Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CATHY GARCIA-CANALES - Page 21

  • Paul Celan

     

    Le poème peut être une bouteille jetée à la mer, abandonnée à l'espoir - certes souvent fragile - qu'elle pourra un jour, quelque part, être recueillie sur une plage, sur la plage du cœur peut-être.

     

     

  • Atelier Collage & écriture - 17 novembre 2023 - Cahors

    Numérisation Brigitte.jpeg

    B.

     

    Jour_secret_théâtre_fidélité_enfance

     

     

     

     

    *

    Le théâtre de l’enfance s’efface dans le secret du jour, chacun s’affaire,  se pomponne, prie, joue à la vie. En effet, le bonheur s’effeuille dans la douceur des jours, fidélités, infidélités, que sais-je ? Et puis c’est bon de profiter de l’instant.

    J.

     

     

    *

    Le théâtre de la vie a commencé le jour où ton père t’a dit : 
    -    Mon petit Gérard, je vais te livrer un secret : une fois que je t’aurais lâché la main, il va falloir que tu te démerdes tout seul.
    Tu t’en rappelles encore, c’était le premier jour de la fin de ton enfance. Depuis, tu cherches ton chemin. Tu rencontres l’amour. Il s’évanouit. Tu es seul à nouveau. Et tu te souviens des jours anciens et de ton chien. Dommage qu’il ait fugué. Tu le croyais d’une plus grande fidélité.

    L.

     

     

    *

    Secrets d'enfance bien gardés
    Le bonheur s'effeuille au fil des jours
    Conversations de théâtre 
    Gestes répétés
    Fidélité aux obsessions

    O.

     

     

    *

    L’amour, le bonheur, espoir ou obsession ? Dans le théâtre des jours, nous rejouons nos tragi-comédies, les prénoms changent, pas les personnages. Les prières de l’enfance ont distillé des secrets et nous poursuivons, la vie durant, celui des dieux enfuis. Je t’aime, un peu, beaucoup, à la folie, les romances s’effeuillent… La fidélité nous le devons à nous-mêmes.

    C.

     

     

    *

    Gérard m’a dit un jour (deux points ouvrez les guillemets) : « La fidélité est une farce semée dès l’enfance dans le théâtre convenu et bouffi d’un baiser volé en secret aux dieux et au bonheur enfui. »

    B.

     

     

     

     

    collage-Liliane-nov-2023.jpg

    L.

     

    Popotin_phare_déflagration_mousse_volcanique

     

     

    *

    Le pet du nourrisson résonne jusqu’au sommet du phare, dans une déflagration volcanique, sortie tout droit de son popotin rebondi, tendre comme mousse d’écume.

    B.

     

     

    *

    Bleu de lagon où nage bébé au popotin de cire, c’est si beau, c’est l’éternité, la poésie de l’instant dans une ambiance de bulles et de mousses dégoulinantes, légères et douces, sur les jambes de la jeune fille qui se toilette à l’ombre du phare. On voit bien que c’est les vacances, chaleur alanguie.  Rien ne nous perturbe, même pas la déflagration volcanique au loin, profitons de cette belle journée. 

    J.

     

     

    *

    Déflagration volcanique
    il est né le divin enfant
    il promène son popotin 
    sur la mousse de mes rêves
    phare de mon futur
    je saurai gravir les plus hautes montagnes
    j’ apprivoiserai les jours
    avec la lenteur des tortues

    O.

     

     

    *

    Belles gambettes, corps d’été, érection, déflagration. Beaucoup de mousse et le phare à l’horizon et pourquoi tout ce micmac volcanique ? Parce que la vie veut montrer son popotin ? Et c’est la même vieille histoire inscrite dans les os de nos ancêtres : de la vie à la mort, les pulsions visent la reproduction. Hormones et bactéries ont les clés du royaume.

    C.

     

     

    *

    Dans une érection volcanique, la vie se met en branle. Il a suffi d’une rencontre torride sur une plage aphrodisiaque des Galapagos et tout a explosé en couleurs. Une déflagration de jouissance face au phare et la mousse a giclé… et déjà un popotin émouvant est en route.

    L.

     

     

     

     

    Collage du 17 novembre 2023 ODILE.png

    O.

