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CATHY GARCIA-CANALES - Page 231

  • Corinne Atlan

     

    La Sagesse n’est pas dans les livres, elle est dans le vent et l’espace. Pas dans le plein mais dans le Vide. Pas dans les lettres mais dans les espaces entre les lettres. Le silence, et non la parole, est la conscience de l’univers. 

     

    in Le Monastère de l’aube 

     

     

  • Hommage à Solitude par Mathilde Larrere

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    « Puisqu'on va nous rabattre les oreilles sur Napoléon aujourd'hui, ma participation à la commémoration sera le récit de la vie d'une "femme debout" contre le rétablissement de l'esclavage : Solitude.
    Le ventre rond des dernières semaines de la grossesse, les mains posées sur les hanches, le regard ferme, la statue de la « mulâtresse » Solitude est fièrement campée au carrefour giratoire de la Croix, Abymes, Guadeloupe.
    Solitude naît en Guadeloupe aux environs de 1772, fruit du viol de sa mère, Bayangumay, par un marin blanc, sur le bateau qui la déporte aux Antilles. Ce qu’on appelait la "pariade", quand les commandants des bateaux négriers livraient les femmes aux matelots ivres avant l’arrivée.
    La petite fille, prénommée Rosalie, enfant d’un homme libre, n’en est pas moins esclavagisée, une disposition qui date du Code noir de 1685.
    Pendant plus de vingt ans, elle connaît les lourdes punitions, la privation de liberté, l’oppression et les violences sexuelles. Mais en 1793, l’esclavage est aboli en Guadeloupe par le commissaire de la République, ce que confirme un décret du 4 février 1794. La vie des anciens esclaves reste difficile, faute de la moindre politique d’aide, d’indemnisation, de dons de terre. Pire, des pratiques de travail forcé se substituent rapidement à l’esclavage.
    Rosalie rejoint alors une ancienne communauté de « marrons », ainsi que l’on nommait les esclaves qui s’étaient échappés des plantations avant l’abolition, avec lesquels elle vit quelque temps dans les mornes.
    Mais en 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage.
    En Guadeloupe, les anciens esclaves se révoltent à l’appel de Louis Delgrès : « À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir » (10 mai 1802). Celle qui se fait désormais appeler Solitude, alors enceinte de quelques mois, rejoint, les armes à la main, la révolte. Nombreux périssent dans les combats.
    Parmi les rares survivants, Solitude. Capturée, elle n’est pas exécutée immédiatement, en raison de sa grossesse. Solitude accouche le 28 novembre 1802, d’un petit garçon qui naît esclave.
    Solitude est pendue le lendemain. Les sources disent que la foule était nombreuse, et silencieuse.
    Les femmes ont été particulièrement actives lors des révoltes de 1802 contre le rétablissement de l’esclavage par Napoléon : les « femmes debout », les « femmes courages ».
    Si Solitude est la plus connue, elle ne fut pas la seule. On pourrait aussi citer Heva, à la Réunion, Claire en Guyane française, ou encore Sanité Belair, Défilé ou Claire Heureuse à Haïti, souvent éclipsées dans les récits par leurs compagnons, mais de plus en plus reconnues.
    Voilà.
    Plutôt que de penser à Napoléon, je préfère penser à Solitude et toutes celles et ceux que Napoléon a remis dans les chaînes ignobles de l'esclavage qu'il a rétabli. »
     
     
    Mathilde LARRERE
    Maitresse de conférences en histoire contemporaine
     
     
     
     
     
     
     
  • Jack Kerouac

    Trinquons à ces folles. Les mésadaptées, les rebelles, les faiseuses de trouble. Des chevilles rondes dans des trous carrés. Celles qui voient les choses différemment. Elles ne sont pas portées sur les règlements. Et elles n’ont aucun respect pour le statu quo. Vous pouvez les citer, être en désaccord avec elles, les glorifier ou les vilipender. La seule chose que vous ne pouvez pas faire, c’est de les ignorer, parce qu’elles changent les choses. Elles inventent. Elles imaginent. Elles guérissent. Elles explorent. Elles créent. Elles inspirent. Elles poussent la race humaine vers l’avant. Peut-être faut-il qu’elles soient folles. Parce que celles qui sont assez folles pour penser qu’elles peuvent changer le monde, ce sont celles qui le font.