Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Charles Bukowski

     

    L'horreur ce n'est pas la mort mais la vie que mènent les gens avant de rendre leur dernier soupir.

    (…)

    Sous leur crâne, on ne trouve que du coton. Ils gobent tout, Dieu comme la patrie, sans jamais se poser la moindre question. Mieux, ils ont vite oublié ce que penser voulait dire, préférant abandonner à d'autres le soin de le faire. Du coton, vous dis-je, plein le cerveau ! (…) la majeure partie des morts l'étaient déjà de leur vivant, le jour venu ils n'ont pas senti la différence

     

    in Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du navire

     

     

     

     

  • Revue Cabaret n°10

    La sortie du numéro 10 de la revue Cabaret "The beach girls" est couplée avec la sortie de "Poèmes solaires" d'Etienne Liebig, premier livre publié par les éditions du Petit Rameur.


    "The Beach girls" et "Poèmes solaires" forment l'indispensable kit de plage pour l'été 2014.



     Cabaret #10 : The beach girls

     

     Avec Jade Blackmore, Murièle Camac, Valérie Canat de Chizy, Guénolée Carrel, Muriel Carrupt, Cathy Garcia, Arlette Perussie, Isabelle Rolin

     guest : Paul Badin, Jean-Pierre Lesieur

     chorégraphie : Guénolée Carrel

     

       
    Point de vente
    -   Libraire 2B -  59 rue Centrale 71800 La Clayette


    Abonnement
    10 € pour 4 numéros par an.
    Formulaire en pièce jointe à imprimer ou à reproduire sur papier libre.

     

     


     

    Le Petit Rameur & Revue Cabaret

     
    31 rue Lamartine
    71800 La Clayette
    France


    www.revuecabaret.com
    www.petitrameur.com
  • L’âme de Kôtarô contemplait la mer de Medoruma Shun

    traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Véronique Perrin et Corinne Quentin

     

    L’âme de Kôtarô contemplait la mer, Medoruma Shun
     
     

     Ed. Zulma janvier 2014, 285 p. 21 €

     

    Six nouvelles qui nous embarquent pour un Japon un peu particulier, le Japon de l’enfance de l’auteur, l’île d’Okinawa qui est restée sous administration américaine pendant vingt-sept ans. Nous sommes ici dans l’ambiance d’une période qui précède et suit la rétrocession en 1972.

    « J’étais alors en quatrième année de primaire. L’inquiétude ambiante chez les adultes du fait qu’Okinawa serait restitué au Japon l’année suivante se propageait jusqu’à nous, les enfants. (…) après la rétrocession au Japon est-ce qu’il neigerait à Okinawa ? Est-ce que les cerisiers se mettraient à fleurir en avril ? ».

    Dans ce contexte incertain de crise identitaire, se confrontent et se confondent une Histoire en marche avec les croyances et traditions ancestrales très vivaces, d’une société insulaire encore rurale, surtout dans le nord. C’est dans ce terreau que prennent racine les nouvelles de ce très beau recueil. Le monde des ancêtres et des esprits de la nature est encore très présent au quotidien, nous ne sommes pas encore dans la trépidation folle de la modernité. L’écriture de Medoruma Shun est douce, délicate, poétique, enveloppante et même envoûtante comme dans Mabuigumi-L’âme relogée, la nouvelle qui a inspiré le titre du recueil :

    « L’âme de Kôtarô était assise à la même place dans la même attitude. Le soleil s’était radouci et la couleur de la mer était enveloppée d’une lumière pâle, une lune blanche flottait auprès des gros nuages mafflus qui grimpaient à l’horizon », et dans celle, peut-être la plus belle et la plus poignante de toutes, intitulée Avec les ombres :

    « Moi j’aimais bien me tenir dans la clairière du sanctuaire, les yeux fermés j’écoutais le chant des oiseaux, les insectes et le bruissement des feuilles, je respirais l’odeur de la forêt, un mélange de feuilles mortes, de terre, d’eau, de fleurs et d’écorce d’arbre, je sentais que les divinités de la forêt sacrée me regardaient. Je restais debout et j’avais l’impression de devenir un arbre ou une plante, mon corps bourgeonnait ici et là, des fleurs s’épanouissaient au bout de mes doigts, je devenais légère comme un voile de mariée, prêt à s’envoler, c’était comme si mon corps se déployait pour se mêler à la forêt. Je pouvais passer des heures là-bas sans m’en lasser ».

    Cette nouvelle relate pourtant une histoire triste et même violente. Dans leur ensemble, ces nouvelles évoquent, dans une langue sensible, subtile et pleine de fraîcheur, les choses de la vie, du quotidien, des souvenirs d’enfance mais aussi les premiers émois contrariés d’adolescents : « C’était un fil incroyablement long et fin. Parallèle à la surface de l’eau, il émettait une lueur fragile et pure qui apparaissait et disparaissait tour à tour au gré du vent. Nous étions fascinés par cette lumière. L’épaule de S. a bougé. Il a passé son bras dans mon dos, m’a enserré le torse par le côté et m’a enlacé. – Ne bouge pas ! a-t-il murmuré, sa joue plaquée derrière mon oreille », peut-on lire dans Rouges palmiers et puis la violence conjugale et le suicide dans La mer intérieure, la soumission et la rébellion face aux hiérarchies sociales et les rapports familiaux, notamment dans Coq de combat, mais aussi le déclin et la disparition des cérémonies rituelles. Elles parlent d’amitié, d’amour, de vieillesse, de solitude, de différences et d’esprits errants entre les mondes, un peu comme les gens eux-mêmes qui évoluent entre passé et présent. Vraiment un remarquable et original voyage dans l’âme profonde du Japon.

     

    Cathy Garcia

     

     

    medoruma-shun.jpg« L’été est long à Okinawa, écrit Medoruma Shun. Il y a une trentaine d’années, les enfants jouaient tout le temps dehors. Sans les poissons combattants qui ondulaient de leur longue queue bleue dans une eau claire jaillissant au milieu des rochers, ni les expériences de mon enfance entièrement plongée dans la nature, les forêts et les montagnes d’Okinawa, je pense que je n’aurais pas pu écrire ces histoires ». Medoruma Shun est né le 6 octobre 1960. Il est, avec Eiki Matayoshi, un des plus importants écrivains contemporains originaires d’Okinawa. Ses nouvelles ont été couronnées par les très prestigieux Prix Akutagawa et Kawabata.

     

     

     

    Note parue initialement sur le site de la Cause Littéraire : http://www.lacauselitteraire.fr/