     

    Exil_voyage_mousse_guerre_croix

     

     

    *

    Reporter de guerre, je suis.
    Toujours en voyage, souvent en exil, je témoigne de la croix, de la mort, et du poisson rouge perdu dans la mousse de l’océan, sous l’œil acéré du gardien du phare.

    B.

     

     

    *

    Dans le vase où tu tournes en rond, s’inscrit la guerre des hommes. Aujourd’hui l’exil pour l’enfant, les pas dans le sable, la fatigue dans le fracas et les pierres, la brutalité, la faim. Je vois les fenêtres ouvertes sur le néant.
    Les photographes de papier mitraillent la croix, le croissant, l’étoile tout est là... sur la mousse du chemin. Le voyage n’efface rien, je voudrais tant que la vie s’accroche. 

    J.

     

     

    *

    Le chemin de l’exil est une pierre qui roule, pleine de mousse. Tu portes ta maison lourde comme une enclume pour fuir la guerre et les croix vaines. Dans ton sommeil agité, tu rêves de ciel, de fenêtres. Demain, dans le journal, on parlera de ton voyage achevé dans le ventre de l’océan.

    L.

     

     

    *


    Guerre ! Toujours la même depuis le début, se termine ici, recommence là-bas et nous tournons en rond avec la mémoire d’un poisson rouge. Rouge qui éclabousse les murs et les mains, deuil et douleur, rage et vengeance, cercles qui nous enferment, clichés qui s’entassent dans la malle aux horreurs. Allez, fillette, cours ! Va-t’en !  Va dans la forêt te rouler dans la mousse, cache-toi, devient louve, jette ta croix aux orties ! La croix d’être enfant des hommes, l’exil n’est pas un voyage.

     

     

    *

    Fenêtres en ruines
    pulvérisées
    sur les décombres    bocal intact
    où tourne tourne le poisson
    à la mémoire courte

    Agrippés à l'espoir
    nous demeurons muets
    chemin de croix effrayant
    voyages en exil
    à chaque pierre   un drame
    une guerre
    un cri arraché
    un corps enseveli sous la mousse
    un corps englouti par les mers

    O.

     

     

     

     

    Collage-17-nov-2023.jpg

    J.

     

    Braderie_imposture_spermatozoïde_focus_rat

     

     

    *

    Je t’avais bien dit, ma fille, que la braderie de spermatozoïdes était une imposture organisée par les rats de la finance internationale qui sont, de jour comme de nuit, focus sur leurs dollars. 

    B.

     

     

    *

    La femme au foyer a fait valdinguer son intérieur… Fini le roman-photo « Nous deux » ! l’arnaque du prince charmant… qui ramène le fric à la maison…quel rat, oui ! … et ses spermatozoïdes … ça ne suffit pas ! … Quelle imposture ! mais gardons le sourire… Dégage ! c’est la grande braderie : on liquide tout et on s’en va. Focus sur la liberté.

    L.

     

     

    *

    Slogan de braderie
    devant l’imposture des spermatozoïdes
    du monde dit moderne.
    focus sur la femme
    rongée par les rats
    vendue aux enchères 
    au nom de la liberté sexuelle

    O.

     

     

    *

    Libère-toi, dit l’homme à la ménagère, mais pas trop vite. Libère-moi, dit le spermatozoïde à l’homme, et vite ! À la grande braderie, les rats pullulent, il y a de la chair à la vente à la vente aux enchères. Focus sur la liberté de consommer, qui de l’homme ou de la femme, sera rassasié en premier ? Et où est l’imposture ?

    C.

     

     

    *

    Cet homme, satisfait et impudent, assiste avec ses spermatozoïdes bien au chaud, à la vente aux enchères. En effet, aujourd’hui,  grande braderie de femmes libérées ! 
    Quelle imposture, quelle escroquerie ! l’homme est serein, calme car il a l’arme magique en plastique avec autorisation systématique. 
    Dans la foule intéressée, il y a le rat… le rat hume, se réjouit, le rat s’étale, le rat rit, le rat focus, le rat ADORE !  le rat croque… 

    J.

     

     

     

     

    Passion.jpg

    C.

