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* ATELIERS ARTISTIK & LITTÉRAIRE - Page 2

  • Atelier "Collage & écriture" du 4 juillet à Cajarc

     

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    B.

     

    Métronome_oser_tournis_vortex

     

     

    *

    Il fallait oser ce charivari !
    Qu’allait donc engendrer ce magnifique vortex, ce tournis inextinguible ?
    Le métronome ne parviendrait pas à réguler toute ces forces !

    J.

     

     

    *

    Je suis d'une autre galaxie, j'arrive d'un vortex insaisissable et complexe. Je me prénomme Lolita, j'ai le temps d'atterrir. 
    Il me suffit d'oser poser mon métronome pour que mon espace d'anamorphose se replace ailleurs que dans ce cercle infernal 
    qui me donne le tournis. 
    Patientez quelque peu bientôt mon regard ne sera plus vide.

    P.

     

     

    *

    Métronome, oser le tournis du vortex


    Métronome du temps et de l’espace, oser se laisser emporter par le tournis, rêve et cauchemar s’emmêlent dans la démesure. Vortex karmique, luxe et simplicité, sagesse et frivolité, oser descendre dans les couches les plus profondes de la psyché. Entrepôts et entrevoir, le monde est une éclipse, le monde est une ellipse.

    C.

     

     

    *

    J'ose le tournis sidéral du vortex terrien sur le rythme d'un métronome extraterrestre. Les lignes se télescopent… Mon cerveau se démultiplie et embrasse tout… Mystère de la création.

    B.

     

     

     

     

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    P.

     

    Attente_carcéral_torture_focus

     

     

    *

    L'attente carcérale de la torture dans un environnement sordide met le focus sur l'homme oublié. misère et solitude... Forêt tremblante et néanmoins solaire.

    B.

     

     

    *

    Dehors, les arbres étaient si beaux.
    Mais l’œil, tel un focus démesuré, surveillait l’intérieur des salles carcérales.
    Un prisonnier, allongé, semblait apprécier ce moment de repos et de répit.
    D’autres, assis, en apparence plus détendus, 
    étaient-ils en attente de quitter ce lieu 
    où se pratiquaient violence et torture ? 

    J.

     

     

    *

    Attente carcérale : torture et focus

    Prise dans le mécanisme infernal de la machine carcérale, une jeunesse broyée par une accumulation d’injustices et des voies d’avenir barrées, se retrouve livrée à la torture de l’attente d’un hypothétique jugement. Effondrement dans l’effondrement, focus sur l’ennui féroce d’un désœuvrement total, elle attend — quoi d’autre ? — la mort comme une libération sans condition.

    C.

     

     

    *

    En lévitation quand il ne reste plus rien d'humain, je scrute d'un œil mon intériorité. 
    Le monde m'apparaît carcéral. Sidérée, je suis en attente, focus sur les murs délabrés de mon cortex malade.
    Est-ce vraiment une torture que de ne plus rien penser ou bien ne plus rien penser ne vous évite-t-il pas la torture, la lobotomie et les électrochocs ?

    P.

     

     

     

     

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    J.

     

    Sang_esclave_ombre_questionnement

     

     

    *

    Le travail des esclaves sorti de l'ombre projette sur les murs blancs du sang et de la sueur. Un questionnement silencieux se profile et fait vibrer notre cortex frontal. Pas de réponse.

    B.

     

     

    *

    Balayez-moi le plancher, au propre comme au figuré. Tout ce sang répandu ! 
    Je ne veux plus rien voir, ni même cette ombre rouge indiscrète et bavarde. Balayez-moi tout cela. 
    Je veux une surface sans aspérité. Vos questionnements me fatiguent, esclaves modernes resurgis du passé ! 

    P.

     

     

    *

    Sang d’esclave, l’ombre d’un questionnement…

    Sang d’esclave, ombre pour ombre, venu de tous les continents. Le travail ne manque pas quand il est asservissement. Travailler pour, oui, se dit-elle, mais le questionnement sans fin,  c’est comment vivre avec ces blancs aux mains si rouges. Esclaves d’hier et d’aujourd’hui, ombres dans l’ombre de l’argent.

    C.

     

     

    *

    Retirée dans un coin d’ombre, la jeune fille noire se rappelait tous ces esclaves entachés de sang.  En elle ne cessait un questionnement récurrent : comment vivre avec les Blancs ?

    J.

     

     

     

     

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    C.

     

     

    Vivant (le)_abysse_couronnement_question

     

     

    *

    Le vivant remonte des abysses pour aller vers son couronnement. le féminin veille, préoccupée mais sans se poser de question.  Mèr(e) veille…

    B.

     

     

    *

    Moi, l'Irlandaise de Courbet, j'ai cru voir dans mon miroir le fond des abysses bleu, j'ai vu l'homme, l'homo-sapiens se lever droit 
    et marcher comme un homme debout. 
    J'ai vu un théâtre de mots sur le sable profond. 
    J'ai regardé de face la tristesse du tigre. 
    J'ai pris 1000 chemins stroboscopiques pour répondre à l'incendie vivant dont le couronnement vous posait question 
    et j'ai pu enfin y répondre.

    P.

     

     

    *

    Pensive, elle regardait ce collage : elle y voyait le couronnement du vivant, 
    celui des animaux en particulier, 
    des abysses au plus haut des coupoles.
    Mais aujourd’hui le trône de l’homme était vide et à terre. 
    Pourquoi ?
    La réponse à cette question lui semblait évidente : on ne pouvait ignorer sa responsabilité 
    dans l’extinction des espèces et les pollutions de l’air, des eaux, des terres.

    J.

     

     

    *

    Le vivant, abysse et couronnement d’une question


    Du fin fond des abysses jusqu’au rituel du couronnement, toujours la même question : qui sommes-nous ? Quelle place dans l’échelle du vivant ? Quel pouvoir nous oct-roy-ons-nous ? Nous cherchons dans le visible, l’invisible, notre origine et notre destination et nous nous épuisons dans cette quête sans fin de savoir, de pouvoir. Nous cherchons l’impossible et ne savons plus vivre.

    C.

     

    *

     

    Et deux autres collages du même jour par la très prolifique P. !

     

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    Merci aux participantes et à La souris verte !

    Le prochain atelier en ce lieu : le 25 juillet,

    attention, places très limitées !

     

    Inscription : mc.gc@orange.fr

     

     

     

     

     

     

  • Atelier "Collage & écriture" du 26 juin à Cahors

    Collage odile du 26 juin 23.png

    O


    Passion_bouillonnement_traversée_procession

     

     

     

    *

    Avec un stylo-plume, toutes les traversées sont permises. Tu peux lever l’encre ! La sève noire, dans un grand bouillonnement, irrigue, fertilise tous les mondes, les temps, en couleur ou en noir et blanc. La grande procession de l’imaginaire jaillit. Tout peut arriver par le tumulte de la passion qui palpite entre les doigts de l’écrivain.

    L.

     

     

    *

    Bouillonnement, envolée, transcendance, talent, vibrations. Des mots qui ne suffisent pas, jamais, car la passion c’est TOUT... Il nous faut TOUT. Parce que pour accompagner la traversée, il y aura une procession de verbes, d’adjectifs, d’articles, de synonymes, beaucoup d’amour... et que sais-je encore ? Le ciel sera voilé, il n’y aura plus de bruit, il restera l’écrit.

    J.

     

     

    *

    Écrire à l’encre de la passion, le bouillonnement, la mélodie bigarrée de tout un peuple en soi d’émotions contrastées en lente et entêtante procession. La vie est une traversée qui nous traverse aussi. Joie et ténèbres, amour et désillusion, une mélodie étrange, tantôt douce, tantôt grinçante jusqu’à ce que la cartouche soit vide et que le diable de Dieu rafle sa mise.
    C.

     

     

    *

    Sans le savoir, le collage auquel je m'étais attelée est devenu épitaphe ; ma main a assemblé des images qui me parlaient de toi, l’homme de toutes les passions, le dissident farouche qui n’était qu’amour, et qui nous a quittés ce matin . Tu avais survécu à bien des pitreries de la vie avant l’ exil choisi où tu voyageais d’une table à l’autre , îlien insaisissable pour écrire jusque tard dans la nuit , sans réelle notion du temps. Depuis peu, tu peignais... Y a-t-il une porte sur les déserts ?... J’ai collé pour toi un heurtoir à côté de Dieucifer comme tu aimais le craindre, pour qu’il puisse t’ouvrir en grand la fenêtre par laquelle tu t'éterniseras à observer le bouillonnement du monde que tu continueras d’écrire en me soufflant des mots sur mes rêves ; et je cueillerai pour toi les palmes dont tu imaginais voir couronner tes livres…

    O.

     

     

     

     

    collage Liliane juin 2023.jpg


    L.

     


    Contemplation_calme_fusion_envahir

     

     

     

    *

    Rescapée de la proximité urbaine, elle a grimpé dans la montagne pour poser sa chaise rouge, rouge sang, rouge passion, en aplomb du lac . Il règne là, le calme qui redonnera force à sa solitude. Tout à la contemplation de deux marmottes craintives, on pourrait la croire totalement envahie par un sentiment de fusion avec la nature… En réalité ,elle rêve au rapace qui l'emporterait au-dessus des cimes ou au grand plongeon qu'elle ferait dans l'eau glacée… un battement d'aile, une fragrance surprenante, la fragilité des fleurs la retiennent miraculeusement. D'un coup de pied, elle envoie valdinguer la chaise au bas des rochers. Rouges, les débris au bord de l’eau.

    O.

     

     

    *

    Le calme du lac et de la mer entoure des êtres fragiles. Dans les falaises d’une nature magnifique, se cachent des animaux ailés ou à quatre pattes qui survivent comme ils peuvent. Ils essaient de passer inaperçu à l’œil hagard de ces touristes en mal de verdure. Là-bas, pas très loin vous verrez les vacanciers envahir l’espace. Tout proche une multitude de petites cellules de béton blanc, des locations étriqués, pour quelques jours, donneront l’illusion du calme à des petits hommes et enfants. Ils cherchent la fusion de la vie en contemplation, assis sur leurs chaises. 

    J.

     

     

    *

    On lui avait dit de s’asseoir sur la chaise rouge et d’attendre. De se laisser aller et d’entrer dans un état de contemplation qui lui permettrait assez rapidement d’entrer en fusion avec le paysage. De se laisser observer par les petites bêtes, les oiseaux, sentir une connexion avec les fleurs, la roche et puis petit à petit, les ailes viendraient. Un petit chatouillis derrière les épaules, un courant d’air délicieusement frais et enfin le battement de plus ample, l’air devant de plus en plus dense et léger à la fois et sans bouger de la chaise, sentir le calme l'envahir, la remplir, les soucis disparaître… Et hop, d’un coup, la petite écharde dans le cœur : supprimée ! Emportée dans le bec de l’oiseau qu’elle était devenue tout en restant immobile sur la chaise rouge. Envolée la petite écharde, disparue ! Alors pourront commencer véritablement ce qu’on appelle "vacances".

    C.

     

     

    *

    Sur des balcons, des terrasses, l’Homme dans un grand moment de fusion s’extasie sur les beautés de notre monde. « Quelle merveilleuse planète ! Si émouvante de diversité ! » pense t-il pendant sa contemplation tarifée. « J’y étais ! » peut-il dire à son retour. « La vue, le calme, la faune et la flore sauvages dans un paysage à couper le souffle… J’en pleurais, une pure poésie ! » s’épanche t-il. « Fallait y aller avant que tous les connards de la terre viennent envahir l’espace » précise t-il à un collègue collé à lui dans la rame de métro bondée.

    L.

     

     

     

     

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    J.

     

    Titanic_destin_décompte_tournesol

     

     

     

    *

    C'est un jour comme les autres en pays d'Absurdie où le temps se décompte heure par heure, minute par minute,… Quelle trace laisseras-tu ? Comment périras-tu ?  Quel naufrage sans retour ? Mordue violemment par un serpent ? Sombreras-tu en pleine mer rejoindre les victimes du Titanic ?Demeureras-tu maître de ton destin,  plus forte que le Roi Lion ou resteras-tu à espérer heure par heure que le soleil se lève à nouveau ,guettant la moindre densité de sa présence, tournée vers lui comme un tournesol en deuil ?

    O.

     

     

    *

    C’est ballot, la terre n’était plus bien loin ! la mouette volant près du bateau en était la preuve. Les trois jeunes et beaux passagers pleins d’avenir y voyaient le signe irréfutable d’une arrivée imminente au port. Le destin en a décidé autrement. Il faut savoir que le capitaine du Titanic, complètement murgé, naviguait et se dirigeait uniquement au tournesol. Du coup, à force de tourner en rond on finit par se mordre la queue… de poisson et couler CQFD. Mais rien ne se perd en mer. Et dans le royaume abyssal de Neptune, les crabes et autres créatures grouillantes des profondeurs font vite le décompte des membres, en se pourléchant les pinces…

    L.

     

     

    *

    C’est un jour comme les autres, sauf que le soleil refuse de se coucher, il persiste comme un tournesol figé à l’horizon. Est-ce le temps qui s’est arrêté ou la Terre qui a cessé de tourner ? Une mouette ne cesse de ricaner et Murgeman qui a bu toute la soirée nous parle de destin, de décompte et du monde qui va couler comme un Titanic. Il nous fout les jetons à force et ce foutu soleil qui reste collé à l’horizon comme un poster des années 80. Je le savais, je n’aurais jamais dû venir à cette soirée, en plus tu parles d’un thème pour une plage-party : les super héros…  Et voilà Supermurgeman qui sonne le tocsin de l’apocalypse, y’a plus de jour, y’a plus de nuit, nous voilà tous bloqués sur un éternel coucher de soleil ! Tu me diras, y’a pire comme fin du monde…

    C.

     

     

    *

    Tic-Tac : l’aube, le matin, le jour, l’après-midi, le soir, la nuit… 
    C’est le décompte des jours… jours après jours, du destin… la pendule inexorable, compte… 
    Filles et garçons et tous les autres comptent les jours, mois, années. 
    Regardez ce fantôme de granit aux yeux rouges, il apparaît, disparaît, inquiétant.
    Aujourd’hui le professeur Tournesol a dit : «  Nous ne nous en sortirons pas !! Le Titanic s’enfonce tous les jours dans les scories ».  
    Chantons, dansons, buvons et aimons, la vie. Encore un jour, encore une heure. 

    J.

     

     

     

     

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    C.

     

    Froideur_forêt_solitude_silence

     

     

     

    *

    Le silence a recouvert la forêt d’ une chape de solitude. Plus un bruit si ce n'est le clapotis des vagues qui viennent lécher l'arbre rescapé. Froideur de l'hiver ... Emmitouflée de noir ,le corps abrité de toute atteinte, une femme attend à la fenêtre. Elle attend de plus d'être une icône condamnée à être encadrée, elle attend l'aube renaissante qui recollera les morceaux du paysage qu'elle a déchiré.

    O.

     

     

    *

    Les forêts grises de l’hiver ressemblent aux cheveux blancs et les branches dénudées aux rides profondes. Au bout du chemin, il ne resterait que froideur et nostalgie face à la mort… Pour les vieux, la vie est une photographie en noir et blanc dit-on. Qu’en savons-nous ? Peut être que le silence, la solitude rendent le regard plus clair et que l’avenir est devant. Droit devant.

    L.

     

     

    *

    Conte de fée, aujourd’hui, la princesse s’est perdue dans la froideur de la forêt. Mais, elle n’a pas peur, car elle sait que des femmes belles et nues l’attendent malgré le silence et la solitude. Ces femmes vont l’aider, vont l’accompagner, il y a toujours de la sollicitude, pour franchir la peur. Elles seront près de toi, et éloigneront ce vieil homme qui observe par la fenêtre de son œil torve, ensemble elles lui jetteront un sort !!!

