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  • Ahmed Ben Dhiab- Femme d'argile (2003)

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    MAÎTRESSE DES LUNES GIBOYEUSES

     

    Grand écart terre ciel

    Grand corps d’argile aux seins sablonneux

    Labyrinthe de tes mèches broussailles

     

    Je décroche les pendus

    Et les voilà qui renaissent

    Dans tes champs de tourbe et de salaisons

     

    Moi je voudrais être nue

    Là où ta lumière danse

    Je voudrais être ton levain d’amour

    La calligraphie conjointe de tes courbes

    Être sur tes côtes une vague endormie

    Entre tes doigts le pli d’un paysage mûr

     

    Oublier pour un temps

    Les reptations aveugles

    Des marées humaines

     

     Cathy Garcia, 2007

     

     

     

     

     

     

     

  • Les possédés de la pleine lune de Jean-Claude Fignolé

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    Vents d'Ailleurs, octobre 2012 (première édition en 1987 chez Seuil),

    221 p. 19 €

     

    Si l’on est de celles et ceux qui veulent tout comprendre immédiatement, on prend le risque en lisant ce livre, d’un mal macaque, une gueule de bois, dans la langue haïtienne, car tout y est inextricablement emmêlé. Passé, présent, la nuit et le jour, la mort et l’amour, mythe et réalité, les histoires et les destinées, le rire et les larmes, espoir, désespoir, rêve et cauchemar. Tout est vivant, tout cherche à s’exprimer, même les morts. Tout a une âme, le ciel, la terre, l’eau, les animaux, tout est personnifié, même les objets, les maisons, tout est magie et même le malheur, omniprésent, est une force vitale dans ce village des Abricotiers, qui ne peut que se relever toujours et encore, entre deux désastres, qui ne manquent pas de le ravager.

    Ouragans, sécheresses, inondations, deuils innombrables et la monstrueuse bête à sept têtes qui dévore régulièrement dans ce pays d’Haïti, chaque nouvelle pousse de liberté et de démocratie. Peu à peu, quelques personnages se dégagent du magma de cette langue incroyablement dense et riche, avec laquelle l’auteur nous dépeint ce petit village, coincé entre mornes et océan.

    Il y a d’abord Agénor et sa femme Saintmilia, couple pivot du roman.

    « Agénor avait vécu retiré avec sa femme aux limites du cimetière, cultivant dans la solitude de sa chaumière un goût de la singularité qui avait ouvert la porte à tous les fantasmes. Il dormait le jour, péchait la nuit, rentrait à l’aube, sa tête et son panier pullulant de poissons aussi gros que l’église. Les hommes du village le disaient bizarre. Certains insinuaient même qu’il était fou. Ils l’avaient jugé différent pour mieux opposer à cette différence une attitude collective dans laquelle entraient sans aucun doute la crainte, l’envie, la jalousie sinon la haine ».

    Et puis, il y a Louiortesse, le rival, défiguré par Agénor, qui reviendra plus tard aux Abricotiers et cette mystérieuse savale borgne, un immense poisson des eaux mêlées qu’Agénor, éborgné lui aussi depuis la fameuse nuit où il avait faillit la pêcher, n’aura de cesse de traquer pour assouvir une folle soif de vengeance. Et puis encore la belle Violetta, la fille de Diéjuste, qui elle aussi s’en va au bord de l’étang de Pombucha, les nuits de pleine lune, et qui donnera naissance à Rosita, fille de l’eau et de la terre. Et tous les autres encore qui prennent place dans le tableau. Un tableau qui ne cessera de se modifier, où régulièrement un seau de pluie ou de clairin viendra tout barbouiller. C’est comme si l’auteur lui-même était possédé tour à tour, mais souvent en même temps, par chacun des habitants des Abricotiers, quand ce n’est pas par le vent ou un fantôme, le soleil ou la lune.

    La mémoire collective elle-même s’empare de sa plume et cette plume se fait pressoir, dans lequel passe le village des Abricotiers avec toute son histoire et ce roman en est le jus concentré, de ce village particulier, mais aussi de tout ce fabuleux pays qu’est Haïti, avec sa beauté, sa magie, ses folies, sa douleur. Un jus épais, à la fois amer et sucré, miroir où vient se mirer le monde et dans lequel on se perd, on s’égare et se noie avec délectation.

