutien, Émilie, septuagénaire rebelle à la vie cabossée, décide de se lancer dans une cavale vengeresse contre tous ceux qui lui ont fait du mal. Au cours de sa folle épopée, la justicière des bourgs périphériques, qui tranche dans le vif pour redresser les torts, est rejointe par Linda, douce femme de ménage avec qui elle a tissé des liens à la maison de retraite. Laquelle, n’ayant pas plus à perdre qu’Émilie, décide à son tour d’entrer en guerre contre ceux qui l’ont humiliée. Bientôt, le duo est mollement traqué par un binôme de flics, un homme et une femme à la dérive…

    Croisade flamboyante
    Une héroïne flirtant avec le grand âge dont le courage et le flegme explosif revigorent son alliée quadra dans un salutaire élan de dignité, deux flics dépressifs qui souffrent d’un envahissant mal-être et une galerie de personnages oublieux de leurs bassesses passées… : Avec Je ne me laisserai plus faire, Gustave Kervern orchestre une fable réjouissante, qui venge avec humour les femmes bafouées et les sans-voix des injustices du quotidien. Dans cette croisade en forme de road-movie façon Thelma et Louise, la rébellion se propage comme une traînée de poudre, quand les protagonistes se réapproprient, en un sursaut libertaire, leur vie confisquée ou abîmée. L’occasion pour le cinéaste de dénoncer les petits et grands abus de pouvoir, d'aborder avec délicatesse d'indicibles douleurs, mais aussi de s’attendrir devant l’humanité des petites gens et la poésie qui perce en fleur sauvage dans les marges. Produisant des étincelles, le couple Yolande Moreau/Laure Calamy emmène, avec une énergie contagieuse, une ébouriffante brochette d’acteurs – Anna Mouglalis, Raphaël Quenard, Jonathan Cohen, Marie Gillain, Philippe Duquesne… Une comédie grinçante, où les morceaux de bravoure, comme dans Louise-Michel du duo Kervern/Delépine, relèvent une fois encore du genre féminin. "

     

     

  • Les nuits de Masshad d'Ali Abbasi (2020)

     

     

    Terrible film inspiré de faits réels survenus dans cette ville entre 2000 et 2001.

     

    "Dans la ville sainte de Mashhad, en Iran, une journaliste enquête sur une série de meurtres de prostituées... Inspiré de faits réels, un thriller choc qui met à nu la violence de la société iranienne.

    2001. Mashhad, l’une des principales villes saintes chiites, est secouée par une série de meurtres sordides visant des prostituées : à la faveur de la nuit, celui que l’on surnomme le "tueur araignée" étrangle ses victimes avec leur foulard avant d’abandonner leur corps dans un terrain vague. Arezoo Rahimi, une jeune et pugnace journaliste de Téhéran, décide d’enquêter, en compagnie d’un confrère d’un journal local, sur cette affaire dont la résolution semble loin d’être une priorité pour la police. Au contraire, la croisade de ce criminel animé par un fanatisme morbide, qui déclare mener un "djihad contre le vice" en "nettoyant" la ville de ses femmes corrompues, rencontre une large approbation au sein de la population…
     
    Inversion des valeurs
    Réalisateur danois né à Téhéran, Ali Abbasi – prix "Un certain regard" en 2018 pour Border, et qui vient de signer, dans un tout autre registre, The Apprentice, biopic de Donald Trump – porte ici à l’écran une terrifiante histoire vraie survenue en 2001 à Mashhad : une série de seize meurtres, suivis d’un procès retentissant, qui l’avaient marqué dans sa jeunesse. Le cinéaste en tire un thriller étouffant, dont l’hyperréalisme cru met à nu les bas-fonds d’une République islamique qui laisse prospérer la misère, la drogue et la prostitution, tout en tolérant les violences envers les femmes les plus vulnérables, dans une inversion sidérante des valeurs. À l’écran, la traque menée par Arezoo (la Franco-Iranienne Zar Amir Ebrahimi, prix d'interprétation à Cannes), sans cesse entravée par sa condition de femme, s’efface presque devant celle, glaçante, de Saeed, le tueur que la caméra accompagne de crime en crime et jusque dans son intimité : un modeste maçon, ancien soldat de la révolution, capable d’autant de tendresse pour ses enfants et sa jeune épouse que de froideur envers celles qu’il assassine au nom de Dieu. Un brillant exercice de mise en scène autant qu’une épreuve de tous les instants pour le spectateur. L’épilogue, où le fils du meurtrier joue à recréer les actes de son père, ne laisse ainsi que peu d’espoir quant à l’avenir de la société iranienne."