    J.

     

     

    *

    Elle rêvait de solitude, de silence, de fenêtre grande ouverte sur la froideur de l’hiver. Elle rêvait de forêt figée sous la neige… Son été avait mal tourné, l’amour n’est plus qu’un arbre mort sur une plage faussement paradisiaque. Elle rêvait de ce quelque chose d’autre, inaccessible, une sagesse ancienne et sauvage, un érotisme subtil et exhaussant mais pour l’instant, elle veut juste ouvrir en elle toutes les fenêtres et laisser entrer le silence parfait d’une forêt du grand Nord.

    C.

     

     

    Merci à toute les participantes !

     

     

     

  • Atelier "Collage & écriture" du 8 juin à Limogne-en-Quercy

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    S.

     

    Jeu_réjouissance_chimère

     

     

     

    *

    L’enfant jouait de l’harmonica. 
    L’anneau de Saturne tournait autour de la terre. 
    Les adultes dansaient autour du Feu de la St Jean. 
    Dieu voyait les réjouissances.
    Dieu voyait le monde : celui des réalités, celui des jeux et des chimères.


    J.

     

     

    *

    Voici la saison des rituels à la Terre, tandis que dans les maisons sages, on prépare tranquillement des nourritures pour l’esprit saint, dehors s’organisent d’autres genres de réjouissances. Les Satyres sont de sorties, les feux allumées, le Jeu va pouvoir commencer. Musique endiablée, farandoles folles, la Nature s’empare des corps, la sueur devient onction et des plaisirs emmêlés naissent des chimères. La planète tourne, les têtes aussi et dans les maisons sages, les jeunes filles qui s’ennuient, rêvent de rejoindre les grandes fêtes sauvages.

    C.

     

     

    *

    Le jeu occulte la réjouissance des chimères.

    S.

     

     

     

     

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    J.

     

    Masque_douter_engrenage

     

     

     

     

    *

    Douter masque l’engrenage.

    S.

     

     

    *

    Quel visage choisir ? Quel masque mettre aujourd’hui pour plaire aux nouveaux maîtres du monde ? La femme idéale sera-t-elle humaine ou une intelligence artificielle ? Dans quel engrenage nous entraîneront les futurs jeux de séduction ? La perfection des humanoïdes nous fera-t-elle douter de notre propre réalité ?

    C.

     

     

    *

    Que décidaient-ils là-haut ? Où voulaient-ils en venir ? Quel sort leur réservaient-ils ?
    En fait elles craignaient d’être prises en otage, d’être prises dans un engrenage inconnu, brutal. 
    Elles se regardèrent. Elles ne pouvaient pas douter de ce qu’elles voyaient : toutes avaient le masque de la peur.

    J.

     

     

     

     

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    C.

     

    Darwin_destin_eschatologique

     

     

     

    *

    Darwin scelle le destin eschatologique des chérubins bleus.

    S.

     

     

    *

    Elle entendit ce que disait son enfant à l’oreille de son ami :
    - Tu connais le jeu des cartes à faire peur ?
    Avec le fantôme sans visage ? 
    Ou la bouche-œil de serpent? 
    Ou la gueule monstrueuse du dinosaure ? 
    Ou le feu du ciel ? 
    Ou la charge des rennes sauvages ? …
    Elle sourit et pensa que, peut-être, bien plus tard dans leur vie, ils parleraient, de Darwin, du Destin, ou
    de préoccupations eschatologiques…

     

     

    *

    Le destin de Darwin était-il déjà écrit dans l’œil du saurien ? La vie est-elle un jeu de hasard, un secret divin ou un ordinateur eschatologique ?

    C.

     

     

     

    Un atelier en plus des deux déjà programmés dans le cadre de mon expo à la Salle des Offices, merci à toutes et tous pour cet enthousiasme !

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 7 juin 2023 à Limogne-en-Quercy

     

     

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    É.

     

     

    Décor_harmonieux_cristal_verdure_pleurs

     

     

     

    *

    Au milieu de la verdure, se trouve une case en bois, très simple. A l’intérieur on découvre un décor tissé, douillet, confortable et harmonieux. Mais, malgré tout, l’unique occupant se sent si seul, qu’il se contorsionne et verse des pleurs de cristal…

    C.

     

     

    *

    Plaisir des yeux, plaisir des couleurs, dans ce décor harmonieux. Tout y est bien rangé, canapé, coussins, les plantes et verdures côtoient le cristal et laissent un sentiment d’image glacée trop parfaite. Pourquoi ces jolies choses me laissent un goût amer, je ne sais pas ! Et mes yeux lentement se mouillent de pleurs.

    J.

     

     

    *

    C’est l’heure de la coupure, l’heure de plonger dans la détente dans ce décor si harmonieux. Musique douce comme des clochettes de cristal, thé aux arômes d’Orient, fraîcheur de la verdure d’un jardin intérieur, tout est propice à lâcher-prise, oublier les soucis, ça sent l’herbe coupée, l’orange et la cannelle, une touche de ylang-ylang. Allongée sur des coussins éparpillés sur des tapis épais, elle peut laisser couler ses pleurs.

    Ca.

     

     

    *

    Mes larmes de cristal tombent sur ce décor trop harmonieux.
    S’enfermer dans la cage aux couleurs ?
    S’oublier sur les coussins trop moelleux ?
    Se sauver par la petite fenêtre de verdure ?
    Mais…
    Mon sourire féroce, qu’en ferai-je ?
    Des pleurs ...ou...des cris ?

    É.

     

     

     

     

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    C.

     

     

    Joie_mélancolique_palais_original_abîme

     

     

     

    *

    Le palais frémit de joie, sous les arches, la fontaine rafraichit les enfants. Tout ce monde caquette, les rires fusent, les animaux courent le long des couloirs qui s’enroulent de porte en porte. les fleurs s’épanouissent entre le soleil et l’ombre. Il n’y a que le Pierrot blanc, là-bas, seul, cet original qui s’ennuie et admire l’abîme, parce que ce monde n’est pas son monde. 

    J.

     

     

    *

    Seul, à l’extérieur, mélancolique.
     «  Ce palais m’attire et me repousse, un abîme où tomber, et mourir ou vivre  ?
     Que de portes à franchir, quel labyrinthe à traverser avant d’accéder aux autres !
    Mon cœur se fragmente, ma bouche est muette, seule ma main peut-être oserait.
    Quelle joie si je réussissais...».

    É.

     

     

    *

    Pierrot, penseur mélancolique, songe à sa vie d’artiste. On l’a souvent qualifié d’original ! Enfant on lui disait qu’il était toujours dans la lune. Aujourd’hui, il regarde sa vie comme s’il visitait un immense palais où chaque pièce serait un abîme. Abîme de joie ou de chagrin. Il cherche en vain où se cache le jardin promis, le jardin où il pourrait enfin enterrer sa mélancolie. Où se trouve-t-il ce grand jardin empli de femmes et d’enfants, de fontaines et d’oiseaux ? Et Pierrot rêve, les yeux au plafond, c’est un jardin de lune, assurément, son jardin intérieur est sur la lune !

    Ca.

     

     

    *

    Le regard amusé ou surpris, voire mélancolique, le visiteur du palais est interloqué par la mise en abîme des arches et des portes, qui ouvrent sur un monde féerique et original, mettant le cœur en joie.

    C.

     

     

     

     

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    N.

     

    Douceur_maritime_noyade_atmosphère_laborieux

     

     

     

    *

    Au cœur de l’atmosphère maritime et ensoleillée, pleine de douceur, le bac semble sombrer… Entrainera-t-il les passagers vers la noyade ?
    Non, dit le poisson rouge, la traversée sera laborieuse, mais de l’autre côté du rivage, un havre de paix fleuri vous attend…

    C.

     

     

    *

    J’habite près du port, de ma fenêtre, j’observe ce monde maritime, mouillé et fluide de bateaux, passerelles. Atmosphère de douceur, pourtant laborieuse pour beaucoup. Si vous vous penchez un peu le long du quai, on peut voir les poissons dans l’eau qui se promènent. Les quelques badauds d’un pas pressé ne s’arrêtent pas. Ici, il peut y avoir des moments tristes et malheureux mais les noyades sont rarissimes.

    J.

     

     

    *

    Une atmosphère maritime dans ce port laborieux.
    Oui, mais pas que.
    Je vois cet homme, il est venu de loin. Il est encore en marche. Lui, il ressent avant tout la douceur de ce pays de Cocagne. Il a échappé à la noyade. Il arrive. Oh, faites qu’il trouve ce qu’il est venu chercher .
    Ce poisson triste, ne le regarde pas, lui il est revenu de tout. J’espère qu’il se trompe.

    É.

     

     

    *

    Ne vous laissez pas endormir par cette douceur faussement maritime, il n’est pas question de vacances ici mais de quais où l’on besogne. L’atmosphère est au laborieux. Après avoir échappé à la noyade, les nouveaux arrivants se retrouvent comme des poissons coincés à l’envers du décor, leurs souvenirs comme des bouquets de fleurs coupées qui ne vont pas tarder à faner. Les fleuves qui les conduisent vers des villes inconnues, leur paraissent de grands serpents prêts à les avaler.

    Ca.

     

     

     

     

    Collage juin 2023.jpeg

    J.

     

     

    Original_déroulement_torturé_mer_femme

     

     

     

    *

    Une femme originale mais torturée, rêve au déroulement de sa vie, sur une mer agitée, portant un regard ébahi sur les vagues…

    Mais quand les ventes auront-elles lieu ???

    C.

     

     

    *

    La femme est une mer, dit le poète mais la femme objet est amère et dans le déroulement torturé de sa vie, son corps est bien trop souvent bradé aux enchères : chair à vendre, chair à mater, chair à prendre, chair à user jusqu’à ce que mort s’ensuive. Rien de bien original… 

    Ca.

     

     

    *

    Mes larmes de cristal tombent sur ce décor trop harmonieux.
    S’enfermer dans la cage aux couleurs ?
    S’oublier sur les coussins trop moelleux ?
    Se sauver par la petite fenêtre de verdure ?
    Mais…
    Mon sourire féroce, qu’en ferai-je ?
    Des pleurs ...ou...des cris ?

    É.

     

     

    *

    Le monde ne tourne pas rond… Depuis le début des temps, les femmes sont à vendre… Ce n’est pas original ! 
    C’est dans le bon déroulement des choses, de la décadence, torturées, bafouées, elles survivront car dans cette mer d’abîme infâme, elles sont la seule survie du genre. 

    J.

     



     

    Les secrets.jpg

    Ca.

     

     

    Femme_glaise_élaboré_origine_respiration

     

     

     

    *

    Dans la grotte au sol de glaise, là depuis les origines, l’Ourse, femme en puissance, attend les visiteurs… anges, robots, femmes, dans un cycle perpétuel comme une respiration, élaborée…

    C.

     

     

    *

    Terre de feu, glaise qui modèle nos corps et nos vies. Ou se trouve l’origine, le commencement ? Dans les croyances ? Dans les cieux ? Sous la lueur des vitraux ? Le début des temps a toujours été élaboré par les Femmes maitresses de notre devenir, dans la respiration du souffle de la Création. 

    J.

     

     

    *

    À l’origine, un grand tourbillon de glaise. Et la femme fut, traversa les temps. Mais qu’avez-vous fait d’elle ? Je ne perçois même plus sa respiration. Élaborée , Vous dites ? Robotisée conviendrait mieux! Heureusement, j’aperçois d’autres tourbillons qui arrivent ...

    É.

     

     

    *

    L’origine et la fin des temps se rejoignent comme une respiration cyclique et toujours du creuset de la création, la femme émerge en premier. Femme de glaise avec laquelle sera élaboré l’ours, l’ange et l’homme, même matière, même poussière d’étoiles tandis que remontent à la surface de géantes bulles de méthane.

    Ca.

     

     

    Merci à toutes les participantes !

     

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 31 mai 2023 - Limogne-en-Quercy

     

     

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    C.

     


    ouverture_centre_lumière_courbe_naissance

     

     

    *

    Depuis sa naissance, ce petit était fasciné par la lumière qui lui parvenait au niveau du centre d’une haute et large ouverture ovale. C’était celle d’une lampe curieusement déposée tout en haut  d’un rocher aux courbes vrillées.

    J.

     

     

     

    *

    Naissance
    La naissance, offrande sacrée, 
    Lumière printanière au centre du désir intime.
    Une ouverture vers l'infini bonheur, 
    Rondeur, douceur
    Caresse, tendresse.
    Beauté des courbes de l'amour.

     

     

     

    *

    Ouverture de la mandorle pour un étrange voyage au centre de la nature sauvage du féminin qui trace ses courbes et fructifie les paysages. Tranquille et fertile, elle veille sur les naissances et les germinations, les rêves phosphorescents des enfants, allume la lampe immémoriale du vivant à leur chevet, tisse des lendemains plus soyeux, plus colorés, solides comme la pierre et beaux comme des bouquets de lumière.

    Ca.

     

     

     

    *

    La lumière se répand sur les courbes de la nature, créant en son centre une ouverture, un vortex, propice aux naissances multiples et de toutes sortes.

    C.

     

     


     *

     

     

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    J.

     

    plongée_énigme_torsion_découverte_mutant

     

     

     

    *

    Après une plongée au cœur de la ville, nous faisons la découverte d’un mutant, tout en facettes et torsions multicolores…. Il nous parle d’une énigme à résoudre…. Quelle belle surprise !

    C.

     

     

     

    *

    Mutant
    Une plongée dans un autre monde,
    Partir à la découverte d'une sphère  inconnue,
    Accepter les distorsions, 
    L'énigme de l'univers mutant .

     

     

     

    *

    Grande plongée dans l’énigme de la vie qui triomphe de toute torsion, l’art d’aimer au-delà des apparences. Découvertes des anomalies mutantes en perpétuelles adaptation qui transcendent toute évidence et qui dansent et transfigurent la ville, disparaissent et réapparaissent là et quand on ne les attend pas. Créativité polymorphe, souple inventivité qui glissent entre les mailles des filets.

    Ca.

     

     

     

    *

    Exagérer les torsions
    Surprendre l’habituel
    Plonger dans des découvertes insoupçonnées
    Aborder l’énigme
    Comprendre la réalité du mutant.

    J.

     

     

     

     


    Collage de P.

     

    vierge_jungle_plonger_profond_vivant (le)

     

     

     

    *

    Quelque soit le monde d’où l’on vient, les découvertes humaines nous plongent dans une jungle profonde et  foisonnante de territoires vierges, nous confrontant aux différentes facettes du Vivant.

    C.

     

     

     

    *

    Une terre vierge ? Peut-être. 
    Avec toute cette eau où plonger profond avec plaisir ou angoisse.
    Et ce  bout de jungle où avancer avec attention, à l’écoute de ce monde peu connu :  pour rester vivant !

    J.

     

     

     

    *

    Plonger dans la jungle vierge de l’enfance et organiser une réunion avec les kangourous, chuchoter à l’oreille du vivant nos rêves les plus innocents, les laisser travailler au plus profond de l’inconscient afin que germe un monde meilleur, un nouvel éden pour la stupéfiante diversité du grand Tout. Voilà c’est tout !

    Ca

     

     

     

    *

    Le Vivant 
    Le Vivant nous invite à voyager au plus profond de l'être, 
    à visiter la jungle des mystères,
    à plonger, vierge de tout désir, dans nos cascades intérieures.