    C’est un livre qui ne se lit pas avec la tête, mais avec le ventre, avec la peau, avec le souffle. Un grand livre, dont la trame est une spirale, un roman d’une beauté féroce, plein d’humanité, avec un humour et une poésie inimitables, intimement liés à cette terre haïtienne. Envoûtant, il fond sous la langue, il enivre comme plusieurs maries jeannes de clairin, alors plongez-y, baignez-vous dedans, buvez jusqu’à plus soif, mais ne cherchez pas à tout comprendre de suite, cela vaut mieux, vous prendriez le risque d’un mal macaque.

     

    Cathy Garcia

     

     

    fignole7.jpgJean-Claude Fignolé est un écrivain haïtien né le 24 mai 1941 à Jérémie (Haïti). Il est l’un des fondateurs du mouvement littéraire appelé spiralisme en collaboration avec Frankétienne et René Philoctète. Dans les années 1980, Jean-Claude Fignolé apporte un support essentiel aux habitants du petit village des Abricots dans la Grand’Anse, dont il est originaire. Père de trois enfants (Jean-Claude O. Fignolé, Christina Fignolé et Klavdja Annabel Fignolé), Jean-Claude Fignolé est aujourd’hui maire de la commune des Abricots depuis 2007. Il assiste les habitants dans un travail de développement de toute nécessité (reboisement, éducation, santé, constructions routières, agriculture) afin de freiner l’exode rural prépondérant en Haïti. Épargné par le séisme du 12 janvier 2010, le village des Abricots a dû accueillir plusieurs milliers de rescapés qui ont fui la capitale. Jean-Claude Fignolé a dû abandonner sa plume pour se consacrer entièrement à cette cause.

     

    Bibliographie :

    Etzer Vilaire, ce méconnu, Port-au-Prince, Imprimerie Centrale, 1970.

    Pour une poésie de l’authentique et du solidaire « ces îles qui marchent » de René Philoctète, Port-au-Prince, éd. Fardin, 1971.

    Gouverneurs de la rosée : hypothèses de travail dans une perspective spiraliste, Port-au-Prince, éd. Fardin, 1974.

    Vœu de voyage et intention romanesque, Port-au-Prince, Fardin, 1978.

    Les Possédés de la pleine lune, Paris, Seuil, 1987.

    Aube tranquille, Paris, Seuil, 1990.

    Hofuku, Port-au-Prince, éd. Mémoire, 1993.

    La dernière goutte d’homme, Montréal, Regain/CIDIHCA, 1999.

    Moi, Toussaint Louverture… avec la plume complice de l’auteur, Montréal, Plume & Encre, 2004.

    Faux Bourdons, in Paradis Brisé : nouvelles des Caraïbes, Paris, Hoëbeke, coll. Étonnants voyageurs, 2004, p. 87-131.

    Le voleur de vent, in Nouvelles d’Haïti (collectif), Paris, Magellan & Cie, 2007, p. 37-52.

    Une heure avant l’éternité, extrait de Une journée haïtienne, textes réunis par Thomas C. Spear, Montréal, Mémoire d’encrier / Paris, Présence africaine, 2007, p. 179-184.

    Une heure pour l’éternité, Paris, éd. Sabine Wespieser, 2008.

     

    Note parue sur La Cause Littéraire

  • Vampires, cartable et poésie de Sébastien Joanniez

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    édition du Rouergue janvier 2013

    76 pages, 7 €

     

     

     

    « Quand tu dors

    (mais tu ne le sais pas)

    tu deviens

    le quartier général

    des papillons »

     

    Armand le Poète

    Mes plus beaux poèmes d’amour

     

     