     

    Passage_cible_passion_envers_espoir

     

     

    *

    Comme il méditait sur la passion de la Vierge défigurée, le joli moine rouge sentit monter en lui l’espoir – envers et contre tout – d’un possible passage dans la cible du réel, nourri d’écume et de carillons. 

    B.

     

     

    *

    Orient - Occident, voyez le visage de la passion, empreint d’espoir, du moine. Les pierres bleues nous envoient des ondes magiques pour faciliter notre passage. C’est la cible de la vie, cet espace rond et profond qu’il ne faut pas rater envers et contre tous et tout, pas facile n’est-ce pas ? 

    J.

     

     

    *

    Il ne faut pas se tromper de cible. Le passage d’ici-bas à l’au-delà, même si l’espoir te porte, n’est pas si simple. Tu peux prier au bord d’une rivière ou derrière les murs d’une abbaye, la porte du ciel se refermera irrémédiablement si tu croques la pomme avec passion. Certes, sur la terre tu auras atteint le 7e ciel. Mais en dehors des liens du mariage et de l’anneau sacré, point de salut. Et ouais, faire les pieds au mur, la tête à l’envers avec n’importe qui, te condamne à errer dans les limbes pour l’éternité.

    L.

     

    *

    Toupie douce
    monde flocon
    à l'envers de toutes passion
    j'ai oublié la cible 
    convoitises et châteaux en Espagne. 
    Je distille l'espoir
    me fraie un passage
    nue et lucide 
    devant la source neuve

    O.

     

    *

    Allume la lampe, entends les carillons ! La Terre est ronde et à l’envers de l’espoir, tu as percé un passage. Têtue, sauvage, mystique, patiente, tu n’as cessé de viser le cœur de la cible. Aiguise tes passions, renverse tes châteaux d’Espagne, croque la pomme, passe-toi l’anneau au doigt l’anneau de mariage. Aujourd’hui, c’est toi que tu épouses, pour le meilleur et délivrée du pire.

    C.

     

     

    Merci à toutes !

     

     

     

     

  • John Fowles - L'arbre

     

    9782848930022_1_75.jpgUn essai paru en 1979, par le grand écrivain anglais John Fowles, une vraie surprise, tant sa pensée rejoint la mienne, et aussi celle de nouvelles générations aujourd'hui, ce qui en fait un livre très moderne, à découvrir donc ou à redécouvrir. Dans toutes les critiques lues à son propos, je me rend compte qu'il n'est pas évoqué la dimension clairement écologique de ce livre, dans le sens le plus "primitif" du terme, une écologie naturelle qui serait celle de l'humain non domestiqué et pourtant plus sage parce que non séparé de ce nous nommons environnement. Une façon de ressentir que l'on retrouve chez bon nombre de peuples autochtones avant dénaturation, surtout ceux qui ont pu avancer jusqu'à aujourd'hui sans être éliminés avant ou totalement acculturés.

     

    Il est publié pour la première fois en France en avril 2003, aux ed. des Deux Terres.

     

    "Dans ce petit livre autour de son enfance et de son travail d'artiste, John Fowles explique l'impact de la nature sur sa vie et les dangers inhérents à notre besoin traditionnel de catégoriser, de dompter et finalement de posséder le paysage. Ce besoin de possession amène à une désaffection, voire à un antagonisme à l'égard du désordre apparent du monde naturel et de son aspect aventureux. Pour Fowles, l'arbre, en symbolisant le côté sauvage de notre psyché, est ce qui existe de plus comparable à la prose romanesque. Et soulignant l'importance dans l'art de l'imprévisible, de l'inexplicable, du sensible, il nous gratifie d'une brillante démonstration de ce qu'est l'artiste, ou plutôt de ce qu'il ne doit pas être, c'est à dire catalogué, taillé, modelé, emprisonné. Ce texte d'une beauté et d'une perception inhabituelles, devenu depuis sa parution en 1979 en Angleterre un livre-culte pour les admirateurs de Fowles, n'a jamais encore publié en France où il devrait prendre solidement racine. Car il offre aussi une clé à la compréhension de l’œuvre de cet écrivain dont la fulgurante acuité intellectuelle et la prodigieuse originalité en font un des maîtres incontestés de la littérature anglo-saxonne."

     

     

    9782848930022_4_75.jpg