     

     

     

     

     

    Collage de M.

     

    explosif_labeur_rêve_lumière_donner

     

     


    *

    Après son dur labeur, l’homme épuisé se donne un repos bien mérité. Il plonge dans le sommeil et rêve de mille lumières, miroitantes et apaisantes… Elles l’entrainent dans un monde bien loin de nos quotidiens explosifs !!!

    C.

     

     

     

    *

    Éclats de lumière, éclats de pierres précieuses à portée de mains.

    À portée de mains comme dans un rêve. Données ?
    Données comme dans un rêve explosif de brillances si loin du labeur épuisant de la mine.

    J.

     

     

     

    *

    Donner
    La lumière, explosive, comme dans un rêve étoilé, 
    Jaillit du labeur de l'Humain.
    Il donne tout, et la lumière lui est donnée.

     

     

     

    *

    Assommé par les jours de labeur qui s’enchainent sur les chantiers des périphéries, il rêve aux éclats de lumière qui donnent à la nuit urbaine l’allure d’un joyau mille feux. Il rêve de la ville explosive, la bombe de joie des fêtes qui lui sont interdites, lui, clandestin qui n’a pas droit de vivre, seulement de trimer. Il rêve…

    Ca.

     

     

     

     

     

     

    Les secrets.jpg

    Ca.

     

    femme_attente_monde_féminin_sens

     

     

     

    *
    Femmes de tous âges, de toutes époques, de tous pays, flamboyantes ou souffrantes, égéries, muses, féminines divinités, esclaves, maltraitées ou maltraitantes, mais toujours dans l’attente d’un autre monde où les sens, tous les sens, feraient sens, pour enfin voir au-delà du visible, au-delà du présent.

    C.

     

     

     

    *

    Dans ce monde, rien ne bouge.
    Ces jeunes femmes semblent dans l’attente, immobiles : juste regarder, toucher, se toucher, écouter, sentir le parfum féminin de la rose. Et qui sait ? Penser à la mort, au sens de la vie.

    J.

     

     

     

    *

    Sens

    À l'écoute des sens,
    le féminin s'ouvre au monde.
    Le corps et ses attributs veillent, en attente infinie de perceptions, de sensations,  de captations.
    La femme se laisse bercer par le mystère.

     

     

     

    *

    Le monde féminin serait-il celui de l’attente ? Tous les sens en éveil, la fillette attend d’être femme car elle sait d’instinct qu’à la femme seule seront révélés les secrets : secret de l’aube, secret des cimes, de la rose et du vent. Femmes paysage, femme cascade, femme sauvage, femme vallée et la fillette danse, les yeux fermés, se laisse guider par les voix des racines, le souffle des papillons, elle danse car déjà elle sent, elle sait.

    Ca.

     

     

    Merci à tous et toutes les participant-e-s !

     

     

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 3 mai - Cahors

     

     

    Collage-Niobé-mai-2023.jpg

    N., 9 ans

     

     

    profondeur_légère_océan_doudou_gourmande_eau

     

     

     

    *

    Mon doudou chéri nage dans les profondeurs de l’océan, après mes raviolis je suis gourmande d’une petit glace mais non… Je veux rester légère boire de l’eau et rejoindre mon doudou déjà au pays de Morphée.

    C.

     

     

    *

    L’eau puissante, transparente dans les profondeurs de l'océan lave nos soucis. Sur la berge Doudou si gentil observe la danseuse gourmande mais légère. Il lui dit « j’aimerais bien un câlin » dans un souffle léger enfantin. 

    J.

     

     

     

     

    *

    La ballerine légère traverse l’océan sans s’occuper des requins autour d’elle. Elle préfère les papillons et sa chambre est un refuge. En bonne compagnie, elle peut partir à la conquête du monde. Pour peu – la gourmande ! – qu’elle ait un petit quelque chose à grignoter, de l’eau, son doudou et des semelles de scaphandrière pour arpenter les profondeurs de la nuit… avec sa veilleuse allumée, on ne sait jamais…

    L.

     

     

     

    *

    Je flotte ,légère, dans les profondeurs de l'océan ; légère comme un papillon, comme une future ballerine qui participerait au bal des requins. Ce n'est qu'un rêve. J'ai soif, besoin d'eau et de mon doudou pour pouvoir me rendormir en rêvant cette fois de bonbons magiques qui nageraient comme des poissons vers la gourmande que je suis.

    O.

     

     

     

    *

    Elle arpente légère les profondeurs de l’océan sans craindre le créatures des abysses. À l’aise sous l’eau comme sur la terre, elle concocte, gourmande, un repas délicieux pour son doudou préféré.

    Ca.

     

     

     

     

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    C.

     

     

    incandescence_tellurique_première_vie_chaos_incendie

     

     

     

    *

    Des entrailles de la terre est né l’incendie engendrant le chaos sur terre. Les montagnes ont explosé libérant les forces telluriques. La mer a recueilli en son sein les répliques du volcan. De ce magma est née la première vie. La terre-mère, souveraine, veille sur l’incandescence originelle.

    L.

     

     

     

    *

    La terre tremble, le volcan est en incandescence, il provoque dans l’incendie milles secousses telluriques qui s’arrachent des profondeurs. Le ciel s’assombrit, la femme seule vibrante ne sait plus se protéger, plus de coach, plus de vie.
    Pourtant un petit coin d’eau bleu, pure, transparente, permet tout de même une issue et l’espoir. c’est la première partie de la suite du jeu. 

    J.

     

     

     

    *

    Seule et oubliée au milieu du chaos tellurique, je survis, nue, sous l'ardeur de l'incendie. Première ou dernière, qui peut le dire ?... avenir promis à l’ incandescence, le feu effacera tout . Ne restent plus que les profondeurs de la mer pour offrir ma vie aux marins, sirène d'un jour avant qu'ils ne s'écrasent eux-aussi, sur les rochers

    O.

     

     

     

    *

    Du chaos originel, naît un incendie à l’incandescence inconcevable. Dans le grand chaudron tellurique se forme alors un diamant incomparable : la première femme qui de ses premières larmes enfantera la mer, berceau de toute vie.

    Ca.

     

     

     

    *

    C’est chaud sur la planète, la force tellurique la rend si fragile. Première femme au monde ou dernière…survivra-t-elle à tout ce chaos au couleur incendie de fin du monde ? Espérons, faisons lui confiance, incandescence nature, les flammes ne seront plus la seule lumière de la vie.

    C.

     

     

     

     

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    L.

     

     

    indigo_terre_puissance_règne_tempête_passage

     

     

     

    *

    « Les portes du temple bientôt vont se refermer »… non ce n’est pas ça !

    Les portes du temple s’ouvrent sur la terre. Je sens sa force, sa puissance comme celle d’une reine tout indigo vêtue naviguant sur son règne, protégée de ses gardiens ailés. D’ailleurs nous constatons au passage, des chaines de moutons dorées…Où vont-ils ?

    C.

     

     

     

    *

    Le temple existe et se découvre au hasard au fond d’une trouée, dans la vallée indigo. Suivez la vie de cette foule crapahutante qui bêle en rang, si faible et si petite. C ’est ainsi que vous trouverez alors le chemin de terre qui mène au grand passage du fond de la nuit. C’est là qu’il n’y a que faiblesse et traitrise, permettant au règne de pouvoir et de puissance de grandir encore et encore…

    J.

     

     

     

    *

    Parure et voiles indigo pour la consécration, le règne du nouveau Dieu. Les moutons forment une chaîne d’or qui ferme le passage aux mécréants et protègent le nouveau temple aux colonnes imposantes . L’élu, debout sur un roc impose sa puissance en jonglant avec la terre ; le nouveau maître du monde ne craint pas la tempête !

    O.

     

     

     

    *

    Si la puissance des flots ne fait pas chavirer ta barque, peut-être trouveras-tu le passage entre les deux colonnes du temple qui descend vers la grotte indigo des gardiens du labyrinthe mais sauras-tu les formules qui font apparaître celle qui danse avec la Terre ? Elle seule pourra te révéler le secret du règne du vivant qui transcende toute mort.

    Ca.

     

     

     

    *

    Les traces de chaque passage ont scarifié la terre. La mémoire ancestrale mène le troupeau vers un éternel retour. La maîtresse des profondeurs indigo veille. Quand le moment est venu, elle montre aux égarés, aux fugueurs, le chemin pour atteindre l’autre rive. Elle est la gardienne du temple. Elle règne sur les deux monde : le jour, la nuit. La vie, la mort. Sa puissance simple et évidente apaise.

    L.

     

     

     

     

     

    collage du 3 mai 2023.jpg

    O.

     

     

    cyclone_panorama_diva_nature_odyssée_plonger

     

     

     

    *

    Dans un panorama bien trouvé et sous l’œil vigilant du serpent, on observe l’odyssée qui poursuit son aventure tout en mouvement vers sa diva. Cette voix déesse chante un hymne à la nature, fragile protection face aux redoutables démons,  qui armés d’un seul cyclone suffirait à plonger la terre dans le néant.

    C.

     

     

     

    *

    Le tour operator propose une destination idyllique. L’odyssée commence par une chambre avec fenêtre sur rêves.  Puis visite d’une série de sites merveilleux pour plonger dans les eaux turquoises « …pendant la saison où la nature est la plus belle et la plus hospitalière… » disait la brochure. Tant qu’à faire, vu le prix qu’on paye ! autant éviter la période des cyclones, ça gâcherait le panorama. Et le soir, après une journée bien remplie, une diva vous achève en vous subjuguant par sa voix de sirène.

    L.

     

     

     

    *

    La plongée dans la nature excite le serpent, il ondule, il est heureux. Voyez sa tête s’extraire malicieusement pour observer le panorama. La voix puissante de la cantatrice fait vibrer et gronder le cyclone qui s’installe.
    Tout sera balayé, le canon tuera au hasard. Seul le cœur vibrant magnifique restera ouvert à l’écoute sur la fenêtre du temps. Une autre Odyssée s’installe doucement.

    J.

     

     

     

    *

    Grand panorama, tout est en apparence tranquille, fondu dans les tons chauds de l’or du temps et les bleus profonds des odyssées marines. La nature semble aussi paisible qu’une fenêtre de maison de campagne mais le fruit est gâté et la diva a déjà entamé ses imprécations : la sorcière Terre nous prépare le cyclone du siècle et nul n’anticipe le global naufrage.

    Ca.

     

     

     

    *

    Les îles éoliennes, un panorama idyllique pour le cyclone qui se prépare… Rodrigue as-tu du cœur ? La diva chante. Elle chante de plus en plus aigu pour décrocher l'homme de son destin. Enchanté et soumis, il plonge, attiré par la voix du nouveau monde, là où la nature s’apaise. La soprano glorifie maintenant l'odyssée des marins, les évènements imprévisibles nommés « avenir », et s’apprête à accueillir l'homme, encore en apesanteur qui, du bout de sa lorgnette, aperçoit la terre, ronde comme une grenade !

    O.

     

     

     

     

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    J.

     

     

    attente_pieuvre_champêtre_étalée_bleu_priorité

     

     

     

    *

    La priorité du moment, l’actualité brûlante c’est la retraite, l’attente de la retraite. Un droit bien mérité permettant de pouvoir s’évader ENFIN vers des destinations champêtres des chemins baignés de bleus méditerranéens, descendre la calanque où j’imagine être étalée sur ma serviette en cultivant un farniente bien mérité après ma randonnée… MAIS revenons à la priorité du moment. Les nombreuses tentacules d’une pieuvre sans pitié doivent être tranchées notamment la tentacule 64/2023 et la tentacule 62/2023.

    C.

     

     

     

    *

    L’homme n’est pas fait pour travailler. Sa vie n’est qu’une succession d’attentes : attendre les prochaines vacances, attendre la mer, le bleu, les embruns sur la peau, les fleurs, les abeilles. Attendre de se perdre dans le dédale champêtre, cadre propice pour rêvasser à l’être aimé. Attendre d’être étalé, nu sur la plage… Oui, décidément l’être humain n’a vraiment pas envie d’être broyé par les mâchoires du travail, d’être étouffé par la pieuvre de la routine. Sa priorité ? Faire la sieste tranquillement, et les fesses à l’air de préférence si le temps le permet.

    L.

     

     

     

    *

    Étalée dans mon ennui, je cherche des priorités à ma vie. Qu’elle soit douce, champêtre, et insouciante ou tentaculaire, pieuvre surgie de mes abysses, la lumière reste factice. Je persiste dans les attentes. Bleu du ciel, bleu de la mer, sur mes bleus à l'âme…Demain, peut-être…

    O.

     

     

     

    *

    Dans un cadre champêtre ou bien étalés sur les plages, ils échangent des sms et s’invitent à partager apéros et loisirs pour échapper aux pieuvres de l’attente : vous faites quoi en ce moment ? Pendant ce temps, ballottés par les flots bleus comme des coups, des dépouillés de tout on d’autres priorités.

    Ca.

     

     

     

    *

    La maison est calme, bien rangée, ensoleillée. Je respire, un kaléidoscope éclate en brisures de couleurs champêtres. J’aime l’attente qui s’étale sur le bleu rêvé de la mer, le sable, la plage, les amies en vacances.
    Relève la tête. tu verras cette chose verdâtre étalée, pieuvre de céramique qui par instant propulse de l’ombre au plafond. 
    Vous faites quoi en ce moment ? J’attends ma priorité ! 

    J.

     

     

     

     

     

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    Ca.

     

     

    éléments_irrationnel_orgasme_lapin_lèvres_impérial

     

     

     

    *

    Un magicien sort de son chapeau un lapin blanc, rien d’irrationnel me direz-vous. Mais quand il souffle de ses lèvres, position bouche en cul de poule sur ce même lapin blanc en posture impériale et qu’il sort un élément nouveau de son chapeau, qui n’est ni plus ni moins une lapine ! Là ça change tout. La coquine s’est invitée et nous ne sommes pas loin d’un orgasme lapinesque en bouquet final !

    C.

     

     

     

    *

    Dans ce rêve, c’est un lapin qui orchestre la symphonie des sens. Tout peut arriver au cœur de la nuit, une fois les yeux fermés.  Plus rien n’est retenu et dans une explosion de couleurs, d’odeurs, de feu, l’orgasme impérieux, impérial surgit ! Il concentre tous les éléments de l’autre vie, inconsciente. Des rencontres, des lieux aimés, des moments chéris tourbillonnent dans un désordre irrationnel, éblouissant. Les lèvres gourmandes, couleur pulpe juteuse, sont gonflées de plaisir.

    L.

     

     

     

    *

    C’est l’explosion de tant de vie, tant d’amour, tant de plaisir, c’est ce que je vois dans tous ces éléments irrationnels. je sens la grandeur, la volupté. Pourtant l’ébriété d’orgasmes ne défend pas la liberté, et hop... il est là le lapin, et hop... il est plus là. Cache-cache de la vie. Ils s’embrassent, ils vivent dans les fleurs et les palais de la félicité, aujourd’hui mais demain ? 
    Moi je dis embrasse mes lèvres, mes pieds, profite de l’instant, prend le bonheur impérial de la jouissance, tout de suite ... Abracadabrant tout est dit !

    J.

     

     

     

    *

    Abracadabra ! Un lapin est sorti de l'histoire qu'écrivait un vieux sage. En un clin d'œil, il crée un patchwork d'éléments irrationnels destiné à la méthode Coué : la vie est belle, la vie est belle ! Douceur et gourmandises, floc, floc voilà les signes astraux… Emportée par la lave d’un orgasme impérial …vite un éventail que j'y écrase mes lèvres !

    O.

