Andrew Wyeth - Snow Flurries - 1953
Dans mes rêves, je marche sur une route déserte, paysage vide, lande brûlée.
Je parle aux pierres et au ciel de métal.
Cg, août 1997, Geleen, Hollande
in Calepins voyageurs et après ?
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Dans mes rêves, je marche sur une route déserte, paysage vide, lande brûlée.
Je parle aux pierres et au ciel de métal.
Cg, août 1997, Geleen, Hollande
in Calepins voyageurs et après ?
Voyages à l'intérieur du voyage, aussi précieux que la lumière du matin,
ce baume qui dissipe les brumes et nous tire hors du sommeil.
cg, août 1997
in Calepins voyageurs et après ?
Je me trouve tout près de la maison maintenant, dernier lieu de transition. Une clairière dans les bois, le coucou chante, les grillons grillonnent. Le ciel s’est couvert mais l’air est encore doux, le vent fait voguer les arbres. Là-bas dans le Tarn, je ne suis plus chez moi et ici, chaque fois que je reviens d’un ou plusieurs contrats, je ne sais plus où je suis. A force de parcourir le monde, c’est comme si je n’avais plus les pieds dessus. Je suis intermittente dans tous les domaines, professionnel comme privé. Intermittente de la vie ? Et le reste du temps, j’écris.
cg, le 13 mai 2002
in Calepins voyageurs et après ?
PRÉSAGE
Droit devant un ciel qui fonce
Et fronce des sourcils d’orage
cg in Petit livre des illuminations simples
jouer n’est pas si facile
certains adversaires sont redoutables
vous perdez des points
quiproquo
partie piratée
le jeu n’est plus vôtre
mais celui d’un autre
Les points sont pour lui
cg in Le jeu
J'aime le jasmin, la liqueur de lotus, le nectar des rêves
et le miel de la mer.
J’aime les mots, ces alcools, que l’on découvre parfois
au fond d’un placard oublié.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
Noces dans un jardin adossé à la dormance. Érosion de l’épice.
Mon nom tracé au parfum.
La conscience décousue rayonne.
Une volupté violente gicle des fissures d’enfance.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
CALEBASSES RENVERSÉES
Terre rouge
Serpent vrillé
Fumée féroce
Ciel gobé
S’ouvre la fleur
Draps maculés
Ruse initiale
Sang de poulet
Fleur intacte
Serpent rouge
Terre grillé
cg in Ailleurs simple
(Ed. Nouveaux Délits 2012)
L’encre douce de l’âme
Cette flaque à boire
À la frêle cuillère
Entre l’os et l’humus
Dans les maquis du silence
cg in Aujourd'hui est habitable
Cycle et fiction
Le chat lèche le poulpe.
Le poulpe lâche le chat.
Le cycle n’est pas une roue fermée.
Seule la vitesse en donne l’illusion.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
Tandis que par la fontanelle
La sainte banquise
Déverse ses poissons
La palpitation lasse
Des jardins hallucinés
Trace un pont
Entre cimes et cimetière
Vers le calme éternel.
cg 2014
in Surréel des surrénales
Je funambule sur le tranchant du Réel en exil perpétuel.
Naufrage en terre-ciel. L’échelle et le sceau du rapace.
L’affront et l’envol.
Ailleurs. Ailleurs.
cg in Fugitive (Cardère 2014)
Allongée. Au bord de la jouissance,
s’ouvre une ruche à la toxique ardence.
Exquise écharde. L’impérieuse salissure allume les ourlets
sur la corniche du souffle.
Conjugaison de l’air et du verrou.
Espace ramifié de torrents et de fourches.
La sève cache ses vieilles ruses de silex
cg in Fugitive (Cardère 2014)
Je ne vis que pour le vent, la fuite est vaine. Vouloir retenir ce qui déjà n’est que poussière… Poudre des illusions, si volatile, s’envolera t’elle ?
Des rêves restent cette argile rouge et molle entre les doigts. Colmater les fissures, se peindre la face et hurler à la vôtre des sons barbares qui ne racontent rien d’autre que le cœur battant, le sang dans le ventre et le limon de nos sexes. Vous, mes semblables si dissemblables, si prévisibles, je veux poser mes mains sur vos corps qui s’effacent, qui s’aplatissent et s’étalent en pixels. Cette chair si corruptible, cette ordure, je veux la retenir encore et creuser en elle des chemins de fête, ô divine solitude. Je ne vis que par le vent qui me traverse, qui me caresse, je suis si lasse de vous regardez tourner en rond dans vos boîtes. Je voudrais vous ouvrir, comme des fruits trop mûrs qui refusent de délivrer leurs graines.
cg in A la loupe
EXIL
failles fissures entailles blessures
par où se glisser fuir
dans la gueule puante du mépris camouflé
sous de belles déclarations avec lesquelles
le grand commerce se torche
et chacun chacune
clandestin clandestine
promu étranger étrangère
à sa propre existence
clouer son sourire
ne pas faire de bruit de remous
ne pas déranger
à l’étroit d’affublements de convenance
mâchonner une langue malapprise
qui écorche la bouche
cloue le sourire
in Pandémonium II