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CATHY GARCIA-CANALES - Page 232

  • James Wainwright

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    La nuit est tombée, claire, la lune s'y baigne tout en demeurant invisible. Une brume de légende flotte sur les champs, le repère des saisons s'est égaré. Qu'est-ce que la réalité lorsque nous bougeons sans cesse ? Qu'est-ce qui ne change pas ?

    Le mouvement, le courant.

     

    cg in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

  • Marie Ghillebaert - Offrande de feu, de fleurs et de couleurs - Pèlerinage de la pleine lune - Chamundi Hill, Karnataka, Inde - 31 juillet 2015

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    Savoir tisser de la joie avec tout ça, malgré tout ça et la faire partager, c'est ça le courage et rien d'autre. Il faut cependant dire, poser le noir, ne pas faire semblant, ce n'est qu'en acceptant toutes nos émotions qu'on peut trouver cette joie inconditionnelle. Au début un petit truc de rien du tout, la dernière étincelle d'une toute petite braise, on souffle dessus pour voir, on n'y croit pas, c'est mort, mais cette dernière petite lueur, ce point rouge, c'est ce qui ne meurt jamais, alors on souffle dessus, on continue, et un jour un peu de fumée, un autre une flamme, un autre encore un brasier à l'intérieur ! Se consumer de joie, cette petite phrase anodine, puis l'incendie retombe, c'est le noir, on oublie, on n'y croit plus, mais toujours ce petit point rouge, si on s'en souvient, on le retrouve vite, et on recommence, on souffle dessus. Vient le jour où l’on sait qu'on peut rallumer cette braise quand on veut, il y a une paix qui s'installe, rien n'a changé dehors, mais ceux qui nous croisent aperçoivent la flamme, elle illumine, elle réchauffe ceux qui veulent bien s'approcher et une flamme rallume une autre flamme et nous brûlons, libres et joyeux, nous brûlons de vie.

     

    cg in Ourse bipolaire

     

     

     

  • Philippe Brahy à propos du Tarot de Saint Cirque

     

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    Cathy Garcia CANALÈS & Lionel MAZARI
    Le Tarot de Saint Cirque
    Gros Textes – 8€
    ISBN : 978-2-35082-457-4
     
    Plus d'une lame pour ce « Tarot de Saint Cirque » qui se joue à refaire le monde toujours défait ; une sorte de "chants magnétiques" à quatre mains où, Cathy GARCIA CANALÈS et Lionel MAZARI croisent leurs plumes et fusionnent au point qu'il est bien difficile de les discerner l'un de l'autre. Une osmose parfaite et proche en son début de la « Danse macabre de Saint-Saëns » conduite par le poème d'Henri Cazalis en son début : « Zig et zig et zig, la mort en cadence / Frappant une tombe avec son talon, / La mort à minuit joue un air de danse, / Zig et zig et zag, sur son violon.


    Cathy GARCIA CANALÈS, poète, artiste plasticienne, revuiste, animatrice d'atelier et Lionel MAZARI, homme de théâtre et de scène ; auteur-compositeur-interprète. Ce binôme forme un ensemble exceptionnel pour ce recueil fait de textes en prose –de courtes scénettes liées aux précédentes dans une écriture d'égale humeur. Lionel MAZARI, dont l'impeccable diction a servi les poèmes d'Armand OLIVENNES.


    (pg 11 IV — LA PAPESSE) :
    « “Est-ce la Papesse qui passe sur son ânesse ? / Est-ce son âme qu'elle tient en laisse sur le chemin ? / Est-ce la paresse qui retient prisonnière sa jeunesse ?” Bien des questions se posent à la foire aux illusions. » […]


    (pg 13 V — L'ARCANE SANS NOM) :
    « La Mort déguisée d'os / est une sage-femme, / une accoucheuse / qui fait des enfants / en cachette. » […]


    (pg 23 X — LE DIABLE) :
    « Boucan de tous les miens, / triqueballe des Enfers, / comme ils sont ingrats ! / Comme si je ne savais pas les recevoir / avec chaleur, avec ardeur ! » […]


    Ceci devrait donner le ton de ce recueil qui, par le biais du quotidien, s'approche avec dérision de notre destinée. Le Pape, lui-même, en prend pour son grade :


    (pg 28 XII — LE PAPE) :
    « Au tarot tari de l'otarie tarée, / le Pape a dit : “ Habemus bubulle ” / et Jacadi, son chien de mer, / a répondu “ Habemus baballe ”. / Le Pape a tout entendu, / bien qu'occupé à pontifier. » […]


    (pg 47 XIX — LE MAT) :
    […] « j'ai donné ma langue au chien, / avec lui les choses sont simples : / pour montrer qu'il est content / il lui suffit de remuer la queue. » […]


    Nous savons tous qu'il y a deux choses qu'on n'arrête pas dans la vie : la queue des chiens et la langue des gens. Autant le dire avec ironie et sourires. Ce que font Cathy Garcia et Lionel avec talent.