     

     

     

    *

    Aux lèvres écarlates de la nuit, s’est glissé un élément irrationnel… « Abracadabra, la vie est belle ! » clame un lapin lunaire. «  Tempêtes solaires, jets de magma et taux d’humidité élevée, conditions idéales pour voir fleurir un rare orgasme romanesque absolument impérial ! L’imagination est un dédale, entrez-y et perdez-vous !

    Ca.

     

     

     

     

     

  • Final des ateliers à Oloron-Sainte-Marie des 18 & 19 mars 2023 : CADAVRES EXQUIS

    Pour finir en beauté ces deux journées riches et créatives, à la demande générale, nous nous sommes livrés à ce jeu qui a fait la joie des surréalistes et qui a de nombreuses variantes. J'ai proposé celle qui consiste à écrire une phrase en laissant le dernier mot lisible pour la personne suivante qui enchaine et ainsi de suite, voici donc nos exquis cadavres :

     


    1/ Après avoir poussé la porte, elle actionne le loquet et part toutes voile dehors. L’ancre est levée et même lavée. Il est vraiment très courageux et bien-sûr, tu ne m’as rien dit. Comment veux-tu que je te trouve la réponse à la grande question de l’univers ? Il m’a offert cette rencontre et j’ai cru en mourir. C’est partir un peu ! Mais les voyages déforment les corps mous des bulbes bitumeux et prend les jambes à son cou dare-dare pour l’éviter. Par chance la collision n’eut pas lieu. Oloron-Sainte-Marie, le lieu du stage en entreprise en vue de finaliser tes études.

     


    2/ C’est foutu, on ne va pas s’en sortir. As-tu une idée ? L’écriture devrait aller de droite à gauche et en miroir. Mon beau miroir, ouvre-moi la porte du monde des géants comme les sommets environnants enneigés. Le Fuji-Yama étincelle et les cerisiers en fleurs. Le printemps me titille les phéromones qui lui donnent envie de détaler à toute vitesse de la lumière. Elle reprit sa course prudemment. Toujours la prudence, il faut foncer, se défoncer, s’enfoncer, à toi d’en trouver un autre choix encore, que d’écrire ou ne pas écrire sa vie et l’embellir.

     

     

    3/ La soirée se termine, le soleil brille encore. Brille de mille feux, offre-nous ton étincelle, le soleil brille de tous ses feux, la marmite bout et une délicieuse odeur piquante, ça donne faim mais est-ce comestible ? La musique emplit la pièce et tout le monde se met à danser. L’orchestre enchaina par une polka endiablée. Ce soir-là nous avions tous bu beaucoup de mots, beaucoup de monde, beaucoup trop de mots instantanés dans ta bouche, du bruit mais que se passe-t-il donc ? Je suis étonnée. Ah bon, le croyez-vous vraiment ?

     

     

     4/ Voilà le printemps qui arrive, les tourterelles roucoulent. Trop simple, moi aussi je peux roucouler. Bouge-toi ! Moi, lui, elle, ils sont tous endormis et recroquevillés dans le puits où repose l’Allemand. N’y buvez pas, l’eau y est empoisonnée mais je n’ai pas cueilli cette fleur. Elle rentre à la ruche déposer son nectar. L’abeille est un insecte sociable doté de dard pointu. Heureusement la voiture passe par là. Non je ne veux pas dormir ici, marmonna-t-il. Tu es toujours de mauvaise humeur je n’en peux plus.

     

     

    5/ La route rousse et scintillante emplit le ciel zinzolin. Il est l’heure du coucher des poules et du lever de drapeau devant le régiment rassemblé au garde-à-vous. Repos, ordonne le capitaine d’un ton furieux. Il est quand même gonflé, c’est lui qui… Mais qui donc, lequel d’entre vous a parlé une autre langue que celle de ma mère ? J’imaginais renaître au monde et en goûter toute la saveur ! Sa veuve et le sauveur savent sa peur bleue comme un girafon. L’ambulance arrive à bisto de nas comme on dit chez nous.

     

     

    6/ Petite verveine, sous la lune, explique que le feu intérieur, j’ai rencontré un berger avec son chien. Il renifle partout, suit la piste et lève la patte ! Le chat s’enfuit en courant, un véhicule blindé sauf qu’il est poche-percée et que l’argent file à toute vitesse dans le ciel étoilé. Puis nous sommes repartis sous la tente, abri, cabane, auvent, protège-moi de la pluie diluvienne et tristesse obligent au chocolat au lait de ses brebis. Je me suis régalée de ce nectar. Fut-il celui des dieux ? C’est une histoire abracadabrante, comment espérer connaître la vérité ?

     

     

    7/ Un jour dans la montagne et les marmottes pointent le bout de leur nez. C’est une étrange odeur qui plane, quelqu’un serait-il mort ? Mais ce n’est que pure comédie, tranquillisez-vous. Pourquoi moi ? Je ne suis pas ton bouc émissaire ! Mince, comment va t-on faire ? J’ai peur, fantômes, sorcières êtes-vous tous là pour la fête d’anniversaire à l’odeur des bougies éteintes ? Souvenez-vous, le ciel s’est ennuagé alors mais je ne veux pas partir… Mais je reviendrais me dit-il en colère ! Il est temps de s’éclipser à la montagne. Vive les Pyrénées, cria-t-il !

     

     

    8/ C’était un vrai plaisir de partager ces ateliers avec vous mais prenez garde car le chat veille et s’apprête à sauter depuis le pont dans le fleuve bouillonnant. Heureusement tous les habitants avaient déménagé, rangé, jeté, recyclé, transformé, composté tel le cadavre du voisin qui n’écoutait pas les autres, ne sont pas toujours les bienvenus. Hasard heureux, il n’y a que les montagnes qui vont et viennent ou va et vient selon le nombre impair et gagne. Faites vos jeux, rien ne va plus ! Allons, tu devrais te contenter de moins.


     

    Merci à toutes et tous et au plaisir de se retrouver aux prochains ateliers à L'Oustal !

    https://giteoustal64.com/

     

     

     

  • Ateliers écriture du 19 mars à Oloron (64)

     

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    Merci aux participant-e-s qui ont trouvé le temps

    de taper et de transmettre leurs créations !

     

    *

     

    LA VILLE IMAGINAIRE

     

     

    *

    Ville de NORTON AMIE SOLAIRE

     

    Place équilatérale escamotant tout tracé et triturant toutes sorties, sentes sinueuses sans sens s’évanouissant toujours subitement,  … la balade s’avère donc parsemée d’embûches. Allez comprendre cet enchevêtrement de rues et de passages souvent transformés en chausse-trappes à contourner pour ne pas s’égarer ou se heurter à des murs. Pourtant nous sommes accompagnés dans notre promenade par le concepteur de la trame, sans doute dépassé par son œuvre. Le pont ne se passe pas sans encombre. L’avenue bordée de platanes, quant à elle, s’ouvre largement devant nous. Et nous sommes à présent à ce carrefour : quelle route prendre pour aller au bout de notre voyage ?

     

    Cette rue semble bien. Les bâtiments se resserrent. Une placette pleine de terrasses de cafés invite à la pause. Un édifice plus haut et plus trapu que les autres ressemble à un espace public. C’est peut-être là que se tiendra tout à l’heure le rassemblement des édiles. Mais le temps passe, en avant vers ce parc planté d’essences endémique qui permet à la ville de respirer. Le vert des végétaux se marie bien avec la brique des murs laissés sans enduits. Un bus passe. Jusque-là le trafic ne se faisait pas remarquer.

     

    À l’arrière du bus, une publicité pour les carambars donne une autre touche de couleur. Nous passons un nouveau pont sur cette rivière qui traverse la ville. Il nous mène dans les bas quartiers, sans doute inondables, ce qui justifie cet imposant portail escamotable qui doit sans doute être fermé lorsque la crue menace. Est-ce la vue de cette publicité pour une gourmandise ou le fait que je n’ai rien avalé ce matin, quoi qu’il en soit la faim me tenaille soudain, au point d’en être douloureuse. Je vais fausser compagnie au groupe pour m’arrêter dans cette épicerie où je trouverai bien de quoi calmer mes maux. Curieuse ambiance. Lumière tamisée. On se croirait plutôt dans un bouge. Une affiche d’un érotisme torride est placardée sur le mur du fond où une tenture de velours rouge laisse deviner un passage. Vers une backroom ? Qui sait ?

    Mon imagination me joue parfois des tours et je n’ai de toute façon pas le temps de m’appesantir sur la question. Je ramasse vite un paquet de biscuits sur un rayonnage qui rassemble des produits et des objets hétéroclites et me présente à la caisse. Il est temps que je me remette en route pour rejoindre les autres et arriver à l’heure à la réunion. Mais cet épisode m’a troublée.

     

    J’entame cette pente raide et ne tarde pas à retrouver le groupe qui n’a pas pris trop d’avance, trop affairés qu’ils sont à déchiffrer le menu de cette auberge devant laquelle ils se sont arrêtés, sans doute mus par la même faim que moi. Je range le paquet de biscuits que j’avais entamé et me fraye un passage jusqu’au menu placardé devant la porte. L’auberge nous propose un drôle de voyage culinaire :

     

    en entrée :

    Velouté de cucurbitacées relevé au curcuma

    ou

    Œufs cocote au caramel de jujuba

     

    en plat :

    Ylang ylang en vermicelle cheveux d’ange sur rôti de pigeonneau

                ou

    Aloyau braisé et son écrasé de haricots

     

    et enfin en dessert, choix entre :

    Gélatine aromatisée à la banane flambée

                ou

    Émincé de goyave sur lit de beignet

     

    Nous voilà repus. Avant de reprendre notre cheminement vers le lieu de réunion, nous réglons à tour de rôle notre note à l’aubergiste perché sur sa chaise haute tel un sphinx. À mon tour de m’exécuter et voici ce qui me donnera le sésame :

    •      Qu’est-ce que l’avenir nous réserve ? Une brassée.

    •      Pourquoi le ciel est-il changeant ? Parce que sur cette terre aride la vie est tellement précieuse et belle.

     

    J.

     

     

     

    *

    Ville de Soiran Aime Ronlote

     

    Ronlote, étape ennuyeuse et terrifiante, elle est toute éclatée en nœud dormant.
    Aime et tri idiot, tapageur, ronflant.
    Soiran, non non, négligez Zoé et Thérèse. 

     

    Allez porter votre poubelle au bout de la route, là où se trouve le parc : toboggan et balancelles, enfants joyeux.
    La montagne s’élève au-dessus des cabanes.
    Le marché est bruyant, tout le monde s’y rencontre.
    La cloche de la chapelle sonne à tout va.
    Je m’arrête sur un banc.

    Le car sur le parking est sur le départ vers le lycée, ancien bagne envahi par les sangliers. Les marcassins suivent les filles, attendant une friandise.
    Travailler, apprendre, imaginer, écrire le texte de l’après-midi : l’équipe s’applique.

    La réunion se tiendra sous le pont, vous contournerez le mur et vous passerez le portail.
    Le sujet du jour, à Soiran, porte sur les maux et la façon de soigner : 
    - caries et carambar,
    - solitude et érotisme,
    - boiterie et skateboard.
    N’hésitez pas à proposer un nouvel aménagement pour chacun d’eux.
    Je m’ennuie, j’ai faim.
    Le sujet du jour, à Ronlote, laisse les participants rêveurs.
    Aime se réjouit de tout le bonheur qui fleurit çà et là avec le printemps.


    Aujourd’hui le menu de l’auberge sera :

    Veau marengo et son petit riz
    Oreilles d’escargots en chemise de nuit
    Yaourt et concombre, appelle le tzatziki
    Artichauts en salade servis cuits
    Gingembre confit
    Et glace avec coulis.

     

    Voilà mes tickets restaurant, j’y ai caché ce que tu voulais.
           Pourquoi la vie est-elle si longue, si ennuyeuse, si triste ?

           Parce que les nuages pleurent.

           Qu’est-ce que tu peux changer ?
           Une fleur

     

    Adieu, je pars.

     

    M-P

     

     

     

    *

    Ville d'Ô Mantero Lioransie

     

    _« Quartier remarquable et très semblable en nos souvenirs sensuels, suspendus sur Rome. Surprenant territoire enchâssé, écrasé, émotionnel, ludique et tellement tremblant, tremblotant. 
    J’adore ce brumeux nuage où repos et calme prennent tout leur sens. 
    L’atmosphère permet à force poumon d'être submergé par les odeurs de mures, de curcuma ou de sueur. 
    À fleur de peau à chaque rayon de lune dont les mélopées grelottantes procurent autant d'amour que de force, les huttes sont suspendues entre les prés où poussent les fleurs les plus colorées du monde.
    Chaque rue, chaque chemin pavé d'humeur, reflète ses habitants, ces passants, ses visiteurs.
    Le rire autant que la sensualité et la flemme s'élèvent, laissant apparaître de petits nuages gracieux qui caressés par les ailes des mésanges deviennent musique, en cadeau au ciel et à la lune.
    La place centrale où se déroulent les réunions, lieu où se discute inlassablement la nécessité de pérenniser les maux et la faim, est cernée par un petit ruisseau où coule une eau délicate au parfum de lilas.
    On y accède après avoir franchi le grand portail par un petit pont de carambar, matériaux à la fois souple, malléable et très collant dont il est fait aussi, quelques murs, lorsque fondent les plus anciennes constructions.
    Je dois souligner que le marshmallow étiré et tendu, suspendu au-dessus de la place pour l'occasion, par quelques girafons bleus est emprunt d'érotisme et laisse planer un petit air serein-sucré.
    Le menu de l'auberge propose, selon les vents et quartier de lune :
    Velouté aux larmes de girafon bleu et ses éclats de voix
    Ode à l’ébène, mauvais sentiments poivre-chocolat
    Yacht meringué fourré d'amour sur lit de caresses jasmin
    Accompagnements sympathiques eaux et vins
    Gaudrioles de passants et sa salade de mesclun
    Étoile carmin (légumineuse de nos soins)
    Attention tu devras m'offrir deux énigmes qui te permettront si je suis satisfait, de choisir de rentrer chez toi, mais à ton réveil tu ne te souviendras de rien, ou bien sûr de rester. 
    Si tu choisis de rester, il te faudra faire l'offrande d'un sentiment à la communauté.
    Désormais je t'écoute : »

    _« Qu’est-ce que tu penses de la mort ?
    Une capucine 
    _ Pourquoi les vaches ont quatre pattes ?
    Parce que dieu le veut »

     

     

     

    *

    Ville de RIMOSTANE-EN-OROILA

     

    J’arrive et trébuche en entrant, tellement tendue et timide. Ville énigmatique, ensorcelante. Quelle éblouissante étendue. Rues sinueuses, sableuses, savamment taillées. Murailles sentinelles. Grand dénivelé, escaliers sauvages.

     

    Je m’avance à pas menus toujours et m’engouffre dans les ruelles. Souvent obscures, elles ne sont cependant pas effrayantes. Les gens devant leurs pas de porte, m’observent, me regardent passer, sans méchanceté. Je me sens plus courageuse, tente quelques regards, de tendresse même. On m’a raconté que la coutume veut que les étrangers fassent preuve de tendresse avant qu’on ne leur adresse la parole. Pour le moment, aucune autre réaction que des regards muets. Je persévère dans mon avancée. Toutes les ruelles mènent à une vaste place. Elle est très bruyante, c’est jour de marché ! Quel bonheur ! Que d’étals, que de monde, que de couleurs ! Les odeurs sont envoûtantes, me mettent l’eau à la bouche sauf que problème : avec quel argent peut-on payer ? J’ose demander à un marchand : ne me répond pas. De même avec un passant.