    Voilà une très jolie petite histoire, pleine à craquer de poésie et de drôlerie. Le narrateur est un jeune garçon de la Famille Magique, qui raconte comme dans un journal, une semaine et un peu plus de sa vie. La Famille Magique c’est une famille vraiment pas comme les autres, où il suffit de claquer des doigts pour faire ou avoir tout ce qu’on veut. Une famille extraordinaire, où l’on peut croiser lors du Grand Repas, aussi bien Barbe-Bleue et la Statue de la Liberté, la Joconde et King Kong, le Père Noël et les sept nains, Cendrillon et le Petit Prince que Bouddha ou Pachamama et bien d’autres encore. Bon, il y a bien l’Œil de contrôle que ses parents envoient pour le surveiller, mais il n’est pas bien méchant, et ses parents de toutes façons, ils ne sont pas méchants non plus et ils dorment souvent. Normal, quand on est magique, on n’a pas besoin de travailler, mais voilà, notre jeune narrateur lui, ce qu’il veut, c’est aller à l’école comme tous les autres, pour apprendre. Apprendre les mots, les mathématiques et les cris des animaux par exemple.

     

    « Bien sûr, je pourrais claquer des doigts et tout avoir par magie. Ce serait simple : mes parents m’ont appris à utiliser les pouvoirs pour avoir la vie facile. (…) Mais je ne veux pas. Je ne veux pas vivre allongé. »

     

    Et puis, sur le chemin de l’école, il y a LA fille. Celle qui fait que le cœur s’emballe. Pas Sophie Dumas, non, qui est dans son école.

     

    « Je n’aime pas Sophie, moi, mais c’est la seule qui m’aime, la seule à m’apprendre le nombril et le trou des fesses.

    Elle se jette sur moi pendant la récréation et elle veut jouer à l’amour. »

     

    C’est embêtant d’être trop aimé par une fille à l’école et de se retrouver puni à cause d’elle, et puis surtout, ce n’est pas LA Fille. L’autre, celle qui n’a pas de prénom et qui fait de la danse. Celle-là ? Elle donne envie d’écrire des poèmes. Oui, parce que ce qu’il aime aussi, notre jeune narrateur, c’est écrire des poèmes. Il en écrit tout plein et d’ailleurs, tout ce qu’il raconte est beau comme un poème. Ce qu’il va découvrir d’important, c’est qu’avec beaucoup de poésie et un peu de magie, on peut sauver la Fille de sa vie.

     

    C’est bien pratique aussi de faire partie de la Famille Magique et ce n’est pas si mal, finalement, de ne pas être tout à fait comme les autres.

     

     

    Cathy Garcia

     

     

     

     

    Sebastien-JoanniezcEric-Garault.jpgD'abord urbain, auteur dramatique, comédien, metteur en scène, puis RMIste, puis romancier, publié, poète, subventionné, puis néo-rural, puis père, mari, traduit, puis père encore, Sébastien Joanniez est né en 1974.

    Aux Éditions du Rouergue : Marabout d'ficelle (2002, roman) - Terminus Noël (2002, roman) - C'est loin d'aller où (2003, roman) - Même les nuages je sais pas d'où ils viennent (2005, roman) - Entrez (2010, poésie) - Noir grand (2012, roman) - Vampires, cartable et poésie (2013, roman) - J'aime pas ma sœur (2013, récit) / Aux Éditions Sarbacane : Je fais ce que je peux (2004, poésie) - Fred et Fred (2005, poésie) - Treizième avenir (2006, roman) - Camping (2014, poésie) / Aux Éditions Espaces 34 : Des lambeaux noirs dans l'eau du bain (2005, théâtre) - Désarmés (2007, théâtre) - Le petit matin de mourir (2010, théâtre) / Aux Éditions Color Gang : Trop tard c'est bientôt (2007, théâtre) - Dans quels déserts tu ranges tes soifs ? (2007, théâtre) - Cluemo (2010, essai) / Aux Éditions Poivre et Sel : Animalerie (2013, BD).

     

    Note parue sur la Cause Littéraire : http://www.lacauselitteraire.fr/vampires-cartable-et-poesie-sebastien-joanniez

  • Liu Yi, peintre chinois des immolés tibétains

     

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    Liu, 50 ans, fait partie des rares chinois "Hans", l'ethnie ultra-majoritaire dans le pays, à soutenir la cause des Tibétains, provoquant l'arrivée des autorités sur son lieu de création.

    Plus de 100 Tibétains se sont immolés par le feu ou ont tenté de le faire depuis 2009, symbole du désespoir de cette minorité face à la domination de Pékin. La crainte est telle de nouvelles immolations qu'à Pékin, les policiers qui surveillent la place Tian Anmen pour la réunion annuelle du Parlement sont équipées d'extincteurs.

