Richard Ahnert - Unseeing
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
jlmi 2020
Il n’y a pas d’oiseaux dans le ciel de Gaza,
aucun vent ne porte les plumes de leurs ailes,
aucune brise n’apporte la senteur des saisons.
Les saisons : portes de sang à l’infini.
A Gaza, l’air est lourd
triste
pollué
occupé.
Les gens ne considèrent plus les corbeaux
et les hiboux comme les oiseaux de malheur,
les corbeaux noirs ont abandonné les cimes des cyprès et ont cessé de croasser,
les hiboux ne trouvent plus dans les arbres
assez d’obscurité pour s’y réfugier pendant le jour,
les ailes des chauves-souris se sont déchirées
à cause des débris d’explosions.
A toute heure, les avions bourdonnent dan l’espace,
filment ce qui se passe sur le sol,
enregistrent les mouvements des gens,
même dans leurs chambres à coucher,
sur les pauvres tables des déjeuners.
A Gaza,
la situation annonce une nudité forcée,
sans honte ni scandale,
sinon celle des Israéliens,
à chaque instant,
tous les jours,
il n’y a de présence que pour les hurlements des Apache,
des F16 et des Cobra, s’il y a lieu.
Dans les airs, la mort guette les gens,
les bêtes,
les oiseaux,
les maisons,
l’asphalte des rues qui ne sont plus goudronnées.
Le gibier c’est un enfant
un homme
une femme
une ruelle qui dort sur sa faim,
ses blessures et ses morts.
L’assassinat à Gaza est devenu un rite
quotidiennement renouvelé qui dispense son éclat,
l’assassiné
le martyr ferme ses paupières dans un repos éternel
sans se demander si ses membres se sont dispersés ou ont éclaté.
La situation à Gaza c’est le siège.
La situation c’est la mort et les questions à propos d’une patrie.
La situation à Gaza c’est la recherche d’une fleur
dans les méandres des cauchemars,
un archet et un rebab (*) qui laissent fuser un air fissuré sur une corde cassée
fixée.
(*) le rebab est un instrument de musique à cordes frottées
Merci à jlmi
http://auhasarddeconnivences.eklablog.com/
rien que tenir face
aux trous dans les plaines
ne pas glisser sur
le carrelage d'écailles, la danse déjà
cassée de nos propres monstres.
Quelle est la portée politique d’une histoire d’amour entre une femme trans ex travailleuse du sexe et un combattant des FARC dans une prison à Bogotá? À travers le combat pour la reconnaissance sociale et politique de la relation amoureuse entre Laura et Jaison, Transfariana tisse les liens entre la lutte LGBTI+ et la lutte révolutionnaire marxiste. Le film traverse des moments décisifs de l’histoire contemporaine du pays et navigue parmi différents espaces du territoire colombien créant ainsi une toile complexe faite de plusieurs couches de signification qui dialoguent entre elles. Avec un montage constitué de différents registres d’images –de l’autoreprésentation à l’archive, de la sphère intime au militantisme politique–, le film s’interroge sur la possibilité de la convergence des luttes à partir de la microhistoire. Transfariana est le quatrième long métrage de Joris Lachaise. Le film a eu sa première à la Berlinale en 2023 et a remporté le grand prix du Festival Jean Rouch.