    Je vous recommande la lecture de ce recueil dont je suis loin d'avoir fait le tour et qui se termine sur une note positive : […] « … on a vu sur les chemins, / le Mat siffloter en souriant / suivi d'un chien / qui n'est pas le sien. » La question que l'on peut se poser : Qui est le Mat ?


    Dernière lame : pg 61 — LA MANDRAGORE :
    La très belle illustration de Cathy Garcia CANALÈS.

     


     
     
     
     

  • Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? - Anouk Grindberg

    Magnifique Anouk Grindberg. Ce qu'elle ne dit pas dans cet interview, c'est que c'est un sujet qui la touche très directement en rapport avec l'histoire de sa mère et le rejet qu'elle-même a eu en tant que fille par rapport à ce qui a été perçu comme folie par les codes d'une société qui a empêché sa mère d'être ce qu'elle était, de se déployer dans son être, quand on nous empêche de voler, alors on peut se laisser submerger par les forces destructrices du repli.

     

    Et-pourquoi-moi-je-dois-parler-comme-toi-1e-Couv.jpgSorti le 15 octobre dernier aux éditions Le Passeur.

    Anouk Grinberg propose une constellation de textes d'art brut, des bijoux d'inventivité et de liberté, textes écrits par des hommes et des femmes relégués dans les marges des institutions psychiatriques.

     

     

    Chez eux, l’imagination est en tête, les visions débordent, les identités sont multiples, et les sens sont à nu. L’enfance est partout, le réel est augmenté de dialogues avec des esprits et ils parlent couramment la langue du chaos ; le dedans est dehors. On dit d’eux qu’ils sont fous ou idiots.

     

    À leur façon, ils portent aussi le monde. Ils disent, à corps et à cri : « Je ne suis pas ce que vous
    croyez », ils font des danses de vie pour éclairer leurs chambres noires, ils écrivent au monde et le monde
    n’entend pas ; ils créent sans le savoir, et nous nous inclinons devant la vie qu’ils portent en eux. Ils ont eu la pulsion d’écrire, comme on a la pulsion de la vie. Ils se fichaient d’écrire « comme il faut » ; ils
    obéissaient à d’autres lois, inventaient des langues pour se tenir au plus près d’eux-mêmes. Ça jette des étincelles.

     

    Nos cœurs sont à la fête, même quand c’est triste. On retrouve des frères, des sœurs, ou bien nous-mêmes, épluchés de nos falbalas. Avec les écrits bruts, on est à la source de pourquoi l’écriture vient, pour faire monter la vie, pour s’ébrouer du malheur et en faire des feux de camps, pour faire vivre l’esprit.

     

    On ne comprend pas comment le manque de tout l’élémentaire produit cet oxygène. C’est un mystère. Et
    en attendant de comprendre, je tourne autour et avec eux, je me sens vivante.

     

     

    Anouk Grinberg est comédienne et artiste peintre. Ce recueil est un complément au spectacle qu’elle jouera en France en 2020-2021.

     

     

    https://www.le-passeur-editeur.com/les-livres/litt%C3%A9rature/et-pourquoi-moi-je-dois-parler-comme-toi/

     

     

     

     

  • Giovanni Castell - série Aporie

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    nos petits bateaux

    nos petites histoires

    ont rendez-vous

    au grand océan

    de lumière

                                                         

    c’est lui qui fait battre nos cœur

    tourner nos petites centrales

     

    in Ourse bipolaire

     

     

     

  • Auteur inconnu

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    Sentir à quel point nous sommes fait de la même étoffe que les fleurs, les nuages, le vent, la pluie et que nos limites ne sont là que pour jouir de toutes les sensations possibles.

     

    cg, in Le livre des sensations