    La plupart des Hans acceptent le discours officiel, qui affirme oeuvrer pour le développement du Tibet tout en combattant les immolations.

    Les Tibétains "demandent simplement la liberté de religion et le respect", affirme Liu, dans son atelier aux murs de briques, installé dans une communauté d'artistes à l'est de Pékin.

    "Mon premier objectif est de commémorer leurs actes", explique-t-il. "Et aussi de faire connaître la vérité sur le Tibet à travers ces peintures, parce que, en Chine surtout, personne ne sait ce qui se passe là-bas".

    Liu peint ses portraits à partir de photos fournies par une écrivaine tibétaine, mais il traite ses 40 sujets comme s'il les connaissait personnellement, insistant sur certaines histoires: le premier immolé, le plus jeune, la première femme...

    "Celle-ci était mère de quatre enfants, celui-là avait un bébé de un an", détaille-t-il, se faufilant entre les visages sombres aux traits puissants qui, sans recours à la couleur, tracent des expressions paisibles mais des regards intrépides.

    Depuis 15 ans, de plus en plus de Chinois Hans se convertissent au bouddhisme tibétain -- comme c'est le cas de Liu -- sans pour autant prendre fait et cause pour leur combat politique, explique Robbie Barnett, expert de la question tibétaine à l'université de Columbia à New-York.

    Conversion au bouddhisme tibétain

    Certains artistes ont trouvé l'inspiration dans les superbes paysages montagneux du Tibet. Quelques passionnés sont allés à la rencontre du dalaï lama, le chef spirituel tibétain en exil en Inde, qualifié par Pékin de "séparatiste" et accusé d'encourager les immolations.

    "C'est très risqué et inhabituel pour un artiste han comme Liu d'entreprendre un tel projet publiquement. A ma connaissance, il n'y a pas de précédent", relève M. Barnett.

    La Chine a massivement investi dans les régions tibétaines pour améliorer les conditions de vie mais contrôle étroitement les monastères, bannit les images du dalaï lama et condamne lourdement toute personne déclarée coupable d'encourager une immolation.

    Pour les opposants, le développement au Tibet a surtout bénéficié aux Hans, au détriment de la culture et de la religion tibétaines.

    Selon les statistiques officielles, le nombre de Hans dans la région autonome du Tibet a augmenté de 56% entre 2000 et 2010, et de 92% la décennie précédente, tandis que celui des Tibétains a progressé de seulement 12% et 15% pour les mêmes périodes.

    En incluant les zones tibétaines d'autres provinces chinoises (Sichuan, Qinghai, Gansu et Yunnan), les Tibétains se retrouvent aujourd'hui en minorité sur leurs terres, selon le gouvernement en exil à Dharamsala.

    Liu espère éveiller les consciences avec sa dernière série de portraits, même s'il sait qu'il n'a aucune chance d'être exposé en Chine, pas plus que sa série consacrée à des opposants connus, dont les victimes de la répression de la place Tiananmen en 1989 ou ceux qui incarnent pour lui la "conscience de la Chine", tel le prix de Nobel de la paix Liu Xiaobo, emprisonné depuis 2010.

    Liu Yi s'est épris du Tibet dès son premier voyage dans les années 1980, où il a adopté un chien et peint le dalaï lama.

    Ses portraits d'immolés lui ont valu trois visites en dix jours des autorités, qui ont tenté de confisquer les oeuvres.

    "A moins qu'ils ne me mettent en prison, tant que je suis libre, je continuerai à peindre", assure-t-il. "Je n'ai pas peur. Qui suis-je, comparé aux immolés'"

    Par

     

    Lire aussi ici : http://www.dombosco.fr/article-liu-yi-artiste-chinois-engage-114420734.html

  • Eskhatos, un poème de Frédéric Ohlen

     

    À Cathy Garcia

     

     

    La faille


    Cette trace en nous du Ciel
    Toujours tu la ravives
    Tu nous ouvres des estuaires



    Et d'un mot
    L'autre
    Quelque chose
    Passe


    Un souffle
    Qui sort des gouffres
    Et remonte
    Le fil


    L'arborescence
    Qui ne sait
    Plus faire
    Silence



    Voix d'avant la mémoire
    Habitante des veines


    Avant même que les rocs se
    Heurtent
    S'agglutinent en planètes pour


    Nous porter


    Puisque qu'avant la chaleur et le chant
    Puisqu'avant le désir

    Tu étais

     

    Frédéric Ohlen

     

     


    Tiré d' Anima æterna, recueil paru à L'Herbier de feu, Nouméa, en 2011, dans une édition limitée à 35 exemplaires numérotés avec une lithographie de Sylvain Gaudenzi. 