     

    Je m’arrête, alléchée, devant un autre qui vend des pâtisseries et à ma grande surprise, le marchand qui a vu que je regardais ce qui ressemble à des tartelettes aux fruits, prend un petit sac en papier, en glisse une avec des fruits verts dedans et me le tend. Je suis gênée, lui explique que je n’ai pas d’argent parce que nul n’a pu me dire quelle devise circulait dans cette cité et je ne saurais ainsi le payer. Le marchand fait une grimace amusée et insiste à me tendre le sachet. Je le saisis car je ne veux pas le fâcher et d’un regard que j’espère très tendre, le remercie. Il a l’air satisfait et je repars avec ma friandise. Je la mange de suite, plante les dents dans un nectar de fruit d’une saveur indescriptible sur une pâte d’une finesse exquise qui m’enchantent le palais. Je vais ainsi déambulant sur cette grande place et chaque marchandise devant laquelle je m’arrête est mise dans un petit sac et je paye d’un regard d’une tendresse que j’espère la plus généreuse. Il faut que je quitte ce marché, ma petite valise est tellement pleine que je ne peux plus rien acheter de plus mais quel étrange et fascinant marché !

    Je repars dans les petites ruelles qui m’emportent vers d’autres quartiers de la ville. À la sortie du marché, une très énigmatique foire aux mots me fait repartir avec des petits papiers, un peu comme ceux qui enrobaient dans mon enfance les fameux carambars colle-aux-dents mais ici point de blague ni de sucrerie, juste un mot et je ne sais trop quoi en faire mais je les mets dans ma poche, il ne s’agirait pas de les perdre car cela avait l’air très important pour les habitants.

    Le quartier dans lequel je me trouve maintenant est très différent des précédents, les rues sont plus droites, les murs sont peints de toutes les couleurs et au-dessus des portes, il y a des enseignes et comme il m’a fallut pour venir apprendre obligatoirement la langue de la cité (le Rimostainroilannais), je peux lire ce qui est écrit sur chacune de ces enseignes : Malodo, Malalatête, Malodents, Malpartout, Malalâme… Je dois être dans le secteur des spécialistes en toutes sortes de maux, ce qui assez rigolo, il y a même Malocu ! Je traverse ce surprenant quartier tellement désert, les habitants ne doivent pas être souvent malades ! J’aperçois alors un pont qui surplombe une jolie petite rivière. Ce pont est fermé par un grand portail en ce qui semble être des sortes de bambous joliment ouvragés. Vraiment magnifique ! Je m’approche, le portail n’est pas fermé, suffit de le pousser pour traverser le pont. Ce que je vois alors une fois engagée dessus me laisse sans voix. Sur chaque rive tout au bord de la rivière, des groupes de personnes entièrement dénudées se baignent ou prennent le soleil. Une sensation de paix se dégage de tous ces gens, certains sont assis en cercle et on l’air de parler comme dans une sorte de réunion, toujours ce sentiment de calme et de sérénité et d’autres groupes encore… et là je ne sais si je peux en parler, je suis quand même assez troublée. Il y a comme une sorte de danse, les uns et les autres s’enlacent, se caressent, s’embrassent et ils se dégage de ces scènes un tel érotisme que je suis soudain gênée d’être plantée là sur le pont à regarder et je préfère reprendre ma marche mais je suis émue par la beauté et la quiétude de tout ce que je viens de voir.

    Je me promène encore, découvrant de nouveaux quartiers, chacun avec ses singularités et je crois bien que c’est la plus belle cité jamais visitée mais je commence à avoir faim. Ça tombe bien, une auberge se présente juste au coin de la rue. Je suis curieuse, voyons son menu :

     

    « Vol au vent de sirocco

    Oreillettes de pecorino

    Accras de légumes rose soleil

    Y’a bon à la sauce abeille

    Gourmandise de la chèvre du patron

    Entremets glacé au melon-melon »

     

    Ce repas était vraiment délicieux, je pensais pouvoir payer là aussi d’un regard infiniment tendre mais là ça ne marche pas comme ça ! J’apprends ainsi l’existence d’un très vieux sphinx gardien de la cité et je découvre non sans un léger frisson que sans jouer le jeu qui m’est proposé maintenant, je ne pourrais la quitter. Le vieux sphinx a faim lui aussi et il n’a pas faim de chair mais de questions et de réponses, aussi nous nous cotisons - tous ceux qui ont mangé ce jour dans cette auberge - pour lui offrir chacun deux questions et leurs réponses.

    Voici les miennes :

     

    Pourquoi l’herbe bleue est-elle si délicate ? 

    -         Parce que le désert donne soif.

     

    Qu’est-ce que la poésie ?

    -         Un squelette.

     

    Ca

     

     

     

     

    *

     

    Mon portrait fantastico-poétique

     

     

    *

    Un peu geai effronté, un peu clé amoureuse, je chante violet

    Un peu jolie pianiste, je joue irisé

    Un peu tranquille, un peu saute-mouton, un peu loyauté, un peu asperge, un peu bossa-nova, un peu spaghetti bolognese, un peu café, un peu cloporte, je soigne ocre jaune

    Un peu merdre, un peu louche, ou peu capitaine crochet, un peu bavarois, un peu pince-monseigneur, un peu jalousie

    Je suis un hérisson, je m’appelle tempête, je marche vermillon

    Je suis une chimère, je m’appelle pâquerette

    Je suis une dague, je m’appelle tristesse, je siffle vert olive

    Je suis une fleur, je m’appelle amour

    Je suis une aviatrice, je m’appelle joie

    Je suis un pied, je m’appelle chausse-pied

    Je suis un fantôme, je m’appelle sang

    Je suis un ruisseau, je m’appelle plaisir

    Je suis un arc-en-ciel, je m’appelle lapis-lazuli

     

    J.

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 18 mars à Oloron (64)

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    J.

     

    Espace_féminin_ciel_sourire_artistique_déchirer_langoureux_chemin

     

     

     

    *

    La grande vérité serait-elle ce chemin qui part d’un sourire pour nous conduire au ciel ?

    Un voyage artistique conduisant vers l’espace,

    Un état langoureux tout carcan déchiré,

    L’expression pacifiée de l’éternel féminin ?

    C.

     

     

     

    *

    Long est le chemin déchiré de l’espace féminin dont le sourire langoureux éclaire le ciel d’un éclat aux effets artistiques.

    M.

     

     

     

    *

     

    La grande vérité suspendue dans l’espace


    Quel chemin prends-tu ?
    Vers quel ciel marches-tu ?
    Est-ce que tu essaies de créer quelque chose d’artistique ?
    Peindre cette femme, féminin langoureux et déchiré.
    Donne-moi un sourire.

    M-P

     

     

     

    *

    Ciel, comment éviter ce chemin ?
    C’est un espace soi-disant artistique où les statues toutes plus moches les unes que les autres représentent des femmes aux sourires langoureux et hypocrites.
    Quelle mauvaise représentation du féminin.
    Je me sens humiliée, déchirée.
    Ouf, le ciel se couvre, ces statues éphémères vont disparaître.

    V.

     

     

     

    *

    Son chemin artistique féminin lui ouvre l’espace langoureux d’un ciel déchiré par son sourire.

    J-L

     

     

     

    *

    En langoureux chemins artistiques,

    par touche grenat sur toile déchirée,

    le sourire du ciel s'applique,

    l'espace est féminin,

    si vous l'écoutez.

    Y.

     

     

     

    *

    Dans cet espace suspendu, on peut déchirer le ciel d’un sourire magique et faire apparaître la grande vérité. Elle est de l’ordre du langoureux et s’étoile en chemins qui mènent chacun vers un versant de l’artistique féminin. Une palette de sensations qui nous fera croire au père Noël — enfin à la mère Noël plutôt ! Cela vous tente ? Alors, n’hésitez pas, souriez-moi !

    Ca

     

     

     

    *

    Qu’il est sinueux le chemin qui nous mène à travers le ciel déchiré à ce bout d’espace réservé.
    Rien de sacré dans ce sourire féminin, qu’un appel langoureux à colorer de quelques traits et assemblages artistiques notre avenir menacé.

    J.

     

     

     

     

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    M-P

     

     

    Extraverti_sein_compact_enchevêtrement_cubique_humain_cadre_regard

     

     

     

    *

    L’humain en son sein garde son regard sur cette forme compacte et cubique,
    Puis il sort du cadre, déchire cet enchevêtrement, vers sa liberté extravertie.

    C.

     

     

     

    *

    Dans l’atelier de l’artiste extravertie, le regard se perdait dans l’enchevêtrement des cadres et rangements cubiques. Une boîte compacte laissait entrevoir un sein.

    M.

     

     

     

    *

    Un sein, une main, un regard.
    Toutes ces choses humaines qui me touchent tant.
    Cet enchevêtrement d’émotions tellement compact me transporte en une explosion de joie et je déborde.
    Pourquoi suis-je si extraverti ?
    Comment rester sage et dans le cadre ?

    V.

     

     

     

    *

    On sait bien que tu es extravertie, mais tu ne peux pas cacher ces seins ? Dès que je me tourne vers toi, mon regard se porte sur eux.

    Quoi que tu en dises, tu sors du cadre et dès que nous serons au contact des autres humains, dans cet enchevêtrement inévitable, j’ai peur de te perdre. Ma pensée n’est pas cubique, mais je trouve que tu exagères.

    J.

     

     

     

    *

    Quel humain extraverti a su plonger son regard au sein de cet enchevêtrement compact pour sortir de ce cadre cubique.

    J-L

     

     

     

    *

    Sous le regard avide,

    l'art extraverti,

    telle une explosion,

    l'enchevêtrement sort du cadre,

    des formes cubiques à la rondeur des seins,

    voilà toute la folie de l'humain.

    Y.

     

     

     

    *

    Forcément dans un cadre cubique à l’enchevêtrement compact, un regard humain extraverti sera attiré par la rondeur : la courbe d’une main, d’un ventre ou le fruité d’un sein, comme des îles où aborder pour échapper aux droites coupantes, aux arêtes, aux angles qui hachurent la pupille. Le regard humain comme un oiseau cherche son nid, le moelleux d’une fesse, un peu de douceur, de tendresse où atterrir sans s’écorcher.

    Ca.

     

     

     

    *

    Deci Delà

     

    Son regard est là.
    Derrière lui toute l’histoire des hommes.
    Un enchevêtrement compact, cubique, fait l’humain réfugié dans le cadre.
    Des femmes, des seins, des couleurs, je te tends la main.

    Es-tu vraiment extravertie ?

    M-P

     

     

     

     

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    C.

     

    Enquête_énigme_esprit_cohérent_chemin_conte_debout_humanité

     

     

     

    *

    Debout sur le chemin, la détective menait son enquête. Elle comptait sur son esprit cohérent pour résoudre l’énigme, ce qui ajouterait un nouveau conte au patrimoine de l’humanité.

    M.

     

     

     

    *

    Les regards


    Menons l’enquête, où te mène le chemin dans la forêt, trouveras-tu la clé de l’énigme ?
    Écoute le conte, regarde les femmes.
    Écoute ton cœur, ferme les yeux.

    Toute l’humanité se lève, l’esprit appelle à rester debout.
    Sois cohérent.

    M-P

     

     

     

    *

    Elle enquête sur l’énigme de ce conte à dormir debout, et son esprit cherche le chemin cohérent de son humanité. 

    JL

     

     

     

    *

    Elle était debout au centre du chemin, seule face à nous, l’esprit libre, le regard hautain.
    Mais sur quelle enquête travaillait-elle ?
    Aucune, elle faisait semblant de résoudre une énigme, mais rien ne semblait cohérent dans son attitude.
    On se serait cru dans un conte vidéo.
    En une seconde, elle a pointé son arme sur elle et a tiré.
    Nous avons hurlé.

    V.

     

     

     

    *

    Le capitaine Leaumar râlait. Comme très souvent elle avait été rappelée pendant ses congés pour mener cette enquête alors qu’elle espérait souffler enfin après plusieurs mois passés sur une affaire sordide. « Encore une fois, se dit-elle, ils ont dû penser en haut lieu que j’étais la plus habilitée à dénouer une énigme a priori sombre et compliquée. »

    Tout ce qu’elle savait, c’était qu’on avait retrouvé dans ces marécages inhospitaliers plusieurs corps de jeunes filles noyées. Elle employa les premiers jours à questionner les habitants du village voisin, tous plus patibulaires les uns que les autres. Il en ressortait une impression malsaine teintée d’ésotérisme. On lui parlait de sorcières, de rondes à la pleine lune, d’esprits vagabondant, de rassemblements mystiques…

    En tout cas rien de cohérent dans cette histoire à dormir debout. Elle en était, à ce point de ses investigations, à se demander s’il restait quelque humanité dans ce coin perdu et commençait à tourner en rond quand soudain, au détour d’un chemin, surgit, comme sortie d’un conte, une créature déguisée en Blanche-Neige qui pointait une arme sur elle. Malgré son expérience des situations périlleuses, un long frisson la parcourut…

    J.

     

     

     

    *

    Conte-moi que blanche debout,

    sur les chemins de l'esprit des temps,

    résoudra l'énigme de l'espace cohérent,

    et que l'enquête, dans l'encre sera figée.

    Une joie pour tous, une pause pour l'humanité.

    Y.

     

     

     

    *

    Blanche-Neige mène l’enquête : des crimes ont été commis dans des contes, les enfants sont perplexes, Ghandi en a perdu la paix. L’énigme est coriace et l’avenir de l’humanité est en jeu. L’esprit de Blanche-Neige tente de se frayer un chemin cohérent dans cette affaire très embrouillée. Qui a vendu la peau de l’âne avant de l’avoir tué ? Qui a réveillé la bonne Carabosse sans l’avoir embrassée ? Qui a mangé la galette du loup ? Qui a transformé en carrosse la grenouille du petit Poucet ? Bref, Blanche-Neige a du boulot mais tous les indices semblent bien confluer vers un seul et même coupable : un chat soi-disant charmant chausse de bottes de sept nains….

    Ca 

     

     

     

    *

    Mais que faisait-elle encore debout à mener son enquête,
    Rien n’était cohérent dans cette histoire.
    Tous semblaient avoir perdu l’esprit,
    Leur comportement restait une énigme.
    Sauraient-ils retrouver le chemin,
    Sauront-ils garder leur humanité ?
    Quel message ce conte leur aura-t-il inspiré ?

    C.

     

     

     

     

    Collage_Atelier_Oloron-Michel_Aurière.jpg

    M.

     

    Sage_chaud_tête_voyage_planète_couleur_énigme_mode

     

     

     

    *

    Quelle grande énigme que la mode.

    Question de couleur, question de planète,

    Que te dis ton voyage ?

    Ne pas avoir chaud, voilà qui est sage.

    Un chapeau sur la tête ?

    C.

     

     

     

    *

    What is the fashion ? La mode ?


    Voyage autour de la planète.
    Les couleurs t’emmènent, de son turban jaune, aux fruits de la tentation, de la tenue de l’enfant, au bateau rose qui flotte sur l’eau.
    Il reste une énigme dans la tête du sage.
    Quel sens a la mode ?
    Quel mode d’emploi pour le chaud et le froid ?

    M-P

     

     

     

    *

    Pour résoudre l’énigme, pas besoin de code.

    Il suffit de se plier à la mode.

    Choisis ta couleur parmi les plus chaudes,

    Couche sur le papier ce qui te passe par la tête.

    Sans vouloir faire le tour de la planète,

    Rassemble enfin tes pensées les moins sages

    Et accomplis jusqu’au bout ce long voyage.

    J.

