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FUSIONS POÉTIQUES - Page 109

  • Junko Oki - Woky Shoten (Textile Art)

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    L’élan suave oui, de l’amour

    Cette vague confuse et malicieuse

    Nous la laisserons parcourir les ravins

    D’églantiers et de marguerites

    Même si l’inquiétude grouille

    Sous la rocaille

    Puis nous fuguerons vers les friches

    Les montagnes en fleurs

    Avant que la cellule et l’effroi

    Les mailles envers endroit

    Les crochets du givre

    Ne déchirent nos duvets

     

    cg in Mordre le temps de mort, 2013

     

     

     

     

     

  • La croix du corbeau

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    (c) inconnu

     

    Les feuilles sous ses pas, crissent comme du verre. La croix du corbeau pèse lourd et un suaire de glace a figé toute sève. Le ciel est blanc jaunâtre, comme gros de neige. Les chênes fluets semblent bois mort. Tout en marchant, ses pensées ne cessent de revenir à lui. Elle l’avait laissé dans l’été d’un lit d’amour, brûlant de fièvre, enflé de désir, tout au bord de l’automne. Puis l’automne l’a consumé et elle ne sait plus où elle a jeté ses cendres. Maintenant elle marche et tout en elle n’est que silence et engelures. Lorsque le linceul de feuilles se perd sous le béton, elle peut encore entendre son crissement de verre. Elle marche dans une ville noire aux passants gris. Elle marche, laissant derrière elle des morceaux de mémoire que personne ne ramasse. Quand elle arrive devant le trou d’où s’échappe la chaleur souterraine, elle descend une à une les marches et disparait dans un souffle de rame.

     

     

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    (c) Brad Downey

     

    On ne la vit jamais ressortir, d’aucuns trous de la ville. Certains disent qu’elle a rejoint le peuple des rats, d’autres qu’elle est devenue reine d’un tripot dans une station désaffectée. On dit tant de choses et puis on ne dit plus rien.

    Le printemps est revenu, les lits d’amour ont fleuri, des petits corbeaux sont nés. La mort est enterrée, pour un temps qu’on voudrait croire éternel.

     

    cg, 2012

     

     

     

    - Ceci est la 4444ème note de ce blog -

     

     

     

  • Vicky Van Dort - Old mirror

     

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    Avant qu’il ne faille démêler

    Dans la chambre d’automne

    Le pelage et les ronces

    Le miroir aux corneilles

    Et les linges souillés

    Il nous faudra suivre

    Le sentier de cire

    Trouver la gâtine

    Où l’on a brûlé les lucioles

    De nos crânes roussis

     

    cg in Mordre le temps de mort

     

     

  • Aliza Razell

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    Briser la glace, et puis patience... Un frôlement, un battement infime, et au moment de l'échange, la traversée des murs intimes. Une seconde à peine pour retrouver la surface, ne pas laisser passer cette chance !

     

    cg in Les prisons intérieures

     

     

  • Maria José Jacinto

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    NOIR NÉANT NIENTE

     

    comment ne pas suer noir

    lorsqu’on est ainsi plongé

    sans lune sans étoile

    sans même une odeur de nuit

    en ce néant qui avale

     

    sel au vif des faiblesses

    plaies non cicatrisables

    à chaque plein exhibé

    une cavité creusée

    par le manque

     

    sur mes lèvres

    vaines morsures

    la mélodie fielleuse

    des suicides interdits

    ne pas souffrir

    d’extrême inanité

    que de mon cœur concave

    jaillisse la source

    de tout cet amour

    que je n’ai pas connu

     

    que cessent attentes

    espoir assassin

    que mes failles

    soient passages

    et que m’emporte

    le flux

    le courant

    tous remparts

    dissouts 

     

    in Mon collier de sel

     

     

     

     

  • Sarah Hermans

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    CÉLÉBRATION

     

     
     
    Sève de joie
    se réjouir
    c’est jouir encore
     
    alors célébrons !
    célébrons nos ennuis
    les cieux qui nous tombent sur la tête
    tous ces maux qui nous éreintent
    ces manques qui fragilisent
    célébrons les blancs à remplir
    les fosses à combler
    les oiseaux qui n’ont pas encore
    appris à voler.
     
    célébrons la colère, la rage, la peur
    la jalousie, le dégoût et la rancœur
    respirons à plein poumons
    le grand air du rire
     
    sève de joie
    lumière qui danse
    entre les herbes folles.
     
     

     

    cg 2000

    in Philosovie

     

     

     

  • David Uzochukwu - Return

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    SIMPLEMENT

     

     Ce serait pourtant facile de venir au monde chaque matin, avec un regard neuf et le cœur gai comme un jour de fête, plein de vive curiosité. 

     

    Quel trésor vais-je découvrir au seuil de la maison ? Au bout de la rue ?

     

    Quels seront les bonheurs du jour ? Quelles couleurs auront les mots ?

    Quels chants, quels rires ? Quelles odeurs et combien de larmes ?

     

    Avec quelle ferveur parlera-t-on d'amour ?

    Quel sera le degré de sa brûlure ?

     

    Avec quoi la vie caressera-t-elle ma peau ?

    Soleil, pluie, vent ?

    Ou bien tes mains ?

     

    Y aura-t-il un arc-en-ciel ?

     

     

    cg 1997

    in Philosovie

     

     

     

     

     

  • Xin Li

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    Je connais ce sentiment, il n'est pas anodin. C'est une ampoule qui clignote, signifiant que je ne suis plus abordable, plus du tout raisonnable, pas gentille non plus ! Il n'y a plus que la solitude qui peut me calmer, l'éloignement. Je me sens partie si loin, je me sais inaccessible et je ne peux plus stopper le processus. Je fous l'amour à la porte comme un malpropre !

     

    cg in Journal 1996

     

     

     

     

     

     

  • Valerio Boncompagni

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    Battre des plumes

     

    Le travail que chacun d'entre nous accomplit sur lui-même fonde le socle d'un monde plus équilibré.

    L’art et toutes formes d'expression permettent de transcender la douleur ou tout au moins d’évacuer le pus des blessures. C'est pourquoi les cultures qui connaissent de grandes souffrances les ont exprimées si intensément d'une façon ou d'une autre.

    C’est un combat permanent que de se réapproprier son originalité, son intégrité, sa différence.

    Les formes de domination sont innombrables. Puissent les résistances ne faire qu'une et unir la multitude de richesses qu'elles contiennent.

    L’humain est en guerre contre lui-même, contre son alter ego déconsidéré. Personne ne peut prévoir l'issue de cette guerre, mais on peut décider de désobéir, de poser les armures et les masques... Chaque jour, gagner une petite seconde d’attention supplémentaire.

     

    Il nous faut battre des plumes si nous voulons voler.

     

    cg 2008

    in Philosovie

     

  • Albert Renger-Patzsch - Fungi Parasolpliz - vers 1930

    Albert Renger-Patzsch Fungi Parasolpliz 1920 1950.jpg

     

    Je frotte mes ailes de cigale, ventre contre terre, fesses solaires. J’ai tellement retourné les mots en tous sens, goûté leurs chairs, sucé leurs os, il y en a peu finalement qui apaisent ma faim. Je cherche l’au-delà des mots, la sensation pure, violente parfois, une pénétration totale par ce que certain nomme le divin.

     

    cg in A la loupe, tout est rituel