    Voir : http://vos-sens-en-eveils.over-blog.com/album-1287759.html


    Ce livre rassemble en tout 11 textes assez longs dont 6 sont complètement inédits :
    Eskhatos, Cantilène indienne, Devenir, Trastevere, Anima æterna, Are Nui - La Grande Vague.


     

    Tous les hommes, on le sait, sont hantés par le Temps. Odi quod facit, sed facit quod sum, « Je hais ce qu'il fait, mais il fait ce que je suis », écrivait déjà Frédéric Ohlen dans la Peau qui marche (1999). Dans la ruée ou à mi-voix, de Vanuatu jusqu'à Rome, sur les collines de Sendai ou dans les rues de Raïatea, la Mort est là, en filigrane ou triomphante.

    Les onze poèmes du livre se présentent comme le moyen ultime de la prédire, de la saisir, de la deviner puis de s'en défaire. Car le poète avance « un lotus dans les carotides ». On ne naît pas, on ne s'éveille pas par accident, assure-t-il. Nos vies ont un sens, en dépit des séismes. Une voix pour nous aider à retrouver toujours, loin des « pluies de colère » et du « pays scindé », « obscène dans le feu de son évidence, la beauté ».

  • Gérard Collas

     

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    Chamane

    (photo (c)CG, non reproductible sans autorisation)

     

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    Le petit prince des oiseaux

     

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    La petite mendiante

     

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    Le rêve du poisson-chat

     

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    L'homme escargot

     

     

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    Ma coquille

     

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    Tête de guerrier ébloui

     

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    Bélier

     

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    Poisson chat

     

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    Rhinocéros patate

     

     

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    Vierge Noire

     

     

     

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    L'esprit de Latouille

     

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    Derviche tourneur

     

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    L'émouvantail

     

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    Le chercheur de fées

     

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    L'homme oiseau

     

     

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    Chauve souris

     

     

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    Grande main, 30cm

     

    gérard collas photo.jpgGérard Collas est né le 18 décembre 1965. D'origine parisienne, passionné de dessin, a naturellement fait des études aux Beaux Arts. Le hasard l'a porté dans le Lot en 1990, où il réside et travaille maintenant depuis plusieurs années. Il a ouvert un atelier/expo dans la cour du château de Carennac où on peut lui rendre visite en été. Ce doux rêveur inspiré a du talent à revendre et beaucoup de bonheur à offrir dans ses créations. N'hésitez pas à aller faire un tour sur son blog : http://gerardcollas.hautetfort.com/

     

     

     

     

     

     

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    L'atelier expo à Carennac (Dordogne)

     

  • Nouvelles calédoniennes

    Note parue sur http://www.lacauselitteraire.fr/nouvelles-caledoniennes

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    Vents d’ailleurs 2012

    128 pages, 14,20 €

     

    Sept auteurs, sept nouvelles, comme les sept notes de musique pour la richesse d’une mélodie, sept couleurs pour peindre l’arc-en-ciel d’une terre, celle de Nouvelle-Calédonie, terre de contraste, de métissage comme de conflits, terre d’ancêtres pour les uns, d’enracinement ou de passage pour d’autres. Sept nouvelles aussi différentes que les origines de leurs auteurs, et pourtant une terre, une seule, qui devient le lien, le creuset où se mélangent culture, rêves et parcours de chacun.