     

     

     

    *

    Il avait une tête dans les mains et en courant, elle atterrit dans mes bras.
    Le sang encore chaud dégoulinait le long de sa jambe.
    On m’avait dit que c’était l’endroit le plus dangereux de la planète.
    Mais quand même, on m’avait dit que ce voyage devait m’apporter de la sérénité et de la douceur.
    On m’avait dit aussi, aucune énigme à résoudre, reste sage.
    J’étais plein de sang rouge qui virait déjà au noir.

    V.

     

     

     

    *

    La mode des voyages donne chaud à la planète ! De quelle couleur va devenir notre astre bleu ? C’est une énigme ! Est-il sage de garder la tête froide face au réchauffement ?

    J-L

     

     

     

    *

    Dans leurs yeux, douleurs et souffrances,

    d'une planète en errance,

    dans leurs yeux les couleurs sages,

    de pays chauds en voyages,

    dans leurs yeux la joie de l'innocence.

    Énigme ou enfance ?

    Dans leur tête, sans autre procès que la mode.

    Y.

     

     

     

    *

    « J’en ai marre ! Le catch ça fait vingt ans maintenant et j’en ai vraiment plein le ring de faire le clown pour un public de moins en moins chaud en plus ! Je ne sais pas, ça sent la fin, moi je dis, c’est plus à la mode ! Et puis en vérité je n’ai pas choisi ça moi, c’est juste que dans la famille de père en fils et même ma grand-tante, c’est le catch, voilà ! Mon père c’était Toucan Come On, mon grand-père Grand cygne féroce, la tante c’était Reine des termites, et ben moi c’est Macareux de Fuego, tu parles d’un nom ! Moi, tu vois, j’ai toujours été différent, d’abord je ne supporte pas la violence ni ces combis en lycra de toutes les couleurs qui te collent aux fesses. Et puis depuis tout gamin, j’ai des voyages plein la tête, je voudrais découvrir la planète et aller rencontrer de grands sages. Ouais, ouais, rigole pas, c’est mon truc à moi ça : les grands sages alors tu parles si je suis une énigme pour ma famille. Le macareux loco, qu’ils m’appellent tous ! Mais moi je n’ai pas renoncé et le macareux loco, vous verrez, il ne va pas tarder à s’envoler ! »

    Ca

     

     

     

    *

    Le sage voyage autour de la planète et sa tête chaude reste une énigme pour la mode des couleurs.

    M.

     

     

     

     

    collage Véronique_atelier écriture 18-03-2023.jpg

    V.

     

    Méditerranée_échouage_rêve_safran_lointain_sommeil_douceur_harmonie

     

     

     

    *

    En plein sommeil, en plein rêve,

    À la recherche de pays lointains aux parfums de safran.

    Mon esprit vagabonde entre douceur et harmonie…

    Mais c’est là que je suis née, en Méditerranée !

    C.

     

     

     

    *

    Long est le chemin déchiré de l’espace féminin dont le sourire langoureux éclaire le ciel d’un éclat aux effets artistiques.

    M.

     

     

     

    *

     

    Les phoques


    Écoute la cloche dans le lointain.
    L’air de la Méditerranée remonte le fleuve.
    Ton rêve est jaune safran.
    Ton sommeil est harmonie et douceur.

    Un échouage est en cours.

    M-P

     

     

     

    *

    Sur ces rivages lointains, il est d’usage de teindre les tissus avant de les utiliser pour confectionner des vêtements hauts en couleurs. Je me promène entre les bassins où s’affairent hommes et femmes, baignée par la douceur et l’harmonie que dégagent leurs gestes lents. L’échouage d’un cargo qui vient de traverser la Méditerranée leur a fourni les ballots de tissu dont ils ont besoin pour leur activité. Je ne me lasse pas de déambuler dans ces ateliers à ciel ouvert où prédomine aujourd’hui la couleur safran. Je me sens emplie d’une quiétude langoureuse, portée par le doux chant qui rythme leurs mouvements. Driiiiing ! Zut, c’est mon réveil qui sonne et me sort de mon sommeil. Ce n’était qu’un doux rêve !

    J.

     

     

     

    *

    L’horreur de l’échouage en Méditerranée a disloqué leur rêve de lointain. Ils avaient laissé au pays l’harmonie des parfums de safran et d’épices, les douceurs de cannelle, ils sont maintenant en sommeil pour l’éternité. 

    J-L

     

     

     

    *

    « Échouage sur l’oreiller, plonger en douceur dans le sommeil et hop, direction port sur la Méditerranée ! Les rêves affluent, départ pour les lointains. Jamais de cauchemars ! Chaque nuit, c’est croisière de luxe et volupté, harmonie et tranquillité ! Je me ressource et c’est tellement réel que je me demande si ce sont vraiment des rêves et vous savez le plus étrange ? Bon, vous n’allez pas me croire mais vraiment le plus étrange, c’est que parfois le matin à mon réveil, plane un parfum d’épice. Cannelle, girofle, cardamome ou vanille ou ylang-ylang et ce matin, c’était le safran. Je vous assure, mon oreiller sentait le safran ! C’est comme ça, chaque nuit la quintessence du bien-être… Alors vous comprenez pourquoi j’arrive en retard, patron, avec des nuits comme ça, mettre le réveil, c’est un sacrilège ! »

    Ca

     

     

     

    *

    Sommeil chaud et douceur du soir,

     harmonies apaisantes diffuses de rêves,

     où de lointains échouages suaves

    transpirent le safran et susurrent la Méditerranée.

    Y.

     

     

     

    *

    L’échouage du navire s’est révélé un véritable cauchemar.
    Je dormais d’un sommeil profond, un rêve d’une douceur et d’une harmonie intenses me faisait voyager sur la mer méditerranée.
    Dans mon rêve un lointain cri de terreur me réveilla.
    Sur la mer couleur safran flottait les corps de nombreux hommes, femmes et enfants qui avaient tenté de rejoindre notre pays.

    V.

     

     

     

     

     

    collage JLuc_atelier écriture 18-03-2023.jpg

    J-L

     

     

    Rituel_perché_chanteur_opposition_voix_pèlerinage_Corcovado_rire

     

     

     

    *

    Mais que fait cet ours perché sur le Corco Vado ?
    Est-il en pèlerinage ?
    Va-t-il détrôner le chanteur, lui faire opposition ?
    Donner de la voix puis éclater de rire ?
    Bannir les rituels puis tout à coup s’enfuir….

    C.

     

     

     

    *

    Perché comme un chanteur rituel du pèlerinage au Corcovado, l’homme riait et sa voix était en opposition avec celle des jeunes filles.

    M.

     

     

     

    *

     

    L’ours blanc


    Ils sont tous là, on entend leurs rires, c’est le début du pèlerinage, les chanteurs sont perchés, les voix montent jusqu‘au Corcovado.
    Le rituel va commencer.
    Quelle est cette opposition qui sourd dans la montagne ?

    M-P

     

     

     

    *

    N’importe quoi.
    Il veut chanter en haut du Corcovado en profitant de la venue des pèlerins.
    Mais il peut ?
    Mais non, tu connais les rituels des pèlerins.
    De toute façon, il est toujours dans l’opposition.
    Il va faire rire le peuple avec sa voix de crapaud.

    V.

     

     

     

    *

    La tête à l'envers.

    De rituel en oppositions,

    l'écho du rire de la statue,

    perché haut, le chanteur suggère,

    de pèlerinage en contradiction,

    résonne le Corcovado et la voix du père.

    Y.

     

     

     

    *

    Voici revenu la saison du pèlerinage, tous se rendent au pied du Corcovado pour ce rituel quand même bien perché ! La cohue est immense, on peut sentir la joie et l’effervescence. La légende dit que cette fête est une réminiscence d’un très vieux rituel gaulois arrivé avec quelques expatriés de la vieille France et qu’il ne cessera que lorsque les ours polaires viendront habiter les mornes de Rio, autant dire jamais, surtout que les ours polaires, bientôt, il n’y en aura plus ! La foule avance donc dans la liesse. Cette cérémonie s’appelle le Rituel d’opposition. Au sommet du Corcovado, tel un Christ prêt à être sacrifié, se tient le Maître Chanteur vêtu de blanc accompagné d’une escorte de fans. Et voici ce qui se passe : chaque fois que le Maître Chanteur commence à faire entendre sa voix, la foule se met à rire et à huer et hurle dans un seul élan « Opposition ! Opposition ! ». Les fans se mettent alors à chanter aussi pour soutenir le Maître mais s’ils n’arrivent pas à couvrir les vociférations de la foule qui hurle alors « ça va barder, ça va barder ! », alors le Maître Chanteur est saisi, bâillonné et attaché à un mat durant tout le temps d’un long banquet décliné autour d’une soupe traditionnelle de crabes et d’araignées de mer. Chaque année c’est la même chanson car le Maître Chanteur, même soutenu par de nombreux fans, jamais ne parvient à couvrir la voix d’une foule affamée.

    Ca

     

     

     

    *

    Haut perché sur son immaculé Corcovado, l’aérien chanteur mêle sa voix aux rires bigarrés, sans opposition avec les joyeux rituels du pèlerinage.  

    J-L

     

     

     

     

     

     

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    Y.

     

     

    Gonflé_fourmillement_élévation_parole_sensuel_tournis_écluse_battement

     

     

    *

    Dans ses multiples métamorphoses l’artiste accroit son horizon

    Vers quel nouveau battement, fourmillement sensuel, s’évade-t-il ?

    Il franchit l’écluse, sa force donne le tournis.

    Il atteint l’élévation qui se passe de paroles.

    Cœur et veines gonflés….

    C.

     

     

     

    *

    Le fourmillement sensuel de la parole produit une élévation et des battements jusqu’au tournis. Gonflée, la victime est tombée dans l’écluse la plus ancienne du monde.

    M.

     

     

     

    *

    3D – les palpitations ne sont jamais bien loin


    Tourne, tourne, tu me donnes le tournis.
    Le battement de mon cœur gonflé, sensuel, prend la parole.
    L’élévation passera par l’écluse.
    L’élévation viendra de la musique.
    L’élévation donnera naissance au fourmillement des idées et de la création.
    L’élévation sera plus facile en ascenseur.

    M-P

     

     

     

    *

    Danse, danse, remplis tout l’espace, tournicote, tourneboule, tourne, tourne jusqu’à avoir le tournis. Ce fourmillement dans ton corps laisse-le s’échapper. Ouvre l’écluse pour libérer ta parole, mais ce sont tes mouvements qui sont sensuels plus que tous les langages. Aligne-les sur les battements de ton cœur et lorsque, les poumons gonflés, tu te sentiras prêt, laisse-toi aller à cette élévation dans un élan cosmique. Respire. Prouve que tu existes !

    J.

     

     

     

    *

    Il est gonflé quand même.
    Aucun respect de la parole et en plus l’écluse s’est refermée sur moi provoquant une vague de fourmillements sensuels.
    Par sa faute, j’ai eu une élévation subite de mes battements cardiaques.
    J’en avais le tournis !
    Mais quand même, quel homme.

    V.

     

     

     

    *

    Il y a d’abord ce fourmillement dans les extrémités, ces petits frissons, ces envies de danser. L’horizon s’agrandit et s’ouvrent les écluses en douces palpitations. Les paroles s’éparpillent, gonflées par l’élévation de l’intensité, alors commencent les métamorphoses sur le rythme des battements de cœurs synchronisés. Dans un tournis sensuel, les corps explorent la diversité des mouvements, se plient et se déplient sur une musique de cordes. « Enlace-moi, détache-moi »… Toutes les dimensions sont explorées, la verticalité pointe une convergence mais elle n’est pas centrale, chacun mettra le piment qu’il souhaite de la façon qu’il le désire, l’idée étant de permettre à chacun d’atteindre ses antipodes.

    Ca

     

     

     

    *

    Métamorphoses piquantes, de chacun l'élévation,

    au rythme des battements, des palpitations,

    de sensuelles paroles chantent à l'horizon.

    Des fourmillements du corps où résonnent les sentiments,

    gonflés par le vent, les émotions ont le tournis.

    Que les écluses s'ouvrent au son des violoncelles.

    Y.

     

     

     

     

     

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    C.

     

    Éveillé_appel_chapelle_bouche_céleste_évasion_fumée_attente

     

     

     

    *

    Bien à l’abri dans leur chapelle, ils rêvaient d’évasion,

    la fumée sortant de leur bouche les maintenait éveillés,

    dans l’attente d’un signe, d’un appel, d’une commande céleste.

    C.

     

     

     

    *

    Éveillée par l’appel de la chapelle, Céleste restait bouche bée, en attente de fumée qui faciliterait son évasion.

    M.

     

     

     

    *

    Le rêve


    L’Éveillé céleste est dans l’attente.
    La fumée s’échappe de la chapelle : appel à l’évasion.
    Ouvre la bouche, laisse ton pétard.
    Téléphone à la station.
    Mire le ciel.

    M-P

     

     

     

    *

    J’appelle, j’appelle.
    Où est-il ? Dans quelle chapelle ?
    Sous la voute céleste ?
    L’attente est longue, si je connaissais les messages des indiens, je pourrais me servir de la fumée, ou encore siffler avec ma bouche.
    Je dois rester éveillé.
    Il le faut, notre évasion doit réussir.

    V.

     

     

     

    *

    À l’appel céleste des dieux de l’Olympe répond le rêve et l’évasion dans la fumée des chapelles… À la bouche de l’Éveillé, l’attente d’un cri muet. 

    J-L

     

     

     

    *

    Dans la fumée de l'attente,

    rêves éveillés ou surgissent

    Babar et mythologie,

    évasion céleste ou bouches absentes,

    l'ange appelle,

    de l'espace ou du temps,

    merveilles de chapelles.

    Y.

     

     

     

    *

    Il y a eu une bousculade dans la chapelle, certains ont tenté une évasion céleste mais le Grand Chien a dit qu’ils n’étaient pas prêts, qu’il fallait faire comme tout le monde et attendre l’appel. « Patienter dans la salle d’attente, on a dit ! C’est du travail d’atteindre le stade de l’éveillé, ça ne s’achète pas au supermarché du coin ! ». Heureusement que le Grand Chien sait se faire respecter, il sait très bien distinguer les vrais éveillés de ceux qui font semblant, ce n’est pas la peine de lui faire le coup de la fumée biblique, ça ne marche pas, il ne laisse passer que les éveillés par les grandes bouches. « Alors asseyez-vous, tenez vous tranquille, apprenez à ne rien faire et quand ça sonnera, vous entendrez et un par un , vous passerez, non mais ! Y’a pas le feu, pas la peine d’essayer de nous enfumer, tout le monde finira par passer ! »

    Ca.

     

     

     

     

    Et en bonus, un deuxième collage de M-P :

     

    Collage Marie-Paule (2).jpg

     

     

    Merci à toutes et tous pour ce superbe atelier !

     

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 6 avril 2023 - Cahors

     

    collage du 6 avril 2023.jpg

    O.

     

    or_ roue_ vague

     

     

     

    *

    Vaste building, vaste territoire, vaste questionnement. La roue du temps nous projette dans le futur, et le miroir réfléchi le visage de la femme soucieuse. Les vagues dans le mouvement de balancier, font remonter des eaux le monde ancien où nous célébrons les ors et la richesse des ordres. 

    Le monde nouveau n’est pas en reste : la possession, l’opulence règne en maître au détriment de la douceur de la vie. 

    J.

     

     

    *

    Nous voici face au miroir : qu'avons-nous fait ? Sacrifier les générations futures pour de l’or ? Enchaîner l’espoir et laisser les eaux monter ? Continuer à se gaver et peu importe le coût ? Verser des larmes de Madone en laissant tourner la finance en roue libre ?

