Anna Maria Tulli - La donna dagli occhi cuciti
Combien de paupières sont cousus sur nos yeux ? Ça fait si mal quand les points sautent et on espère toujours que ce sont les derniers, qu’enfin on puisse voir ce qui EST.
cg in à la loupe
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Combien de paupières sont cousus sur nos yeux ? Ça fait si mal quand les points sautent et on espère toujours que ce sont les derniers, qu’enfin on puisse voir ce qui EST.
cg in à la loupe
Par des nuits sans lune
dans l'église en ruines
les lanceuses de runes
consultaient les ombres
lisaient dans les pierres
le destin des hommes
in Oniromancie
L’homme est doué pour écraser l’intelligence, la bomber sinon.
Eradication, purification.
Exigeons la récréation !
cg in Chroniques du hamac, 2008
La terre grasse s'empiffre
Au festin des choses mortes
cg in Novembre (1998)
SUTURE
Lunes de cire
Echo des frontières
Tracées au khôl
Nuit émaciée
Aux éclats de souffre
La langue des anges
Dérange les nerfs
Prend la douleur
Trois fois nouée
Mots souillés
Paupières éparpillées
Aux portes
Langues humaines
Langue de la soif
Première
Obstinée
Rapprocher les lèvres
Recoudre le mot
La plaie le meurtre
Par un baiser
Ou le silence
cg in Mystica perdita, 2009
Il me semble avoir toujours vécu avec cette sensation de décalage,
de distance à la fois fascinante et douloureuse.
cg in Journal 1996
Une goutte d’encre noire est tombée dans chacun des nuages qui masquent le soleil. Il fait plutôt froid et mes pensées sont comme les nuages, chacune est tâchée d’une goutte d’encre noire.
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poules
Nouveaux Délits, coll. Les Délits vrai, n°2, 2012
Le vent délice ô mon air, mon amour, nectar de mes poumons.
L’amour est le combustible, nous brûlons.
Ce qui demeure, je cherche à peine.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Je suis un être de verre cent fois recollé.
L’écriture est un panneau « attention fragile ».
cg in Chroniques du hamac, 2008
Souffle, eau, sang, sève, mouvement.
La lumière comme la pensée, des impulsions.
cg in Chroniques du hamac, 2008
LA chaise, sur laquelle se pose et se repose notre partie la plus charnue, LA chaise, une sorte de cul de remplacement en somme. Objet commun d’entre tous, objet d’une telle évidence et qui s’offre si généreusement « Prenez-donc une chaise. ». Quatre pieds bien ancrés, entre terre et ciel, nous offre une position qui n’a pas toujours été la nôtre, et qui d’ailleurs ne l’est toujours pas dans bien des endroits de notre planète. Quatre pieds bien arrimés, qui n’empêchent pas pour autant les enfants de s’en balancer, au risque de valdinguer, chaise et enfant confondus, six pieds en l’air. Serait-ce à dire que les enfants ont moins de respect pour ce si noble objet que nous, adultes, grands et responsables ? Les enfants préfèrent, à l’image de nos ancêtres et de nombreux peuples encore aujourd’hui, s’asseoir par TERRE. La chaise finalement ne serait-elle pas plus convenable que confortable ? Ce n’est pas Pharaon qui me contredirait qui fut sans doute le tout premier à vouloir affirmer sa puissance, en dominant un peuple accroupi aux dépends de son propre confort. En effet, les premiers sièges nous les devons aux Égyptiens, avant la klismosdela Grèce Antique, qui innove avec le siège ergonomique.
À l'origine donc, la chaise était un privilège réservé aux élites. Les gens du peuple, chez nous par exemple, utilisaient le coffre, le banc ou le tabouret. Autant dire que de la chaise au pouvoir, il suffit de prendre place, et le must ce sont les chaises portées par d’autres, la sedia du Pape (habemus !) et autre chaises à porteur qui sont souvent vite devenus le symbole de l’oppression dans les pays colonisés. Et nous pouvons pousser la réflexion jusqu’à l’inversion du symbole, quand la chaise fait déchoir l’être au plus bas, elle devient alors celle du condamné, la chaise punitive par excellence, la chaise électrique.
Mais revenons à nos chaises à nous, nos chaises toutes simples, si familières dans les foyers même les plus modestes. Si pratiques certes, mais sont-elles vraiment à ce point, indispensables ? Si nous n’avons pas la grosse tête en y posant nos fesses, ne seraient-elles pas pourtant comme un obstacle immiscé entre notre rondeur postérieure et la rondeur de la Terre ? Nos fesses ne se plairaient-elles pas mieux au sol finalement et n’y aurait-t-il pas quelque chose à apprendre à s’asseoir de cette façon ? Quelque chose qui aurait à voir avec un peu d’humilité. Agenouillés, en tailleur, voire en lotus, est-il impensable d’imaginer que cela puisse nous libérer l’esprit ? Nous ramener à une plus juste mesure ? A une gymnastique à la fois morale et physique qui nous serait bénéfique ? Les Asiatiques semblent en savoir plus que nous en ce domaine et pour avoir pratiqué, je pourrais même dire que la posture assise au sol, lotus ou zazen, peut nous être extrêmement bénéfique, de même que tout simplement s’asseoir plus souvent dans l’herbe.
J’écris tout ceci en buvant mon café, assise bien évidemment sur une chaise, une chaise en bois tout ce qu’il y a de plus classique. Alors plutôt que de bavarder plus longtemps, passons à la pratique justement. Me voilà assise sur le ciment de la terrasse. Première observation : il est frais et c’est agréable. Deuxième observation : le sol est sale. J’en arrive donc à cette conclusion, je vous l’accorde un peu hâtive, mais c’est un fait : si nous n’avions pas de chaises, nous passerions plus souvent le balai !
CG, juillet 2010
J’emmerde les artistes et les poètes qui se pensent à part.
Le mot ART ne devrait pas exister, à la place il faudrait lire VIE.
Pulvériser ces ghettos qui font que les poètes ne fréquentent que les poètes. Tracer, tresser des ponts, se faire passeurs d’ailes.
Que le poète s’enivre avec le plombier, que le plombier danse avec les ballerines, que les danseuses recoiffent les infirmières, que les infirmières peignent les maçons, que les maçons bâtissent des charpentes d’étoiles,
que les étoiles fassent des confitures, que les grand-mères fassent la révolution, que les révolutionnaires fassent du yoga, que les yogis fassent des plans sur les comètes qui ouvriraient des bars pour les poètes qui s’enivreraient avec les policiers en tricotant des alouettes pour faire rire les plombiers.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Tant mieux si vous êtes délibérément inutiles, joie de moucheron, beauté des pelages,
petite cuillérée de mondes extravagants.
cg in Qué wonderful monde
Nouveaux Délits, Coll. Les Délits vrais, n°1 - 2012
Parfois, il y a des courts circuits entre les émotions, les sentiments… ça peut mettre le feu ou plonger l’esprit dans le noir… Pas le noir de l’amertume ou de la tristesse, non, juste la coupure d’électricité, la panne… et je ne sais plus ce que j’éprouve. Je sais juste que marcher se fait en mettant un pas devant l’autre, un pas après l’autre avec un peu d’attention pour voir où on met les pieds, mais toujours un pas après l’autre.
cg in Journal 2004
Mon amour est sans concession, mon amour est barbare. Pas assez dilué. J’aime ou je déteste. J’aime et tout doit brûler. Je cherche le diamant de l’homme, un cœur pur, une âme fraîche comme un torrent, une peau douce comme l’aurore. Je cherche un homme fort comme une femme et doux comme un chat.
cg in Journal 2008