    Sept nouvelles où souvenirs et fiction s’entremêlent pour tisser comme un manou, ce morceau d’étoffe à la fois utile et symbolique dans la coutume Kanak. Les Kanaks qui, ne l’oublions pas, sont le premier peuple de cette terre et on retrouvera leur souffle dans la majeure partie des nouvelles du livre, même si les auteurs sont d’origines diverses : kanak pour Waej Génin-Juni et Denis Pourawa, métisse pour Noëlla Poemate, néo-calédoniens de naissance comme Frédéric Ohlen et descendant de familles migrantes installées là depuis le XIXe siècle comme Nicolas Kurtovitch, mais aussi Française de Belfort comme Claudine Jacques, ayant pris racine là-bas à l’adolescence ou encore Bretonne partie vivre là-bas en 1989, comme Anne Bihan.

    Toutes et tous ont en commun l’amour de l’écriture et d’une terre, avec un attrait et un respect certains pour sa culture première. On croisera dans ces nouvelles maints personnages et quelques destins tragiques, comme celui de la jeune Maeva dans Hula de Waej Génin-Juni, ou de René Lebel, atteint d’une terrible et infamante maladie dans Condamné à perpétuité de Claudine Jacques, ou encore celui de l’ami d’enfance disparu sous un éboulement dans L’allée couverte de graviers blanc de Nicolas Kurtovitch. On y lira des odeurs, des paysages, la végétation luxuriante, des questionnements à la croisée des cultures, entre tradition et modernité. Dans L’horloge végét@le, on entrera dans la tête aux circonvolutions plus qu’originales de Denis Pourawa qui, grâce à son horloge intérieure, a trouvé comment s’évader avec intelligence du temple unique des dépouilleurs de conscience. Frédéric Ohlen lui, dans Zénon ou les hirondelles, prenant en quelque sorte le contre-pied de la thématique Nouvelles calédoniennes, raconte une histoire qui se déroule en France pendant la dernière guerre et nous y fait rencontrer Yasmina, une jeune algérienne. Les hirondelles, beau symbole des mouvements migratoires qui insupportent les esprits étroits. Il y sera question de déracinement et de comment les destins de chacun se croisent pour le meilleur comme pour le pire.

    Être ou ne pas être de là où l’on est, elle est là la question. Appartenir à un lieu c’est sans doute important, plus important encore est sans doute d’appartenir à soi-même, d’avoir l’esprit libre et une pensée vaste et ouverte à toutes sortes de pensées différentes. C’est peut-être ça que l’on peut, ou que l’on doit retenir, de ce petit voyage en Nouvelle-Calédonie.

     

    Cathy Garcia

     


    Vents d’ailleurs est une maison fondée en 1999 par Jutta Hepke et Gilles Colleu. Nous éditons des livres venus des cultures d’ailleurs, proches ou lointaines, convaincus que la connaissance des cultures du monde aide à bâtir une société plus solidaire et plus intelligente. Le catalogue de Vents d’ailleurs construit des passerelles vers ces imaginaires, propose des livres pour enrichir les êtres humains dans leur recherche d’humanité. La littérature est ainsi très présente dans le catalogue, mais également les albums jeunesse, l’art et les sciences humaines. Le plaisir de la découverte, la curiosité permanente, un non-conformisme littéraire revendiqué permettent à Vents d’ailleurs d’éditer des ouvrages qui reflètent les mille plaisirs de la vie, la diversité des idées du monde, les imaginaires les plus singuliers. Nous sommes membre de l’Alliance des éditeurs indépendants pour participer à la construction de réseaux à travers le monde, pour défendre une certaine idée de l’édition de création, pour ¬défendre le livre et la lecture comme ouverture sur le monde et non comme un produit consommable, interchangeable et jetable comme un autre. Nous sommes un éditeur indépendant de création, nous défendons la bibliodiversité car l’offre pléthorique de livres n’équivaut pas à la diversité et la pluralité des idées. Vents d’ailleurs est également membre de l'association Éditeurs sans frontières et de l'association Jedi Paca. Vents d'ailleurs est signataire de la Déclaration des éditeurs indépendants du monde latin signée par 70 éditeurs venus de 23 pays, réunis à en novembre 2005 à l’occasion de la rencontre Les éditeurs indépendants du monde latin et la bibliodiversité, organisée par l’Union latine, l’Alliance des éditeurs indépendants, et le Centre régional pour la promotion du livre en Amérique latine et dans la Caraïbe (CERLALC) dans le cadre de la Foire internationale du Livre de Guadalajara au Mexique.