    Le temps emporte sur sa barque les enfants affamés, nulle échappatoire si ce n’est la fuite en avant.

    Dis-moi miroir qui est la plus belle ? Qui est le plus riche ? Dis-moi miroir qu’il n’est pas trop tard. Que ce n’est pas encore la dernière vague.

    C.

     

     

    *

    Miroir mon beau miroir… il disait : si tu cherches l’or du temps, prends garde, la vie n'est qu'une tempête, les repères y sont fugaces, les pyramides s'écroulent, les tours tombent, avalées par les vagues, la roue du destin malmène les rêves qui subissent le flot imprévisible des larmes des madones : inondations, tsunami, catastrophes naturelles… Miroir, mon beau miroir, vois-tu quelque avenir ?...

    O.

     

     

     

     

    Collage avril 2023.jpeg

    J.

     

    écoterroriste_ fût_ nature

     

     

     

    *

    Écoterroriste en pâte à modeler, déposé en pleine nature pour encadrer des manifestants en herbe qui ont amassé des fûts pour attirer l'attention des pouvoirs. Fûts d'insecticide raptés qui s'accumulent en marge du printemps. Les fleurs pourtant jaillissent de toutes parts serrées comme sur une toile de papier peint. Les couleurs et le ciel bleu marine annoncent déjà l'été. J'ai beau être grand et avoir une arme à la main pour faire peur, je commence à fondre au soleil  et disparaîtrai bientôt tout comme la cause… resteront les bidons qui iront polluer l'Afrique ou l'Asie, l'ailleurs loin des yeux, comme toujours , alimenter les grosses bêtises.

    O.

     

     

    *

    Printemps ! La nature explose en fûts de couleurs, de parfums, printemps qui se faufile partout, dans la moindre fissure, sur le moindre sol un peu tendre. Bombes de graines, pistoles de pousses et révolverte, jamais à court de munitions ! Printemps : le plus puissant des écoterroriste !

    C.

     

     

    *

    Petit bonhomme chat nu, fragile dans la nature si grande, encore fertile et si belle. La colère t’envahit, forte, violente, infernale, puissante, parce que tu sais que là-bas derrière les arbres, des hommes affreux, sans foi ni loi, ont abandonné des fûts qui s’entassent, vieillissent et rouillent. Ils rejettent leurs jus malfaisants, qui jour après jour distillent la destruction, et la mort. 

    Alors, petit bonhomme nu, rassemble tes forces et tes amis, pour protéger notre nature. Attention ils vont venir menaçants, les robots vêtus de noir casqués avec leurs engins et leurs armes, Ils vont te traiter d’écoterroriste… mais ça veut dire quoi? Quels sont ces mots qui n’ont pas de sens. Pourquoi la vie n’est pas protégée? Petit bonhomme nu tu n’auras pas de réponse, mais des coups !

    J.

     

     

     

     

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    C.

     

     

     

    *

    Terreur du vide dans le noir et infini de la nuit, pourquoi ?? Parce qu’aujourd’hui l’homme creux et sans tête observe de loin la femme en noir qui attend. Elle attend et se remémore sa vie, jeune, fragile, dans le miroir fragmenté. Que voyez-vous, par-delà les murs percés ? Le changement ! Au travers de toutes ces fenêtres ouvertes mais si souvent fermées. C’est ainsi que l’horloge s’effiloche, tic-tac… La question est posée : l’existence nous appartient-elle ? 

    J.

     

     

    *

    La nuit n'est jamais complète, disait le poète. Étrangère aux choses communes, je reste seule et tente d'ouvrir une fenêtre sur la lumière ; fenêtre sur la mer dont j'écrirais les remous ; fenêtre sur les maisons dont je connais les histoires… il faut que je me tienne à carreau , on ne cesse de me le répéter… alors je me procure des cadres, j'encadre, me laisse encadrer. L'amour pourrait être une percée vers la liberté mais le corbeau est de mauvais augure : l'homme n'a pas d'âme, il n'est que vide,  marionnette sans visage en carton ou papier mâché. Les fenêtres restent obstruées par des grilles ou des rideaux ; je suis  enfermée, bâillonnée, mais jamais, on ne pénètrera ma pensée…

    O.

     

     

    *

    De la nuit du passé, remonte les fragments d’un puzzle plus obscur encore. L’écriture fut le fil mais suis-je vraiment sortie du labyrinthe ? Qui dort en moi et qui est éveillé ? La panthère me guide, le corbeau m’enseigne, le poisson me fait signe : il y a bien une issue quelque part, la percée d’un trop-plein sans basculer dans le vide.

    C.

     

     

     

  • Ateliers d'écriture les 18 et 19 mars à Oloron Ste Marie (64)

    AFFICHE MARS_n.jpg

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    Places limitées / Acompte réservation 30€ par atelier
    Durée : 2 journées (9h30-12h30 / 14h00-17h00)
    Tarif 1 journée : 45€ (Matériel et matériaux fournis)
    Tarif 2 journées : 85€ Tarif 2 jours + 2 déjeuners : 110€
    Pension complète 2 jours (2 ateliers + 1 nuitée + 1 petit déj. + 2 déjeuners + 1 dîner) : 170€
    Chambres d'Hôtes L'Oustal https://giteoustal64.com/
    64400 OLORON-SAINTE-MARIE
    Réservation des ateliers et de l'hébergement :
    Jean-Luc 06 12 59 41 01

    Inscrivez-vous vite, il reste peu de places !

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 16 février 2023 à Cahors

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    L.

     

    rêve – théâtre – télévision – conquête – terrasse

     

     

     

     

    Le rêve étant une luxure,
    le théâtre étant une mise en scène,
    nul besoin de télévision pour en faire la conquête.
    Il suffirait juste de s'installer en confort sur sa belle terrasse.

    K.

     

     

    *

    Je suis au théâtre ce soir, la télévision au placard ! Le décor foisonnant m’intrigue. Je ne connais rien de la pièce : curieuse, en route pour la conquête d’un nouvel espace, de nouveaux textes ! Ça m’a tout l’air d’être un spectacle de boulevard, une comédie de la vie, du spirituel au réel, du rêve au rire, avec une grosse dose d’absurdité. Pas de chance, je n’ai pas pu avoir de place en terrasse, seulement au balcon !

    O.

     

     

    *

    La lueur de la lucarne, « petite fenêtre », renvoie le théâtre de nos suffisances et de nos rêves. Conquête du temps sur notre vie, la télévision nous raconte de belles histoires, amusantes ou terrifiantes,  nous aimons pourtant tous ces beaux récits, toutes ces belles images et nous les consommons sans faim !! Les marionnettes , ces chroniqueurs maquillés, bien nourris, petites crottes incultes et balbutiantes malgré le prompteur, souhaitent terrasser notre petite cervelle.  

    J.

     

     

    *

    Quel frimeur ce Jonathan, toujours à faire le malin en terrasse, à exhiber ses muscles et ses énièmes chaussures neuves, toujours à vendre du rêve et au final quoi ? Rien que du théâtre pour assouvir sa faim de conquêtes. Je préfère rester chez moi bien tranquille, les pieds sur le canapé, à regarder la lune ou si vraiment je m’ennuie, un bon petit documentaire à la télévision : voyage, histoire, animaux, le choix est large et ça me va très bien. Je n’ai plus envie de perdre mes soirées à jouer les potiches avec ce petit coq égocentrique.

    C.

     

     

    Dans ce décor de théâtre, la télévision n’existe pas. Tant mieux ! L’imaginaire peut repartir à la conquête de ses rêves peuplés d’oiseaux et de fleurs exotiques. Alors à l’abordage ! Derrière les carreaux de cet intérieur désuet, mais néanmoins bourgeois, flotte « La Vénus noire ». Le vaisseau s’est amarré au cœur de la ville taguée. Embarqué dans l’aventure, Jésus Christ fait escale au salon où il prend un repos bien mérité. Le vaudeville qui se joue ce soir le délasse, le massage de pieds le soulage bien aussi. Il contemple l’Adam et l’Ève des temps modernes… surtout Ève… mais il constate, un peu las, que rien n’a changé. « La tentation, quelle plaie ! et l’autre là, toujours aussi con, qui se dandine et se pavane comme un paon… sans voir l’amant qui s’est planqué précipitamment sur la terrasse »…
    Bon, la pièce est vraiment une grosse daube en fait.

    L.

     

     

     

     

     

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    K.

     

    fête - défilé - élégance - dossier – cœur

     

     

     

     

    C'est la fête. J'ai rangé les dossiers qui me taraudaient, sauf celui de Rimbaud, parce qu’il parle d’Afrique. L'heure est à l'insouciance, aux rêves de voyage… Je veux t'atteindre en plein cœur, m’y faire une place et y rester. Pour toi me voilà pin-up, je me pare de vêtements sexy,  me maquille pour t’inventer un défilé d'élégance inédit ; légère, si légère pour te séduire. Tourbillon de joie …

    O.

     

     

    *

    L’univers du luxe, de la mode, explose dans l’élégance et la fête. Dans le monde entier la beauté de la Femme est sublimée ; aujourd’hui à 22h30 défilé : nous voyons de la couleur, des soieries, mais aussi l' atmosphère du public statique où s’entremêle spectacle et vanité. Attention à la fin du show le dossier du cœur est clos !

    J.

     

     

    *

    Le concept de cette boîte de nuit est un brin snob. Alors pourquoi revient-elle ?! elle le sait pourtant, c’est toujours le même défilé de luxe ostentatoire. Toujours les mêmes musiques branchées, toujours les mêmes cocktails « détox ». Et ça finit toujours pareil : chacun chope sa chacune – et vice versa - dans un coin en fin de soirée. Aucune élégance finalement dans ces fêtes contrefaites. Elle, dans son petit cœur qui bat, caresse des desseins secrets : lire et relire Rimbaud, alanguie contre le dossier de son canapé et se laisser couler dedans.

    L.

     

     

    *

    Ce n’est pas la fête dans les dossiers du cœur alors je me suis dis qu’une petite cure d’élégance et de culture ne me ferait pas de mal, un peu de classe tu vois : poésie, cinéma, cocktails, luxe et volupté. Danser même, rêver un peu et me chouchouter plutôt que me laisser hypnotisée par le défilé des heures déprimantes. Alors oui, je sais, je n’ai pas les moyens mais ce n’est pas grave, je vais faire comme si, je vais imaginer : cinéma, poésie et comme des petites boîtes à rêves que je vais ouvrir une à une et voilà, comme lorsque nous étions enfants, on dirait que… Je vais faire comme si….

    C.

     

     

    *

    Pour la grande fête que sera le carnaval, 
    au cœur du défilé, 
    elle aura l'élégance de porter un dossier bien empaqueté.

    K.

     

     

     

     

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    O.

     

    mascarade - inquiétant – buste - miam-miam - buffet

     

     

     

    Le luxe résonne comme un " miam miam".
    Non, ce n'est pas une mascarade.
    Ce buste tellement inquiétant nous le rappelle que : 
    non, on ne mange pas avec les doigts 
    mais que oui : on mange avec les yeux.

    K

     

     

    *

    Le buffet est installé, aujourd’hui c’est pintade, girolles, miam-miam ! Les jumeaux inquiétants somnolent, ils n’aiment pas ce repas. Dans cette maison bourgeoise est posé sur la commode un buste coiffé de pinces de crabes, la tenture masque un œil terrifiant. Qu’est-ce qui se passe ici ? Le Colonel Moutarde n’est pas loin, qu’elle est cette mascarade ? vous le saurez au prochain Atelier. 

    J.

     

     

    *

    Pour rejoindre les tables réservées, il faut traverser la galerie de bustes du restaurant. Le buffet froid suit en enfilade, mais les Dupont-Dupond ne sont pas là pour ça. Une hôtesse discrète les emmène ensuite par la main… jusqu’au maître d’hôtel à l’hygiène inquiétante qui les regarde comme si c’étaient eux le miam-miam. Mais très professionnel, il leur conseille de prendre la « Mascarade », un plat typiquement local… « Une pintade sur son lit de maïs, avec des plumes dans le cul ». 

    L.

     

     

    *

    Quelle étrange mascarade, réservée aux hommes uniquement. Les invités sont en smoking, tous des hommes blancs et richissimes entre 40 et 60 ans et le buffet est inquiétant : de la viande essentiellement, servie avec des pinces énormes de crustacés. Plus inquiétant encore, le plat principal arrive très tard dans la nuit et il est très attendu : le Miam Miam. Non je ne peux vous en dire plus, je ne suis qu’un serveur embauché pour l’occasion mais mon contrat est très explicite, je suis tenu à la discrétion la plus absolue. Bon, tout ce que je peux rajouter c’est que le Miam Miam a la forme et la taille d’un buste sur un lit de plumes… Une très, très grosse volaille exotique sans doute mais j’ai déjà trop parlé, je risque ma peau vous savez, comprenez bien que je ne voudrais pas être le prochain Miam Miam ! 

    C.

     

     

    *

    Buffet froid sur ordonnance. De l'aube au crépuscule, la mascarade de l'existence… miam-miam ! Régalez-vous tant qu'il est encore temps ! Les pinces de l'avenir broieront bientôt vos têtes et vos bustes. Rien de bien inquiétant ! Juste le cycle de la vie.

    O.

     

     

     

     

     

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    J.

    maître – mosaïque – enfance – lumière – pernicieux

     

     

     

     

    Par l'éclairage de l'enfance, 
    par ce prisme avec lequel j'ai déclenché la lumière, 
    je viens dessiner ma mosaïque,
    moi le monstre pernicieux, 
    je vous fais l'offrande de ce jardin majestueux.

    K.

     

     

    *

    C'est un jeu pernicieux sous l'œil du maître, une mosaïque à laquelle je ne comprends rien ; tout se bouscule, s’emmêle, de l'enfance à aujourd’hui. Phagocytée par son regard perçant, je perds tous mes moyens ; je ne sais plus ce que j'aime : mon chien fidèle, omniprésent dans ma vie, les papillons du jardin, si légers dans la lumière du jour ou les couleurs dont j’ai besoin pour puiser mon énergie ?... Alors ?...

    O.

     

     

    *

    « Allez, ramène la baballe ! ». Mais le regard pernicieux du maître devrait alerter le chien. Le clebs va lui bousiller son fauteuil de cuir rose fuchsia, dernier vestige intact.  Le molosse a ravagé l’appartement pendant son absence. Ses bibelots, sculptures jonchent le sol en une mosaïque de débris multicolores. Ses tableaux sont explosés façon puzzle. Seul le toucan au bec orange, jouet mécanique de son enfance, a survécu au carnage. S’avançant doucement dans le salon, il répète : « allez, donne la baballe ! ». Le chien ne voit pas arriver le fouet qui claque dans la lumière.

    L.

     

     

    *

    Mosaïque animale qui affiche la couleur mais dans cette création, si je puis me permettre, plane quelque chose d’un peu factice. La lumière est belle, le fauteuil confortable mais le maître des lieux ne serait-il pas un peu pernicieux ? Les plus belles couleurs annoncent parfois les venins les plus dangereux et toutes les enfances ne sont pas heureuses, alors entrons mes amis, entrons, mais restons prudents !

    C.

     

     

    *

    Voyez cette image, colorée et joyeuse, remplie de mosaïques multicolores, chatoyantes qui nous renvoie aux signes des temps. C’est quoi ? Le jouet de notre enfance, le papillon voletant, le chien si bien traitée, confortable et bien gras… Je ne sais pas ? la lumière du jour laisse entrevoir le regard pernicieux, assassin, de ces hommes. Ces maitres ! qui n’ont aucune pitié, pour la vie, la nature, l’humanité, qui ne respectent que la mort et surtout le Marché.

    J.

     

     

     

     

     

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    C.

     

    entrailles - présence - enfer – trahison – terre

     

     

     

     

    Nous sommes dans les entrailles d'une dame, 
    dont la présence se trouve en enfer,
    la terre pour trahison
    et son élégance n'est pourtant que magnificence.

    K.

     

     

    *

    Trahison. Le bûcher ou les entrailles de la terre ? Je n’ai guère le choix. Me débarrasser de cette présence qui me paralyse et me renvoie au péché originel, me détacher de cet enfer ou brûler avec elle ! La culpabilité me ronge et me détruit… Et si je suivais le vol de l'abeille ? Partir, m'envoler légère et frondeuse ; aller butiner ailleurs…

    O.

     

     

    *

    La chair, les entrailles, l’amour,  ne supportent pas la trahison. Ce feu si fort, si chaud qui brûle la vie est un enfer. Attend !! Encore un peu de patience, proche de toi, des mains caressantes et amies. Elles viennent te voir, elles sont chaudes, apaisantes et vivantes. La présence des effluves de la terre, le soir quand le soleil est couché, le bruit des grillons, l’odeur des foins coupés,  cette certitude de la paix reviendra doucement. 

    J.

     

     

    *

    Dans le cimetière, à la nuit tombée, les adeptes se sont rassemblés. La cérémonie peut commencer. Loin de toute présence importune, le rituel immuable fait jaillir des entrailles de la terre le Golem. Le feu de l’enfer attise l’hystérie collective. Les pieds trépignent, les corps convulsent, les mains se tordent. La transe atteint son paroxysme quand soudain se rompt le sortilège. Le gourou crie à la trahison : « Que fout au milieu de mon sabbat ce chat BLANC ???!!! ».

    L.

     

     

    *

    Bienvenue à la nuit Enfer & Love de la Caldera, veuillez je vous prie emprunter les ascenseurs qui vous conduiront dans les entrailles de la fête. Le thème étant fétichisme et trahison, vous êtes priés de quitter vos chaussures et nous vous fournirons les masques mortuaires. Le maître de cérémonie préfère garder l’anonymat mais nous vous assurons que vous ne pourrez ignorer sa forte présence. Préparez vous à vivre cette nuit comme si c’était la dernière. Bienvenue mesdames, messieurs, bienvenue six pieds sous terre !

    C.

     

     

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 1er février 2023 - Cahors

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    J.

     

    Arracher - démon - royauté - exil - questionnement

     

     

    *

    Le monde n'est que beauté !
    Je vais lui arracher ses cheveux à ce démon ! 
    Mon questionnement n'aura plus lieu ;
    une fois son exil programmé, je retrouverai le luxe de la royauté

    K.

     

     

     

    *

    La princesse est arrachée à sa rêverie mélancolique. Elle est lasse. Les démons sont revenus ferrailler dans sa tête. Issue d’une longue, longue très longue lignée, elle porte tout le poids ancestral des erreurs accumulées, croule sous la charge héréditaire et immuable pense-t-elle. Cristallise tous les mécontentements. Le peuple en a assez des frasques de la royauté. La cité, si radieuse en apparence, bruisse de questionnements. La révolution couve. Cette fois-ci elle le sait, elle va devoir prendre le chemin de l’exil…et aucun ange ne pourra l’empêcher.

    L.

     

     

    *

    Sont-ce mes démons qui me retiennent, éloignent de moi le flamboiement du Sud tant espéré? Questionnement sur l’exil dont je rêve .Cette royauté m’est-elle promise ? Mes anges m’y poussent, des diables pernicieux me retiennent. À quel Saint ou sein me vouer ? Je m'arrache les cheveux , ne trouve pas la réponse…

    O.

     

     

    *

    Vous m’avez arraché à mes palais, déchu de ma royauté, amputé de ma cruauté, jeté en exil. Vos doigts avides de peigner les anges m’ont obligé à soumettre mes légions au questionnement le plus pervers pour nous autres démons : en jetant au sol les perles graissées de vos rapines, nous avons été forcé de les compter encore et encore et en avons perdu la raison. Débrouillez-vous maintenant avec vos angelots fainéants, vous n’avez plus qu’à faire le mal par vous-mêmes.

    C.

     

     

     

    *

    C’est aujourd’hui avec toutes ces années, un moment de questionnement. La sérénité peut-elle arracher le démon ? L’exil de ma vie peut-être, dans un nouveau monde rempli d’or, de soleil et d’amour. Je souhaite la paix pour tous, dans ma royauté, ouverte et aimable. 

    J.

     

     

     

     

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    O.

     

    Regard - chasseur - pulpe - jeune - jumelle 

     

     

     

    Hey, jeune, il semblerait par ton regard que tu aies besoin d'une paire de jumelles !!!
    Enfin, la pitance est là, apportée par le chasseur ...
    Moi, je ne veux pas de ce gibier, je veux le poisson avec la pulpe de la poire 

    K.

     

     

    *

    Visages lisses des jumelles, respirant la chirurgie esthétique, pulpe de chairs, lèvres rouges, regard lumineux, pas de rides, pas de fleurs du temps, tout est fait pour empêcher la mort. 
    Elles font peur avec ce parapluie d’éternité. Là-bas dans la savane pas d’éternité non plus. Voyez ces jeunes corps si doux, si blancs, la Femme et l’homme. Et bien nous les donnerons en pâture aux maitres chasseurs chinois et africains, afin de nourrir les enfants de poulets et de riz. 

    J.

     

     

    *

    Mordre à pleine bouche la pulpe de la vie tant qu’on est jeune et beau, avant l’éclipse finale. On peut voir midi à sa porte en ouvrant un livre, mais surtout mordre, mordre, mordre…les lèvres des jumelles…sous le parapluie, deux fruits mûrs et juteux. Mordre le cul de la voisine d’en face qui se balade à poil devant sa fenêtre, sans douter de son regard. Le chasseur ne se trouve pas toujours là où on pense…

    L.

     

     

    *

    Le chasseur n’est pas celui que l’on croit, ce n’est pas l’enfant aux poulets qui cherche à survivre dans un monde qui le repousse. L’enfant qui voudrait qu’on lui parle de musique, de peinture… Non, le chasseur, c’est le prédateur de jeune pulpe qui revêt son masque de sensiblerie, mais qu’il prenne garde aux jumelles félines ! De leurs yeux langoureux coulent des venins qui pourraient bien faire du chasseur une proie. « Parlez-moi d’art » implore le garçon aux poulets. « D’accord, répondent les jumelles, mais d’abord on s’occupe du renard. En attendant, éclipse-toi avec cette jeune fille et trouve-lui des vêtements. »

    C.

     

     

    *

    Tout est dans le regard et non dans la chose regardée. Peu importe les détails du chasseur, du vendeur ou du voleur de poules ; peu importe le fard des sœurs jumelles empruntées à Lempicka, la pulpe de leurs lèvres, ou encore la jeune femme dénudée qui s'impose devant un homme tout aussi nu. Tout est éclipse. Les images se superposent et s'oublient. Ne restent en mémoire que couleurs et lumières.

    O.

     

     

     

     

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    K.

     

     

    Flotter - Mouvement - cycle - labyrinthe - blancheur 

     

     

     

    Le mouvement du pendule nous entraine dans un cycle tellement répétitif. La vie s’écoule sans cesse dans un monde d’une blancheur éblouissante. C’est ainsi que la vue n’est qu’un brouillard égocentrique et pervers. L’homme observe dans un labyrinthe, sans orientation, permettant de flouter ce qui n’est pas permis. 

    J.

     

     

    *

    Dans la blancheur du néant surgit un labyrinthe. Circonvolutions cérébrales en mouvement. Quelle orientation, quel sens empruntés ? La boussole des pensées s’agite dans un cycle perpétuel. Cinétique. Continuer de flotter dans l’éternité éphémère.

    L.

     

     

    *

    Dans la blancheur du jour laisser flotter ma boussole intérieure. Accepter le cycle de la vie. Peu importe les voyeurs, les indiscrets, les présences inopportunes  ... Il y a  une issue au labyrinthe des jours ,se laisser porter par le mouvement de la vague, fil d'ariane mystérieux vers la lumière et atteindre la sérénité.

    O.

     

     

    *

    Laverie automatique. Crépuscule. Henri a choisi le programme blancheur droite, gauche, haut, bas, devant, derrière et la grande machine tourne depuis quelques heures maintenant. Henri a pris sa petite caméra, il filme le tambour qui tourne, tourne et sa tête aussi commence à tourner, tourner. Pris dans le mouvement, il a l’impression de flotter, d’être entré dans la machine. Le linge n’est plus qu’un petit paquet emmaillotté à l’entrée de ce qui semble être un labyrinthe de mots et de nuages. « À ma gauche ou à la tienne ? », lui demande une voix. « Qui parle ? » demande-t-il à son tour. Il y a des…. De plus en plus de…. Mais oui de dauphins qui tournent autour de Henri ! Il voudrait les filmer mais ne retrouve pas sa caméra. S’élève un son de sirène de plus en plus assourdissant, la blancheur est éblouissante et le tambour du labyrinthe résonne, résonne… « Henri, Henri, tu perds la boussole », chantent les dauphins… « Monsieur, monsieur, vous nous entendez ? ». C’est un autre usager qui a trouvé Henri évanoui, les narines pleines de lessive, l’ambulance est venu le chercher, la lumière est éblouissante. « Monsieur, monsieur, vous nous entendez ? ». Henri n’est jamais sorti de la machine à laver.

    C.

     

     

    *

    Les jambes coupées, point de mouvement, point de labyrinthe, le cycle s'en ira ...
    L'encre est levée.
    La blancheur est sa tonalité préférée.
    Laissons-nous porter, laissons-nous flotter.

    K.

     

     

     

     

     

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    L.

     

     

    Couleur-espoir-éternité-escapade -fracture 

     

     

     

     

    Ce paysage de nuages de montagne fait pénétrer la couleur.
    La couleur, est-ce vraiment l'espoir ?
    L'espoir d'une escapade ou l'escapade d'une éternité ?
    Pourquoi cette fracture ?

    K.

     

     

    *

    Le gris du ciel, le gris de l’eau, n’arrêtent pas la vie, rien n’arrête la couleur et l’espoir. L’enfant observe cette éternité et son escapade permettra aux fleurs de refleurir. La fracture n’aura pas lieu.

    J.

     

     

    *

    Une escapade vers le lac avec Moussa pour compagnon ; je lui ai montré le rocher que nous aimions, enfants. À mieux le regarder, il n'est que fractures. Le vent s’est levé, le ciel s'est fermé anéantissant les espoirs de la journée mais par magie des fleurs ont éclos dans les cieux, des fleurs de toutes les couleurs comme un feu d'éternité.

    O.

     

     

    *

    Petite escapade du côté de l’éternité de l’enfance. Fracture du monde en noir et blanc, la couleur tente une floraison sur les cairns de l’espoir. L’enfant — le plus sérieux des êtres — réfléchit à la suite.

     

     

     

     

    *

    Pourquoi l’espoir arrive-t ’il toujours à sortir du néant et de la désolation ?! La terre se dessèche, devient un tas de cailloux. Infertile, elle ne produit plus que des ouragans arides. Mais devant cette éternité annoncée, l’esprit part en escapade du côté de l’enfance. Et avec une force insoupçonnée provoque la fracture de la croûte terrestre, déchire le ciel menaçant et fait apparaître des couleurs éclatantes. 

    L.

     

     

     

     

     

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    C.

     

     

    Dérive - Phallus - châtiment - destruction - orpheline

     

     

     

     

    Attraper ce phallus nous permettrait de ne plus partir à la dérive ...
    Il faut sauver ces orphelines !!!
    Vite, vite éloignons-nous, nous n'avons pas mérité ce châtiment
    Vite, vite, éloignons-nous de ce monde de destruction.

    K.

     

     

     

    *

    L’arbre droit comme un phallus pénètre la terre, créant une ouverture béante sur le monde. Voici dérive et destruction. Le châtiment pervers des humains emporte la maison dans les eaux tourbillonnantes. L’homme seul n’y peut plus rien : la terre est orpheline. 

    J.

     

     

    *

    Comme dans un tableau de Jérôme Bosch, le monde est à la dérive. Les humains noyés dans la débauche, s’adonnent à la triviale destruction. Moïse est impuissant. Ils doivent trouver leur chemin seuls. Certains se perdent, accrochés au mât de leur phallus. Les châtiments corporels qu’ils s’affligent afflige l’espèce animale. Le cousin primate désespère et est en colère, il partage 99 % de son patrimoine génétique avec cette engeance !  qui abandonne l’enfance sur le rivage. L’éclaircie n’est pas près d’arriver et le soleil s’en fout. La petite maison dans la prairie restera orpheline.

    L.

     

     

    *

    Chassées de la ferme familiale, et désormais orphelines, rescapées sur un îlot en mer sous l'œil naufragé de Caïn, essayer de comprendre le châtiment. Les adultes ont été chassés du jardin d’Éden pour avoir tenté toutes les dérives. Je me souviens, ils avaient un phallus géant pour totem au centre du jardin et nous devions chaque soir, danser la ronde autour, à la mode de chez eux, jusqu'au jour où, après un ouragan causé par leurs outrages, nous avons assisté à la destruction de notre maison. Pourquoi étaient-ils fâchés ? Peut-être les poissons nous donneront-ils la réponse ?

    O.

     

     

    *

    Après le grand naufrage, les trois petites sœurs rescapées se retrouvèrent orphelines et on les confia à des bonnes sœurs. Châtiment, destruction, phallus, furent les mots qu’elles entendirent quand on les laissa à la porte du couvent. Châtiment, destruction, phallus, cela devient comme une petite comptine qu’elles se chuchotaient chaque soir pour se réconforter. Quelques mois plus tard, elles furent envoyées avec des familles de colons vers un nouveau monde où tout était à construire mais un nouveau naufrage près des côtes ne laissa que très peu de survivants à la dérive, dont les trois sœurs encore. Certaines, cette fois, que leur comptine les protégeait de tout : châtiment, destruction, phallus ! Aussi les populations indigènes crurent que c’était leurs noms. Les trois filles grandirent. Châtiment se maria avec un fermier venu tenter sa chance sur ces terres des antipodes et ils vécurent heureux sans enfant mais avec beaucoup d’animaux. Destruction disparut lors d’une sortie en mer, on la pensait cette fois vraiment noyée mais des rumeurs la disaient échouée sur une île peuplée seulement de singes et des marins racontaient l’avoir vue, entièrement nue et armée de pierres, chassant avec une bande de singes tout intrus débarquant sur l’île. Phallus ne voulut pas se marier et créa une communauté de femmes dont elle devint la Mère supérieure. La communauté trouva du pétrole en forant pour de l’eau, les terres qu’elle occupait. Phallus se dit que son nom lui avait porté chance et elle fonda la Phallus Petroleum Compagnie. Tout alla pour le mieux jusqu’à ce que sa sœur Destruction, débarquant sur des radeaux construits de lianes et d’ossements avec une armée de singes féroces, ne vienne semer son nom sur les puits de pétrole. Phallus se rebiffa et fit appel à l’armée mais c’est Châtiment qui vint mettre fin au carnage grâce à une comptine qu’elle vint chuchoter à l’oreille de ses sœurs : châtiment, destruction, phallus, châtiment, destruction, phallus.  Phallus abandonna le pétrole, fit reboucher les trous, la communauté devint la plus première et plus grande ferme écologique du pays, dirigée par des femmes aidées par des singes."

    C.